L assistance médicalisée pour mourir
280 pages
Français

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L'assistance médicalisée pour mourir , livre ebook

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Français

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Description

Depuis quelques années, les médecins sont confrontés à une demande croissante des patients en fin de vie réclamant que leur mort soit hâtée. Chaque sollicitation de l'aide médicale pour mourir place les soignants devant la problématique de l'humanisation de la mort qui, elle, engage de leur part la question fondamentale du "comment faire pour bien faire ?".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 77
EAN13 9782336289533
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Sciences et Société
fondée par Alain Fuchs et Dominique Desjeux et dirigée par Bruno Péquignot
Déjà parus
Jean-Pierre BENEZECH, Une éthique pour le malade. Pour dépasser les concepts d’autonomie et de vulnérabilité , 2013.
Suzy COLLIN-ZAHN et Christiane VILAIN, Quelle est notre place dans l’univers ? Dialogues sur la cosmologie moderne , 2012.
Blanchard MAKANGA, Nature, technosciences et rationalité. Le triptyque du bon sens , 2012.
Béatrice GRANDORDY, Charles Darwin et « l’évolution » dans les arts plastiques de 1859-1914, 2012.
Ali RECHAM, De la dialyse à la greffe. De l’hybridité immunologique à l’hybridité sociale , 2012.
Simon BYL, La médecine à l’époque hellénistique et romaine. Gallien. La survie d’Hippocrate et des autres médecins de l’Antiquité , 2011.
Simon BYL, De la médecine magique et religieuse à la médecine rationnelle. Hippocrate , 2011.
Raymond MICOULAUT, Le Temps, L’Espace, La Lumière, 2011.
S. CRAIPEAU, G. DUBEY, P. MUSSO, B. PAULRÉ, La connaissance dans les sociétés techniciennes , 2009.
François LAROSE et Alain JAILLET, Le numérique dans l’enseignement et la formation. Analyses, traces et usages , 2009.
Martine QUINIO BENAMO, Probabilités et statistique aujourd’hui. Nouvelle édition 2009 , 2009.
Sezin TOPÇU, Cécile CUNY, Kathia SERRANO-VELARDE (dir), Savoirs en débat. Perspectives franco-allemandes , 2008.
Jean-David PONCI, La biologie du vieillissement, une fenêtre sur la science et sur la société , 2008.
Michel WAUTELET, Vivement 2050 ! Comment nous vivrons (peut-être) demain , 2007.
Claude DURAND, Les biotechnologies au feu de l’éthique , 2007.
Bruno PINEL, Vieillir , 2007.
Régis MACHE, La personne dans les sociétés techniciennes , 2007.
Alain GUILLON, Une mathématique de la personne , 2005.
Marie-Thérèse COUSIN, L’anesthésie-réanimation en France, des origines à 1965. Tome I : Anesthésie. Tome II : Réanimation. Les nouveaux professionnels , 2005.
Olivier Nkulu Kabamba
L’assistance médicalisée pour mourir
Les soignants face à l’humanisation de la mort
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-28953-3
AVERTISSEMENT
Le contenu de cet ouvrage représente en substance la thèse de doctorat que j’ai soutenue le 24 Mars 2011 et réussie avec la mention « Très Bien » pour l’obtention de mon grade de Ph.D. – Docteur – en bioéthique au Programme des Sciences Humaines Appliquées à l’Université de Montréal (Québec) au Canada, sous la direction du professeur Daniel Weinstock (Directeur du Centre de Recherche en Ethique de l’Université de Montréal – CREUM –) et de la professeure Béatrice Godard (Directrice des Programmes de bioéthique au Département de médecine sociale et préventive et l’École de santé publique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal). L’ensemble de ma thèse de doctorat est publié dans PAPYRUS (dépôt institutionnel où sont publiés les travaux de recherche des professeurs et chercheurs ainsi que des thèses et mémoires des étudiants de l’Université de Montréal) sous la rubrique :
https://papyrus.bib.umontreal.ca/jspui/bitstream/1866/5029/2/Nkulu_%20Kabamba_Olivier_2011_these.pdf
Abréviations
AMM : Assistance Médicalisée pour Mourir
MMA : Mort Médicalement Assistée
SMA. : Survie Médicalement Assistée
PMFVP : Pratiques de Médecins à la Fin de la Vie des Patients
DMFV : Décisions Médicales relatives à la Fin de la Vie
Introduction
