Après les enfants - Comment apprivoiser leur départ sans (trop) se lamenter , livre ebook
70
pages
Français
Ebooks
2025
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Publié par
Date de parution
13 mai 2025
EAN13
9782764455326
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
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Date de parution
13 mai 2025
EAN13
9782764455326
Langue
Français
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Projet dirigé par Marie-Noëlle Gagnon, éditrice
Conception graphique et mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Sabrina Raymond
Œuvre en couverture : Jove decadent , Ramon Casas, huile sur toile, 1899.
Production des versions numériques : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Après les enfants : comment apprivoiser leur départ sans (trop) se lamenter / Karine Glorieux.
Noms : Glorieux, Karine, auteur.
Collections : Essai (Éditions Québec Amérique)
Description : Mention de collection : Essai | Comprend des références bibliographiques.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20250025140 | Canadiana (livre numérique) 20250025159 | ISBN 9782764455302 | ISBN 9782764455319 (PDF) | ISBN 9782764455326 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Départ des enfants. | RVM : Parents esseulés—Psychologie. | RVM : Parents esseulés—Relations familiales. | RVM : Parents et enfants adultes. | RVMGF : Livres de croissance personnelle.
Classification : LCC HQ1059.4.G56 2025 | CDD 306.874—dc23
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2025
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2025
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2025.
quebec-amerique.com
INTRODUCTION
Le jour où je suis sortie de l’hôpital après la naissance de ma fille, j’étais prête. J’avais un siège de bébé, une poussette, des petits pyjamas, de la crème de zinc, trop de couches, deux hochets, huit biberons, plein de toutous, des couvertures de toutes les couleurs et, surtout, un beau guide sur la parentalité, gracieuseté du gouvernement du Québec. Ça s’appelait Mieux vivre avec notre enfant et, dans les mois qui ont suivi, je l’ai consulté un nombre incalculable de fois – à toutes les heures du jour ou de la nuit.
Quand, dix-neuf ans plus tard, j’ai déposé ma fille devant son premier appartement à côté de l’université et que je lui ai fait un câlin avant de partir, personne ne m’a tapé sur l’épaule pour me dire « Hey, Karine, oublie pas ton guide ! ». Je suis montée dans ma voiture vide, les mains vides, le cœur tout croche, sans savoir c’était quoi la méthode pour Mieux vivre sans mon enfant . J’ai allumé la radio, il y avait une chanson triste, et j’ai pleuré pendant tout le trajet pour revenir à la maison.
J’étais super contente pour ma fille.
Mais maudit que je ne savais pas comment j’allais réussir à m’habituer à son absence.
Me semble que j’aurais aimé ça, un guide.
Je ne veux pas avoir l’air tragique ou rien. J’ai trois enfants et mon but a toujours été de les rendre heureux et autonomes. Avoir un Tanguy dans mon trio me découragerait et me donnerait l’impression d’avoir failli à la tâche.
Mais quand même.
Ces trois-là font partie de mes humains préférés. Plus que tout le reste, j’aime passer du temps avec eux.
Et je n’avais jamais réalisé avant le départ de ma fille que ce temps – en tout cas celui du quotidien, du 24/7 – serait si court. Bien sûr, j’avais entendu mille fois la rengaine : « Profites-en, ça passe tellement vite ! » Sauf que ce message ne se rendait pas vraiment à ma conscience. Quand on est dans le jus comme pas possible, qu’on peine à sortir la tête du tourbillon du quotidien pour respirer une fois de temps en temps, on ne pense pas à ça. Le départ de nos enfants semble à des milliers d’années-lumière de nous. À la limite, on l’attend avec une certaine impatience, ce temps plus calme, où les bacs de linge à plier seront enfin vides et où le frigo, lui, ne se videra pas aux deux jours. On a hâte à ce moment où on pourra, en revenant du travail, s’installer tranquille avec un petit verre de blanc et un bon livre. La paix, enfin.
Et pourtant.
C’est un peu plus compliqué que ça.
