Voyage extraordinaire au centre du cerveau
277 pages
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Voyage extraordinaire au centre du cerveau , livre ebook

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Description

Ce livre constitue le premier véritable guide complet du cerveau. Finement illustré, il présente tout ce que l’on sait aujourd’hui ; il donne à comprendre les dernières grandes découvertes, conjuguant sourire et talent littéraire. Qu’est-ce que l’amour ? Comment fonctionne la mémoire ? Pourquoi peut-on devenir dépendant de certaines drogues ? D’où vient le plaisir qu’on prend à manger et à boire ? à quoi servent les rêves ? Pourquoi nos émotions influencent-elles parfois nos choix et nos décisions ? Alzheimer et Parkinson : quels sont les espoirs ?Nous visiterons des endroits célèbres, des coins à la mode et des centres de plaisirs, des lieux de mémoire. Nous irons là où satisfaire nos désirs les plus simples comme manger, boire et dormir, ou dans d’autres lieux moins avouables.« Le cerveau dont je vous propose la visite, c’est votre cerveau. Mieux le connaître vous permettra de mieux vous comprendre. » J.-D. V.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2007
Nombre de lectures 7
EAN13 9782738197108
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR CHEZ ODILE JACOB
Désir et mélancolie, 2006.
Pour une nouvelle physiologie du goût (avec Jean-Marie Amat), 2000.
Qu’est-ce que l’homme ? (avec Luc Ferry), 2000 ; « Poches Odile Jacob », 2001.
Faust, une histoire naturelle (avec Jean-François Peyret), 2000.
La Vie est une fable, 1998.
La Chair et le Diable, illustré par François Durkheim, 1996 ; « Poches Odile Jacob », 2000.
Celui qui parlait presque, 1993.
Casanova, la contagion du plaisir, 1990.
Biologie des passions, illustré par François Durkheim, 1986 ; « Biblothèque », 2009.
© ODILE JACOB, 2007, OCTOBRE 2009
15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
EAN : 978-2-7381-9710-8
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
À Boby Naquet

