Conversations sur le sexisme
219 pages
Français

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Conversations sur le sexisme , livre ebook

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Description

Les femmes sont encore victimes de préjugés, de stéréotypes, d'inégalités qui limitent leurs vies professionnelles, familiales et sociales. L'heure demeure au développement d'une éducation à l'égalité filles-garçons, à la révision d'attitudes et de discriminations sexistes. Ces conversations en famille, en classe entre élèves sont des invitations éducatives à des discussions pédagogiques qui visent plus amplement une éducation à la citoyenneté, copartagée par les coéducateurs que sont les enseignants et les parents. Conversons-en.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 95
EAN13 9782296224216
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Conversations sur le sexisme
Sexualité humaine
Collection dirigée par Charlyne Vasseur Fauconnet

Sexualité humaine offre un tremplin pour une réflexion sur le désir, le plaisir, l’identité, les rôles féminin et masculin. Elle s’inscrit dans un mouvement socio-culturel, dans le temps et dans l’espace.
La sexualité ne peut être détachée de sa fonction symbolique. L’erreur fondamentale serait de la limiter à un acte et d’oublier que l’essentiel est dans une relation, une communication avec l’autre, cet autre fut-il soi-même.
Cette collection a pour objet de laisser la parole des auteurs s’exprimer dans un espace d’interactions transdisciplinaires. Elle relie la philosophie, la médecine, la psychologie, la psychanalyse avec des ramifications multiples qui vont de la pédagogie à la linguistique, de la sociologie à l’anthropologie, etc.

Déjà parus

Christophe AVELINE, L’Infidélité , 2009.
Frédéric ALLAMEL, Anthropérotiques , 2009.
Laurent MALTERRE, La guerre des sexes ou guérir le sexe , 2009.
Claude-Émile TOURNÉ, Le Naissant , 2007.
Maria José WEREBE, Organisation sociale, pratiques sexuelles et religion, le cas des trois religions monothéistes , 2007.
Maurice MOULAY, Sexualité et psychothérapie corporelle , 2006.
Drocella MWISHA RWANIKA, Sexualité volcanique , 2006.
Gaspard MUSABYIAMANA, Pratiques et rites sexuels au Rwanda , 2006.
Bacar ACHIRAF, Les mœurs sexuelles à Mayotte , 2005.
Josette FORT, Naissance et fantasme de mort , 2005.
Houria BOUCHENAFA, Mon amour, ma s oe ur. L’imaginaire de l’inceste frère-soeur dans la littérature européenne du XIX e siècle , 2004.
Ney BENSADON, Sodome ou l’homosexualité , 2004.
Jean EMELINA, Les chemins de la libido , 2004.
Annemarie TREKKER, La mémoire confisquée , 2003.
Geneviève PAICHELER (dir.), Sexualité, normes et contrôle social , 2003.
Philippe Clauzard


Conversations sur le sexisme

Eduquer pour l’égalité filles-garçons


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-08243-4
EAN : 9782296082434

Fabrication numérique : Socprest, 2012
« La femme a toujours été, sinon l’esclave de
l’homme, du moins sa vassale ; les deux sexes ne se sont
jamais partagé le monde à égalité ; et aujourd’hui
encore, bien que sa condition soit en train d’évoluer, la
femme est lourdement handicapée. »


Simone de Beauvoir


« Par leurs offres et leurs sollicitations, les parents
encouragent les attitudes et comportements qu’ils
jugent appropriés au sexe de leur nourrisson. L’enfant
répond dans le sens souhaité. Et il apprend à se
positionner de façon interactive en tant que personne qui
participe à sa propre élaboration. Comment s’étonner
alors de l’intériorisation des conduites sexuées. »


Françoise Héritier
Philippe Clauzard a publié en 2002 :
Conversations sur l’homophobie,
l’éducation comme rempart contre l’exclusion.
Collection Sexualité Humaine.
L’Harmattan.
À mon Paperino.


À CHW.


