Jean-Henri Fabre et Louis Pasteur
86 pages
Français

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Jean-Henri Fabre et Louis Pasteur , livre ebook

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Description

Louis pasteur se rendit chez Jean-Henri Fabre à Avignon en 1865, alors qu'une maladie ravageait les élevages de vers à soie dans le Midi de la France. Le chimiste venait s'informer auprès du célèbre entomologiste. Cette fantaisie en forme de dialogue imagine la rencontre entre ces deux grands savants et cherche à faire comprendre comment se construisit la science moderne il y a un siècle et demi.Š

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 206
EAN13 9782296804715
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean-Henri Fabre et Louis Pasteur :
conversation au bord de la Sorgue
Acteurs de la Science
collection dirigée par
Richard Moreau, professeur émérite à l’Université de Paris XII, et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille I

La collection Acteurs de la Science comprend des études sur les acteurs de l’épopée scientifique humaine, des inédits et des réimpressions de textes anciens écrits par les savants qui firent la Science ou sur eux par leurs pairs, des débats et des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et sur la pratique de la Science.

Titres parus

Henri Delorna, Les tribulations d’Henri en Pologue occupée (1941-1945).
Témoignage. Note introductive de Richard Moreau, 2010.
Jean Boulaine, Richard Moreau, Pierre Zert, Eléments d’histoire agricole et forestière, 2010.
Anne-Claire Déré, La science pour le meilleur et contre le pire. Maurice Javillier, 1875-1855 . Note de l’édition, par Richard Moreau. – Préface de Philippe Kourilsky, 2010.
Jean Cea, Une vie de mathématicien. Mes émerveillements, 2010.
Claude Brezinski, Les images de la terre. Cosmographie, géodésie, topographie et cartographie à travers les siècles, 2010.
David Hanni, Rencontres avec des guérisseurs. Magnétiseurs, radiesthésistes et rebouteux en Champagne-Ardenne . Préface de Richard Moreau, 2010.
Richard Moreau, Pasteur et Besançon. Naissance d’un génie. Préface par Jean Defrasne, 2010.
Yvon Michel-Briand, Une histoire de la résistance aux antibiotiques. A propos de six bactéries. Avec une lettre du professeur Yves A. Chabbert, 2009.
Jean Dominique Bourzat, Une dynastie de jardiniers et de botanistes : les Richard. De Louis XV à Napoléon III, 2009.
Thomas de Vittori, Les notions d’espace en géométrie. De l’Antiquité à l’Age classique, 2009.
René Vallery-Radot, La Vie de Pasteur. Préface par Richard Moreau, 2009.
Nausica Zaballos, Le système de santé Navajo. Savoirs rituels et scientifiques de 1950 à nos jours, 2009.
Roger Teyssou, Une histoire de l’ulcère gastro-duodénal. Le pourquoi et le comment, 2009.
Robert Locqueneux, Henri Bouasse. Réflexion sur les méthodes et l’histoire de la physique, 2009.

Suite des titres de la collection à la fin du livre
Yves Delange


Jean-Henri Fabre
et Louis Pasteur :
conversation au bord de la Sorgue


Préface par Richard Moreau


L’Harmattan
© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54519-9
EAN : 9782296545199

