L Alimentation durable
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L'Alimentation durable , livre ebook

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Description

Peut-on admettre qu’un milliard d’hommes souffrent de la faim, tandis qu’une autre partie de l’humanité encore plus nombreuse est en surcharge pondérale ? Peut-on accepter que l’agriculture et les autres activités alimentaires soient des sources importantes de pollution et de gaz à effet de serre ? Pourquoi l’industrialisation de l’alimentation aboutit-elle à une offre si déséquilibrée sur le plan nutritionnel, entretenant ainsi un ensemble de maladies métaboliques ? Comment les consommateurs peuvent-ils adopter un comportement alimentaire sûr lorsqu’ils sont soumis à tant d’informations contradictoires ?Le moment est venu de nous engager vers une alimentation plus durable. Ce livre trace les voies possibles d’un changement salutaire de nos modes alimentaires. L’auteur nous propose une véritable charte pour une alimentation durable et nous invite à la mettre en œuvre par nos choix personnels. Christian Rémésy, chercheur et nutritionniste, a développé dans le cadre de l’Inra une approche originale de la nutrition en approfondissant le rôle protecteur des produits végétaux. Il a exploré les bases d’une nutrition préventive, avant d’élargir sa démarche à l’alimentation durable. Il a notamment écrit Que mangerons-nous demain ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 novembre 2010
Nombre de lectures 13
EAN13 9782738199799
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE JACOB, NOVEMBRE 2010 15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
Ouvrage proposé par Jacques Fricker
9782738199799
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3° a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Avant-propos

