Intimités et sexualités contemporaines : Les transformations des pratiques et des représentations
232 pages
Français

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Description

Comment caractériser les relations intimes, les discours sur l’amour et la sexualité, les institutions qui les encadrent ou les produits culturels qui les représentent dans les sociétés occidentales contemporaines ? Quels sont les éléments de continuité ou de distanciation quant aux idées et aux pratiques du passé ? Des spécialistes de la sociologie de l’intimité et de la sexualité explorent ici ces questions, notamment par l’analyse des imaginaires amoureux dominants et leurs expressions culturelles, mais aussi en décortiquant les pratiques courantes pour en révéler les transformations récentes.
Synthèse de l’expertise théorique et empirique internationale, cet ouvrage collectif livre un aperçu des recherches sur les thèmes les plus actuels de l’intimité, tels la non-monogamie, le polyamour, l’adultère, la gestion de l’argent dans les couples, les rencontres en ligne, la diversité sexuelle et bien d’autres. Les auteurs y abordent l’intimité contemporaine amoureuse et sexuelle de manière théorique, sans se limiter aux contenus des représentations dans les médias (miniséries, films, sites de rencontre, publicité) ou aux pratiques concrètes de la sexualité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2020
Nombre de lectures 8
EAN13 9782760642683
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Chiara Piazzesi, Martin Blais, Julie Lavigne et Catherine Lavoie Mongrain
INTIMITÉS ET SEXUALITÉS CONTEMPORAINES
Les transformations des pratiques et des représentations
Les Presses de l’Université de Montréal



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales duQuébec et Bibliothèque et Archives Canada Titre: Intimités et sexualités contemporaines: les transformations des pratiques et des représentations / sous la direction de Chiara Piazzesi, Martin Blais, Julie Lavigne et Catherine Lavoie Mongrain. Noms: Piazzesi, Chiara, 1977- éditeur intellectuel. Blais, Martin, 1975- éditeur intellectuel. Lavigne, Julie, 1971- éditeur intellectuel. Lavoie Mongrain, Catherine, 1988- éditeur intellectuel. Collections: PUM. Description: Mention de collection: PUM Comprend des références bibliographiques. Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20200081179 Canadiana (livre numérique) 20200081187 ISBN 9782760642669 ISBN 9782760642676 (PDF) ISBN 9782760642683 (EPUB) Vedettes-matière: RVM: Sexualité—Occident—Histoire—21 e siècle. RVM: Intimité—Occident—Histoire—21 e siècle. RVM: Sexualité—Aspect sociologique. RVM: Intimité—Aspect sociologique. Classification: LCC HQ16.I58 2020 CDD 306.709182/1—dc23 Mise en pages: Folio infographie Dépôt légal: 3 e trimestre 2020 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2020 www.pum.umontreal.ca Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération des sciences humaines de concert avec le Prix d’auteurs pour l’édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).




