Retour sur le terrain
263 pages
Français

Retour sur le terrain , livre ebook

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263 pages
Français

Description

Dédié à une réflexion sur la notion de "terrain", ce volume rassemble les points de vue d'un groupe représentatif de chercheurs et universitaires en sciences sociales et humaines (ethnologues, sociologues, anthropologues, archéologues). Il s'agit à la fois d'établir un bilan et de déceler les tendances récentes comme les ruptures survenues depuis les années 1990. Ces contributions posent un questionnement sur les modalités de la recherche, le traitement des données collectées/analysées et la présentation des résultats.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 44
EAN13 9782296450844
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Société des Études euro-asiatiques RETOUR SUR LE TERRAIN Nouveaux regards, nouvelles pratiques
COLLECTIONEURASIE_________________________________________________ La collectionEURASIEdes études consacrées aux diverses traditions regroupe culturelles des peuples du continent euro-asiatique et à leurs mutuelles relations. D’inspiration principalement ethnologique, elle est largement ouverte aux spécialistes d’autres disciplines : historiens, géographes, archéologues, spécialistes des mythes et des littératures. La collectionEURASIEest publiée, au rythme d’un volume annuel, par la Société des Etudes euro-asiatiques, dont elle reflète les travaux. Directeur de collection:Yves VADÉ Secrétariat de rédaction: Muriel HUTTER Comité de lecture: Teresa BATTESTI, Jane COBBI, Bernard DUPAIGNE, Danielle ELISSEEFF, Florence MALBRAN-LABAT, Rita H. RÉGNIER, Daniel ROSE, Yvonne de SIKE Volumes précédemment parus : 1 - Nourritures, sociétés, religions. Commensalités (1990) 2 - Le buffle dans le labyrinthe  1. Vecteurs du sacré en Asie du Sud et du Sud-Est (1992) 3 - Le buffle dans le labyrinthe  2. Confluences euro-asiatiques (1992) 4 - La main (1993) 5 - Le sacré en Eurasie (1995) 6 - Maisons d'Eurasie. Architecture, symbolisme et signification sociale (1996) 7 - Serpents et dragons en Eurasie (1997) 8 - Le cheval en Eurasie. Pratiques quotidiennes et déploiements  mythologiques (1999) 9 - Fonctions de la couleur en Eurasie (2000) e 10 - Ruptures ou mutations au tournant du XXI siècle.  Changements de géographie mentale ? (2001) 11 - La Forge et le Forgeron.  1. Pratiques et croyances (2002) 12 - La Forge et le Forgeron.  2. Le merveilleux métallurgique (2003) 13 - Sentir. Pour une anthropologie des odeurs (2004) 14-15 - Ethnologie et Littérature (2005) Nouvelle série : 16 - Europe-Asie. Histoires de rencontres (2006) 17 - Oiseaux. Héros et devins (2007) 18 - Etoiles dans la nuit des temps (2008) 19 – De l’usage des plantes (2009) ème Ce volume est le 20 de la collection
RÉDACTION : Musée du quai Branly, 222 rue de l’Université, 75007 Paris La Rédaction laisse aux auteurs la responsabilité des opinions exprimées. Illustration de la couvertureTewet» aux mains négatives de Gua L’arbre de vie : « (monts Marang, Kalimantan Est) ; certaines mains apparaissent reliées entre elles par des « racines » ou branches portant peut être des tubercules ? Les couleurs indiquent, selon l’écartement des doigts, le sexe des individus, le bleu les hommes et le rouge les femmes (le jaune correspondant à un cas litigieux) – les mesures apparaissant sur l’image sont celles de l’indice de Manning. ©LH.Fage/Kalimanthrope.
