Ethique et pédiatrie
177 pages
Français

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Ethique et pédiatrie , livre ebook

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Description

L'auteur, pédiatre réanimateur, vingt ans de vie professionnelle, la vie, la mort, les joies, les peines... qui amènent un jour à faire le point. L'inégalité des chances devant la maladie, la souffrance, les progrès de la médecine, les études, l'hôpital, la réanimation des grands prématurés, le stress du médecin, les erreurs, les victoires... Ecrire ces quelques tranches de petites vies aide le praticien dans son cheminement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2006
Nombre de lectures 59
EAN13 9782336279312
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pratique et Ethique médicales
Collection dirigée par Richard Moreau et Roger Teyssou
La collection Les Acteurs de la Science , prévue pour recevoir des études sur l’épopée scientifique moderne, se dédouble pour accueillir des ouvrages consacrés spécifiquement aux questions fondamentales que la santé pose actuellement. Cette nouvelle série cherche à faire le point objectivement et en dehors des modes sur des connaissances, des hypothèses et des enjeux souvent essentiels pour la vie de l’homme. Elle reprend certains titres publiés auparavant dans Acteurs de la science .
Déjà parus
Claude WAGNER, L’ergothérapie , 2005.
Philippe RAULT-DOUMAX, Etablissements de soins publics et privés. Y a-t-il un avenir au partenariat hôpital-clinique , 2005.
Céline PELLETIER, Pratiques de soins parentales et négligence infantile. Des signes au sens , 2004.
Bahram MATINE, François RÉGNIER, Des maux en parole.
Conversations sur une pratique médicale multiculturelle , 2004.
Jacques LIRON, Médecin malgré tout , 2004.
Emmanuelle DHONTE-ISNARD, L’embryon surnuméraire , 2004.
Emmanuelle DHONTE-ISNARD, L’embryon humain in vitro et le droit , 2004.
Philippe RAUX-DOUMAX, Hôpitaux, cliniques, quel futur ? , 2004.
Pierre SCHULLER, La face cachée d’une vocation. Lettres à un futur médecin . Préface de Bernard Lebeau.
Elie BERNARD-WEIL, Stratégies paradoxales et Sciences humaines.
Philippe CASPAR (Sous la direction de), Maladies sexuellement transmissibles. Sexualité et institutions.
Maria KANGELARI, Toxicomanie, sciences du langage, une approche clinique.
Jean-Claude BOUAL et Philippe BRACHET (Sous la direction de), Service public et Principe de précaution .
Ethique et pédiatrie

