Contribution socio-économique de l agro-business au développement
51 pages
Français

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Contribution socio-économique de l'agro-business au développement , livre ebook

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Description

Ce livre fait le point sur l'analyse socioéconomique de l'agrobusiness qui a connu un développement considérable ces dernières années. Précisément, il met en évidence les contrats avec les agrobusiness et les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs locaux, analyse les apports des agrobusiness au développement afin de suggérer de nouvelles pistes d'orientations et, enfin, de réfléchir sur le processus
d'amélioration de l'agriculture familiale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 octobre 2019
Nombre de lectures 61
EAN13 9782336884974
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Malick NDIAYE










CONTRIBUTION SOCIO-ÉCONOMIQUE DE L’AGRO-BUSINESS AU DÉVELOPPEMENT

Cas de l’Île Maurice et du Delta du fleuve Sénégal
Copyright


































© L’Harmattan-Sénégal, 2019
10 VDN, Sicap Amitié 3, Lotissement Cité Police, DAKAR
http://www.harmattansenegal.com
senharmattan@gmail.com
senlibrairie@gmail.com
EAN Epub : 978-2-336-88497-4
REMERCIEMENTS

J’exprime ma gratitude et ma reconnaissance aux professeurs Felwine SARR (Université Gaston Berger) et Brinda Ramasawmy (Université de Maurice) pour leurs conseils et orientations. J’adresse aussi mes remerciements au projet Haagrim pour avoir financé ces recherches.
AVANT-PROPOS

