L ADN en question(s)
185 pages
Français

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L'ADN en question(s) , livre ebook

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Français

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Description

Génie génétique, thérapie génique, OGM, puces à ADN, empreintes génétiques, fichage des citoyens, l'ADN nous concerne. Il déborde largement la sphère strictement scientifique et touche le politique et l'éthique. Voici vingt-six questions traitées en apportant des réponses simples, accessibles à tout citoyen.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2008
Nombre de lectures 244
EAN13 9782336264080
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2008 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296063327
EAN : 9782296063327
Sommaire
Page de Copyright Page de titre DU MEME AUTEUR Epigraphe Introduction I - AVANT L’ADN II - LA DÉCOUVERTE III - LE MEILLEUR ET LE PIRE Conclusion Quelques conseils de lecture
L'ADN en question(s)

René Le Gal
DU MEME AUTEUR
Vulgarisation scientifique
Pour comprendre la génétique La mouche dans les petits pois L’Harmattan. Juin 2003
Devenez écologiste Les Presses du Midi. Février 2005
Comprendre l’évolution Du big bang à l’homme L’Harmattan. Janvier 2006
Roman
Un jeune homme d’Italie Les Presses du Midi. Septembre 2007
La science, on l’a ou on ne l’a pas. Et si on l’a, on ne peut pas en prendre seulement ce qu’on aime. Il faut aussi en accepler la part d’imprévu et d’inquiétant.
Lewis Thomas
Introduction
Il y a quelques années j’avais placé en exergue de mon premier livre cette citation de Jean Rostand : « Les pouvoirs de la science nous créent plus de soucis qu’ils ne nous apportent de lumière ». J’aurais pu aujourd’hui reprendre cette pensée qui, non seulement n’a pas pris une ride, mais dont la pertinence se vérifie chaque jour un peu plus dans le contexte politique actuel, libéral et sécuritaire, à propos de cette formidable découverte qu’est l’Acide Désoxyribonucléique, lamentablement dévoyée à des fins d’auxiliaire de police et à la marchandisation du vivant au service et au profit des puissants de ce monde.
Oui, l’ADN est à la mode. Il n’y a pas une semaine depuis quatre ou cinq ans sans que ces trois lettres ne fassent sinon la une du moins quelques lignes dans les grands quotidiens et les hebdos les plus lus, sans compter quelques débats sur les radios et les télévisions. À quoi est dû ce soudain engouement pour cette molécule ? Car enfin ce n’est qu’une molécule, certes complexe et un peu mystérieuse voire magique à bien des égards, mais de là à en faire un sujet d’actualité popularisé et récurrent, il y a un grand pas. Que je sache le grand public n’a jamais été un consommateur boulimique d’informations scientifiques. Dans notre pays, on peut même constater que la culture scientifique a toujours eu du mal à s’imposer. D’où vient donc cette frénésie médiatique pour une découverte somme toute déjà ancienne et de laquelle, il n’y a pas si longtemps encore, on s’accordait à penser que c’était plutôt une affaire de spécialistes.
On peut évoquer plusieurs raisons sans doute pour expliquer ce succès inattendu. En premier lieu, peut-être, le fait que la télévision se soit emparée de la génétique dans plusieurs émissions de grande audience et en particulier lors du fameux Téléthon en chaque fin d’année. À cette occasion, dans un contexte festif et distrayant, des savants sympathiques, souvent habiles vulgarisateurs, ont su transmettre leur enthousiasme et ont permis à de nombreux curieux de se familiariser avec des concepts et des notions qui leur paraissaient jusqu’alors austères et hors de portée. Ces scientifiques, par leur modestie, leur humilité et leurs réelles compétences, nous changent de ces affreux experts qui squattent effrontément et à tous propos les plateaux des télévisions, divulguant leur idéologie inique en récitant dévotement le petit livre noir du libéralisme. Cela a incontestablement contribué à rendre plus accessible et plus attrayante cette science de l’hérédité et donc son support moléculaire, l’ADN. Mais les vraies raisons sont plutôt à rechercher dans les aspects sociaux et politiques de l’exploitation de sa découverte. Aspects éminemment polémiques, il faut bien le reconnaître et qui gagnent peu à peu leur place dans les débats prioritaires de nos sociétés bardées des certitudes du capitalisme, au même titre que l’écologie par exemple. On peut d’ailleurs remarquer la relation, sinon naturelle du moins logique, entre génétique et écologie à propos des OGM.
Depuis la folle espérance suscitée par la thérapie génique jusqu’au risque de retour de l’eugénisme le plus sordide, en passant par les OGM mis en lumière par les faucheurs contestataires et les démêlés de José Bové avec la justice, les recherches en paternité d’un acteur célèbre et, plus récemment, le fichage des êtres humains par l’ADN et son utilisation à des fins de basse police, comment éviter, en effet, de parler de cette molécule ? L’appel aux tests ADN pour compliquer un peu plus le douloureux problème du regroupement familial et, par voie de conséquence, la vie quotidienne des immigrés, en a rajouté une couche en impliquant encore plus directement les droits de l’homme et les lourdes menaces qu’ils encourent.
Voilà donc ce que nous allons faire dans les pages qui suivent, « raconter » l’ADN, sans éviter précisément l’aspect polémique des choses. Cependant, avant d’en arriver là, il ne me paraît pas superflu de présenter un historique succinct de ce qu’il y avait avant l’ADN, avant la découverte de cette molécule starifiée, et de parcourir les quelques étapes qui ont conduit, parfois dans le psychodrame, à cette découverte du secret de la vie.
I
AVANT L’ADN
Le grand danger pour l’humanité ce n’est pas le développement de la connaissance. C’est l’ignorance.
François Jacob
On connaît l’ADN depuis le milieu du 20 e siècle. Dans l’imaginaire collectif de l’humanité, on a tendance à croire aujourd’hui que son « invention » date de cette époque. En effet, nos ancêtres ont vécu sans. Pas sans ADN bien sûr, mais sans savoir qu’elle existait, cette vieillerie d’à peu près quatre milliards d’années. Alors, comment vivaient les hommes avant l’ADN ? Avant la découverte de ce fil de vie. Qu’avaient-ils observé de la nature qui puisse les mettre sur la voie de ce mystère ? Quelle était leur conscience de la filiation entre les générations d’hommes d’abord, mais aussi, peut-être, entre tous les êtres vivants de la planète ? Que savaient-ils de ce fil d’Ariane invisible qui relie tous les vivants ?

