Le Logone et Chari face aux dynamiques participatives : logiques, effets et enjeux dans l'arène locale du développement

Boukar Mahamat, Falna Taubic

Description

Cette réflexion met en relief le concept de dynamique d'autogestion communautaire. Le Logone et Chari face aux dynamiques participatives : logiques, effets et enjeux dans l'arène locale du développement, est un ouvrage qui nous invite à scruter sous les lentilles socio-anthropologiques les défis de la responsabilité des acteurs autrement. La démarche scientifique qui a servi à la production des données repose sur une partie théorique et sur la collecte ainsi que le traitement des données. Ce panorama socio-historique des phénomènes de développement relève du fait qu'en théorie, l'approche participative présente des avantages, dont l'expérience dévoile souvent des dissensions avec les logiques locales. Les auteurs Falna Taubic et Boukar Mahamat, abordent, tour à tour les thèmes comme : l'« action collective », les « contraintes de survie », du « conflit » et de la « cohésion ». L'existence d'un espace d'intervention dans toutes les localités bénéficiaires de l'unité d'observation constitue un facteur important pour la promotion du développement local. Elle suppose une législation et une réglementation souple en matière d'association, un espace d'initiative économique que la libéralisation favorise ; elle suppose également une reconnaissance de la diversité des formes d'organisation sociale et de leur contenu culturel. Dans un style fort imagé, doublé de profondeur exégétique en rapport avec la topique, les auteurs débouchent sur des propositions édifiantes, critiquant certaines modalités de modèles importés du développement.

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Informations

• Publié par: Connaissances & Savoirs
• Date de parution: 04 septembre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782753906099
• Langue: Français

Extrait

Le Logone et Chari face aux dynamiques participatives : logiques, effets et enjeux dans l'arène locale du développement
Falna Taubic et Boukar Mahamat
Connaissances & Savoirs

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Le Logone et Chari face aux dynamiques participatives : logiques, effets et enjeux dans l'arène locale du développement
 
Remerciements
L’aboutissement de cette réflexion est le fruit de la conjonction de plusieurs efforts. Nos remerciements s’adressent tout d’abord aux enseignants du département de Sociologie et d’Anthropologie de la faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’université de N’Gaoundéré. Nous avons toujours entretenu un climat de convivialité propice à l’émulation intellectuelle avec ces derniers. Nous tenons spécialement à remercier le professeur Motaze Akam qui a toujours encouragé l’esprit de la recherche.
Nous témoignons toute notre gratitude à Messieurs Ahmat Khaled, Jean Jacques Ondoua, Salta Blamade, Ramadan Patcha, Abbo Mahamat, Jérémie Ngomnoga, Amos Bama, Djédouboum Franklin, Mawina Savalam, Daouda Baissoum, Harouna Bouba, Madame Sabine Nyeka, Amadou Souley, Diga Oumar, Blandine Maiguismo, Edith Diane Ngatcheu, Ali Hamay, Marguéritte Haoua, Mahamat Seini, Abba Malloum Mahamat, qui ont contribué significativement à l’aboutissement de ce travail. Ces derniers nous ont facilité l’obtention de toutes les informations relatives à la production de ce travail.
Djogo Toumokssala, Djonssala Rigobert, Dikwé Berna, Révérend Pasteur David Bara Elvi, Michaël Maras nous ont accompagnés moralement tout au long du parcours ayant conduit à la production de ce travail. Nous leur exprimons toute notre gratitude.
La collecte des données sur le terrain a bénéficié du concours financier de Messieurs Mahamat Djibrine, Aboukar Mahamat, Kulanya Bajégé, Sassouan Hiri-Hiri, Abba Saya Alifa, Ali Atti, Jacob Fidèle Bara et Madame Kaltouma Adam. Nous leur témoignons toute notre gratitude. L’aboutissement de ce travail a tout aussi bénéficié de la faveur du climat fraternel de nos familles respectives. Nous tenons à leur exprimer tout l’amour que nous éprouvons pour elles.
Dr Manga Kalniga Dinadoni Josué est celui-là qui a contribué énormément à la mise en forme finale de ce travail à travers la maîtrise de l’outil informatique dont il a fait preuve tout au long du processus. Qu’il en soit infiniment remercié.
Dr Ngafomo a facilité également le processus relatif à la publication de cet ouvrage en nous facilitant les contacts avec la maison d’Éditions Connaissances et Savoirs basée à Paris. Toute notre reconnaissance lui est exprimée.
Que tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’aboutissement trouvent ici l’expression de notre reconnaissance.
 
