Le Savoir autochtone dans tous ses etats
135 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Savoir autochtone dans tous ses etats , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
135 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le présent ouvrage propose une réflexion sur les formes contemporaines d’intervention sociale par des Autochtones dans un milieu autochtone. Grâce à l’exploration de sept récits de pratique recueillis auprès d’inter­­venants sociaux innus de la communauté d’Uashat mak Mani-Utenam, sur la Côte-Nord, l’auteure jette un éclairage singulier sur le sens, la nature et la portée des modes d’intervention des intervenants sociaux de la nation innue.
Loin d’être le simple reflet de la pratique du travail social conven­tion­nel et sans pour autant être enfermée dans la tradition, la pratique des intervenants innus est plutôt le résultat de choix réflexifs et pragmatiques basés principalement sur des connaissances tacites et des valeurs innues. Ainsi, les intervenants innus aménagent au quotidien des modes d’intervention compatibles avec leur désir de perpétuer et de promouvoir la langue, la culture et la fierté d’être innu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760546493
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de la Société Recherches amérindiennes au Québec
Développée en partenariat avec la Société Recherches amérindiennes au Québec, la collection « Peuples autochtones et enjeux contemporains » a pour objectif de contribuer à la connaissance des cultures et des réalités des peuples autochtones du Québec, du Canada et plus globalement, des Amériques. Ouverte aux chercheurs de toutes les disciplines, elle valorise un regard actuel sur les continuités et les transformations des savoirs et des traditions autochtones. À travers des monographies ou des ouvrages collectifs, spécialisés ou didactiques, cette collection propose de mieux comprendre la situation des sociétés autochtones dans le monde contemporain. Elle s’adresse aux spécialistes, aux professeurs, aux étudiants mais aussi au grand public. Comité de lecture › Marie-Pierre Bousquet › Éric Chalifoux › Laurent Jérôme › Pierre Trudel
Le savoir autochtone dans tous ses états
Regards sur la pratique singulière des intervenants sociaux innus d’Uashat mak Mani-Utenam
Christiane Guay
Presses de l’Université du Québec Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399
Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca
Internet : www.puq.ca



Révision Karine Morneau
Correction d’épreuves Aude Tousignant
Mise en pages et adaptation numérique Studio C1C4
Image de couverture iStock

