Initiez-vous à la langue Saintongeaise avec Albertine
149 pages
Français

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Description

Une initiation simple à la langue saintongeaise, avec humour, extraits de textes typiques pour acquérir rapidement de bonnes notions de notre « jhabraille », cher aux habitant du Centre-Ouest. C’est une petite immersion dans la culture de cette région bénie des dieux qui s’étend du sud de la Vendée au nord de la Gironde, aire géographique encore très rurale au parler savoureux et rieur, aux senteurs de pineau, de Cognac, de vin des Côtes de Blaye accompagnant les pibales, les huîtres de Marennes-Oléron, sans oublier les cagouilles, l’emblème des saintongeais, surnommés les « cagouillards » pour leur allure nonchalante qui cache souvent une vivacité d’esprit peu commune, comme en témoignent les expressions typiques de l’idiome.

Informations

Publié par
Date de parution 11 août 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312075396
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Initiez -vous à la langue Saintongeaise avec Albertine
Jean Luc Buetas
Initiez -vous à la langue Saintongeaise avec Albertine
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
Les Voéyaghes d’Albertine . P’rmière Rabalée , Editions du Net , 2017
Mourcias Chouésits de l’Ajhasse Désencruchée , Editions du Net , 2017
Les Voéyaghes d’Albertine . Deusième Rabalée , Editions du Net , 2018
Probabilités , statistique, ce que j’en ai compris si ça peut aider… , Editions du Net 2019

L’auteur avec Gérard SENSEY , le Ghenti d’la Vargne
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07539-6
« Que voulez-vous !… O n’est point c’que l’on at à zy feire, mé jh’sons thiurieus d’voèr thieu thi s’passe in p’tit : jh’vivons pas coume daus animaus »
Anounyme Saintongheais