L’agriculture occupe une place importante dans les économies des pays africains. Elle est organisée et mise en œuvre par les exploitations agricoles de types familiales (Zoundi et al., 2005). Ces dernières font preuve d’une capacité d’adaptation aux effets du changement climatique, aux crises alimentaires, à la baisse des prix et à la concurrence déloyale sur les marchés. Plusieurs travaux de recherche mettent en exergue les capacités de résilience de ces exploitations et leur contribution notoire à la sécurité alimentaire dans les pays en développement (Bélières et al., 2002 ; Toulmin et Gueye, 2003 ; Nihous, 2008). Les exploitations agricoles familiales font face à des contraintes qui limitent sérieusement leur potentiel d’augmentation de la productivité et des revenus. Il s’agit en effet d’un manque d’informations sur les méthodes de production, les opportunités de marché, l’absence de capital financier à cause d’un accès limité au crédit et enfin la réticence à prendre des risques 1 (Bijman, 2008). Ainsi, de nombreux décideurs et analystes considèrent que l’agrobusiness constitue en fait un « nouveau » paradigme de développement car permettant de résoudre plusieurs de ces contraintes et intégrant les petits exploitants aux marchés. Une étude récente de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique que « l’agrobusiness à travers l’agriculture contractuelle semble être le principal moyen de rendre l’agriculture africaine plus axée sur le marché » (Felgenhauer et Wolter, 2009). Il est un modèle envisagé dans la vague de stratégies de partenariat public-privé lancée ces dernières années. A cet effet, la plupart des pays africains portent une attention particulière, dans leur politique agricole, à l’agrobusiness en raison de ces multiples avantages (Olounlade, et al., 2014). C’est dans ce contexte politique que s’installent plusieurs agrobusiness au Sénégal notamment au Delta du fleuve et la transformation de nombreuses compagnies sucrières en Île Maurice 2 .
Par conséquent, les contrats agricoles des agrobusiness 3 se sont développés au cours des dernières décennies et sont largement répandus dans les pays en développement autour de certaines cultures (Prowse, 2012).
• En Amérique latine, plus de 70 % de la production avicole du Brésil et 30 % de la production de soja sont produits en agriculture contractuelle tandis que les multinationales de la banane telles que Dole et Del Monte ont toutes des exploitations agricoles contractuelles.
• En Asie, l’Indonésie, la Malaisie et la Chine figurent parmi les pays où l’agriculture contractuelle est importante, au Vietnam par exemple plus de 90 % du coton, du lait frais et plus de 40 % du riz et du thé proviennent de l’agriculture contractuelle.
• En Afrique, l’agriculture contractuelle est importante et en nette augmentation. Au Mozambique, tout le coton et le tabac sont produits par l’agriculture contractuelle et près de 12 % de la population rurale du Mozambique est impliquée dans ce type d’agriculture. Tout le paprika, le tabac et le coton en Zambie et 60 % du thé et du sucre du Kenya sont produits sous contrat d’agriculture (Eaton & Shepherd, 2001).
Plusieurs études suggèrent que les arrangements en agriculture contractuelle des agrobusiness permettent aux agriculteurs d’obtenir de meilleurs rendements, de se diversifier dans de nouvelles cultures et d’augmenter leurs revenus (Bijman, 2008). Patrick (2004) affirme qu’il existe des preuves que l’agriculture contractuelle améliore le bien-être des petits exploitants dans d’autres parties du monde. En Amérique latine, par exemple, les contrats ont été largement utilisés et, dans de nombreux cas, les petits exploitants y participent activement. Au Guatemala, les petits exploitants ont contracté pour produire du brocoli et des pois mange-tout destinés à l’exportation vers les États-Unis. Au Pérou, l’asperge est produite sous contrat pour une entreprise exportant vers l’Europe. En Équateur, la multinationale Frito Lay contracte les petits exploitants pour produire une variété particulière de pommes de terre à transformer en puces pour le marché intérieur. Dans chacun de ces cas, les petits exploitants tirent des avantages économiques de la libéralisation du marché. Les contrats agricoles des agrobusiness constituent également un outil utile pour promouvoir le développement économique en toute liberté (Glover, 1984 ; Porter et Phillips-Howard, 1997).
Des études rapportent également un certain nombre de désavantages et de menaces, tels que les limites de l’inclusion des systèmes d’agriculture contractuelle (souvent limités au plus haut niveau des agriculteurs), les relations souvent inégales entre entrepreneurs et agriculteurs (Bijman, 2008). Les agrobusiness préfèrent gérer de grandes plantations et ne pas avoir à traiter avec beaucoup d’agriculteurs, mais de vastes zones de terres sont rarement disponibles. Par conséquent, ils accaparent les gros morceaux de terres africaines, participant ainsi à l’accélération du mouvement d’accaparement des terres (Shepherd, 2013 ; Delcourt, 2012).
D’où l’intérêt de cette recherche dont l’objectif est d’évaluer l’impact des agrobusiness sur le revenu et le bien-être des exploitations agricoles familiales au Delta du fleuve Sénégal et en Île Maurice. Cette étude examine également les préoccupations selon lesquelles les agrobusiness occupent les terres des exploitations agricoles familiales dans les deux pays où se portent les recherches. Il est important, dès lors, d’enquêter sur les facteurs qui influent sur la participation des agriculteurs aux contrats agricoles des agrobusiness. Ce travail ambitionne d’identifier des orientations claires du modèle de développement des exploitations familiales à travers l’agrobusiness pour une aide de prise de décision politique ainsi que la recherche scientifique.
1 Les agriculteurs préfèrent généralement se garantir un minimum de nourriture.
2 La république de Maurice (communément appelé Maurice) est constituée de l’île Maurice et les îles de Rodrigues, Agalega et de l’archipel des Chagos. Nos recherches se portent sur île Maurice.
3 Des grandes entreprises agricoles de type capitaliste très intégrées au marché amont et aval.
REVUE DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE AU SENEGAL ET A MAURICE

R ÉSUMÉ
L’agriculture est la principale occupation de la population rurale sénégalaise comme mauricienne. Elle occupe une place stratégique en termes de devises et de sécurité alimentaire.
Dans ces pays d’Afrique, l’agriculture est pratiquée en majorité par les agriculteurs dans de petites superficies et avec des rendements généralement faibles. Ils sont mis à l’épreuve, d’une part, par des besoins du ménage difficile à satisfaire, et d’autre part, par une modernisation qui s’impose avec l’essor de l’agrobusiness. La transformation de la petite agriculture est toutefois nécessaire pour booster la production et la productivité, et satisfaire les besoins de ces populations.
Dans cette première partie de l’étude, nous analyserons la situation des agriculteurs dans les deux pays afin de mieux cerner leurs performances et de délivrer des mesures appropriées pour relever le défi de la sécurité alimentaire et les stratégies pour réduire la pauvreté.
I NTRODUCTION
La majorité des agriculteurs au Sénégal combinent les cultures de rente (arachide, coton) et les cultures vivrières de subsistance (mil, sorgho, maïs). Ces dernières années, on remarque l’émergence de l’horticulture pratiquée à grande échelle dans les Niayes et dans la Vallée du fleuve Sénégal, où la culture du riz est également fort développée. Cette agriculture, fortement tributaire des conditions pluviométriques et des disponibilités en terres productives, est aussi caract

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