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Préface
En juin 1865, Pasteur allait débuter ses recherches sur les maladies des vers à soie. Comme il ne connaissait absolument rien au sujet, Jean-Baptiste Dumas {1} , natif d’Alais (Alès), dans le Gard, ministre de l’Agriculture, qui lui avait procuré cette mission, l’envoya s’instruire chez Jean-Henri Fabre qui habitait alors Avignon. Cette visite n’est connue que par le récit de l’entomologiste {2} . Curieusement, Pasteur ne l’a jamais évoquée. Les deux hommes étaient d’âge et de niveau scientifique comparables, mais Pasteur était déjà un savant connu et arrivé. Au contraire, Fabre restait volontairement rivé à la Provence et au laboratoire de plein air qu’elle lui offrait. Il n’en fut pas moins un géant de la Science.
Le ton ayant été donné par Fabre lui-même, il était difficile de résister à la tentation de reconstituer l’entretien qui eut lieu en 1865 à Avignon par un bel après-midi de juin. C’est ce qui a inspiré à Yves Delange la fantaisie que l’on va lire.
Cet excellent naturaliste, le meilleur spécialiste de l’entomologiste provençal {3} , s’est attaché à imaginer les points communs et les différences qui ont pu apparaître entre Fabre et Pasteur au cours de leur conversation. Les deux savants, également sensibles aux arts et aux lettres, étaient possédés ensemble par la joie de connaître que nous partageons tous et que le géologue Pierre Termier a si bien évoquée {4} . Ils étaient guidés également par une puissante intuition alliée à une rigueur scientifique parfaite. Ainsi parvinrent-ils à d’importantes découvertes, fruits d’observations minutieuses inlassablement répétées.
On peut penser qu’au cours de l’entrevue, il fut question des insectes, de leurs mœurs, mais aussi de sujets comme la lumière, la génération spontanée, les maladies du vin, les grands problèmes de société et enfin, peu d’années avant le conflit de 1870-1871, des guerres. L’auteur a donc imaginé les deux hommes en train d’évoquer des conceptions, des espoirs, des joies et des épreuves, de commenter les vicissitudes de l’enseignement et de la recherche scientifique sous le Second Empire. Les deux derniers sujets restent d’actualité au vingt et unième siècle où, aux dépens de l’essentiel, c’est-à-dire de la connaissance fondamentale, ne compte plus que la rentabilisation de la science : de ce fait, elle devient serve. Or, écrivait Pasteur en 1854, la théorie est mère de la pratique ; sans elle, la pratique n’est que la routine donnée par l’habitude ; la théorie seule fait surgir et développe l’esprit d’invention. C’est à nous (savants) qu’il appartiendra de ne pas partager l’opinion de ces esprits étroits qui dédaignent tout ce qui, dans les sciences, n’a pas une application immédiate {5} . Fabre ne pouvait que partager les mêmes sentiments.
En conclusion, cette fantaisie en forme de comédie devrait aider à mieux comprendre la façon dont la science balbutiait il y a moins d’un siècle et demi. Néanmoins, le ton de chacun témoigne d’une ardeur et d’une passion communes en vue de progresser dans la découverte des mystères de la nature, donc de la vie, et pour l’amélioration du sort de l’homme {6} .

Richard Moreau,
professeur émérite à l’Université de Paris XII,
membre de l’Assemblée de l’Institut Pasteur
Jean-Henri Fabre et Louis Pasteur
Les circonstances de la rencontre

Le tissage de la soie fut pratiqué en France dès le XVème siècle, sous le règne de Louis XI, mais ce fut sous celui d’Henri IV que cette production occupa une place importante dans l’économie du pays grâce notamment à Olivier de Serres, père de l’agronomie {7} . Celui-ci exposa si bien l’utilité de la culture du mûrier que le monarque voulut en faire planter dans tout le royaume, même à Paris jusque dans le jardin des Tuileries. Cependant ce fut dans le Midi de la France que l’arbre d’or fut très largement cultivé : dans les Cévennes, le Languedoc et en Provence. Au milieu du dix-huitième siècle, la production de cocons s’éleva à 7.000 tonnes par an ; elle atteignit 26.000 tonnes en 1853, mais elle retomba à 7.000 tonnes en 1856. Ce déclin était dû à diverses maladies très contagieuses, qui menacèrent de détruire toute l’industrie séricicole. A partir de 1849, les élevages de ver à soie furent en proie à un véritable fléau, la pébrine, causée par un cryptogame, Nosema bombycis. Le gouvernement dut s’emparer du problème et désigner un scientifique capable d’étudier la cause de la maladie et de tenter d’y porter remède. Le ministre de l’Agriculture et du Commerce était alors Jean-Baptiste Dumas, figure même du savant politique et l’un des maîtres de Pasteur. Au mois de mai 1865, la situation était à son paroxysme. A la même époque sévissait aussi une autre pathologie du ver à soie, la flacherie. Dumas sollicita Louis Pasteur (1822-1895), qui s’était déjà distingué par de belles découvertes, mais qui ne connaissait rien au sujet, et lui demanda de se rendre dans le Midi, plus précisément au Pont Gisquet dans la région cévenole (Gard), afin d’étudier la maladie et de tenter d’y porter remède. Le résultat de ce séjour se révéla très positif par la suite, mais, sur le moment, Pasteur fit part de son inquiétude à son maître {8} : Je suis bien perplexe. Votre proposition est très flatteuse, son but fort élevé, mais combien elle m’inquiète et m’embarrasse. Considérez je vous prie que je n’ai jamais touché à un ver à soie et qu’il me faudra consacrer à mon éducation à moi un temps considérable peut-être, avant de commencer la moindre recherche (…) Enfin je m’abandonne à vous, disposez de moi. Faites seulement, je vous prie, que ma mission soit pour ainsi dire secrète tant qu’elle sera sans résultat. Je crains que cela soit ainsi pendant longtemps. Finalement, Pasteur partit pour Alès le 6 juin 18

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