Aux femmes que j’ai connues.
Et à celles que j’aurais aimé connaître…


Avec mes remerciements à tous ceux qui ont
contribué, d’une manière ou d’une autre, au développement
de ma pensée et de cet ouvrage…
AVANT-PROPOS

L’ordre moral, le pseudo ordre des choses, les séculaires stéréotypes ordonnant des comportements discriminants ont légitimé l’ordre établi dans une division des sexes, une hiérarchisation entre femmes et hommes, en faveur de ces derniers. Le recours à une vision d’une nature du monde signifiant que « ça a toujours été comme ça, que cela sera toujours ainsi », qui affirme « que cela ne peut être autrement », est un allié puissant pour soumettre un groupe d’individus à la loi d’un autre groupe se proclamant supérieur au moyen de multiples artifices. La femme est dite plus douce, effacée, soumise et passive. Elle est frivole et préoccupée par l’apparence des choses. Elle est la mère qui élève et nourrit les enfants. L’homme est plus agressif, plus dur. Il est un prédateur. Il est responsable. Ces stéréotypes affirment qu’au monde masculin qui se projette vers l’extérieur s’oppose celui de la femme qui vit dans l’ombre du foyer. On le voit, des idées toutes faites, sous de pseudo qualités naturelles, enferment les individus dans leurs caractéristiques et leurs rôles respectifs. Cela accroît l’emprise des uns sur les autres avec des théories de complémentarité qui veulent que la soi-disant force et virilité de l’homme protège la prétendue fragilité des femmes.

À la suite des travaux de John Stuart Mill qui envisageait l’inégalité des sexes comme une construction sociale, Margaret Mead redonne à penser la part d’acquis dans les différences sexuelles. Elle souligne une variabilité des caractéristiques sexuelles selon les origines culturelles, avec ses études ethnologiques sur les peuplades des Arapesh, des Mundugumor et des Chambulis. Ainsi, cette dernière population renverse les rôles tels que nous les observons dans nos pays occidentaux. Les Chambulis, décrits par Mead, forment une communauté où bon nombre des caractéristiques féminines et masculines sont inversées d’après nos stéréotypes traditionnels. On voit des femmes fières, fortes et déterminées, arborant un crâne rasé. Leur sexualité est jugée plus pulsionnelle et débordante que chez les hommes. Elles possèdent le pouvoir économique devant des mâles financièrement dépendants, chamailleurs, geignards. Ces hommes présentent des manières plutôt frivoles. Ils sont fort préoccupés par leurs apparences et leurs habillements ornés de divers bijoux. Les travaux de John Stuart Mill et Margaret Mead montrent bien une répartition sociale des rôles et des tempéraments différents pour chacun des sexes selon les latitudes. Il existe diverses acceptions du masculin et du féminin. Rien n’est donc figé ou déterminé sinon par une volonté de domination masculine que le mouvement des femmes combat depuis plus 40 ans avec de notables avancés comme l’avortement ou la parité. Mais cela ne suffit pas, des inégalités ou injustices subsistent : dans le domaine professionnel (quant aux carrières, aux rémunérations, aux responsabilités, aux emplois partiels non choisis, au chômage plus important), au niveau de la vie quotidienne (où la charge domestique incombe quasi entièrement à la femme), en matière politique (où la compétence d’une femme n’est jamais une chose acquise). N’oublions pas non plus que dans la sphère privée, la violence conjugale et la soumission féminine existent toujours. Les chiffres de la violence conjugale en France demeurent largement alarmants : « Tous les trois jours, une femme meurt, victime de violence conjugale » (novembre 2006).

Ailleurs, plus de la moitié de l’humanité est plongée dans la souffrance. La souffrance de la pauvreté, de la mauvaise nutrition, de la maladie, de l’illettrisme. Et en première ligne souffrent les femmes, toujours les premières à ployer sous les douleurs en raison du mépris que leur portent maintes sociétés. Du peu de cas qu’on fait de ces personnes frappées d’infériorité et d’invisibilité.
Chez nous en Europe et en France plus particulièrement, les lois améliorent les choses, mais ne sont pas suffisantes à elles seules, si elles ne sont pas accompagnées de dispositifs éducatifs adéquats. Des programmes plus nombreux et diversifiés doivent éveiller les consciences, provoquer des réflexions, renverser des repères sexistes qui ne tiennent que par des siècles d’obscurantisme.

Les esprits ont évolué. Toutefois, la longue marche vers une normalisation et une égalisation des relations hommes/femmes n’a pas atteint son terme. Il conviendra un jour d’admettre que les garçons peuvent pleurer et les filles faire preuve de force et de détermination. Il convient de travailler cette problématique à la racine des stéréotypes qui sont l’humus des discriminations sexistes. Il

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