LA Revolution des moeurs

Jean-Marc Piotte

Description

Jean-Marc Piotte distingue soigneusement la Révolution des mœurs de la Révolution tranquille avec laquelle on la confond trop souvent. Celle-ci est animée principalement par des acteurs provenant des mouvements d’Action catholique, tandis que celle-là est le fruit des baby-boomers dont la composante féministe joue un rôle déterminant. La Révolution tranquille est typiquement québécoise, tandis que la Révolution des mœurs s’inscrit à l’intérieur d’un mouvement social qui, au sein des démocraties occidentales, remet radicalement en question les valeurs traditionnelles. L’auteur éclaire ces transformations du Québec à la lumière de trois revues : Parti pris, Mainmise et La Vie en rose.

En conclusion, l’auteur examine le présent et l’avenir en les confrontant à ces deux grandes Révolutions qui ont changé le Québec.

Sujets

• Social Science
• Essays
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 09 mars 2016
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782764431122
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Du même auteur
Démocratie des urnes et démocratie de la rue – Regard sur la société et la politique , Montréal, Québec Amérique, 2013.
Une amitié improbable – Correspondance 1963-1972 (avec Pierre Vadeboncœur), Montréal, Lux éditeur, 2012.
Les Nouveaux Visages du nationalisme conservateur au Québec (avec Jean-Pierre Couture), Montréal, Québec Amérique, 2012. Le Québec en quête de laïcité (codirigé avec Normand Baillargeon), Montréal, Écosociété, 2011.
La Pensée politique de Gramsci , Paris, Anthropos, 1970 / Montréal, Parti pris, 1970, VLB éditeur, 1987, et Lux éditeur, 2010.
Un certain espoir , Montréal, Éditions Logiques, 2008.
Au bout de l’impasse, à gauche – Récits de vie militante et perspectives d’avenir (codirigé avec Normand Baillargeon), Montréal, Lux éditeur, 2007.
Les Neuf Cl és de la modernité , Montréal, Québec Amérique, 2001 et 2007.
Les Grands Penseurs du monde occidental – L’éthique et la politique de Platon à nos jours , Montréal, Fides, 1997, 1999 et 2005.
ADQ : à droite toute ! – Le programme de l’ADQ expliqué (dir.), Montréal, HMH, 2003.
Du combat au partenariat – Interventions critiques sur le syndicalisme québécois , Québec, Nota bene, 1998.
Sens et politique – Pour en finir avec de grands désarrois, Montréal, VLB éditeur, 1990.
La C ommunauté perdue , Montréal, VLB éditeur, 1987.
Marxisme et pays socialistes , Montréal, VLB éditeur, 1979.
Le Syndicalisme de combat , Montréal, Albert Saint-Martin, 1977.
Les Travailleurs contre l’État bourgeois – Avril et mai 1972 (avec Diane Éthier et Jean Reynolds), Montréal, Éditions de l’Aurore, 1975.
Portrait du voyage (avec Madeleine Gagnon et Patrick Straram le bison ravi), Montréal, Éditions de l’Aurore, 1974.
Sur Lénine , Montréal, Parti pris, 1972.
Québec occupé (dir.), Montréal, Parti pris, 1971.




Projet dirigé par Pierre Cayouette, conseiller littéraire
Adjointe éditoriale : Raphaelle D’Amours
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Interscript
Révision linguistique : Martin Duclos et David Clerson
En couverture : shutterstock / © Jasemin90
et shutterstock / © Nejron Photo
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Piotte, Jean-Marc
La Révolution des moeurs : comment les baby-boomers ont changé le Québec
ISBN 978-2-7644-3079-8 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3111-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3112-2 (ePub)
1. Québec (Province) - Conditions sociales - 1960-1991. 2. Génération du baby-boom - Québec (Province). I. Titre.
HN110.Q8P563 2016 306.09714’09046 C2015-942530-1
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com



