Du mal être à la joie
268 pages
Français

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Du mal être à la joie , livre ebook

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Description

Il ne s'agit pas d'un livre de recettes mais du témoignage bouleversant de l'auteur. Le bonheur n'est pas un dû mais un trophée qui se mérite et se gagne. Dans sa quête personnelle, dans la connaissance de soi, Jacqueline Gellé a acquis le droit non seulement à la joie mais à la dignité. Son exemple offre au lecteur un réfèrent ; il permet aussi à chacun de faire les prises de conscience nécessaires pour aller plus loin dans son cheminement intérieur et son attitude envers les autres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 59
EAN13 9782336278070
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296084483
EAN : 9782296084483
Du mal être à la joie
Un témoignage pour se sortir de la difficulté de vivre

Jacqueline Gellé
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Première partie : Le mal de vivre
I . - 11 septembre 1951 II. - La nébuleuse du néant autour de l’être III. - Histoire de personne IV. - Le mal de vivre V. - Les conséquences du mal de vivre
Deuxième partie : la renaissance
I. - Mon médicament préféré II. - Pour sortir du marasme III. - Changer de regard et de costume IV. - De la personne à l’être
Bibliographie Remerciements
Direction éditoriale : Albertine Gentou
Dessin de couverture©Gérard Gentou
Site Internet de l’auteur: http://jacqueline.gelle.free.fr// Un contact : jakline.gelle@gmail.com
Du mal-être à la joie de vivre©L’Harmattan, 2009 ISBN : www.editions-harmattan.fr
A ma très chère famille...
Première partie : Le mal de vivre
I .
11 septembre 1951

Bleu ciel & rouge chagrin
Dans le silence bleu de l’été, je regarde le ciel angevin. Recroquevillée dans un panier en osier qui me sert de berceau, comme tout nourrisson, je babille de bonheur. En cet instant, tout est suspendu : la beauté de l’azur céleste immaculé et sans nuage, la caresse de la brise et le vol des oiseaux.
L’air que je respire enfle mes poumons. Paisible, je tête le tissu en coton blanc de ma barboteuse. J’ai dix semaines. Je me sens bien, si bien. Ce souffle, cet oxygène mystérieux, me pénètre et me nourrit, je souris. Mes parents travaillent aux champs. Bientôt je vais retrouver le sein généreux de maman, les grandes mains charnues de travailleur de papa qui hurle de joie quand il me soulève jusqu’à son visage pour me dire :
- Ma petite sucrette, tu es mon soleil !
Ma petite sucrette est le surnom longtemps employé par mes frères pour me dire que j’étais la privilégiée. Après la procréation de quatre fils, ma naissance a permis à mes parents d’exprimer avec plus de force ce qui les unit. Un peu comme quand un cinéaste change de pellicule, abandonne le noir & blanc pour la couleur, ou quand un écrivain préfère soudain écrire en lettres capitales. D’un seul coup, l’évidence aveugle. On goûte la béatitude presque sans raison. C’est d’ailleurs la magie de la félicité. Elle n’a nul besoin d’explication : elle est. On la respire, on la ressent. On pourrait presque la toucher, comme moi avec ce mouchoir de ciel au-dessus de ma tête. Si je tendais mes petits bras potelés peut-être pourrais-je en saisir un morceau ?
J’ai dix semaines, pas encore trois mois. Mais je me sens déjà en harmonie, en amour avec la vie.
Soudain, couvrant la mélodie de mes gazouillis, une clameur, un cri assombrit l’horizon. Sans savoir pourquoi, je me mets à pleurer. Les personnes tout autour s’agitent, courent dans tous les sens. Franck, mon frère aîné, me remarque et saisit mon berceau de fortune pour le mettre à l’écart du passage.
Je le regarde, j’aimerai lui demander les raisons de cette agitation. Ses yeux reflètent un sentiment que j’ignore mais je parviens à lire en eux un grand désarroi.
- Je reviens soeurette, je reviens. Reste sage.
Il est vrai que je n’ai pas d’autre choix ni d’autre moyen. Dans ma bulle, le temps s’éternise d’autant plus qu’il me livre à l’inconnu.
Noiro, le chien de la maison, s’ébroue, gigote, pose sa truffe sur mon visage et gémit. En quête de réconfort, il essaie de me bouger. Ses contorsions ne parviennent qu’à renverser ma couche. Me retrouvant face contre terre, j’aperçois ce qui m’était caché : des grandes personnes à la mine catastrophée qui murmurent qu’il s’est produit un accident.
Dans le vacarme, je discerne les pleurs de ma mère. La peine de maman devient plus présente, oppressante. Elle m’étouffe. Je hurle !
A l’instant où j’émets ce hurlement, je me sens aspirer par un trou béant, noir, immense comme le néant. Sans défense, je me laisse couler. Je ne sais pas encore que cette longue descente aux enfers va annexer la quasi-totalité de mon existence jusqu’à ma renaissance... de longues années plus tard.
Je ne peux pas affirmer que tout se soit passé ainsi. A quelques détails près cependant, cela y ressemble fort. Il y a eu un drame dans notre famille. Tué par le monte-paille, mon père s’est éteint alors que je venais de naître. Sa disparition a provoqué un changement de vie radical.
A force de voir cet accident et de le vivre chaque jour dans les yeux de ma mère, il est devenu mien. Il fut la source de mon mal de vivre. «Ce n’est la faute de personne.» Le destin a frappé. Comme il frappe de nombreuses vies. Certains ont la capacité, le don, la possibilité de rebondir. Quelques malheureux ne l’ont pas ou alors plus lentement, beaucoup plus lentement. C’est pour eux que je désire témoigner afin que mon vécu ne demeure pas lettre morte et ouvre une porte vers l’espoir.