« Depuis quelques années, les médecins sont confrontés à une demande croissante des patients en fin de vie qui réclament que la survenue de leur mort soit hâtée. Les raisons d’une telle demande sont multiples et complexes. La souffrance existentielle, alimentée par un état dépressif, un sentiment de perte de sens ou de dignité et/ou d’être une charge, semble être un facteur déterminant. L’isolement social et les symptômes physiques paraissent n’être que contributifs ».
MAZZOCATO, C., BENAROYO, L., « Désir de mort, désir de vie et fin de vie » dans Revue Médicale Suisse , 2009, n° 19, p.1076-1079.
Soignants, par quelle approche pouvons-nous aborder efficacement une demande d’assistance médicalisée pour mourir qui nous est adressée dans le cadre des soins de fin de vie ? Quelle approche nous permettrait d’humaniser le mourir et la mort de notre patient, de préserver sa dignité, de donner à sa demande une réponse qui soit à la fois raisonnable et cohérente sur le plan éthique, et porteuse de sens pour lui et pour nous sur le plan humain ? Cette double question, placée dans le sillage de l’humanisme médical, indique la perspective d’une réflexion éthique sur l’humanisation de la mort qui constitue l’axe central de mon ouvrage. Car, je considère l’humanisation de la mort à la fois comme un enjeu important, et comme un défi majeur pour notre société où la vie des individus est médicalisée de la naissance à la mort. Et dans cette optique, ce que je vise en particulier, c’est de stimuler la réflexivité et la créativité éthique des soignants dans la recherche des voies et moyens pour cette humanisation du mourir et de la mort. En effet, comme l’observait déjà en 1993 Annick Barrau : « De nos jours, le mourir pris en charge par la médecine pose question, non seulement au monde des soignants, mais aussi à notre société tout entière. L’humaniser est devenu non seulement une priorité mais aussi un devoir. […] Vivre décemment, mourir dignement : voilà le véritable humanisme d’aujourd’hui et de demain » 1 . « Il faut dire que tout le monde est favorable à une mort digne ; que personne ne désire que la fin de sa vie soit le lieu de l’inhumanité » 2 souligne de son côté le théologien, prêtre et infirmier belge Dominique Jacquemin.
A ce stade préliminaire, une première mise au point mérite d’être faite pour comprendre la suite du développement de ma réflexion. Dans cet ouvrage, la question prioritaire pour moi ne sera pas la problématique du choix médical en fin de vie entre les soins palliatifs, l’euthanasie et le suicide assisté. En d’autres mots, il ne s’agit pas du choix entre « laisser mourir », « faire mourir » et « aider à mourir ». La question prioritaire pour moi est la suivante : comment faire en sorte que sur le plan médical, « laisser mourir », « faire mourir » ou « aider à mourir », considéré chacun individuellement ou bien tous les trois considérés en continuité et en complémentarité, puissent humaniser la fin de vie et la mort ? Ceci renvoie non seulement à ce qui humanise les soins de fin de vie, mais également à ce qui humanise la mort. Et donc, qu’on soit pour ou contre l’euthanasie, pour ou contre le suicide médicalement assisté, ou bien encore, qu’on insiste sur une mise en place d’un performant système des soins palliatifs (quantité et qualité), je le répète, dans ces trois modalités médicales de fin de vie et d’aide à mourir, l’humanisation de la mort est posée comme question prioritaire. C’est dans ce sens que j’agrée la position du sociologue français Pascal Hintermeyer qui affirme que : « Le socle sur lequel nous nous retrouvons aujourd’hui, par-delà la diversité des opinions et des préférences, est celui d’une mort sans souffrance. Ce critère tend à présent à supplanter tous les autres. (…) La quête du bien mourir s’affirme avant tout comme une aspiration à la mort sans souffrance. Se donner les moyens de soulager la douleur et de les adapter au vécu de chacun, est l’objectif qui permet de concilier savoir et humanité » 3 .
Toujours à ce stade préliminaire qui éclaire sur le développement de ma réflexion, une deuxième indication mérite d’être faite. Ma réflexion dans cet ouvrage au sujet de l’humanisation de la mort à travers l’assistance médicalisée pour mourir demandée en soins de fin de vie, je la situe dans le cadre de l’éthique médicale et plus particulièrement dans le cadre de l’éthique clinique comme la définit le philosophe belge Jean François Malherbe : « L’éthique clinique constitue l’art de discerne

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