COLLECTION EURASIE Publiée par la Société des Études euro-asiatiques RETOUR SUR LE TERRAIN Nouveaux regards, nouvelles pratiques Ouvrage publié avec le concours de la Société des Amis du Musée de lHommeTextes réunis et présentés par Antonio Guerreiro
© L’HARMATTAN, 2010 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13826-1 EAN : 9782296138261
PRÉSENTATION RETOUR SUR UNE RENCONTRE Antonio GUERREIRO « Comment articuler dorénavant le local au global,  la connivence à la connaissance, l’entretien du divers au maintien d’un universel ? »  François Jullien,Le Pont aux singes. De la diversité à venir.2010 Ce volume de la collectionEurasiesuite à la Journée fait d’études organisée par la Société des Études euro-asiatiques (SEEA) qui s’est déroulée au musée du quai Branly en octobre 2008. Dédiée à une réflexion sur la notion de « terrain », elle a rassemblé un groupe représentatif de chercheurs et universitaires en sciences sociales et humaines (ethnologues, anthropologues, archéologues, bio-anthropologues, géographes…). Il s’agissait à la fois d’établir un bilan et de déceler les tendances récentes comme les ruptures survenues 1 depuis les années 1990 .
1 Parmi s de cette journée très dense, l  les participant e géographe Philippe Pelletier, Université de Lyon II, (communication sur « Les frontières du Japon ») et l’anthropo-biologiste Eric Crubézy, CNRS-Université de Toulouse (« Tombes gelées et archéologie de la Sibérie orientale. Génétique, Biologie et Culture »), n’ont pas souhaité contribuer à ce volume. Tandis que MM. Stéphane Rennesson, Nicolas Césard et Emmanuel Grimaud (« Saisir l’interaction par l’image. A propos des combats de scarabées en Thaïlande ») avaient déjà quant à eux donné un accord pour la publication préalablement à la Journée d’études. Nous sommes reconnaissants à Françoise Gründ (Maison des Cultures du Monde) d’avoir proposé, malgré un emploi du temps très chargé, un article synthétique sur le courant de l’ethnoscénologie.
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La place qu’occupe le terrain aujourd’hui, de la sociologie à la géographie, en passant par l’ethnologie (ou « anthropologie sociale et culturelle »), est le produit d’une réaction aux recherches fondées sur des données de seconde main non contrôlées – récits de voyageurs, faits historiques ou e contemporains – qui étaient courantes au XIX siècle. C’est, en effet, la théorisation des sciences sociales dans le dernier quart e du XIX siècle qui a poussé les chercheurs eux-mêmes à aller sur le terrain afin d’obtenir des informations absolument fiables pour la comparaison sociologique et culturelle. L’essor des monographies issues de ces premières enquêtes en témoigne. Pourtant, on peut remarquer que les fondateurs de l’école sociologique/ethnologique française, Emile Durkheim, Marcel Mauss, Robert Hertz et Lucien Lévy-Bruhl, n’avaient pas eux-mêmes fait l’expérience du terrain. Depuis les années 1920, la place primordiale accordée à la pratique du terrain et à son analyse épistémologique, au sein de la sociologie et de l’anthropologie au sens large, incluant la préhistoire, la linguistique (la documentation des langues en voie de disparition, les analyses de l’interlocution et la pragmatique), influence en retour tout le champ des sciences sociales et humaines. Elle a donné lieu à nombre de débats sur les conditions du terrain et de l’enquête, d’abord dans les pays occidentaux, puis ailleurs. Plus récemment, les changements opérés par la révolution des technologies de l’information (télévision, internet, téléphonie mobile…) et les phénomènes de mondialisation, accélérés à partir du début de la décennie 2000, ont eu des répercussions importantes sur la méthodologie des enquêtes. On peut remarquer pourtant que l’utilisation de bases de données anthropologiques est peu encouragée dans les sciences sociales ; la valeur heuristique de l’enquête de terrain reste au centre des préoccupations des chercheurs. En même temps, la façon d’envisager le « terrain » a changé. Sur ce point, trois facteurs principaux se dégagent : 1.la circulation rapide des biens et des personnes dans la mondialisation s’articule à la communication à différents niveaux, donne la primauté à l’image choc
