La mémoire
203 pages
Français

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Description

Le psychologue allemand Hermann Ebbinghaus fut non seulement le premier à prendre en compte expérimentalement l'expression inconsciente des phénomènes mnésiques, mais aussi et surtout celui qui a montré que la méthode expérimentale pouvait être utilisée avec profit pour aborder l'étude des fonctions psychologiques supérieures. On trouve ici pour la première fois en langue française la traduction intégrale du livre d'Ebbinghaus sur la mémoire (1885).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 409
EAN13 9782296447530
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La mémoire
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13175-0
EAN : 9782296131750

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Hermann Ebbinghaus


La mémoire

Recherches de psychologie expérimentale


Introduction et traduction
par Serge Nicolas


L’Harmattan
Collection Encyclopédie Psychologique
dirigée par Serge Nicolas

La psychologie est aujourd’hui la science fondamentale de l’homme moral. Son histoire a réellement commencé à être écrite au cours du XIX e siècle par des pionniers dont les œuvres sont encore souvent citées mais bien trop rarement lues et étudiées. L’objectif de cette encyclopédie est de rendre accessible au plus grand nombre ces écrits d’un autre siècle qui ont contribué à l’autonomie de la psychologie en tant que discipline scientifique. Cette collection, rassemblant les textes majeurs des plus grands psychologues, est orientée vers la réédition des ouvrages classiques de psychologie qu’il est difficile de se procurer aujourd’hui.

Ouvrages sur la mémoire chez le même éditeur

A. BINET, Psychologie de la mémoire (Œuvres choisies I), 2003.
W. JAMES, Habitude et mémoire (1890), 2010.
P. JANET, L’évolution de la mémoire (1927-1928), 2006.
S. NICOLAS, La mémoire humaine, 2000.
Th. RIBOT, Les maladies de la mémoire (1881), 2005.

Dernières parutions

A. BINET & Th. SIMON, Les enfants anormaux (1907), 2008.
A. F. GATIEN ARNOULT, Programme d’un cours de philosophie (1830)
V. BECHTEREV, La psychologie objective (1913), 2008.
A. M. J. PUYSÉGUR, Mémoires… du magnétisme animal (1784), 2008,
S. NICOLAS & L. FEDI, Un débat sur l’inconscient avant Freud, 2008.
F. PAULHAN, Les phénomènes affectifs (1887), 2008.
E. von HARTMANN, Philosophie de l’inconscient (1877, 2 vol.), 2008,
H. HELMHOLTZ, Conférences populaires I (1865), 2008.
H, HELMHOLTZ, Conférences populaires II (1871), 2008.
Pierre JANET, De l’angoisse à l’extase (1926-1928) (2 vol.), 2008.
S. NICOLAS, Études d’histoire de la psychologie, 2009.
J.-M. CHARCOT, Leçons sur les maladies du système nerveux (1872)
H. HELMHOLTZ, Optique physiologique (1856-1866) (3 vol.), 2009.
A. COMTE, Cours de philosophie positive (1830-1842) (6 vol.), 2009.
A. BINET, Etudes de psychologie expérimentale (1888), 2009.
A. M. J. PUYSEGUR, Suite des mémoires… (1785), 2009.
V. COUSIN, De la méthode en psychologie (1826-1833), 2010.
A. BINET, Les idées modernes sur les enfants (1909), 2010.
W. JAMES, Habitude et mémoire (Œuvres choisies II), 2010.
W. JAMES, L’intelligence (Œuvres choisies III), 2010
INTRODUCTION DE L’ÉDITEUR
Hermann Ebbinghaus (1850-1909) :
Vie et œuvre d’un grand psychologue expérimentaliste {1}

" Ebbinghaus est mort. Mais ses œuvres vivent "
E. Dürr (1910)