PRÉFACE Par Normand Baillargeon
Piotte et le changement social
Le changement social est une réalité infiniment complexe, mais elle est aussi d’une si grande importance et d’un si grand intérêt, d’un point de vue tant théorique que pratique, qu’on n’a depuis toujours cessé d’y revenir.
Puisqu’il constitue le sujet du livre que vous allez lire, vous me permettrez de vous toucher d’abord un mot de ce formidable enjeu.
Une vaste problématique
On distinguera commodément de nombreuses sous- questions qui sont au cœur du problème du changement social.
L’une d’elles consisterait à savoir si le changement est souhaitable ou, du moins, quel type de changement social, le cas échéant, est souhaitable.
Dès l’origine, Platon, aussitôt après avoir mentalement construit une cité idéale (ce qu’il fait, on s’en souviendra, dans La République ), nous met en garde contre tout changement apporté à cet idéal, qui ne pourra selon lui qu’être un dépérissement, amenant progressivement la cité parfaite dirigée par des philosophes-rois (ou reines…) à se muer en timocratie, régime fondé sur la recherche des honneurs et sur le prestige ; puis en oligarchie, qui est le règne de l’argent ; puis en démocratie, qui donne le pouvoir à la foule ; et, enfin, en tyrannie, qui soumet tout le pouvoir à l’arbitraire d’un seul.
Parmi ces gens qu’on appelle des conservateurs politiques, il en est, aujourd’hui encore, qui adoptent une position assez proche de celle de Platon, en ce sens qu’ils se méfient a priori du changement et pensent que le fardeau de la preuve revient à qui souhaite qu’on apporte des changements à des modes de vie, à des institutions ou à des pratiques éprouvées par le temps. Si un changement n’est pas nécessaire, diront ces conservateurs en reprenant une formule célèbre, alors il est nécessaire de ne pas changer 1 .
On le voit : la question du changement social engage une certaine philosophie de l’histoire et une vision de l’aventure humaine. Les défenseurs du progrès, surtout dans la forme que cette idée a prise depuis les Lumières, adoptent sur ces plans des conceptions bien différentes des conservateurs et arrivent à des positions radicalement différentes. Déli bérément tournés vers l’avenir, ces penseurs voient le changement social comme une progressive et peut-être même infinie amélioration de la condition humaine, rendue possible notamment par l’accroissement du savoir, par le déploiement de la raison, par la science et par les technologies qui en résultent.
Un autre ensemble de questions que nous pose le changement social ne concerne plus sa valeur, son sens ou sa désirabilité mais bien son origine. Comment une société change-t-elle ? Quelles forces la mettent alors en branle ? Les réponses à ces questions intéressent tant les conservateurs, qui veulent limiter le changement, que les partisans du progrès, qui espèrent l’accélérer.
Dans les pages qui suivent, Jean-Marc Piotte se penche sur les changements survenus au Québec pendant cette période appelée Révolution tranquille.
La Révolution tranquille et la révolution des mœurs
La Révolution tranquille est tout à la fois assez éloignée de nous pour qu’on puisse commencer à l’envisager avec le recul de l’historien et assez proche pour que des acteurs et des témoins puissent en parler. Bien des travaux portent désormais sur ce phénomène et il est à prévoir qu’ils seront de plus en plus nombreux.
La période est en effet fascinante : des transformations aussi profondes que rapides ont eu lieu sur de nombreux plans (politique, économique et social) et nous sommes amenés, à leur propos, à poser toutes ces questions que j’ai esquissées en ce qui a trait au changement social.
On le devine : il arrive que ces travaux suscitent de vives passions et même des polémiques. Ces changements ont-ils été bénéfiques ? Lesquels, le cas échéant, et pourquoi ? Les baby-boomers sont-ils ou non coupables de ces maux dont les accusent parfois certains membres de générations subséquentes (X, Y et Z) 2. ? Faut-il conserver, modifier ou même abolir le modèle (économique, politique et social) construit durant ces années ? À ces questions et à de nombreuses autres, conservateurs et progressistes apportent et apporteront tout l’éventail des réponses qu’on peut deviner.
Le problème et l’hypothèse de Piotte
De son côté, Piotte, non seulement en raison du rôle qu’il a joué dans la revue Parti pris mais aussi par ses écrits et ses actions, a été un act