La trajectoire du désir
178 pages
Français

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La trajectoire du désir , livre ebook

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Description

Le désir humain est désir de l'Autre. Il marque la singularité de chacun. Il tend à la rencontre de l'autre ou des autres au travers du comportement amoureux, amical, filial, parental. Trop souvent, le désir est ramené au seul désir amoureux. En fait, le désir est révélation de soi, de sa capacité à vivre, de s'engager, de se donner à l'autre. Cet autre peut être tout autant une personne qu'un idéal, un Dieu. La rencontre n'est pas tellement une rencontre extatique, mais une relation apaisée où le sujet est renvoyé à sa singularité et son existence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2015
Nombre de lectures 24
EAN13 9782336370170
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Études Psychanalytiques
Études Psychanalytiques
Collection dirigée par Alain Brun et Joël Bernat
La collection Etudes Psychanalytiques veut proposer un pas de côté et non de plus, en invitant tous ceux que la praxis (théorie et pratique) pousse à écrire, ce, « hors chapelle », « hors école », dans la psychanalyse.

Dernières parutions

Éric CHAMP, Anne FRAISSE, Marc TOCQUET, L’analyse psycho-organique. Les voies corporelles d’une psychanalyse , 2015.
Valérie BLANCO, L’effet divan , 2014.
Frédérique F. BERGER, Symptôme de l’enfant, Enfant symptôme , 2014.
Soti GRIVA, Crimes en Psychothérapie. A-Voros , 2014.
Jacques PONNIER, Adler avec Freud. Repenser le sexuel, l’amour et le souci de soi , 2014.
Laurence KAPLAN DREYFUS, Encore vivre : À l’écoute des récits de la Shoah. La psychanalyse face à l’effacement des noms , 2014.
Stoïan STOÏANOFF-NENOFF, Fre u daines, 2014.
Francine Hélène SAMAK, De Freud à Erickson. L’hypnose revisitée par la psychanalyse, 2014.
Christiane ANGLES MOUNOUD, Aimer = jouir, l’équation impossible ?, 2014.
Christophe SOLIOZ, Psychanalyse engagée : entre dissidence et orthodoxie , 2014.
Mina BOURAS, Elle mange rien, 2014.
Vanessa BRASSIER, Le ravage du lien maternel , 2013.
Christian FUCHS, Il n’y a pas de rapport homosexuel, ou de l’homosexualité comme générique de l’intrusion , 2013.
Thomas GINDELE, Le Moïse de Freud au-delà des religions et des nations. Déchiffrage d’une énigme , 2013.
Touria MIGNOTTE, La cruauté. Le corps du vide , 2013.
Pierre POISSON, Traitement actuel de la souffrance psychique et atteinte à la dignité. « Bien n’être » et déshumanisation , 2013.
Gérard GASQUET, Lacan poète du réel , 2012.
Audrey LAVEST-BONNARD, L’acte créateur. Schönberg et Picasso. Essai de psychanalyse appliquée , 2012.
Gabrielle RUBIN, Ces fantasmes qui mènent le monde , 2012.
Michel CONSTANTOPOULOS, Qu’est-ce qu’être un père ?, 2012.
Marie-Claude THOMAS, L’autisme et les langues , 2011.
Paul MARCIANO, L’accession de l’enfant à la connaissance. Compréhension et prise en charge des difficultés scolaires, 2010.
Valérie BLANCO, Dits de divan , 2010.
Dominique KLOPFERT, Inceste maternel, incestuel meurtrier. À corps et sans cris , 2010.
Titre
Henri Mialocq







LA TRAJECTOIRE DU DÉSIR

De Jacques Lacan à Thérèse d’Avila
Copyright
Du même auteur
Maltraitance en EHPAD.
Chroniques de ces petits riens qui nuisent au quotidien , coll. « La gérontologie en actes », L’Harmattan, 2012.





















© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72028-9
Le désir est cette forme humaine de langage qui définit l’humanité et la singularité du sujet tout en prêtant à équivoque ou provoquant un trouble intérieur. Il est le lieu où émerge la dimension profonde du sujet. Il révèle la dynamique d’existence et de relation d’un individu devant cela et ceux qui l’entourent.
Etre désirant c’est être vivant car la vie se montre par l’appétit que l’on manifeste devant elle. L’aspiration à vivre engage et conditionne toute existence. Comment être vivant si l’on ne cherche pas, n’interroge pas, ne traque pas ce qui se trouve en nous et autour de nous ?
Le désir se présente par la quête d’un objet : une chose matérielle, immatérielle, une valeur, une personne. Il caractérise l’engagement, l’attestation, la responsabilité d’un sujet en tant qu’acteur de son désir. Il se montre plus large que l’idée que l’on pourrait s’en faire dans un premier temps. Prenons l’exemple du désir sexuel qui dépasse le seul génital en l’homme. Il traverse le corps dans sa sensorialité, sa sensualité et sa sexualité ; procède du psychique et rejoint le spirituel. En tant qu’il concerne un autre dans sa singularité et son insaisissabilité, il creuse un espace disponible à l’au-delà de ce qui se vit, au transcendantal. Cette ouverture du sexuel au spirituel n’est pas linéaire, mais circulaire et même cyclique.
Toutes les accentuations relatives à la dynamique du désir concourent à lui donner sa puissance et sa particularité pour que chacun y puise sa capacité d’existence et de relation.
L’être humain est un être d’impulsion, de demande, de désir. Il cherche toujours quelque chose en lui, autour de lui, chez les autres. Ce tropisme du sujet vers autre chose que ce qu’il a ou ce qu’il est, se relie au processus de maturation mais aussi à l’énergie à vivre en soi, au « pousse à vivre » qu’il porte en lui et à la perspective de la mort. Dès la naissance, chez le nourrisson peut-être, chez ses familiers certainement – de façon inconsciente –, on perçoit une intuition de l’urgence liée à la mort. Il ne s’agit pas d’une précaution obsessionnelle, mais d’une inscription de l’être humain, de « l’étant », sur une ligne dont l’issue est fatale. La vie pâtit de cette réalité de la mort qui fait levier. La finitude illustre cette réalité au travers de la bascule de tout instant dans le passé en vue d’un avenir.
La mort conditionne une chronologie inexorable, celle de la perte du temps qui passe et du manque lié à cette perte. Le désir va se déployer dans ce manque. Il « est » le sujet ; il s’appuie sur son « manque à être » ; il révèle la quête d’un sujet, dans ses conditions d’existence et dans les buts qu’il se fixe – quand il est nourrisson –, qu’on lui fixe. Le dynamisme d’existence, s’articule à la question de la fin et s’appuie sur son propre capital psychique et relationnel.
Le désir s’inscrit passivement dans une réception avant de devenir une action : de passif, recevoir la vie et la mort, il va devenir actif, demander et donner pour vivre. La circularité fonctionne là. Les dimensions passives et actives interagissent régulièrement.
L’insistance sur ce retour du désir au désirant, donne sa prééminence à la parole. Il n’est de désir que langagier ; celui qui passe par le défilé des mots, du langage, de la parole articulée ou non : la sienne, celle de l’autre. L’individu n’existe, ne vit, n’agit qu’au travers des mots. Cette radicalité déroute. On pourrait penser que tant de gestes se passent de mots devant les réalités fonctionnelles, utilitaires ou pratiques. Pourtant les actes n’ont de sens que s’ils sont pris dans une « histoire », un récit, une énonciation. C’est la différence entre copuler et dire « je t’aime »… Le désir se parle.
Le désir se mêle si souvent à l’inconscient que l’on en méconnaît l’essentiel. Il y a parfois des choses que l’on désire tellement qu’elles n’arrivent jamais, à croire qu’on ne les désire pas, et des choses que l’on rejette, refuse et qui, quand elles surviennent nous comblent. L’insu du désir confirme cette part d’interrogation, d’énigme, d’étonnement, de désappointement dans l’existence !
La complexité et la profondeur du désir concernent le sujet dans la relation à un objet. Le film de Louis Buñuel, Cet obscur objet du désir, montre la dérision, la perversion sadique, la dépravation entre deux protagonistes. Pour autant, le désir ne se réduit pas à son objet même s’il lui est articulé. Il concernera toujours le sujet désirant. Cette interrogation de l’objet certes, mais surtout ce retour constant au sujet, caractérisent l’approche psychanalytique mais aussi l’approche existentielle. L’individu reste le point de départ et de retour de ce qu’il vit. Noter que quand il s’agira de parler de Dieu comme objet du désir humain, le saisissement de cet objet sera impossible. Pour autant faudra-t-il taire la motion désirante du croyant ?
Le désir se distingue de l’envie, du fantasme ou de la pulsion. Il est désir aimant, profonde « aspiration à », renoncement : « Donner, jeûner, prier participent du même mouvement : se priver, dégager de la place en soi pour le privé, l’espace intime où peut se déployer la vie, la rencontre réelle… Dans l’ascèse, nous apprenons le contentement… L’ascèse c’est physique – et c’est pourquoi l’amour physique peut être aussi une ascèse… s’il est vécu comme humble, brûlante et aimante intimité avec Dieu […] Par l’exercice du manque, l’ascèse abolit le manque. Abolit la séparation entre le désir et son accomplissement. Dans l’ascèse mon désir n’est pas ce qui me tient ni ce que je maîtrise – dans l’un et l’autre cas j’en serais son esclave. Il est ce que je suis : non pas un être jouissant de son dé

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