Eros et liberté
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Description

"Eros, instinct de vie sauvage et sublimé, habite la vie autant que l’histoire des civilisations. Figure du jaillissement et de la fulgurance, héros archétypal, mythique, plastique et philosophique, passeur entre le vouloir vivre et le devoir mourir, il transcende les disciplines aussi bien que les langues. Eros ailé devient Eleutheria, liberté et audace de la pensée. Loin des passions démocratiques de la Grèce ancienne, le monde contemporain est prisonnier de dérives individualistes, instinctuelles et marchandes, réduisant la liberté au simple vouloir jouir dont le versant plus sombre est le vouloir tuer. Eros et Eleutheria dialoguent dans ces trois essais singuliers qui rappellent, à travers divers savoirs sur l’expérience humaine et le libre cours d’une pensée jubilatoire, que l’homme doit pour son salut retourner aux sources de l’imaginaire, dont dépend l’avènement de l’excellence humaine. Joëlle-Andrée Deniot est professeur de sociologie à l’Université de Nantes. Elle est spécialisée en socio-anthropologie de l’esthétique, de l’image, des cultures populaires et de la chanson à laquelle est consacré son dernier ouvrage ( Edith Piaf, la voix, le geste, l’icône , Lelivredart, Paris, 2012). Elle est actuellement membre du laboratoire C3S de l’université de Franche Comté et présidente du Lestamp-Association Antigone Mouchtouris est professeur de sociologie à l’Université de Lorraine. Elle est membre du laboratoire 2L2S. Responsable de l’équipe Culture, Savoir et Solidarité du laboratoire GEPECS Paris Descartes de 2010 à 2013, elle est spécialisée en sociologie de la culture et plus particulièrement en sociologie du public et de la réception. Ses préoccupations scientifiques sont axées autour de la dynamique sociale et de la temporalité. Jacky Réault est agrégé d’histoire. Ancien directeur du transdisciplinaire GIRI CNRS, secrétaire du Lestamp, il est spécialiste des espaces-temps des mobilisations sociales, culturelles et politiques en France. D'abord contemporainiste, il relie, lors de sa retraite de M. de Conférence de sociologie à l'Université de Nantes, sa formation d'helléniste au temps long braudélien des civilisations et des économies-mondes. ".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 juillet 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782304052183
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Joëlle Deniot, Antigone Mouchtouris, Jacky Réault
Eros et liberté
Trois essais de sociologie et d’histoire
Topos
Éditions Le Manuscrit Paris


Dans la même collection
Sous la direction d’Antigone Mouchtouris et de Panagiotis Christias, Actualité de la pensée grecque . Les apports des intellectuels grecs en Europe, 2014
Sous la direction de Bernard Valade, Antigone Mouchtouris et Éric Letonturier, Passions sociales , 2014
Sous la direction d’Antigone Mouchtouris et Tiphaine Barbier-Verley, Actualité muséale . La temporalité d’un espace culturel , 2013
Antigone Mouchtouris, La réception des œuvres artistiques. La temporalité des œuvres esthétiques , 2013
© Éditions Le Manuscrit, 2014
© Couverture, Œuvre de Charles Dreyfus Pechkoff, Le jour où la nuit vit le jour .
Lampe de dentellière gravée, 1998.
Collection J+C Mairet.
EAN : 9782304044324 (livre imprimé)
EAN : 9782304052183 (Epub)


« Topos »
Collection dirigée par Antigone Mouchtouris
La collection « Topos » a comme objectif de favoriser la publication d’essais qui sortent des sentiers battus et de rompre avec le conventionnalisme ambiant. Elle se veut une collection toujours en mouvement. Elle renoue également avec le rôle des intellectuels qui désirent amener le savoir hors de l’Université pour l’offrir au grand public, mais aussi créer des publications méritant des débats contradictoires. Les thèmes de cette collection seront axés autour de la culture artistique, de la sociologie du public, des institutions culturelles (comme les musées), de l’esthétique (et ses expériences), de l’art contemporain et ses acteurs. Elle publiera des ouvrages sur l’imaginaire, la vie des intellectuels qui ont marqué leur époque et le monde des idées.
Cette collection sera soucieuse de publier des ouvrages traitant de sujets d’actualité, en ayant comme focus la mondialisation. Le terme Topos a été choisi pour symboliser un espace de dialogue, créé grâce à des intellectuels qui veulent rendre la réalité intelligible.


Membres du comité scientifique
Christias Panagiotis, Université de Chypre
During Bertrand, Université de Paris Descartes
Deniot Joëlle, Université de Nantes
La Chance Michaël, Université de Québec
Lemay Violaine, Université de Montréal
Mouchtouris Antigone, Université de Lorraine
Prontzas Evangelos, Université de Panteion
Ucciani Louis, Université de Franche-Comté
Valade Bernard, Université de Paris Descartes


