L Économie verte
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L'Économie verte , livre ebook

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Description

Cyclones, inondations, incendies se succèdent à un rythme accéléré depuis quelques années. L’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les sols qui nous nourrissent continuent de se dégrader, sans parler du climat qui se réchauffe, de l’énergie qui se raréfie et de la biodiversité qui se réduit. Tout le monde, ou presque, s’accorde aujourd’hui pour reconnaître qu’il y a urgence ; mais, concrètement, que peut-on faire, à l’échelon individuel, national ou international ? Quelles sont les priorités, quels sont les obstacles ? Quelles sont les échéances raisonnables ? Quels sont les programmes réalistes ?Réagir efficacement, ce n’est pas lancer des anathèmes contre la mondialisation, faucher des cultures expérimentales ou préconiser l’arrêt de toutes les centrales nucléaires. C’est, au contraire, retourner, au profit de la nature, les deux grands instruments qui ont, parfois, contribué à la détruire : une science bien comprise, qui offre de multiples promesses, et une économie qui ne demande qu’à faire jouer ses lois en faveur de l’environnement, pourvu qu’on valorise, comme il convient, les productions écologiques. Professeur à Sciences-Po Paris, spécialiste des questions d’économie et d’environnement, Philippe Jurgensen dirige aujourd’hui l’Autorité de contrôle des assurances.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 février 2009
Nombre de lectures 6
EAN13 9782738195487
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© ODILE JACOB, FÉVRIER 2009
15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
EAN : 978-2-7381-9548-7
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Avertissement

Cet ouvrage se veut accessible. On trouvera d’ailleurs en annexe un glossaire des sigles et une brève définition des termes techniques employés.
Il repose cependant sur des recherches et l’appel à de multiples sources, qui sont retracées dans un appareil de près de deux mille notes. Afin d’alléger la présentation, ces notes ont été isolées du texte principal. Le lecteur souhaitant vérifier ou approfondir tel ou tel point est invité à se reporter le plus souvent possible à ces notes qui figurent sur le site des éditions Odile Jacob [ www.odilejacob.fr/fichiers_pdf/EconomieVerteNotes.pdf ]. Il y trouvera aussi une bibliographie détaillée.
Introduction

Alerte rouge.
Nous surexploitons les ressources d’une planète qui n’en peut plus. La flambée des prix de l’énergie et des aliments traduit ce risque certain d’épuisement. La désertification, les pénuries d’eau, le recul de la forêt ou de la biodiversité ajoutent leurs effets. Le changement climatique en cours est, pour reprendre la formule saisissante d’un ancien président du GIEC, le Groupe international d’étude du climat 1 , la plus sérieuse « arme de destruction massive ». Une pollution envahissante répand des produits nuisibles pour notre santé, dans notre air, notre eau, notre sol, provoquant cancers, maladies respiratoires ou troubles de la reproduction. De nombreux lecteurs ont été impressionnés par les démonstrations de Jared Diamond, cet historien américain qui a expliqué comment les Mayas au Mexique, les Vikings au Groenland ou les habitants de l’île de Pâques avaient partiellement ou totalement disparu après avoir détruit leurs écosystèmes. Serions-nous en train de ruiner notre civilisation avec la même impéritie ?
Difficile de rester inerte face à l’accumulation de toutes ces menaces. Et la nécessité de réagir, et de réagir vite, est d’autant plus pressante que les besoins des pays pauvres, loin d’être satisfaits, exercent une pression accrue sur l’écologie mondiale. Sans exclure, tout au contraire, l’engagement individuel et les initiatives citoyennes partout dans le monde, c’est à l’échelle mondiale qu’un changement d’attitude profond s’impose. La mondialisation a d’ailleurs fait prendre davantage conscience des multiples périls qui menacent la Planète bleue.
Il y a urgence, disais-je à l’instant, mais il y a aussi de l’espoir et, d’ores et déjà, de belles réussites. Comme le fait remarquer un récent rapport des Nations unies, les pluies acides sont aujourd’hui nettement moins problématiques en Europe et en Amérique du Nord. La mobilisation de la communauté internationale a aussi permis de remporter une victoire pour la protection de la couche d’ozone : la production des substances chimiques qui attaquent celle-ci a, grâce au traité international de Montréal, chuté de 95 % et la couche filtrante a commencé à se reconstituer. On peut encore citer la mise en place du marché des permis d’émission de carbone, le début de reforestation en Chine et dans les pays avancés, le développement des réserves naturelles protégées qui couvrent désormais environ 12 % de la planète et aident à protéger la biodiversité.
Dans ce combat pour la défense, la survie de notre planète, qui est le combat de tous et de chacun, de tous les pays et de chaque citoyen, la science et les incitations économiques, contrairement à ce qui est trop souvent avancé, sont des aides concrètes, précieuses, et même irremplaçables. Elles peuvent, l’une comme les autres, apporter une aide décisive et nous permettre de remporter d’autres succès et de vaincre des dangers bien réels. Car ni le progrès technique ni le capitalisme ne sont, par essence, les ennemis de l’environnement ; ce sont des instruments neutres, qu’on met au service de bonnes ou de mauvaises causes. Des économistes comme Joseph Stiglitz, Paul Krugman 2  ou Michel Aglietta ont d’ailleurs montré la voie de réformes possibles, sans remettre en cause les bases de l’économie de marché.
C’est à nous de savoir tirer de la modernité des agents efficaces contre le réchauffement climatique des armes pour la préservation des ressources naturelles, la protection de l’environnement ou la santé de tous. C’est à nous, car il est plus que temps, de mettre en œuvre ce qu’on appelle d’un nom que je n’ai pas inventé, mais qui est encore peu connu, l’« éconologie ». C’est à nous d’inventer et d’appliquer une économie respectueuse de l’environnement, une économie verte, seule capable de sauver le monde. Puisse cet ouvrage y contribuer à sa mesure, avant qu’il ne soit décidément trop tard.
Première partie
Faut-il se sentir menacé ?
L’écologie fait désormais de plus en plus partie de notre vie quotidienne ; le besoin de protéger notre environnement alimente les débats publics et suscite une inquiétude croissante, qui nourrit les programmes politiques.
Ce n’est pas sans raison, et ce débat n’a rien de purement théorique. Chacun de nous peut en effet mesurer aujourd’hui les risques considérables que des siècles de négligence et d’optimisme aveugle font courir à notre santé comme à notre mode de vie habituel : la revanche de la nature…
Cette prise de conscience, réelle, n’a, hélas, malgré de premiers efforts, pas encore conduit à beaucoup de résultats concrets – d’autant que d’assez nombreuses voix sceptiques ou simplement non solidaires se font entendre, que les écologistes sont souvent discrédités par leurs propres excès, et qu’un redoutable potentiel d’aggravation subsiste dans le tiers-monde. Il est urgent de changer de rythme si nous voulons éviter une aggravation exponentielle de ces dangers.
Chapitre I
L’accumulation des périls

