Helmholtz : Des lumières aux neurosciences
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Description

À la fin du XIXe siècle, Hermann von Helmholtz (1821-1894) était considéré en Allemagne comme le héraut de la science. Fait rare, cette autorité exceptionnelle, il la devait à sa compétence, mais aussi à son rayonnement dans le domaine de la culture et des arts. Savant exemplaire, auteur de recherches majeures dans le domaine de la perception, mais aussi sur la musique et la peinture, philosophe de la connaissance soucieux de réconcilier science et philosophie, il fut peut-être l’un des derniers représentants du siècle des Lumières. Surtout, il ne cessa jamais de prôner l’exercice conjoint des sciences exactes, des sciences de l’homme et des beaux-arts, seul moyen d’assurer l’harmonie de l’esprit humain en quête de savoir et de sagesse. Une leçon pour notre temps ?Michel Meulders est professeur émérite de neurophysiologie et prorecteur honoraire à l’Université catholique de Louvain. Il a en outre été président de l’Académie royale de médecine de Belgique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2001
Nombre de lectures 1
EAN13 9782738140555
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , FÉVRIER  1997
15  RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-4055-5
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
CARISSIMÆ UXORI .

Remerciements

Un livre ne s’écrit jamais seul, tant celui qui en a conçu l’idée a besoin de complicités amicales pour mener à bien son projet. Cet ouvrage n’échappe pas à la règle. C’est pourquoi je veux remercier ici tous ceux qui m’ont entouré et aidé dans ce long parcours. Et d’abord mon ami de longue date, Jean-Didier Vincent, qui a accueilli d’emblée et soutenu avec la conviction qui le caractérise, l’idée d’un ouvrage qui, à travers la personnalité d’un savant hors du commun, visait à jeter plus de lumière sur un maillon et un tournant essentiels dans l’histoire de la neurophysiologie et de la philosophie de la connaissance, Hermann von Helmholtz.
Mes remerciements s’adressent ensuite au professeur Pierre Karli, grâce auquel j’ai pu faire la connaissance de Claude Debru qui dirigeait alors le Centre européen d’histoire de la médecine à Strasbourg, et pénétrer ainsi dans un groupe de chercheurs, philosophes, historiens, mathématiciens et biologistes, au nombre desquels, outre Claude Debru lui-même, André Coret, Gerhard Heinzmann, Jacques Lambert, Charles Marx, Alexandre Métraux et Philippe Nabonnand, tous passionnés par l’analyse d’œuvres de savants de langue allemande dont Helmholtz, Hermann Lotze, Ewald Hering et Ernst Mach. J’ai trouvé dans ce groupe, au-delà d’amitiés aussi sincères que généreuses, le cadre idéal d’un échange de connaissances et d’idées infiniment précieuses. Ma gratitude est à la mesure de ce qu’ils m’ont apporté.
Parmi tous ces amis, je dois aussi une mention toute spéciale à Alexandre Métraux, de l’université de Mannheim. Pendant quatre ans, ce merveilleux chercheur tout à la fois philosophe et historien des sciences, a suivi la progression de mes travaux, ne se soustrayant jamais à la discussion des problèmes soulevés, ni à la critique lorsqu’il l’estimait nécessaire, éclairant ainsi ma démarche de ses connaissances innombrables et de ses propres réflexions. Si malgré tout il demeurait quelque erreur dans mon ouvrage, c’est à moi seul qu’elle devrait être imputée.
Enfin, je souhaite remercier Mme Odile Jacob d’avoir accueilli mon projet dans la lignée des ouvrages scientifiques qu’elle s’est donné pour tâche de diffuser dans le monde de la pensée en marche, ainsi que Jean-Luc Fidel qui fut mon guide éditorial et m’a aidé par ses suggestions constructives à perfectionner la présentation de l’ensemble.
Avant-propos

Bien qu’il soit une des figures les plus remarquables, et encore très actuelle, de la physiologie allemande du XIX e  siècle, Hermann von Helmholtz est pourtant demeuré curieusement peu connu du public cultivé de langue française. Ce paradoxe s’explique sans doute au moins en partie par la barrière linguistique, mais aussi par la difficulté d’affronter des recherches plongeant leurs racines dans le monde complexe de la philosophie, de la physique et même des arts, notamment de la musique. Ensuite, le recours partiel de Helmholtz à une psychologie irréductible à la physiologie, recours qu’il estimait nécessaire pour la compréhension cohérente des grandes fonctions psychophysiologiques telles que le regard et la perception de l’espace, avait mal survécu au développement de la physiologie de la première moitié du XX e  siècle, dominée par le chercheur anglais Charles Scott Sherrington 1 qui s’écartait fortement de ses conceptions.
Or, malgré ses apports considérables aux progrès de la neurophysiologie, le modèle d’organisation du système nerveux préconisé par Sherrington reposant essentiellement sur une hiérarchie de réflexes, ne se prêtait guère à l’étude de problèmes psychophysiologiques globaux tels que l’éveil ou le sommeil, le mouvement volontaire, la perception sensorielle, les comportements émotionnels ou les mécanismes des motivations. Il redevenait donc nécessaire, dans la seconde moitié du XX e  siècle, de reprendre mieux en compte les données de la psychologie et d’adopter une méthode permettant l’approche globale de ces problèmes sans céder pour autant à la tentation de réduire la psychologie à la physiologie.
Par une singulière ironie de l’histoire, ce furent surtout des chercheurs en psychologie, Richard Gregory 2 par exemple, qui tirèrent Helmholtz, si célèbre au XIX e  siècle, de l’oubli relatif dans lequel l’école de Sherrington l’avait plongé. De nombreuses recherches furent alors progressivement entreprises dans lesquelles étaient étudiées conjointement les données d’origine physiologique et celles d’origine psychologique, apportant ainsi un éclairage plus global des fonctions nerveuses. Cette approche expérimentale, initiée jadis par Helmholtz, fut une des principales sources de ce que sont devenues aujourd’hui les neurosciences.
C’est pourquoi il m’a semblé utile de tenter de faire mieux connaître cette figure scientifique exceptionnelle au public cultivé de langue française et d’étudier ce précurseur de manière plus approfondie. C’est l’objet de cet ouvrage.
 