Quel que soit le chemin, la durée de la quête, au bout d’un tunnel, il y a toujours une issue vers la lumière, vers l’air libre et une nouvelle existence. Il suffit d’y croire, de s’accrocher à cette espérance ou à défaut, de se le répéter, répéter, répéter jusqu’à ce que cela résonne comme une évidence en soi.
II.
La nébuleuse du néant autour de l’être
« La vie m’est insupportable, pardonnez-moi », a écrit Dalida juste avant de se donner la mort en 1987. Je me souviens. Ces mots m’avaient percutée. J’étais en plein dedans. Je pensais la même chose, j’espérais la même fin. J’enviais la chanteuse d’avoir réussi à mourir, d’avoir osé.
Moi, je me jugeais lâche de ne pas y arriver. Pendant des dizaines d’années, j’avais détesté la vie et surtout la mienne. Je souffrais d’un mal inconnu qui semblait ne pas exister ailleurs. Telle une extraterrestre, j’errais seule, en marge de cette société. Pas socialement mais mentalement. Souvent, je me voyais suspendue à un fil, à l’écart des autres, à l’écart de ma propre famille.
Appartenant à un monde lointain et étrange, je parlais la même langue que les autres, pourtant, je ne me sentais ni comprise, ni entendue par eux. Les mots que je prononçais semblaient avoir un sens plus singulier que les mêmes employés par mes concitoyens. Nous ne nous comprenions pas, nous ne communiquions pas. J’avais l’impression d’habiter un pays qui parlait une langue différente de la mienne et que je ne maîtrisais pas.
Je cherchais dans les livres, j’allais voir des professionnels, des médecins, des psys de toute sorte : psychothérapeutes, psychiatres... Mais leur savoir ne m’aidait pas, leurs mots non plus. Je n’arrivais pas à entrer en communication avec les êtres que je côtoyais. Je croyais être la seule au monde à vivre cela.
Parfois je me disais que j’avais un cancer de l’âme. Invisible, impalpable et par conséquent incurable ! Je me condamnais à me résigner et à me soumettre à cette fatalité. Inséparable de mon être, la souffrance m’habitait. Rien ne pouvait l’endiguer. J’avais mal.
Vivant dans la hantise que l’on m’envoie en HP, en hôpital psychiatrique, pour le reste de ma vie, j’avais cette peur de ne plus m’appartenir et de voir mon mal s’envenimer encore plus. La majeure partie du temps, face aux gens qui m’approchaient, je me sentais en totale insécurité et en danger. Un faux pas... et je prenais le risque d’être « mangée » sans pouvoir réagir.
J’avais mal, certes, mais je n’étais pas dépendante. Je combattais. Une partie de moi gardait espoir. Dissimulée derrière un masque pour donner le change aux regards extérieurs et leur faire croire que j’allais bien, je m’assumais pleinement. J’avoue y avoir réussi plutôt bien.
Cette force a permis de m’investir dans ma profession et d’y trouver une satisfaction. Le mal de vivre m’habitait mais mes occupations me permettaient de le mettre entre parenthèses. Je l’ai d’ailleurs souvent répété : le premier bon pansement à ce mal-être fut le travail.
Professionnellement, je m’intégrais sans difficulté. Dans le faire et l’action, avec les autre

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