Le diagnostic semble s’imposer : l’avenir de notre planète est menacé ; nous en subissons déjà de multiples conséquences dans notre vie quotidienne, et cela va aller en s’accélérant.

Le changement climatique : une évidence aujourd’hui
La majorité des savants considère aujourd’hui comme établi le constat d’un réchauffement de notre planète, probablement dû aux activités humaines 3 . Ce serait ce réchauffement général du climat qui détraquerait la météorologie, provoquerait à terme une montée inexorable des eaux et pourrait s’emballer de façon incontrôlable, rendant notre Terre inhabitable. Fondée ou non (voir chapitre II ), la crainte d’une telle évolution a pris une place croissante dans les préoccupations de l’opinion mondiale.

Les indices du réchauffement
Un faisceau d’indices convergents semble démontrer que le climat de la Terre se réchauffe notablement depuis les débuts de l’industrialisation, dans la seconde moitié du XVIII e siècle. Selon les estimations les plus récentes du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat ; IPCC selon le sigle anglais), pour qui « le réchauffement du système climatique est sans équivoque », l’accroissement de température moyen de notre planète a été de  0,74 °C au cours du dernier siècle 4 .
Surtout, ce réchauffement s’accélérerait : la température moyenne des années 1990, décennie la plus chaude du XX e siècle, a dépassé de plus d’un degré celle du XIX e . Les huit années écoulées depuis le début du troisième millénaire se situent toutes parmi les dix plus chaudes jamais enregistrées sur l’ensemble du globe 5 . Dans l’hémisphère Nord, c’est l’année 2005 qui a battu tous les records de chaleur 6  ; ce serait même la plus chaude depuis douze mille ans ! Même constat en France : la température moyenne a augmenté de 0,9 °C au cours du dernier siècle ; notre climat s’est déplacé de 200 kilomètres vers le nord.
Le réchauffement ne se manifeste pas seulement en été : automnes et hivers tiédissent 7 . Aux Pays-Bas, on ne peut plus patiner sur les canaux gelés, comme on le voit faire sur tant de tableaux anciens ! De même, la Russie connaît désormais des hivers moins glacés et des printemps chauds 8 . Les données océanographiques montrent aussi que la surface des océans s’est réchauffée d’un demi-degré entre la seconde moitié du XX e siècle et le début du XXI e 9 . Ce phénomène serait une cause directe de l’augmentation de la fréquence et de la violence des cyclones 10 .

Changements dans la température moyenne du globe.
Source  : Rapport 2007 du GIEC.
Ce changement climatique se manifeste sous de nombreuses formes : la plus spectaculaire est celle des catastrophes naturelles.

La multiplication des catastrophes naturelles

Les catastrophes naturelles liées à la détérioration du climat semblent se multiplier dans notre monde : pluies diluviennes, tempêtes, inondations, tornades, ou au contraire canicules, sécheresses répétées, incendies géants, désertification…
Au cours de ces dernières années, les inondations ont recouvert pendant des mois de grandes parties de l’Inde du Nord 11  et dévasté une partie de l’Amérique centrale, de la Chine et des Philippines 12 . Mais l’Europe n’est pas restée à l’abri. Les débordements de la Somme en 2001, du Gard et de l’Hérault en 2002 ont frappé l’opinion française, de même que la violente tempête de fin 1999 qui a mis à bas une partie de nos forêts. Des inondations à répétition – été 2002, printemps 2006 – ont aussi marqué les esprits en Allemagne et en Europe centrale. À l’été 2007, c’est

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