Architecture et gérontologie
217 pages
Français

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Architecture et gérontologie , livre ebook

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Description

On vit dans une maison de retraite, mais peut-on l'habiter? A quelles conditions une institution d'hébergement peut-elle devenir un espace habitable? Ces regards et pratiques croisés d'un architecte et d'une gérontologue, en parlant des murs, ne nous font jamais oublier les hommes. Explorant la réalité des établissements, cet ouvrage suggère des solutions pour qu'ils deviennent habitables.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2006
Nombre de lectures 60
EAN13 9782336256771
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La gérontologie en actes
Collection dirigée par Jean-Jacques Amyot
L’évolution des connaissances sur le vieillissement et les constantes mutations de l’action gérontologique requièrent une large diffusion des études, des recherches et des actes de colloques, véritables brassages d’idées, de concepts, de pratiques professionnelles et de politiques publiques qui participent à l’innovation.

La collection La gérontologie en actes a vocation d’éditer ces contributions qui accompagnent le développement de l’action auprès des personnes âgées.
Déjà parus
OAREIL, Le vieillissement des immigrés en Aquitaine, 2006.
J.J. AMYOT et M. BILLÉ (sous la dir.), Vieillesses interdites, 2004.
Michel BILLÉ, La chancre de vieillir, 2004
Architecture et gérontologie
Peut-on habiter une maison de retraite?