Parce que le jour où les enfants partent correspond aussi au moment où, soudain, on réalise qu’on a, quoi ?, cinquante, cinquante-cinq ans, et qu’il nous en reste moins long devant que derrière. C’est aussi le moment où on doit apprendre à jongler avec un certain vide. À regarder notre chum ou notre blonde ou nos murs sans le distrayant brouhaha familial. Parfois, cette période nous confronte à la maladie ou au décès d’un parent, ce qui peut être particulièrement bouleversant. Alors, le départ des enfants, c’est… compliqué ? Difficile ? Certains le vivent mal et développent des symptômes qui se rapprochent de ceux de la dépression. Ils se mettent à broyer du noir, n’arrivent pas à se débarrasser d’une certaine tristesse, d’un sentiment de solitude.
On parle alors de « syndrome du nid vide ». Un état désagréable – très désagréable, parfois.
Ne demandez pas tout de suite un billet à votre médecin si vous vous sentez concerné : il n’y a pas de diagnostic pour ce trouble, qui affecte pourtant 35 % 1 des parents – les femmes en particulier, selon ce que révèlent les statistiques.
35 %.
C’est énorme.
Je ne sais pas si je fais partie du lot – si je ferai partie du lot. Ma fille est partie, elle est revenue, elle est repartie, elle va revenir, et j’ai encore deux garçons qui, même s’ils sont moins souvent à la maison et vivent selon des horaires très différents du mien (allô les repas à 3 h du matin et les réveils à 2 h de l’après-midi !), sont bien présents autour de moi. Ma petite tribu. Par contre, je suis désormais consciente que l’horloge tourne et que dans quelques instants, avant même que j’aie fini de trier les boîtes de LEGO ou d’assembler toutes les paires de bas, ils seront partis. Comme j’ai un talent pas pire pour la mélancolie et que j’ai vraiment, vraiment peur du vide, j’aimerais me préparer.
Et je me dis que, comme pour l’arrivée des bébés, tous les parents devraient faire de même. Pas seulement le tiers qui trouvera l’épreuve particulièrement pénible, non. Tous les parents. Parce que, qu’on le veuille ou pas, on traversera une zone de turbulence quand les enfants partiront, avec une intensité plus ou moins importante selon ce qui se passe dans les autres sphères de notre vie et selon notre capacité à surmonter les épreuves. Ce sera peut-être une crisette de rien du tout, qu’on réglera en organisant un grand voyage, en recommençant à faire du vélo ou en déménageant, mais c’est certain qu’on aura à réorganiser une partie de notre quotidien, à questionner certains de nos choix et à revoir nos priorités. On ne se frappera sans doute pas la tête contre le mur en pleurant, mais on risque de chercher nos repères. Ce n’est pas si simple de retrouver sa place, de se redéfinir. Ou même d’exprimer ce qu’on ressent – ce mélange de fierté et de désarroi qui m’a envahie quand j’ai laissé ma fille devant son appartement. Je pense même qu’il y a comme un tabou autour de ça.
Il n’existe pas beaucoup de livres en français sur le sujet. En anglais, un peu plus. Ils ont souvent une page couverture avec un nid (évidemment) et des petites banderoles festives, pour bien montrer que, hey, nous, on a du fun pareil. Les titres sont à l’avenant : Finding Joy in the Empty Nest , The Empty Nest Companion , Empty Nest , Full Life , From Mom to Me Again , Empty Nester: 7 Easy Steps to a Full Joyous Life . Ils mettent l’accent sur l’action, le Plaisir, parce que personne n’a le goût d’acheter un livre où on va lui saper un moral déjà pas mal bas. On met de l’avant les opposés empty / full : ton nid est vide, remplis ta vie. Sur Internet, c’est pareil. On trouve des articles courts, avec des conseils faciles à appliquer, et on répète partout à peu près la même chose : « C’pas facile, mais c’pas si pire. Tu vas t’en sortir, ma grande. »
Mais moi, je continue tout de même à penser aux mamans pieuvres.
Vous ne connaissez pas l’histoire des mamans pieuvres ? C’est fascinant.
Les mamans pieuvres consacrent TOUTE leur énergie à s’assurer que leurs petits survivront en les protégeant sans relâche jusqu’au moment où ils sont complètement développés et donc capables de vivre seuls dans les fonds marins. On a ainsi découvert une pieuvre qui avait protégé ses rejetons (on parle ici d’une bonne centaine d’œufs) pendant plus de quatre ans et demi ! Sans s’alimenter ! Quand les bébés ont été prêts à partir, la maman, devenue toute faible et pâlotte, est morte. Elle n’avait plus d