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et à l’émotion au détriment des analyses ou des descriptions approfondies ; 2.culture », l’extension du terme « en dépit de son imprécision, s’accompagnant d’une vulgarisation dans 2 de nombreux domaines – alors qu’il était préalablement restreint à un usage professionnel par les préhistoriens, les ethnologues et les journalistes spécialisés –, les chercheurs ont arrêté de produire des définitions de ce terme ; 3.le glissement dans le domaine de l’information et du reportage, notamment à la télévision, de pratiques d’enquêtes et de postures attachées aux figures de la sociologie ou de l’ethnologie de terrain, en sus de la diffusion sur des sites internet de vidéos à propos de sujets ethnologiques – produits par les intéressés eux-mêmes sans explications ou commentaires d’aucune sorte (comparerLa mondialisation. Paris, les dialogues de l’ASTS, 1998 ; Appadurai, A.Après le colonialisme. Les conséquences culturelles de la globalisation,2005). Stimulées par les processus de modernisation dans les pays de la périphérie, ces tendances ont contribué à une remise en cause de l’autorité scientifique des chercheurs de terrain, notamment ethnographes, anthropologues et archéologues, ainsi qu’à de nombreuses polémiques. Dans le même mouvement, des communautés autochtones limitent ou bloquent l’utilisation et la diffusion, à usage scientifique ou pédagogique, d’images ou de 3 sites qu’ils considèrent comme « secrets » ou « sacrés » . En
2  Dans une acception bien différente de celle du courant majeur de l’anthropologie américaine des années 1930-1950, « Culture et personnalité », dont les plus célèbres représentants étaient Ruth Benedict, Margaret Mead, Kardiner et Linton. Le terme prendra bien d’autres significations par la suite (voir Cuche, Didier 2006La notion de culture dans les sciences sociales. Paris, LaDécouverte, collection « LeRepères ».). champ de la « culture » forme aujourd’hui une catégorie aux contours vagues qui englobe les phénomènes sociaux, économiques et artistiques contemporains au sein d’une mouvance médiatique. 3  Le colloque sur les « sites sacrés » organisé par l’Unesco et le Muséum (MNHN) en septembre 1998 à Paris, au siège de l’organisation, a montré les difficultés rencontrées à établir un dialogue entre des chercheurs en sciences
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même temps, le rouleau compresseur de l’uniformisation culturelle en cours entraîne la déculturation de nombreuses populations. D’un point de vue méthodologique, pour les chercheurs en Occident comme au Japon, le double processus de l’enquête de terrain en dehors de leurs pays dans des sociétés dites « traditionnelles » ou « archaïques », « marginalisées », s’est accompagné en retour d’une extension du champ des études sur les savoirs et les faits ethnographiques/sociographiques, s’écartant des perspectives folkloristes qui étaient encore courantes jusque dans les années 1970. La remise en cause des héritages coloniaux depuis un demi-siècle n’a pas fini de provoquer des discussions sur les droits humains des populations et leurs patrimoines ; c’est pourquoi les collections ethnographiques, publiques et privées, se retrouvent encore remises en cause puisqu’elles ont été d’abord acquises dans un contexte colonial. Ce mouvement touche aujourd’hui les pays émergents (Chine, Inde et Brésil). Pourtant la définition du patrimoine culturel matériel et immatériel englobe les savoir-faire et les traditions, la culture matérielle comme les corpus de littérature orale ou les recettes de cuisine. Ces formes d’expressions culturelles ont été inventoriées et étudiées par des chercheurs professionnels formés aux études de terrain, notamment, dans le cadre de programmes organisés par 4 l’Unesco . Cet énorme travail ethnographique a montré que la transmission et la documentation de ces créations d’art et de culture dans les pays considérés, et dans d’autres institutions à travers le monde, étaient liées, qu’elles contribuaientin fine à leur préservation. Le dialogue à ce sujet peut s’engager au niveau des Etats mais pas sans la médiation de la communauté sociales et humaines et des représentants de communautés autochtones, notamment celles originaires d’Amérique latine et des Etats-Unis. Les restrictions aux enquêtes et même aux visites de certains sites sont appliquées aux Etats-Unis et en Australie. 4 Voir Sorensen, K. W. & Morris, B. (éds.)Peoples and Plants of Kayan Mentarang. Jakarta, Unesco & WWF, 1997 ; Republic of Korea, Cultural Heritage Administration,Important Intangible Cultural Heritage.Seoul, 1997 Salemink (dir.);: enjeux multiples,culturelle au Viet Nam  Diversité approches plurielles. Paris, Unesco 2001 ;Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle; Asia Pacific. Paris, Unesco, 2003 Cultural Centre for Unesco (ACCU),Activities 2007/2008, Tokyo, 2008.
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