Sigles et acronymes
ACEEN  : Association Camerounaise pour l’Éducation Environnementale ;
ACEFA  : Projet d’Appui à la Compétitivité des Exploitations Familiales ;
ADD  : Alliance pour la Démocratie et le Développement ;
AG  : Assemblée Générale ;
AME  : Association des Mères d’Enfants ;
ANDP  : Alliance Nationale pour la Démocratie et le Progrès ;
APEE  : Association des Parents d’Élèves et Enseignants ;
APELD  : Association pour la Protection de l’Environnement et la Lutte contre la Désertification ;
APESS  : Association pour la Promotion de l’Élevage au Sahel et en Savane ;
BAD  : Banque Africaine de Développement ;
BIP  : Budget d’Investissement Public ;
BID  : Banque Islamique de Développement ;
CAF  : Centre d’Alphabétisation Fonctionnelle ;
CARE  : humanitarian organization fighting global poverty ;
CEBEVIRHA  : Commission Économique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques ;
CBLT  : Commission du Bassin du Lac Tchad ;
CEFOD  : Centre d’Études et de Formation pour le Développement ;
CES  : Collège d’Enseignement Secondaire ;
CETIC  : Collège d’Enseignement Technique Industriel et Commercial ;
CFAID  : Cellule de Formation et d’Appui aux Initiatives de Développement ;
CFPK  : Centre de Formation Professionnelle de Kousseri ;
CGPPD  : Contribution à la Gouvernance de la Plaine d’inondation du fleuve Logone et de ses Programmes de Développement ;
CGPE  : Comité de Gestion de Point d’eau ;
COGE  : Comité de Gestion (de centre de santé) ;
COM  : Centre d’Obligations Mutuelles ;
COSA  : Comité d’Aire de Santé (du centre de santé) ;
CPP  : Cameroon People’s Party  ;
CPS / FEPROLOC  : Centre de Prestation de Service de la Fédérations des Producteurs du Logone et Chari ;
CSI : Centre de Santé Intégré ;
C2D  : Contrat de Désendettement et de Développement ;
DSCE  : Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi ;
DSDSR  : Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural ;
DSRP  : Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté ;
EMF  : Établissement de Micro Finance ;
ENIEG  : École Normale d’Instituteurs de l’Enseignement Général ;
FAD  : Fonds Africain de Développement ;
FALSH  : Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines ;
FAO  : Food and Agriculture Organization  ;
FED  : Fonds Européen de Développement ;
FMI  : Fonds Monétaire International ;
GIC  : Groupement d’initiatives communes ;
IPA  : International Project Aids ;
IRAD  : Institut de Recherche Agronomique pour le Développement ;
ISS  : Institut Supérieur du Sahel ;
L4LP  : Learning 4 Learning Professionals  ;
MDR  : Mouvement Démocratique pour la Défense de la République ;
MINADER  : Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural ;
MINEPAT  : Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire ;
MINFOF  : Ministère des Forêts et de la Faune ;
MINPLADAT  : Ministère de la Planification, de la Programmation et de l’Aménagement du Territoire ;
ODCAM-RU  : Organisation pour le Développement Communautaire et l’Assainissement du Milieu Rural et Urbain ;
OFID  : Fonds de l’OPEP pour le Développement International ;
OHADA  : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires ;
ONG  : Organisation Non Gouvernementale ;
OP  : Organisation des Producteurs ;
OPEP  : Organisation des Pays exportateurs de Pétrole ;
PACA  : Projet d’Appui à la Compétitivité Agricole ;
PAM  : Programme Alimentaire Mondial ;
PAP  : Protocole d’Accord Particulier ;
PAS  : Programmes d’Ajustement Structurel ;
PDRI / C-L  : Projet de Développement Rural Intégré/Chari-Logone ;
PDRP - LC  : Programme de développement Rural Participatif dans le Logone et Chari ;
PLC  : Projet Logone et Chari ;
PNDP  : Programme National de Développement Participatif ;
PNUD  : programme des Nations Unies pour le Développement ;
PNW  : Parc National de Waza ;
PPTE  : Pays Pauvres Très Endettés ;
PREPAFEN  : Projet de Réduction de la Pauvreté et Actions en faveur de la Femme de L’Extrême – Nord ;
PRODEBALT  : Programme de Développement Durable du Bassin du Lac Tchad ;
RDPC  : Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais ;
SAR  : Section Artisanale et Rurale ;
SDF  : Social Democratic Front ;
RGPH  : Recensement Général de la Population et de l’Habitat ;
SEMRY  : Société d’Expansion et de la Modernisation de la Riziculture de Yagoua ;
SM  : Section Ménagère ;
SNV  : Société Néerlandaise de développement ;
SODECOTON  : société de Développement du Coton ;
STABEX : Stabilisation d’Exportation ;
UA  : Union Africaine ;
UA-BIRA  : Bureau Interafricain des Ressources Animales de l’Union Africaine ;
UE  : Union Européenne ;
UICN  : Union Internationale pour la Conservation de la Nature ;
UPC  : Union des Populations du Cameroun ;
UNDP  : Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès ;
UTAVA   : Unité de Traitement Agricole par Voie Aérienne ;
Introduction générale
Le concept de développement apparaît du point de vue historique dans le 4 e point du discours du président Harry Truman sur l’État de l’union le 20 janvier 1949. Il s’épanouit avec l’usage qu’en fait par la suite, Alfred Sauvy, en 1952, lorsque ce dernier parvient à construire deux pôles de développement : il distingue les pays développés qui correspondent aux pays du Nord et les pays dits sous-développés qui correspondraient aux pays du Sud. Ces derniers sont les pays du «  Tiers-monde  » 1 . C’est ainsi que le développement va se positionner comme une seconde idéologie impérialiste de contrôle des États africains ayant acquis nouvellement leurs indépendances. Cela explique le caractère exotique des modèles de développement conçus jadis 2 . L’on peut retenir dans ce cadre le développement régional, le développement sectoriel, le développement intégré, le développement autocentré, le développement social et humain, le développement participatif et le développement durable. Tous ces modèles de développement auront comme dénominateur commun, l’échec. Et la raison se trouve être d’ordre idéologique 3 .
Au cours de l’histoire, les interventions de terrain se sont organisées autour de l’amélioration de la productivité, la promotion de la participation, la responsabilisation des producteurs, la promotion de l’environnement et la gestion des ressources naturelles. Au moment des indépendances, certains pays comme le Sénégal et le Rwanda vont mettre l’accent sur l’approche participative qui est devenue dominante 4 . Ces pays ont alors opté pour un développement contractuel fondé sur une implication de la population lors de la mise en œuvre des programmes de développement et sur une responsabilisation des producteurs dans la gestion de ces in