J’ai fait un rêve étrange : c’était dans un avenir assez lointain, peut-être vers les années 2050. L’état de santé des populations était devenu excellent. De nombreuses pathologies avaient quasiment disparu, les gens ne souffraient plus d’hypertension, de diabète, de maladies cardio-vasculaires ; l’ostéoporose ou diverses maladies inflammatoires étaient devenues des affections rares, même la fréquence de nombreux cancers avait fortement chuté. Transformation encore plus étonnante, ni dans les photos de famille, ni dans les lieux publics, ni à la ville ou à la campagne, on ne trouvait d’enfants, de femmes ou d’hommes en surcharge pondérale. Des vieillards souriants et alertes accompagnaient à pied des enfants épanouis et insouciants.
Les villes s’étaient imprégnées de nature, la qualité de l’air était bonne, les nuisances sonores très faibles. Des habitations écologiques abritaient une population cosmopolite, regroupée en quartiers qui offraient un très grand nombre de services alimentaires, artisanaux, commerciaux, culturels. En plus des villes animées, bien aménagées et très peu polluées, vous ne pouvez pas imaginer à quel point les campagnes en France et dans bien des pays étaient devenues belles, remplies d’espaces agréablement paysagers, un damier de cultures nourricières, des champs bordés de fleurs, des arbres fruitiers le long des chemins, des bois entretenus, des lacs, des étangs, des points d’eau, une oasis sans fin et surtout une campagne habitée par une population remplie d’espoir, apaisée par le ruissellement paisible du temps. Au-delà de la dangereuse utopie d’un monde idéal inatteignable, comment ne pas imaginer que la survie à long terme de l’homme passe par la modification de ses rapports avec la nature, pour son mode de vie, son habitat et surtout son alimentation ?
Mais avons-nous une capacité de résilience, le désir de vivre dans un environnement naturel qui nous soit favorable, sommes-nous capables de tourner le dos à la facilité et aux leurres de la société de consommation ? On peut l’espérer, mais par quel hasard, quelle nécessité, quelle imagination, quel sursaut, quelle capacité au bonheur, quelle intelligence, quelle foi, les générations à venir réussiront-elles à retrouver leurs racines, à enrichir leur identité culturelle, à mener une vie en harmonie avec la nature ? Dangereuse utopie d’un doux rêveur, scénario aussi peu crédible qu’inutile, nostalgie passéiste loin des perspectives futuristes d’une humanité toujours plus assistée par des services robotisés, concentrée dans des mégapoles, nourrie par une agriculture et un secteur agroalimentaire entièrement industrialisés ?
Avec la nécessité de ne plus réchauffer la planète par l’émission de gaz à effet de serre, pourquoi de pas imaginer une évolution vers des cités qui n’exerceraient plus de nuisances écologiques et des campagnes heureuses, autonomes sur le plan économique, nourricières, accueillantes, métissées, bénéfiques pour la planète, nouveaux refuges pour des populations en difficulté ? Tout cela peut paraître bien utopique, pourquoi espérer une paix ou un bonheur par trop incertains dans un pseudo-jardin d’Éden, pourquoi chercher des alternatives simples et naturelles à des modes de vie citadins ou ruraux devenus obsolètes ?
L’humanité rencontre bien des problèmes, mais l’avenir a toujours été incertain. Il est encore temps de rêver à un monde meilleur. Pour sortir des diktats de la croissance économique, pour résoudre les problèmes écologiques, il convient sans doute d’inventer une nouvelle manière de vivre. Je fais partie des hommes qui font ce pari, qui pensent que l’humanité doit s’appuyer sur l’immensité de son savoir et de son patrimoine culturel pour adopter un mode de vie plus durable et donc plus rustique. La perspective d’avoir à relever ce nouveau défi est particulièrement stimulante.
Je m’apprête à faire un effort d’écriture pour que nous partagions ensemble la force d’un raisonnement et le même désir d’avenir. Cependant, nous ne pouvons pas refaire la totalité du monde ensemble. Je vous propose seulement et tout simplement de vous accompagner et de vous prendre à témoin sur la meilleure façon de se nourrir et de résoudre la question alimentaire. J’ai la naïveté de penser que des milliers d’hommes font la même démarche que moi pour éclairer des problématiques tout aussi importantes que l’alimentation et que de ces longs cheminements de la raison vers l’imagination d’un nouvel avenir ressortiront des solutions originales et durables pour ne pas assister impuissants aux crises à venir de notre civilisation.
Mais pourquoi écrire un nouveau livre sur l’alimentation ?
Il existe déjà des centaines d’ouvrages sur ce large sujet, sur la lutte contre la faim dans le monde, sur l’analyse de nos comportements alimentaires, sur la qualité nutritionnelle des aliments que nous consommons, sur l’intérêt de divers régimes alimentaires, sur la manière de garder la ligne, sur les risques sanitaires, sur le meilleur moyen de gérer la santé par l’alimentation, sur le savoir faire ses courses, sur le manger bio, macrobiotique ou végétarien, sur l’alimentation méditerranéenne et bien d’autres entrées. Comment ne pas se poser la question de l’intérêt d’un nouveau livre, sur quel sujet le lecteur n’a-t-il pas encore été éclairé, pourquoi soulever encore la question alimentaire après tant de débats sur les OGM, les pesticides, la faim dans le monde ou la lutte contre l’obésité ?
À l’évidence, c’est notre propre relation avec l’alimentation qui a changé dans le contexte d’une offre alimentaire aseptisée et impersonnelle. Il s’agit de redonner du sens à nos modes alimentaires et de contribuer ainsi à une meilleure gestion de la chaîne alimentaire, d’inscrire notre comportement dans le cadre d’une alimentation durable. Après des milliers d’années d’efforts humains pour maîtriser les ressources agricoles et alimentaires et au moment même où la question alimentaire pouvait enfin être résolue, voilà qu’une partie de l’humanité est victime des excès caloriques d’une « malbouffe » industrielle, pendant qu’une autre partie souffre de la faim. Quel gâchis : des agriculteurs à la peine partout dans le monde, assujettis à des contraintes de forte productivité et accusés de polluer la nature dans les pays riches ou manquant des moyens élémentaires pour travailler la terre dans les pays pauvres, d’autre part des populations, trop souvent malnutries, bien peu maîtresses de leur sécurité alimentaire et trop éloignées de leurs racines culinaires. Pourtant la question alimentaire pourrait être durablement résolue, à condition d’en prendre conscience et de faire les bons choix. Voilà le message que je voudrais faire passer.
Comment y parvenir, comment lutter contre la puissance des lobbies alimentaires, les habitudes ou la démission des consommateurs ? Peut-on se battre avec des mots, comment espérer qu’un auteur, qu’un livre, puisse faire changer un peu les choses, contribue à amorcer un changement de paradigme alimentaire, à nous faire ouvrir grands les yeux sur un univers alimentaire étrange auquel nous sommes maintenant bien conditionnés.
Je vous fais part de mes inquiétudes. J’ai le désir de donner un éclairage nouveau à la question alimentaire, j’ai le sentiment qu’il est urgent de le faire, mais vais-je réussir à convaincre ? Sans cet espoir, je ne vois pas pourquoi je continuerais à écrire. Est-ce que j’aurai la responsabilité et le bonheur d’être un passeur, de réussir à inspirer ou susciter les changements nécessaires en matière d’alimentation humaine ?
Au-delà de ces états d’âme, le lecteur peut s’interroger sur ma légitimité à prendre la parole et à être porteur d’une approche nouvelle, sur l’origine de ma conviction profonde concernant la nécessité d’un changement de paradigme alimentaire.
Je vous donne volontiers la clé de mon parcours. Fils de paysan dans une petite vallée du Sud-Ouest et né en 1943, j’ai eu la chance de connaître la traction animale et de devenir, après une longue carrière à l’INRA, un nutritionniste reconnu. Je sais en quelque sorte d’où l’on vient et j’ai pu mesurer l’étendue des bouleversements de la chaîne alimentaire durant plus de cinquante ans. J’ai vécu très fortement tous ses changements, j’ai pu comprendre à quel point l’alimentation était importante pour la gestion de la santé, à quel point elle avait été déstructurée par l’industrialisation alimentaire et je ne peux que déplorer le manque de vision politique dans ce domaine.
À l’évidence, aucun retour en arrière n’est possible, ni souhaitable ; de même, il est inconcevable de se satisfaire de la situation actuelle, d’ailleurs devenue très instable. Nous devons donc nous fixer des objectifs ambitieux de gestion de la santé publique par l’alimentation, de protection de l’environnement, de maîtrise du comportement alimentaire humain, d’occupation des espaces ruraux, de relation entre la ville et la campagne, de souveraineté et de solidarité alimentaires. C’est en réfléchissant à la complexité de la question alimentaire que des solutions nouvelles et durables pourront être trouvées pour sortir de l’impasse où

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