Colette Eynard
Didier Salon
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296007437
EAN: 9782296007437
Remerciements
Nous remercions Jean-Jacques AMYOT, sans lequel cet ouvrage n’aurait pu voir le jour...
...ainsi que Pierre GUILLET, dont les histoires nous donnent raison d’avoir entrepris ce travail.
Nous remercions également le CLEIRPPA (Centre de Liaison, d’Etude, d’Information et de Recherche sur les Problèmes des Personnes Agées) de nous avoir autorisés à reproduire deux articles parus dans les Documents-CLEIRPPA n°15, Habiter et circuler en institution, et n ° 17, L’établissement dans son environnement.
Nous dédions ce livre à tous ceux, vivants ou morts maintenant, qui nous ont montré comment on vit dans une maison de retraite.
“Puissent nos bétons si rudes révéler que, sous eux, nos sensibilités sont fines... ” Le Corbusier.
Sommaire
La gérontologie en actes - Collection dirigée par Jean-Jacques Amyot Page de titre Page de Copyright Remerciements Dedicace Préface Introduction Première partie - L’organisation de l’espace en institution : des intentions et des réalités contradictoires
Chapitre 1 - Des demandes multiples et complexes Chapitre 2 - L’apport de la gérontologie dans la mise en œuvre du projet architectural
Deuxième parties - Observer les usages et les pratiques de l’espace d’un point de vue gérontologique
Chapitre 3 - Repères et appropriation des lieux Chapitre 4 - Habiter et circuler en institution Chapitre 5 - Positionnement de l’institution dans son environnement Chapitre 6 - Le modèle domestique et ses avatars institutionnels
Troisième partie - Concevoir et fabriquer l’espace
Chapitre 7 - L’espace architectural en E.H.P.A.D. a-t-il un sens ? Chapitre 8 - Espace privé et espace institutionnel Chapitre 9 - Espace institutionnel - espace organisationnel Chapitre 10 - L’envers du décor pour habitation
Conclusion - Le dessous des plans Bibliographie
Préface
Ce livre s’adresse à tous ceux qui sont un jour confrontés à la dépendance d’un parent. Au-delà, il nous fait réfléchir à l’aventure de l’âge car la longévité nous concerne tous et la vieillesse, celle de nos parents comme la nôtre, ne devrait pas nous faire peur.
Alors comment imaginer devoir un jour, si cela devient indispensable, quitter son domicile pour vivre en maison de retraite ?
Regardez autour de vous, dans les villes et les villages, la maison de retraite est le plus souvent le projet d’un élu ou d’un département. On va moderniser un vieil hospice ou construire un bâtiment de type hospitalier. L’architecte devra suivre des normes de surface et des règles de sécurité. Mais quelle vie nous attend derrière ces murs ?
Avec ce livre, un dialogue est ouvert entre un architecte et une gérontologue sur des projets de maisons de retraite.
Une maison de retraite ne devrait pas être un simple lieu « de prise en charge pour personnes âgées dépendantes », elle doit être un lieu de vie. Par son architecture et la qualité de son fonctionnement, les personnes dites âgées doivent y trouver une réponse sécurisante aux difficultés qu’elles rencontrent pour continuer à vivre. Les familles pourront l’envisager comme un autre lieu de vie chaleureux pour leurs parents devenus dépendants. Les soignants, enfin, doivent se sentir partenaires d’un projet de vie exemplaire.
Ce livre n’a pas la prétention de donner une seule réponse à toutes ces demandes, mais il explique l’importance des territoires de vie pour continuer à grandir quels que soient l’âge et les difficultés. Il nous fait comprendre que la création d’un lieu de vie gérontologique est le point de départ d’une « aventure ».
On ne parle de vieillesse, dans notre société, que pour en évoquer les inconvénients. Or, tout être humain vit « sous influence », il se construit au milieu des autres humains, de ce que les autres attendent de lui et voient en lui. Quelle image peut-on, dans ce contexte, se faire de sa propre vieillesse, si l’on ne voit dans le regard des autres que ce qui va mal ?
Tout être humain a besoin des autres pour vivre, la dépendance n’est donc pas spécifique de l’âge. Mais, lorsqu’on parle de personne âgée dépendante, on donne à ce mot un sens négatif. Le souci de l’aider fait souvent oublier qu’un vieillard est une personne capable de dire ce qui lui est utile et de comprendre le sens de l’aide qu’il reçoit.
André a 82 ans, il est un peu désorienté. Toute sa vie il a été très autoritaire, disent ses deux filles. Avec l’âge, la solitude, depuis le décès de son épouse, il accepte mal de devoir être aidé par des personnes extérieures à la famille qu’il sollicite sans cesse.
Sonia, la fille aînée, a décidé de régler la situation une fois pour toute. Elle a visité plusieurs “résidences”, en secret, a fait un choix et a décidé de “placer” son père, pour son bien et la tranquillité de tous. Elle le “conduit” un jour dans cette maison : « Tu verras, papa, comme c’est beau ici et agréable pour un petit séjour » et, comme convenu avec la directrice, elle laisse son père, là, pour toujours.
On pense souvent, à tort, que l’une des façons de protéger le BIEN-ÊTRE des personnes âgées est de leur masquer les événements dont on estime qu’ils pourraient les perturber, un décès dans leur famille par exemple, ou dans le cas d’André, son placement en résidence.
Cette attitude est génératrice de troubles bien plus profonds que ceux qu’elle prétend éviter. Elle revient à croire que c’est la PAROLE qui crée la difficulté, or à l’inverse, c’est la réalité qui est difficile, pas la parole.
Rassembler des personnes âgées en difficulté dans un même lieu est une entreprise périlleuse. La vie quotidienne des résidents et du personnel sera de meilleure qualité si la maison de retraite sert de relais aux réseaux de soutien à domicile. Le souci constant des soignants est d’aider sans en faire trop, d’accompagner les gens dans leur vie en leur laissant une certaine autonomie dans leur dépendance.
La plupart du temps, dans un lieu de vie bien organisé, la médicalisation peut être réduite. On y utilise moins de tranquillisants et de somnifères qu’à la maison car la présence des autres, les échanges affectifs, les activités communes, la sécurité retrouvée, les visites, remplacent souvent les médicaments. Les résidents permanents sont stimulés par le passage des familles et des bénévoles. La fin de la vie peut être accompagnée plus facilement qu’à certains domiciles, car l’intervention des aides supplémentaires extérieures peut s’appuyer sur le soutien déjà en place dans l’institution.
L’architecture doit être inventive. On sait aujourd’hui qu’il faut respecter des lieux d’intimité, des espaces de rencontres un peu protégés et des espaces de vie collective où se rythme la journée : déjeuner, repos, cuisine, ménage, jardin, salon, etc.
Les familles sont toutes différentes. Certaines accompagnent la vie de l’institution sur plusieurs années, acceptent de s’investir dans des tâches diverses, alors que d’autres sont si fragiles qu’elles doivent être autant aidées que leurs parents.
Le lieu de vie n’est pas qu’un lieu médicalisé. Les soins peuvent y être organisés comme au domicile, où les infirmières et les médecins s’occupent individuellement de chaque ré

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