L Économie participaliste
131 pages
Français

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L'Économie participaliste , livre ebook

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Description

Pascal Lebrun offre au public francophone la première synthèse présentant l’économie participaliste. Il expose ses fondements philosophiques, théoriques et idéologiques ainsi que son fonctionnement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 octobre 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782895966760
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La collection «Instinct de liberté», dirigée par Marie-Eve Lamy et Sylvain Beaudet, propose des textes susceptibles d’approfondir la réflexion quant à l’avènement d’une société nouvelle, sensible aux principes libertaires.
© Lux Éditeur, 2014 www.luxediteur.com
Dépôt légal: 4 e trimestre 2014
Bibliothèque et Archives Canada
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
ISBN (papier): 978-2-89596-188-8
ISBN (ePub): 978-2-89596-676-0
ISBN (pdf): 978-2-89596-876-4
Ouvrage publié avec le concours du Programme de crédit d’impôt du gouvernement du Québec et de la SODEC . Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada ( FLC ) pour nos activités d’édition.
P RÉFACE
C ETTE CRIANTE URGENCE DE REPENSER L’ÉCONOMIE
A U PRINTEMPS 1997 , je suis parti en voiture de mon petit village québécois pour me rendre à Woods Hole, au Massachusetts.
Ce voyage avait un unique but, bien précis: réaliser, pour le quotidien Le Devoir, une substantielle entrevue avec Michael Albert, un homme dont j’ignorais à peu près tout quelques mois auparavant. J’avais cependant récemment lu quelques-uns de ses écrits et ils m’avaient beaucoup intéressé et intrigué. Pour tout dire, ces écrits m’avaient aussi beaucoup donné à méditer – sur le militantisme et sur le changement social, notamment, mais surtout sur l’économie. D’où ce voyage.
Vous vous souviendrez peut-être qu’à cette époque, cet outil aux immenses possibilités qu’est internet sortait des universités où on l’avait créé durant des décennies de travail financé par le public pour enfin se déployer peu à peu dans le grand public. Ce déploiement était, dans une très large mesure, l’œuvre d’entreprises à qui on avait fait ce formidable cadeau et qui allaient, comme c’est si souvent le cas, faire des profits privés avec ce qui avait été développé par des fonds publics – et qui n’aurait pas pu l’être autrement, puisqu’aucune entreprise n’aurait investi dans une aventure aussi incertaine et aux retombés aussi lointaines qu’improbables.
Quoi qu’il en soit, c’est grâce à internet que j’avais découvert Z Net, le pendant numérique de Z Magazine, auquel Michael Albert et sa compagne, la dramaturge et comédienne Lydia Sargent, consacraient alors beaucoup de temps. Chomsky, que je lisais et admirais depuis longtemps aussi bien comme philosophe que comme militant libertaire, y participait aux côtés de nombreux autres, dont le regretté Howard Zinn (1922-2010).
Après quelque sept heures de route, je suis arrivé à destination. Et le lendemain, j’ai frappé à la porte de Michael et Lydia.
Les heures qui ont suivi furent mémorables. Michael m’a exposé ses idées sur un modèle économique, l’économie participative (l’écopar), qu’il avait conçu avec le professeur d’économie Robin Hahnel, devenu depuis professeur émérite à l’American University (Washington, DC).
L’écopar, m’a-t-il expliqué, propose rien de moins qu’une autre manière de concevoir et de réaliser les fonctions qu’une économie doit accomplir dans toute société, une manière de faire qui ne soit ni l’économie de marché ni la planification centralisée. Il s’agirait de faire de l’économie en respectant et en favorisant la mise en œuvre de certaines valeurs tenues pour fondamentales, mais que les autres modèles économiques ignorent totalement ou, du moins, servent mal. Tout au long de cette entrevue, des mots et des concepts connus et chéris comme «équité», «autogestion» étaient employés, leur sens était précisé; des concepts nouveaux et stimulants apparaissaient: ensemble équilibré de tâches; effort; bien d’autres encore, que vous découvrirez ici.
Les idées de Hahnel et Albert avaient récemment été exposées de manière très académique dans A Quiet Revolution in Welfare Economics, paru en 1990. Puis elles avaient été déclinées dans quelques ouvrages et articles destinés au grand public, mais tout particulièrement aux militants. Ces idées viennent d’ailleurs tout juste de faire l’objet d’une bande dessinée [1] .