« Thielle Drôlesse at thieuque chouse thi me convint. Si jh’avis ine souris de minme dans mon piancher, jh’y monteris mé souvent qu’mon chat. »
Thiu d’baillot, sot gabaye.
Aux Patoésans, avant qu’o s’parde
Avant -propos
De plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours entendu parler gabaye, ou charentais, variantes du saintongeais. Ma grand-mère Marguerite et sa sœur Renée le parlaient à pieine goule . Combien de fois Marguerite m’a menacé de m’fiche son damar {1} à cinq feuilles , quand j’étais un peu trop dissipé, ou si je n’allais pas assez vite me déjhobrer {2} à la pompe. Tout gamin mon grand-père ou mon oncle m’emmenait les soirs d’orage, quand le ciel était zébré d’ ébeurloèses {3} , à la rivière pour tendre les bourgnes {4} . C’étaient aussi les jours du tuanghe dau goret avec le voisin Marcel, assassinour officiel du village qui ne parlait français qu’à son notaire ou à son médecin.
Au collège, dans les années soixante-dix, on reconnaissait facilement ces « gabayes » à leur accent, avec les j aspirés, l’un racontant la récolte du bespagne {5} , l’autre la forme des feuilles de carolin {6} . Parfois le mercredi, notre voisin Serge, pêcheur sur la Gironde, m’embarquait sur son bateau pour aller pêcher les boucs {7} et les piatusses {8} . Plus tard, au lycée de Blaye, ce n’était plus la mode, il fallait parler pointut’ , apprendre l’occitan (étonnant dans une région qui a toujours été de culture saintongeaise, et jamais gasconnisante de près ou de loin !). Mais chassez le naturel, il revient au galop. Lors de matchs de football ou de rugby, pour éviter que nos adversaires comprennent nos intentions, les instructions étaient exprimées en gabaye. Lors des voyages scolaires en Allemagne, combien d’élèves allemands avons-nous induit en erreur, en leur apprenant le vocabulaire saintongeais en lieu et place du vocabulaire français.
Le temps a passé, la pratique du gabaye, du saintongeais d’une manière générale, s’est atténuée, les paysans devenant citadins, désertant leur campagne et leur culture. Il reste néanmoins, dans le langage courant local des expressions typiquement saintongeaises que les autochtones continuent d’utiliser sans en avoir conscience, comme si le patois résistait et ne voulait pas disparaître. Les ménagères passent la since {9} , on graisse les roties {10} au petit-déjeuner, on tire les croisées {11} , on mange les mojhétes {12} et les cagouilles {13} . Lors des repas de famille des expressions patoisantes ressortent naturellement.
Insensiblement , au long des études universitaires, de la vie professionnelle, l’attachement à la culture saintongeaise s’est fait plus faible. Il faudra le hasard d’une lecture d’un numéro du magasine Xaintonge , pour que renaisse mon intérêt pour notre langue régionale, et ainsi s’affirme mon appartenance à cette culture saintongeaise. Se sera ensuite une belle amitié avec un groupe de musiciens, les Binuchards , pratiquant le rock-folk saintongeais, la rencontre de Birolut , barde saintongeais, et échange constant et riche avec Maryse Guédeau , la rédac-chef de Xaintonge . En 2004 va naître le journal satirique en saintongeais l’ Ajhasse Désencruchée avec sa pétulante rédactrice en chef Albertine Pissedru . Enfin en 2017, la parution « Des Voéyaghes d’Albertine ».
Jamais je n’avais envisagé de devenir un auteur saintongeais, voir un auteur plus simplement. Le hasard de rencontres m’a poussé dans cette voie. Je pense à Jean Michel {14} m’encourageant régulièrement à prendre la plume. Ce que j’ai fait muni de mes outils, l’indispensable ordinateur, la collection du Grand Lexique du Patois Charentais, la série des ouvrages de Doussinet, le dictionnaire de Jonain et celui de la Sefco, et les conseils des patoisants animant la page Facebook « J’aime le Patois Saintongeais ».
Honnêtement, j’ai été surpris (et flatté) du succès, quoique relatif, des deux ouvrages publiés et surtout leur dispersion géographique sur tout le territoire français, mais aussi à l’étranger (pays francophones, Belgique, Canada). Les lecteurs n’étaient pas toujours des patoisants confirmés, souvent des anciens régionaux, les binloins voulant retrouver des expressions entendues dans leur enfance, plus surprenant, des personnes voulant décrouvrir l’idiome. Dans les commentaires reçus en retour, une remarque revenait souvent : pour ceux qui voulaient apprendre ou consolider leurs connaissances empiriques, il n’existait rien. En dehors des dictionnaires, de deux ouvrages de grammaire, il n’existe pas de méthode d’apprentissage de la langue. Plusieurs fois j’ai entendu « fais nous une méthode pour apprendre ». Oui, mais voilà : je ne suis pas enseignant, pas pédagogue, et je ne suis pas sûr de posséder suffisament le parler saintongeais pour prétendre être capable d’apprendre aux autres ce que je ne suis pas certain de posséder correctement moi-même. Cette affaire ne m’a pas quitté. Puis, j’ai inversé le problème : partons du principe, que je n’y connais rien, comment aimerais-je qu’on m’aide pour acquérir quelques bases de l’idiome ? C’est la bonne question. Foin des méthodes académiques qui nous ennuient, des leçons magistrales… Mais des éléments simples, drôles, pratiques. J’ai eu un professeur de guitare, Pierre Messange , quand j’ai débuté, qui disait : « Il faut que dans quinze jours vous puissiez jouer un morceau et vous faire plaisir. ». C’est la même idée que j’espère développer dans cet ouvrage, pour que les débutants puissent vite se faire plaisir, en jhargounant in p’tit rapidement.
J’espère que l’objectif sera atteint, que les nouveaux se sentiront rapidement benèzes en saintongheais, et que les plus avertis de cette langue prendront plaisir à musser dans ces pages.
Oubiez pas d’feire peutez vos goules !

Figure 1 : Aire géographique du Saintongeais
Introduction
Dans notre société qui s’internationalise de plus en plus, il devient indispensable de connaître les bases d’autres langues que la notre. Les voyages à l’étranger sont moins onéreux et avec la mondialisation des échanges, les déplacements hors de France se multiplient.
Dans le même temps, la connaissance de notre propre langue diminue, et l’appauvrissement culturel est manifeste pour une partie des générations les plus récentes. Pourtant, notre langue française n’a jamais été aussi riche, grâce notamment à l’apport des langues étrangères. On peut néanmoins déplorer la perméabilité du français à l’anglais, ou plutôt au « globich » cette forme d’anglais mondialisé, simplifié et dénaturé. Les anglicismes de plus en plus présents dans la pratique courante de notre langue deviennent de plus en plus insupportables aux oreilles des puristes, ou simplement de ceux qui aime notre langue maternelle.
D’autre part, la richesse du français est la conséquence des langues régionales, les langues d’oc, le basque, le breton, l’alsacien, le picard, le platt, le gallo, le corse et aussi le saintongeais. Il faut se rappeler que jusqu’à la fin du XIXème, le français est la langue des villes, des actes administratifs et de l’école, les campagnes, encore fortement peuplées, parlaient leurs langues, les patois. Mais l’école de Jules Ferry a fait son œuvre, les anciens se souviennent des élèves punis pour avoir parlé patois, bonnet d’âne et au coin… Petit à petit, l’exode rural aidant, les instituteurs gagnèrent la bataille, les l

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