Avant de partir

Le cerveau est indispensable à la vie. L’arrêt de son fonctionnement signifie la mort de l’individu. On sait depuis toujours que, pour tuer un homme, il suffit de lui couper la tête… ou de lui plonger un couteau dans le cœur. Il en est sorti une dispute prolongée quant à savoir où placer le siège de l’âme. Longtemps, le cœur a semblé l’emporter ; et, encore aujourd’hui, ce ne sont pas des cerveaux que les amoureux gravent dans l’écorce des arbres, c’est un cœur avec leurs deux noms enlacés. La victoire finale est revenue au cerveau. Il n’est pas certain qu’on y ait autant perdu au change qu’on le croit souvent, comme le montrera, je l’espère, ce livre.
Le cerveau est le terrain de « je » du corps. C’est parce qu’il a un cerveau qui éprouve tout ce qui advient dans et par son corps, avec son lot de souffrance et de plaisir, que l’homme peut dire « je ». Et tous les souvenirs, toutes les manières d’être, toutes les aptitudes et tous les comportements usuels qui constituent notre identité, ce « moi » dont nous nous parons, sont aussi le produit de notre cerveau. Mais il ne faut pas oublier que c’est à « vous » que « je » s’adresse, c’est-à-dire à un autre cerveau, voix d’une autre chair portant son propre lot de souffrance et de plaisir. Le cerveau, support de l’individuation et du moi, est donc aussi celui du « nous », de la société des hommes. On notera ainsi, dans ce livre, deux fils directeurs qui souvent s’entremêlent. Le premier est le plaisir et sa compagne la souffrance, qui gouvernent l’ensemble de nos actes et de nos représentations du monde ; le second est « l’autre », tant le besoin et la reconnaissance d’autrui constituent l’essence de l’humain.
Ce cerveau qui assume le destin de chaque homme est bien sûr le support de l’intelligence, mais c’est aussi le siège de passions indicibles et le refuge de la bête immonde qui rend parfois l’humain infréquentable. Agent au service de l’intelligence, fondement d’une part de notre liberté, il fait la loi dans le corps, et nul esprit supérieur ne lui dicte ses décisions ou ses inclinations. Mais cette chair sur laquelle il règne sans partage exerce sur lui en retour une emprise dont il ne peut se défaire, contraint qu’il est par ses besoins, ses désirs et ses manques. Comme tous les tyrans. On croit souvent rompre avec le vieux dualisme du corps et de l’âme en se contentant de remplacer cette dernière par le cerveau. Comme si, siège de notre intelligence, de noire identité, de notre grandeur, isolé dans notre crâne, il n’était pas partie intégrante de notre corps, comme s’il n’était pas d’abord et avant tout la clé de notre incarnation. Dualisme encore, dont j’espère avoir purgé ce livre de ses relents. C’est pourquoi, comme on le verra, j’ai plus insisté sur ce qui dans le cerveau est en relation avec les fonctions les plus élémentaires de la vie qu’avec nos « facultés intellectuelles ». Nous parlons, nous pensons, nous écrivons des livres ou des symphonies ; mais même ces productions « supérieures » ne sont possibles que parce que nous sommes des êtres de chair, qui sentons, qui éprouvons plaisir et douleur. Le cerveau n’est pas une entité désincarnée qui se représente le monde ; ce n’est pas un logiciel qui contrôle miraculeusement la machine de notre corps. C’est le centre de notre action dans le monde. Et c’est ce cerveau-là que je vous propose de visiter.
Ne vous attendez pas à rencontrer l’« esprit » sur votre chemin. L’esprit n’est jamais là où on l’attend. « Et l’âme, Brigitte ? », s’interrogeait dans un de ses livres l’éminent professeur Jean Bernard. Brigitte cherche toujours la réponse ; elle s’est mariée et a eu des enfants. Quant aux techniciens de l’imagerie cérébrale qui prétendent presque nous faire voir la « pensée » à l’œuvre dans les neurones, je rappellerai qu’une carte n’est pas un territoire et qu’une image n’est pas un esprit. Le grand psychiatre suisse Auguste Forel dans L’Âme et le système nerveux affirmait que « l’âme et l’activité du cerveau vivant sont une seule et même chose ». C’est le point de vue que j’adopterai jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire tant que l’on n’a pas prouvé qu’il existe des âmes sans cerveau et des cerveaux vivants sans âme. C’est un cerveau tout d’action que je veux vous faire découvrir.
Comment une telle cathédrale peut-elle tenir dans les 1 500 mm 3 d’un crâne humain ? Allez comprendre ce mystère ! Il n’est pas surprenant que le cerveau continue d’inspirer une sorte d’étonnement sacré et de méfiance. Sa découverte et son exploration sont postérieures à celles de l’Amérique. Auparavant, cette terra incognita n’était livrée qu’à la spéculation et à la superstition. Intouchable, presque. Souvent encore, on répugne même à faire étudier le cerveau à nos enfants. Trop compliqué, argue-t-on. Et pourtant, n’est-il pas déraisonnable de refuser de connaître le fonctionnement d’un instrument qui nous sert à agir, à aimer, à connaître ? Un peu comme si l’on allait en Égypte sans visiter les Pyramides, comme si l’on traversait Rome en évitant le Colisée ou Athènes en détournant les yeux de l’Acropole. Voilà ce qui m’a conduit à proposer une sorte de guide de voyage à l’intérieur du cerveau.
En route donc pour le cerveau, capitale et siège du gouvernement avec ses multiples institutions, ministères, conseils et tribunaux qui font fonctionner le corps. Nous visiterons des endroits célèbres comme l’aire de Broca, où la parole est souveraine, des coins à la mode comme l’hypothalamus et ses centres de plaisir, des lieux de mémoire comme l’hippocampe. Nous irons là où satisfaire nos désirs les plus simples comme manger, boire et dormir, ou sur d’autres terrains moins avouables.
Nous tenterons de parcourir des passages secrets, d’entrouvrir des portes condamnées. L’excursion n’est pas sans risques ; il sera bon de s’y préparer pour savoir réagir en conséquence. Le cerveau est parfois malade et peut devenir la cause de toutes sortes de dérangements dont le voyageur devra être informé.
Le cerveau dont je vous propose la visite, c’est votre cerveau, unique en son genre et pourtant semblable à tous les autres. Mieux le connaître vous permettra de mieux vous connaître et d’apprendre à mieux « gérer » les relations de votre corps avec votre « tête ». Un cerveau malade se soigne et peut se guérir. Ce livre a d’ailleurs pour vocation d’aider ceux qui souffrent. « Connaître son cerveau pour en respecter les règles d’hygiène, concluait Auguste Forel, c’est le devoir de chacun à l’égard de son âme. »
En avant donc. Et avant d’en découvrir un peu plus sur les lieux où dormir, manger et boire, et de savoir où et comment déambuler parmi les hauts lieux, commençons par un peu de géographie sur cet étrange pays qui est en nous. Quelques éléments aussi sur ses habitants. Les esprits les plus curieux trouveront en appendice une petite histoire de la découverte de cette contrée et des disputes qui l’ont jalonnée. Des invités, ici ou là, viendront aussi nous rejoindre et nous guider pour visiter tel ou tel site.
Chapitre premier
Le paysage cérébral

« La caractéristique de l’homme est dans son cerveau et non dans son organisation extérieure. »
D. D IDEROT ,
Éléments de physiologie.

Voici une première description du paysage cérébral. Elle permettra au voyageur de disposer de quelques repères dans l’architecture baroque du cerveau et d’une description des traits caractéristiques de sa population. Bien sûr, elle reste très générale. Mais tout le reste de ce livre viendra l’enrichir. Le lecteur pressé de se mettre en chemin pourra passer ce chapitre et, selon ses besoins, y revenir. Nul itinéraire contraint dans cet ouvrage. C’est le goût de la découverte qui commande.
 
Le cerveau humain pèse en moyenne 1 500 grammes chez le mâle, un peu moins chez la femelle. C’est la règle chez toutes les espèces de singes. Elle ne tient pas à une différence d’intelligence mais de taille, la femelle étant plus petite et moins musclée que son partenaire sexuel.
Chaque humain a dans sa tête un monde de dix milliards de neurones et d’autant de cellules gliales rassemblées dans ce cerveau. La majeure partie de ces « étoiles neuronales » occupe l’écorce (ou cortex) du cerveau qui est comme la peau épaisse d’une orange ; une poétesse a d’ailleurs parlé de la peau de l’âme 1 .
Mais comment faire tenir dans l’étroite boîte crânienne les presque deux mètres carrés que mesure l’étendue déployée du cortex ? La solution que l’évolution a trouvée consiste à lui faire subir des plis et des replis qui dessinent des sillons et des scissures séparant des circonv

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