Généticien, pourquoi pas ?
144 pages
Français

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Généticien, pourquoi pas ? , livre ebook

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Description

Quel biologiste sérieux pourrait de nos jours remettre en cause les acquis de la biologie moléculaire et de l'ADN ? Peut-on imaginer qu'il n'en fut pas toujours ainsi et qu'il a fallu à une poignée de chercheurs et d'universitaires livrer un combat pour réussir à imposer ces concepts, dans les années 1960-1970 ? C'est le récit de cette lutte victorieuse que nous livre Michel Sicard qui a participé à cette extraordinaire aventure et a dirigé pendant plus de 30 ans l'enseignement et la recherche génétique à Toulouse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2015
Nombre de lectures 13
EAN13 9782336375519
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Michel S ICARD







Généticien, pourquoi pas ?
Copyright

























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN : 978-2-336-72562-8
Remerciements
Je dédie cet ouvrage à Nicole, qui a inspiré et accompagné toute cette aventure.


Mes remerciements les plus chaleureux à François Bouvier et à Françoise Ferrand pour leur participation à la rédaction de cette histoire de vie imprévisible.
Citation


Los coucuts fan pas d’agassos.
(« Les coucous ne font pas des pies. »)
Proverbe gascon
Sommaire
Sommaire Couverture 4e de couverture Titre Copyright Remerciements Citation Sommaire A VANT-PROPOS I - LA GÉNÉTIQUE, POURQUOI PAS ? U N PARCOURS INSOLITE VERS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR U NE RENCONTRE DÉCISIVE P REMIER SÉJOUR AUX USA S ERVICE MILITAIRE II - PREMIERS TRAVAUX DE GÉNÉTIQUE A U LABORATOIRE DE GÉNÉTIQUE À G IF-SUR -Y VETTE D EUXIÈME SÉJOUR AUX USA III - LA GÉNÉTIQUE EN PROVINCE N OMINATION À T OULOUSE M AI 68 A U C ENTRE DE RECHERCHE DE BIOCHIMIE ET GÉNÉTIQUE CELLULAIRES (CRBGC) DU CNRS IV - UNE MOISSON DE RÉSULTATS L E MÉCANISME D’EXCISION-RÉPARATION C OLLABORATIONS INTERNATIONALES R ECHERCHES APPLIQUÉES V - LA GÉNÉTIQUE ET L’UNIVERSITÉ L E BLOCAGE FRANÇAIS : UNE LONGUE HISTOIRE V IVRE À L’UNIVERSITÉ A DMINISTRATEUR ÉPILOGUE Sciences aux éditions L'Harmattan Adresse
Avant-propos
Vous parliez du labo de génétique à l’université… qu’est-ce que vous y faisiez ? Telle a été l’interrogation d’un de mes fils, à laquelle je vais essayer de répondre dans la mesure où mes souvenirs ont, sans doute, été égratignés par le temps et les activités récentes.
Il est question d’un ouvrage qui a la prétention de refaire vivre les moments d’un improbable parcours où le hasard et la soif d’agir ont été des moteurs qui peuvent intéresser scientifiques, historiens, et surtout les jeunes, dont l’avenir est là. Il s’agit d’un témoignage qui doit être écrit, car l’Histoire exige d’être fixée de première main par ceux qui l’ont vécue, pour aider à comprendre comment la science progresse ou piétine, comment se font les découvertes, avec leur incroyable lenteur, malgré une compétition internationale sans concessions. Au-delà de la recherche scientifique que m’ont permis de faire nos remarquables institutions (université et CNRS – Centre national de la recherche scientifique), j’ai pu vivre et agir pendant trente-sept ans dans l’enseignement supérieur, avant et après 1968. Comment passer sous silence mes observations et opinions ?
Alors, pourquoi chercher à se souvenir et à écrire ? Est-ce pour se faire plaisir ? Sûrement pas, car écrire n’est pas simple. Combien de fois ai-je réécrit des articles scientifiques ou militants, ou simplement pour que soit sauvegardé notre patrimoine, en particulier celui des moulins ? Avec Nicole, mon épouse, nous avons collaboré à l’édition du livre sur la guerre de 1914-1918 qu’a faite Laurent Sicard, mon père, en nous appuyant sur ses lettres, carnets de campagne et multiples documents, livre rédigé par mon frère Germain : Un médecin toulousain, des tranchées de l’Aisne aux Monts de Champagne (1915-1918), association « Soissonnais 14-18 », ferme de Confrécourt 02290 Nouvron-Vingré. Ouvrage difficile à réaliser, mais qui a été fort apprécié.