Toutefois, après avoir lu la monumentale biographie de Helmholtz rédigée par son élève Leo Königsberger, j’ai réalisé que mon projet dépassait en complexité ce que j’avais imaginé. Non seulement il me fallait décoder une biographie certes remarquable mais qui tenait souvent davantage de l’hagiographie que de l’exposé objectif et critique, mais il était nécessaire, après avoir analysé l’essentiel des œuvres de Helmholtz dans leur langue originale, de situer celles-ci dans leur contexte historique pour en saisir le sens profond. Or ce que j’étais loin de soupçonner en commençant mon travail est le rôle capital que jouèrent dans la genèse de cette œuvre scientifique les grands philosophes : Emmanuel Kant, bien sûr, mais aussi les idéalistes tels que Johann Gottlieb Fichte et surtout les Naturphilosophen , tellement spécifiques à l’Allemagne que la langue française n’en possède pas de traduction appropriée 3 . En effet, formé chez l’un des meilleurs physiologistes de son temps, Johannes Müller, Helmholtz avait résolument pris le parti de n’utiliser dans sa recherche qu’une méthode scientifique empirique matérialiste, libre de toute contrainte d’ordre métaphysique, respectueuse des données de l’expérimentation et des résultats de leur traitement mathématique. Il se trouvait donc dans la lignée directe des philosophes empiristes anglais, et surtout de Kant. Par contre il se heurtait de front aux philosophes idéalistes et aux Naturphilosophen qui interprétaient la nature à partir de présuppositions inaccessibles à l’expérience. Dans la querelle du vitalisme, par exemple, il intervint avec vigueur contre toute tentative d’expliquer la nature de la vie à partir de la métaphysique, et il combattit par ailleurs les idées scientifiques généralement peu connues de Goethe, auteur d’une théorie romantique des couleurs.
Il m’a donc semblé utile, pour aider mon lecteur et mieux situer mon propos, d’esquisser d’abord en quelques touches l’atmosphère et l’ambiance culturelle des années 1820 en Allemagne, époque où naquit notre physiologiste. J’ai tenté d’y parvenir grâce une courte fiction dans laquelle je prête successivement au père de Helmholtz, flânant dans le parc de Potsdam, des propos quelque peu désabusés sur la fin des Lumières, et à un Goethe proche de la mort, mais encore romantique, des réflexions amères sur l’incompréhension rencontrée par son œuvre scientifique. Chacun d’eux perçoit la fin d’une époque et redoute celle qui s’annonce.
Après un premier chapitre dépeignant la jeunesse de Helmholtz dans son milieu familial et culturel jusqu’à son entrée à l’université de Berlin, le second chapitre est consacré à la Naturphilosophie à cause de son importance pour la compréhension des sciences et de la médecine en Allemagne au début du XIX e  siècle et parce qu’elle est souvent peu connue des francophones.
Dans les chapitres suivants sont résumées et analysées les principales contributions scientifiques de Helmholtz accompagnées d’une description de son milieu culturel et des quelques données biographiques indispensables pour situer l’action et humaniser un personnage plutôt secret ; ces données permettent en outre de comprendre comment le personnage a savamment programmé et réalisé sa carrière de chercheur et de grand personnage de l’État. Une attention particulière est apportée à sa découverte cruciale de la vitesse de conduction de l’influx nerveux et à son invention de l’ophtalmoscope. Une large place est consacrée à ses recherches sur la vision des couleurs et à sa contestation des idées de Goethe dont on parcourt l’œuvre scientifique tellement décriée par les scientifiques, mais tellement attachante par ailleurs et loin d’être dépourvue de signification pour le développement des connaissances.
Deux œuvres d’importance majeure furent publiées par Helmholtz. L’ Optique physiologique d’abord, dont nous avons repris en priorité les recherches sur la perception visuelle et sur le regard. Cette œuvre contient l’essentiel de sa doctrine en physiologie et jette une lumière vive sur la manière dont il conçoit les relations complexes de cette dernière avec la philosophie et la logique. Sa Théorie physiologique de la musique ensuite, qui est un des plus beaux fleuro

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