Dans un court chapitre consacré au psychologue allemand Hermann Ebbinghaus (1850-1909) publié dans le premier tome du Traité de Psychologie Expérimentale (Fraisse et Piaget, 1981), Paul Fraisse (1911-1996) écrit dès la première ligne : "Ebbinghaus doit sans doute son originalité à l’indépendance de sa formation" (p. 22). Cette affirmation, bien qu’étayée par quelques éléments sur sa vie et son œuvre, méritait qu’on entreprenne une analyse beaucoup plus approfondie de ce psychologue allemand dont on a tendance à oublier aujourd’hui dans les milieux scientifiques les contributions fondamentales. Si Ebbinghaus n’a pas beaucoup publié de son vivant (pour une revue bibliographique : Traxel et Gundlach, 1986) (près de 30 références contre par exemple près de 300 pour Alfred Binet) et s’il a formé peu d’élèves connus à part William Stern (1867-1947) (on dit d’ailleurs qu’il ne les recherchait pas), on doit admettre, d’une part, que ce n’est qu’un pauvre indice de son activité scientifique pour un homme de cette stature et de cette réputation (Dallenbach, 1954) et, d’autre part, que l’influence exercée n’en a pas moins été considérable. Ses écrits ont en effet eu un grand retentissement sur ses contemporains et bien au-delà sur les psychologues expérimentalistes tout au long du XX e siècle (pour des discussions à ce sujet : Gorfein et Hoffman, 1987 ; Klix et Hagendorf, 1986 ; Roediger, 1985a).
Son indépendance et son originalité de pensée se retrouvent lorsqu’on constate par exemple qu’il n’a pas créé d’école de psychologie et qu’il peut difficilement être rattaché à un courant psychologique de répo-que (Caparros et Anguerra, 1986). Pourtant, comme nous le verrons, Ebbinghaus va être influencé tout au long de sa carrière scientifique par les écrits de l’un de ses compatriotes : Gustav Th. Fechner (1801-1887) {2} .
La meilleure manière d’exposer la vie et l’œuvre de ce psychologue est certainement de prendre pour fil conducteur les différentes étapes de sa formation et de sa carrière scientifique. L’avantage de ce type de présentation est qu’il nous permettra de souligner dans une perspective diachronique ses contributions essentielles dans le domaine de la mémoire humaine (et dans celui d’autres fonctions psychologiques) ainsi que son apport au niveau de la diffusion du savoir scientifique.

Premiers pas dans la formation d’un psychologue expérimentaliste

Hermann Ebbinghaus est né en Prusse, à Barmen aujourd’hui un quartier de Wuppertal près de Bonn, en Rhénanie, le 23 janvier 1850 de Cari Ebbinghaus (1815-1866), négociant en papier et textile, et de Juliane Ebbinghaus, née Klewitz (1815-1880). De confession luthérienne, il fit ses études primaires et secondaires dans sa ville natale (cf., Sprung et Sprung, 1986 ; Traxel, 1987).
Il entreprend ses études universitaires à Bonn à l’automne 1867 et, plus tard, selon la mode du temps qui est de se rendre de ville universitaire en ville universitaire, il se rend à Berlin et à Halle pour étudier les langues classiques, l’histoire et la philologie. En 1870, il sert pendant un an dans l’armée prussienne durant la guerre contre la France (1870-1871). C’est au printemps 1871 qu’il décide de se consacrer entièrement à la philosophie. Il reçoit son grade de Docteur à Bonn le 16 août 1873 en ayant brillamment soutenu, selon Karl Marbe (1869-1953), une thèse dont le sujet était à la mode et qui avait pour titre : « Über die Hartmannsche Philosophie des Unbewussten » ("sur la Philosophie de l’Inconscient de Hartmann"). L’ouvrage philosophique d’Eduard von Hartmann sur l’inconscient {3} était un best-seller à l’époque (pour une analyse en français : Dumont, 1872), La première édition allemande de cette œuvre date de 1869 et fut à maintes fois rééditée durant la décennie suivante (une traduction française a même été publiée chez Félix Alcan en 1877 {4} ). Dans sa thèse, Ebbinghaus se montra très critique envers l’auteur qui niait toute continuité et transition entre la conscience et l’inconscient en soutenant l’existence d’un inconscient absolu et métaphysique. Influencé par les positions de Leibniz, il devint partisan de la loi de continuité. Mais il avait bien conscience que sa prise de position ne s’appuyait pas sur des preuves objectives solides mais sur un raisonnement subjectif. Cette constatation l’amena, d’une part, à affirmer que la psychologie devrait être séparée de la philosophie et, d’autre part, que la nouvelle psychologie devrait s’appuyer sur les méthodes objectives utilisées par les sciences naturelles (Segura & Caparros, 1987). Comment mettre en place une psychologie scientifique ? Ebbinghaus n’en savait encore rien à l’époque. Il lui fallut attendre quelques années pour que son projet prenne forme.
D’après Boring (1957, p. 387), Ebbinghaus passa les deux années suivantes à Berlin, mais Shakow (1930, p. 510) nous dit qu’on sait seulement qu’il projetait d’aller dans cette ville. Durant les années 1875-1878 il étudia en auditeur libre et voyagea en Angleterre et en France où il fut précepteur et enseignant (cf., Hoffman, Bringmann, Bamberg et Klein, 1987 ; Traxel et Gundlach, 1986). C’est à cette époque qu’il se procura les "Elemente der Psychophysik" (1860) de Gustav Theodor Fechner qui devaient lui

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