Préface Eros et Liberté
Charles Dreyfus Pechkoff
Cet ouvrage atypique nous permet, de façon originale, de revenir au débat fondamental cher aux années soixante. Actuellement, nous traitons l’Eros comme un moyen de canalisation des pulsions.
De plus, par un discours anthropologique réducteur, qui se résume à Nature versus Culture, l’on considère l’individu comme un être culturel programmé.
On a oublié la sensibilité, la liberté, l’épanouissement de l’être, la catharsis, la sublimation créative. Tout cela se retrouve dans la participation du public que propose Fluxus 1 . L’Eros c’est le mouvement, le devenir.
Dans les grands moments de l’histoire, on revient toujours sur le débat de l’intime lien entre Eros et Liberté.
Chez Freud, tout est appétit d’objet, appétit d’un objet dont la jouissance se satisferait au but de la pulsion sexuelle ; l’investissement de la réalité se trouve en balance avec la libido du moi : Plus l’une absorbe, plus l’autre s’appauvrit .
En 1912 la discussion s’intensifie après la publication de Wandlungen und Symbole der Libido de Jung .
Dé-sexuée, la libido y est assimilée à l’élan vital de Bergson et à la notion plus générale d’un intérêt existentiel qui échapperait à toute détermination contraignante du passé, dans la mesure où elle représenterait l’exigence d’une autonomie d’un sujet tourné vers l’avant.
Un an plus tard, Freud, dans Les trois coffrets (1913), voit Vénus comme l’image illusoire sous laquelle se dérobe la fatalité de la mort. L’objet libidinal qui déjà trahissait dans son statut d’illusion la subordination à la pulsion de mort.
Robert Musil, dans son livre L’homme sans qualités , fait dire à son héros Ulrich : Tu es mon amour-propre , non qu’il tienne la femme à qui il s’adresse pour son alter ego, mais il repère, dans l’étrangeté radicale, la raison essentielle de soi.
À la suite de Platon, dans la prééminence accordée pendant des siècles à la sphère dans une hiérarchie des formes sanctionnée par les sciences de la nature, le mythe de l’œuf perdure.
On peut citer l’âme elle (lamelle) et la manière de Lacan à casser l’œuf se fait l’Homme, mais aussi l’Hommelette .
Pour Bataille, enfin, la libido est plutôt un désir ascensionnel où l’expérience que l’on en fait demande une sensibilité non moins grande à l’angoisse fondant l’interdit qu’au désir menant à l’enfreindre .
Liberté. La mondialisation interpelle sur l’universel
Les Grecs ont été les premiers à concevoir l’Eros comme une force. Universelle capacité de liaison, contre le grief de pansexualisme, la notion platonicienne de l’Eros repose sur le mythe de l’unité de l’androgyne primordial.
L’Eros platonicien exprime le désir humain de réduire les limites de sa condition afin d’accéder à une vision totalisante « synoptique » de la réalité. Pris dans la vague du désir, enthousiaste et comme ivre, le possédé d’Eros prétend refaire en sens inverse l’itinéraire de sa chute : non plus de l’Un au multiple, mais traversant les choses, autrui et ses propres puissances, du multiple à l’Un.
La liberté chez Aristote se comprend comme rapport de la préférence à l’excellence : La cause finale meut comme un objet d’amour. Dans l’univers en mouvement, les êtres tendent à s’identifier à l’Acte pur qui les attire à lui. Aristote tenait que tout acte « accompli » s’accompagne de plaisir. Ce dernier est dans l’acte comme son achèvement. Il n’est pas plus à fuir que d’être pris comme fin.
L’Eros reconnu comme principe d’existence et d’intelligibilité, de vie et de compréhension, dénonce la fausseté des biens que les civilisations se donnent pour but d’accumuler. Il incarne la subversion, obligeant les sociétés et les groupes à le réprimer.
Le sacré ancien, depuis des lustres, s’est peu à peu dissous. Où sont passés les grands rythmes de la vie végétale ? Du réseau de correspondances qui a pu rattacher les plantes, les animaux, les dieux, le sexe à la vie et à la mort, que reste-t-il ? Quelques bribes où nos désirs surnagent après les déferlantes du monothéisme éthique et de la technicienne intelligence.
Après maintes démythologisations des dieux infernaux et végétatifs, un Père céleste mime, pour votre Désir, notre Vision, notre Verbe, un sacré transcendant. Il est à la mesure de l’archétype sidéral de l’ordre, ordre qui place la sexualité dans le registre de l’aberrant.
Le voici totalement impuissant à reprendre en lui le démonisme latent, la violence mais surtout la créativité de l’Eros. Le lyrisme de la vie de l’Eros, son égarement y sont proscrits au profit d’une éthique politique, centrée sur l’égalité. Le sacré transcendant suit désormais et seulement une éthique rigoriste où la sexualité se résume à la fonction sociale de procréation. L’éthique conjugale se comprend comme une riposte au fond de puissance dangereuse et interdite de l’Eros. Avec toujours cet arrière-goût de culpabilité diffuse malgré toutes les tentatives à faire plier l’anarchisme de l’Eros à la loi du mariage.
D’autant plus qu’apparaît bientôt la « gnose » du Duel, la vague dualiste qui sépare l’Ame et le Corps. Un ressentiment antisexuel, une haine de la vie que Nietzsche place dans l’essence même du christianisme.
Le culte de la nudité absolue était pour les Grecs une conséquence de leur idée de la perfection humaine. Cette union du physique et du psychique leur permit de donner forme humaine à des idées abstraites, exprimées en art par des statues de divinités. Lorsque cette idée est perdue, il ne reste qu’une simple enveloppe de perfection formelle.
Le geste de Chronos qui tranche le sexe de son père permet du même coup aux enfants de Gaia de sortir à la lumière. Il instaure une bonne distance entre Gaia (la Terre) et Ouranos (le Ciel) ; il stoppe le mouvement de retour vers Kaos. L’action de Chronos dès Hésiode est présentée comme universelle s’étendant à tous les êtres ; elle revêt de plus un caractère démiurgique av

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