Et cet ancien camarade de l’Institut agronomique de Paris qui n’a cessé de me dire : tu as vécu le développement de la génétique moléculaire… tu pourrais nous en parler en direct, avec ton expérience personnelle irremplaçable . Comment ne pas évoquer, en effet, le demi-siècle de retard de la génétique en France, qui n’a pris son essor qu’après la seconde guerre mondiale ? Alors que la génétique est évoquée aujourd’hui fréquemment, que l’on est familiarisé avec les notions de gènes, de maladies génétiques (Généthon), d’empreintes génétiques, de génie génétique et organismes génétiquement modifiés (OGM), il faut rappeler les difficultés de son installation et pourquoi cette science a été ignorée en France pendant la première moitié du XX e siècle.
C’est pour ce combat, constamment épaulé par Nicole, en duo depuis près de soixante ans, que je me suis décidé à faire revivre cette aventure.
I La génétique, pourquoi pas ?
Un parcours insolite vers l’enseignement supérieur
Quels concours de circonstances peuvent amener un élève de l’école primaire d’un village de campagne (Saint-Lys, en Haute-Garonne) vers une science pratiquement inconnue comme l’était la génétique à cette époque : hasard, rencontres, décisions subjectives ? Dans tous les cas, ce fut un cheminement compliqué, sans trace de vocation.
Peu après le décès brutal, en 1941, de mon père médecin, notre famille a dû s’installer à Toulouse. Je suis entré en sixième dans une école libre et j’ai poursuivi ma scolarité normalement en choisissant les sciences, le latin, l’espagnol et l’anglais. L’enseignement ne me posait pas de problème. Quant aux professeurs, ils avaient des personnalités variées. Certains, sévères, nous punissaient en tapant sur les doigts, d’autres, excellents, nous fascinaient. Le professeur d’espagnol nous mettait le long des murs de la classe et nous faisait réciter conjugaisons et vocabulaire : méthode efficace au point qu’en seulement deux ans d’espagnol, je n’avais aucune difficulté avec cette langue. Un colonel à la retraite nous enflammait avec ses narrations de batailles historiques. Celui qui nous a tous marqués était le professeur qui enseignait les sciences et les mathématiques : homme d’une grande rectitude, humaniste et d’une honnêteté sans faiblesse. Nous l’admirions et l’aimions tous, ce qui n’était pas le cas de certains responsables de cet établissement. Nous avons appris plus tard qu’il était Résistant. Sa mitraillette était sous son matelas et il en a menacé le directeur, pétainiste convaincu, s’il dénonçait le professeur juif réfugié. À l’opposé, un enseignant très actif dans la milice fut fusillé à la Libération. N’est-ce pas là un exemple de la diversité à l’intérieur même des institutions ? Cela a été flagrant quand le célèbre cardinal Saliège, archevêque de Toulouse, a dénoncé les crimes nazis, alors que l’abbé Sorel était un collaborateur acharné, au point que le cardinal lui a interdit de parler en public. Cet abbé a d’ailleurs été exécuté par un Résistant en 1943.
Il y avait dans cette école une véritable volonté non seulement d’instruire, mais aussi d’éduquer les jeunes. La camaraderie en classe était réelle. Un jour, il y a eu un incident et notre classe de 1re C a été consignée. Nous avons tous été obligés de faire plusieurs pages d’écriture. J’ai ressenti cette punition comme une injustice scandaleuse et ma rédaction a été consacrée à critiquer violemment les méthodes, les pratiques et l’incompétence de certains enseignants. Pour m’assurer que ma copie soit bien lue, je l’avais écrite dans tous les sens. Le résultat n’a pas tardé. J’ai été convoqué par le directeur, exclu de l’école, mais comme j’étais dans les premiers de la classe, on m’a autorisé à rester jusqu’à la première partie du bac. Ce fut là sans doute une première réaction excessive, dont les conséquences à long terme ont été imprévisibles et bénéfiques. La première partie du bac en poche m’ouvrait la porte d’entrée au lycée de garçons de Toulouse (Fermat). Une bonne partie des élèves de mathématiques élémentaires se dirigeaient tout droit vers les classes préparatoires aux grandes écoles, Math sup., Math spé., Navale, etc., domaines dont on ne parlait même pas à l’école libre, où l’avenir ne s’ouvrait que sur les facultés et sur l’Institut électr

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