Introduction
Chiara Piazzesi, Martin Blais, Julie Lavigne et Catherine Lavoie Mongrain
Cet ouvrage collectif s’inscrit dans une longue tradition d’études en sciences humaines et sociales qui explorent, analysent et théorisent les relations intimes dans les sociétés occidentales et dans une perspective comparative. Pendant une très longue période de l’histoire occidentale, ces relations n’impliquaient pas les formes d’intimité entre partenaires telles que nous les connaissons aujourd’hui. Elles s’inscrivaient dans l’institution du mariage et on les considérait comme immorales, voire illégales lorsque ce n’était pas le cas. Le contact sexuel avait pour finalité la reproduction biologique et sociale plutôt que la connaissance réciproque et le plaisir des partenaires. Ces relations pouvaient certes reposer sur le sentiment amoureux, mais la place relative de ces sentiments par rapport à la conjugalité, à la domesticité et à la sexualité était bien différente. Les combinaisons de ces diverses composantes et leur importance dans les relations intimes ont changé de manière considérable au cours des derniers siècles.
L’histoire de l’amour en Occident correspond à l’histoire de la naissance et de la consolidation de ce que nous connaissons aujourd’hui comme intimité amoureuse et sexuelle avec autrui. Le travail des historiens a été fondamental pour reconstruire le processus de différenciation dans cette sphère d’expérience entièrement axée sur des échanges interpersonnels au contenu et au vécu hautement individualisés. Aux étapes les plus récentes de cette histoire de modernisation progressive, nous n’avons pas assisté à la fragilisation graduelle ou à la «fin» des liens intimes. Ils se portent encore très bien selon les données dont nous disposons. Nous avons plutôt assisté à leur transformation au fil du processus de déconnexion et de reconnexion entre les composantes de la sphère de l’intimité. À partir du XIX e siècle, l’amour s’est graduellement émancipé du mariage, qui est passé d’une fonction d’encadrement des relations conjugales à celle de couronnement de l’amour entre partenaires, devenu condition d’acceptabilité première de l’union. La sexualité a d’abord occupé une fonction de reproduction de la famille et de la société, pour devenir, à partir du XX e siècle, un moteur en soi des liens intimes, largement indépendant de l’amour ou de la conjugalité. L’association systématique de la sexualité à l’amour ne s’observe aujourd’hui que dans certaines configurations relationnelles précises. Autre indice de ces transformations, le mariage est désormais une option parmi d’autres: il garde sa signification symbolique et continue de fournir un encadrement juridique des unions, mais il n’est plus indispensable à la reconnaissance sociale et légale d’un couple. La contrainte «morale» du mariage, impliquant l’indissolubilité et la monogamie, s’est également affaiblie. À leur tour, les modalités de recherche et de choix des partenaires ont changé depuis le XIX e siècle, que l’on pense à leur contexte (dans un large réseau de connaissances personnelles plutôt que dans le cadre des alliances familiales), à leur temporalité (plusieurs fois dans la vie plutôt qu’une fois pour toutes), au type de relation recherchée (engagée ou non, occasionnelle ou durable, cohabitante ou non, exclusive affectivement et sexuellement ou non, etc.) ou aux méthodes de cette recherche (les applications numériques, les sorties ou les réseaux professionnels ayant remplacé les réseaux familiaux ou les occasions formelles de rencontre d’autrefois).
Longtemps, les sciences humaines et sociales n’ont considéré les relations intimes et les configurations affectives que sous l’angle de la famille, qui en était le cadre d’institutionnalisation et de structuration principal. Son fonctionnement, son organisation, ses normes, ses inégalités ont fait l’objet de nombreuses études historiques, anthropologiques et sociologiques, auxquelles les postures féministes ont donné une impulsion nouvelle dans la deuxième moitié du XX e siècle. À cette même époque, les sciences sociales ont également commencé à étudier les rapports entre conjoints, ainsi que les sentiments et les normes qui les structurent, comme une sphère de plus en plus indépendante de la seule forme familiale. Cette indépendance signifie, d’une part, que les relations d’amour socialement reconnues (et non seulement clandestines) existent désormais en dehors de la famille et du mariage. D’autre part, elle met en évidence le fait que les logiques amoureuse et familiale ne peuvent pas être réduites l’une à l’autre. C’est ainsi que «le couple» et la relation conjugale ont commencé à faire l’objet d’une attention particulière, autant de la part de la recherche en sciences sociales, qui cherchait à en définir les mécanismes, que de celle de la littérature de conseils, visant à aider les couples à «gérer» cette réalité complexe.
Parallèlement, la sexualité, qui a été en Occident l’apanage de la morale religieuse pendant plusieurs siècles, est devenue, ces dernières décennies, un sujet d’études à part entière des sciences humaines et sociales. Au cours de la première moitié du XX e siècle, l’impulsion ayant mené à l’essor de ce champ de recherche est principalement venue des approches médicales et cliniques, auxquelles se sont joints notamment, depuis la seconde moitié du XX e siècle, les mouvements féministes, les études du genre, les mouvements pour la reconnaissance de la pluralité des identités de genre et des orientations sexuelles et ceux pour la reconnaissance des droits civiques de tous, surtout à partir de perspectives dites «intersectionnelles». La sexualité comme champ d’expérience, comme domaine spécifique de la vie sociale et psychologique, s’est progressivement différenciée en tant qu’objet d’étude en soi. La recherche scientifique ainsi que plusieurs agences publiques occidentales et internationales la reconnaissent désormais comme une composante fondamentale de l’identité et du bien-être. De plus, on la conçoit également comme un champ d’expérience qui se trouve au croisement de différents processus sociaux, incluant des formes d’oppression, de discrimination, de marginalisation et de pathologisation. On la considère donc aussi comme un domaine traversé par des luttes de pouvoir et par des enjeux juridiques et sociopolitiques importants.
Néanmoins, un angle d’approche semble avoir été négligé dans les études sur la sexualité, surtout dans l’espace francophone; il s’agit de l’inscription de la sexualité (à la fois comme identité, orientation, pratique sociale et enjeu politique) dans les relations structurées que nous qualifions de relations intimes . Ces dernières, dont nous avons répertorié quelques variations dans les paragraphes ci-dessus, correspondent à un éventail de configurations relationnelles entre personnes, incluant le mariage monogame indissoluble, mais ne s’y limitant pas. Certaines de ces configurations répondent à des normes autres, à des imaginaires spécifiques ainsi qu’à des formes différentes de communication, d’échange et de stabilisation. Nous n’avons pas le même rapport à notre partenaire intime qu’à l’amie que nous fréquentons dans notre temps libre, bien que cette dernière puisse tout savoir de nous. Généralement, ces relations intimes comportent aussi différentes tonalités émotionnelles (de la passion à la tendresse et à l’affection) et différentes modalités d’attachement à l’autre. En ce sens, les sentiments sont une composante centrale des relations intimes, tout comme les langages et les repères permettant de les définir et de les exprimer.
C’est pourquoi le titre du présent ouvrage réunit deux termes qui ne se voient pas très souvent associés dans les études qui circulent: intimité et sexualité. Nous souhaitons discuter ici des raisons de ce choix, pour éviter qu’il ne semble être qu’une juxtaposition de deux «concepts» relativement proches. Notre conception de l’intimité et du cadre épistémologique permettant de l’étudier, que nous parta

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