Arnault Pfersdorff
Ouvrages du même auteur :
Le Cachot du Roi , roman, éd. Publibook Henriette d’Angleterre , Biographie, éd. Publibook La momie du TGV , roman, éd. Publibook Loubna , récit, éd. Publibook
www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296003170
EAN : 9782296003170
À ma femme Françoise à Anne, Louise, Hubert, Pierre
« Le médecin des âmes, le prêtre, le confesseur. Il en coûte à qui vous réclame, Médecins du corps et de l’âme. »
La Fontaine
Sommaire
Pratique et Ethique médicales Page de titre Ouvrages du même auteur : Page de Copyright Dedicace Epigraphe Hippocrate : le serment Le jargon médical Le tenseur du fascia lata L’ hôpital L’ arrêt Perruche La réanimation néo-natale La mort La pédiatrie : le puzzle SANTÉ / MÉDECINE / HISTOIRE DE LA SANTÉ à l’Harmattan
Hippocrate : le serment
« La science médicale doit être avant tout la connaissance des causes de l’apparition ou de la disparition des maladies, car la thérapeutique en découle suivant le principe que la maladie est guérie par ses contraires. Seule la connaissance des causes peut éliminer le hasard qui est le contraire de l’art. Ces causes doivent être cherchées principalement dans les changements brusques, contraires à l’habitude, que ce soit dans le régime ou dans le climat. Ces changements brusques entraînent un déséquilibre des composants élémentaires du corps humain (qualités ou humeurs), qui, dans l’état de santé, sont équilibrés et mélangés (crase). La thérapeutique, qu’elle soit pharmacologique ou diététique, doit rétablir l’équilibre initial en procédant, si possible, graduellement. »
Cette jeune femme qui s’avance, recouverte d’une toge noire surmontée d’un trait d’hermine, est pâle. Depuis quelques mois, la date fatidique s’approche. Elle a dû s’entendre avec le secrétariat de la Faculté de médecine. En accord avec son président du jury, choisi également par elle. Tout cet enchaînement irrémédiable se met en place peu à peu. Elle va soutenir sa thèse de médecine, passage obligé pour clore cet épisode qui n’en finit plus dans sa vie de futur praticien.
Je me souviens de cette salle de soutenance au rez-de-chaussée de la Faculté, donnant directement dans le hall. Depuis le début de mes études, combien de fois ne suis-je pas passé devant pour me rendre vers le secrétariat ou vers la bibliothèque. Ou bien lors d’examens, pour rejoindre les toilettes. De temps à autre, les doubles portes s’ouvraient : c’était le temps de la délibération du jury. Les familles, les proches, les collaborateurs en profitaient pour rassurer celui qui allait entrer pour de bon dans la peau d’un docteur en médecine. D’autres tiraient sur une cigarette salvatrice, y allant de leurs remarques. Et moi je passais devant cette petite assemblée où parfois un visage m’était familier. Cette étape me paraissait encore tellement lointaine, de si nombreux partiels à réussir, les années s’alignaient, une, deux, trois, les voyages en Amérique du sud, trois encore car la Colombie m’avait retenue, les couloirs, mon poste d’assistant en anatomie, encore quelques examens passés à la sauvette entre deux avions et un job d’infirmier pour payer le tout, encore une troisième année pour parfaire mon espagnol. Et puis la quatrième année. Encore les portes battantes, mes contemporains cette fois-ci qui soutiennent leur propre thèse, ils n’ont pas voyagé. Et toujours les cigarettes qui s’allument dans la salle de soutenance même, il n’y avait pas encore les coins fumeurs.
Une pause, le Pacifique à 5 dollars par jour, souvent gagnés en chargeant un bananier. Puis le retour dans ces amphithéâtres. Le terme approchait, moi aussi au milieu de ces pérégrinations, je ne faisais que reculer pour mieux sauter. Ma propre soutenance de thèse viendrait à son tour. Je pensais alors au temps de Galilée où l’on soutenait que la circulation du sang n’existait pas, quel chemin parcouru.
La déontologie médicale traite des devoirs professionnels des médecins. Le « père » en serait Hippocrate, et son serment, la référence ultime. Au moyen âge, la déontologie suit les préceptes ecclésiaux. À la Renaissance, elle reflète les aspirations humanistes de l’époque. Au siècle des Lumières, l’accent est mis sur les droits de l’individu, donc sur le devoir pour le médecin de ne rien révéler des confidences du malade. C’est le XIXe siècle qui fait revivre le serment d’Hippocrate. Mis au goût du jour, il légitime, à la fin du siècle, la déontologie que les syndicats médicaux, enfin officiels, demandent à leurs adhérents d’observer. Le respect de la « charte médicale » devient la pierre de touche, dans les années 1920 : libre choix du médecin par le malade, liberté des prescriptions, entente directe en matière d’honoraires, paiement direct des honoraires par le malade au médecin.
Les puristes ne peuvent séparer le nom d’Hippocrate de celui de Cos où il naquit en 460 avant J.C. Mais c’est Platon qui lui donnera ses lettres de noblesse, Aristote aussi. Il est l’héritier des asclépiades, ces prêtres médecins initiés de l’école d’Asclépios, mieux connu de nous sous le nom d’Esculape. Demi-dieu de la mythologie grecque. On remontait alors bien plus loin, vers 1500 avant J.C. en Egypte. L’enseignement hippocratique fera la synthèse des connaissances de cette école initiatique. Il fallait pour y accéder faire preuve de sincérité et de son mérite. Il y avait donc recherche philosophique et pour la recevoir il fallait en être digne et passer des épreuves qui étaient sanctionnées par un serment. Celui-ci n’a plus guère de rapports dans ses fondements avec ceux qui se sont succédé depuis 1834 en France. La médecine a évolué et dans ses buts, et dans ses quêtes, et dans ses moyens. Donc dans son essence même.
La médecine hippocratique était de nature métaphysique et expérimentale car à cette époque on associait l’observation physique et psychique. Ceci avait autant de valeur. Quel que soit le procédé, le but à atteindre était la prévention des maladies et la guérison. Il s’agissait d’une médecine rationaliste mais non matérialiste. Le divin se confond en effet avec la Nature et la Nature comme pour Paracelse est la source de la guérison. Il fallait apprendre à aider la nature en l’être humain, à vaincre la maladie avec une thérapie simple et naturelle. On le verra dans l’évolution du serment lu désormais depuis 1996 par les récipiendaires où une place est laissée à la bonne appréciation

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