Qu’est-ce que l’hérédité ?
Selon la formule consacrée, la naissance d’un enfant est, presque toujours, un heureux événement. Passée l’émotion bien compréhensible de l’accouchement, la mère et le père, dans leurs premiers instants d’intimité retrouvée, font alors connaissance avec le nouveau-né et s’attachent aussitôt à repérer les ressemblances. Quel bel enfant, s’extasient aussi les visiteurs. Les traits du visage, la couleur des cheveux, la finesse et la longueur des doigts — il fera certainement du piano comme l’oncle Jules — la taille et le poids du bébé — il sera athlétique comme le cousin Alfred — sont autant de caractères mis en évidence par les grands-parents, tantes et oncles, souvent avec bienveillance, parfois avec ironie ou perfidie. Il ressemble aux uns, il se différencie des autres.
L’hérédité c’est cela. Ce curieux mélange de ressemblances parfois troublantes et de différences parfois inattendues qui déterminent, dans un même élan, l’unité d’une communauté vivante et son explosive diversité. L’unité sans la conformité.
L’histoire nous apprend que les hommes ont toujours été sensibles aux ressemblances entre les générations et ce constat est révélateur, précisément, de la connaissance intuitive que nous avons de l’hérédité en tant que processus lié à la reproduction et à l’idée d’une transmission vers la descendance ; transmission d’une partie de nous-mêmes, de notre intimité. C’est donc forcément un sentiment qui nous touche au plus près.
L’espèce humaine est la seule parmi toutes les espèces animales qui associe étroitement sa reproduction, c’est-à-dire sa pérennité sur la planète, à une très puissante composante psychique. L’homme est un animal conscient ; conscient de sa place en amont et en aval de sa propre existence.
Bien entendu l’émerveillement ressenti devant la ressemblance filiale ne flatte les parents que lorsque la progéniture est, à leurs yeux, digne d’intérêt

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