L’article qui est finalement paru dans Le Devoir pourrait bien être le tout premier écrit publié en français au sujet de Michael Albert et de ce que j’avais alors appelé «l’économie participative». J’ai continué durant toutes ces années à m’intéresser à Michael et à ses idées, pour les mêmes raisons qui m’avaient conduit à Woods Hole.
*
*   *
Depuis, les idées d’Albert, mais tout particulièrement celles sur l’économie participative (ou «participaliste», terme privilégié par Pascal Lebrun et que je préfère moi-même utiliser à présent), sur l’écopar, comme on dit couramment, ont donné lieu à un grand nombre d’échanges, de discussions, de débats, mais aussi d’efforts de mises en œuvre et d’applications.
Toutefois, dans notre langue, même si quelques écrits d’Albert sont parus depuis cette époque, l’écopar reste encore peu et trop mal connue. Un des grands mérites du livre que vous allez lire est justement de proposer, pour la première fois en français, un exposé clair et synthétique non seulement des idées mises en avant par ce modèle économique, mais aussi des débats auxquels il a donné lieu.
Un travail de pionnier n’a parfois que ce mérite, ou peu s’en faut. Mais Pascal Lebrun réussit à informer tout en suscitant une réflexion critique plus que bienvenue. À ce propos, je tiens à souligner à quel point, dans les chapitres 6 et 7 consacrés aux nombreux débats auxquels l’écopar a immanquablement donné lieu – chapitres qui sont à mes yeux les plus novateurs et les plus importants de son ouvrage –, l’auteur a su faire preuve de mesure et de perspicacité en portant à notre attention une masse d’informations présentée de manière claire et accessible, et en nous donnant de quoi nourrir une réflexion personnelle sur toutes ces vastes et complexes questions que soulève une aussi ambitieuse théorie.
Il faut l’en remercier parce que, ce faisant, Lebrun contribue à faire connaître et discuter des idées susceptibles d’enrichir de manière substantielle notre réflexion collective sur l’économie et d’inspirer des pratiques pouvant contribuer à résoudre les graves et urgents problèmes auxquels nous sommes collectivement confrontés en matière de production, de consommation et d’allocation de ressources. L’économie de marché, telle que conçue par la pensée néoclassique, semble désormais à peu près le seul horizon théorique et politique possible en économie, une situation de pensée quasi unique que dénoncent d’ailleurs ponctuellement des étudiant.e.s et certain.e.s professeur.e.s à l’université.
Ce quasi-consensus étonne, puisque non seulement les insuffisances du marché (comme les externalités négatives, dont le réchauffement climatique anthropique est sans doute l’exemple le plus redoutable) sont une donnée théorique admise par tous les observateurs informés, mais aussi, et surtout, parce que l’écart entre le marché théorisé par les économistes et ce qui existe en réalité sous ce nom est immense. Cet écart résulte d’une multitude de facteurs politiques, sociaux et historiques qui font, conjointement, que le marché réel n’a typiquement que peu à voir avec le marché théorisé et surtout invoqué dans les débats politiques.
Tout ce que cela implique, et qu’on devine sans peine, en termes de distorsions, de semi-mensonges et de propagande, alimente bien entendu une vaste entreprise critique théorique du concept de marché et une dénonciation de l’économie de marché réellement existante. Mais, en général, on en reste là. Cela a comme conséquence étonnante que si la gauche, et cela vaut aussi pour la gauche libertaire, a massivement contribué aux gains obtenus au terme des importants combats des 50 dernières années, la question économique, elle, demeure terriblement négligée.
Un immense mérite de l’écopar est précisément de proposer quelque chose de substantiel. Albert et Hahnel ne le font pas avec la conviction de détenir la vérité et de résoudre tous les problèmes que soulève une question aussi vaste et complexe que le fonctionnement d’une économie, mais ils offrent un point de départ à partir duquel il est possible de construire, d’expérimenter et de développer de meilleures idées et des pratiques plus satisfaisantes.
À ce propos, il est intéressant de noter que Michael Albert, qui a étudié les sciences au Massachusetts Institute of Technology (MIT), adopte envers son travail

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