ISBN 978-2-76054-644-8 ISBN PDF 978-2-76054-648-6 ISBN EPUB 978-2-76054-649-3

Dépôt légal : 1 er trimestre 2017 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada
© 2017 – Presses de l’Université du Québec Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
À Catherine et Magali
Avant-propos
L’ouvrage présenté ici se fonde sur des données et des récits de pratique collectés durant ma recherche doctorale, intitulée La rencontre des savoirs à Uashat mak Mani-Utenam : regards des intervenants sociaux innus sur leur pratique . L’objet de cette recherche était de décrire et de comprendre comment un groupe d’intervenants sociaux innus en arrivait à mettre en œuvre et à affirmer une pratique d’intervention sociale à la fois unique et originale, et compatible avec leurs valeurs et leurs traditions. Cette thèse proposait une réflexion sur les formes contemporaines que prend la pratique de l’intervention sociale lorsque cette dernière est portée par des Autochtones dans un milieu autochtone. Loin d’être le simple reflet de la pratique du travail social classique, et sans pour autant être enfermée dans la tradition, la pratique des intervenants innus est plutôt le résultat de choix réflexifs et pragmatiques basés principalement sur des connaissances tacites et des valeurs innues. Ainsi, les intervenants innus aménagent au quotidien des modes d’intervention compatibles avec leur désir de perpétuer et de promouvoir la langue, la culture et la fierté innues.
Bien que l’ouvrage dont il est question ici ne soit pas une reproduction intégrale de ma thèse, il n’en reste pas moins que, sans cette recherche doctorale, celui-ci n’aurait pu voir le jour. C’est pourquoi je tiens à remercier tous ceux et celles qui m’ont accompagnée et soutenue ou qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, au développement de ma recherche.
Je souhaite remercier chaleureusement tous les intervenants sociaux et les membres de la communauté d’Uashat mak Mani-Utenam qui m’ont accueillie et qui ont accepté d’une manière ou d’une autre de contribuer à la réalisation de cette recherche. Je pense tout particulièrement à Nadine, Denis, Marius, Mario, Marie-Andrée, Jean-Claude et Jade, qui ont bien voulu m’accorder quelques heures de leur temps pour me faire partager un pan important de leur vie et pour réviser les versions préliminaires des récits de pratique que j’avais rédigés et qui ont servi de matériau de base pour la recherche. Je pense aussi à la contribution de Michel Deschênes et à celle de Ken Rock et de sa famille, lesquels ont facilité l’organisation de mes séjours à Uashat mak Mani-Utenam.
Je tiens aussi à remercier mon directeur de thèse, Thibault Martin, qui m’a entre autres permis de maîtriser le langage sociologique et de poser un regard nouveau sur ma propre discipline. Je souhaite aussi remercier tous les organismes qui m’ont accordé un soutien financier : la Fondation de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), Crises-UQO, les fonds de perfectionnement des personnes chargées de cours de l’UQO ainsi que l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ).
Enfin, et surtout, je désire remercier Sébastien Grammond, mon conjoint, pour son soutien et sa confiance pendant toutes ces années d’études et de recherches doctorales. Sa présence rassurante dans les moments de doute, ses lectures répétées des versions préliminaires de ma thèse et du présent ouvrage ainsi que ses commentaires pertinents ont grandement facilité leur rédaction. Les mots ne sont pas assez forts pour exprimer toute la reconnaissance que j’éprouve pour celui qui, dès le départ, m’a encouragée et soutenue dans la réalisation de ce rêve un peu fou.
Mes remerciements ne sauraient être complets si je passais sous silence les concessions qu’ont dû faire mes filles, Catherine et Magali, tout au long de ces années. Elles ont toléré bien des choses, y compris de nombreuses discussions à saveur épistémologique à l’heure du souper. Pour tous les compromis qu’elles ont accepté, je les remercie du fond du cœur. Enfin, je remercie tous les lecteurs anonymes.
Liste des abréviations
ACTS
Association canadienne des travailleurs sociaux
CRPA
Commission royale sur les peuples autochtones
CVR
Commission de vérité et réconciliation du Canada
DPJ
Direction de la protection de la jeunesse
ÉCI
Étude canadienne sur l’incidence des signalements des cas de violence et de négligence envers les enfants
GRF
Groupe Recherche Focus
LPJ
Loi sur la protection de la jeunesse
LSJPA
Loi sur le système de justice pénale pour adolescents
L4S
Loi sur les services de santé et les services sociaux
SET
Savoir écologique traditionnel
TCDP
Tribunal des droits de la personne
Introduction
Les peuples autochtones sont l’une des composantes les plus marginalisées de la population canadienne. Bien que le Canada se présente comme un pays qui possède un excellent niveau de vie, il est régulièrement critiqué par les Nations Unies en raison du traitement qu’il réserve aux peuples autochtones. Cette situation tire son origine de politiques adoptées au XIX e siècle, qui visaient à priver les Autochtones de leurs terres et, à long terme, à les assimiler au reste de la population canadienne. Toutefois, la relation entre les Autochtones et le Canada n’a pas été basée exclusivement sur des rapports de domination. En effet, les relations entre les Premières Nations et les colonisateurs ont initialement été conçues comme des relations égalitaires. Dans les faits, les Autochtones ont pendant longtemps été considérés, du moins dans le discours officiel, comme des alliés « avec lesquels on traite plus ou moins sur un pied d’égalité » (Grammond, 2003, p. 32). Cela dit, du milieu du XIX e siècle au tournant des années 1960, les Autochtones du Canada ont été l’objet de politiques assimilatrices. L’un des instruments les plus sordides de cette politique a été la mise sur pied de pensionnats pour les enfants autochtones (Commission de vérité et réconciliation du Canada [CVR], 2015). Les communautés autochtones ressentent encore aujourd’hui les séquelles de cette politique, et ces dernières expliquent en grande partie les nombreux problèmes sociaux actuels auxquels font face les membres des Premières Nations.
Aujourd’hui, on semble assister au retour du balancier. En effet, la période actuelle est marquée par une volonté politique assez récente de dépasser la dynamique de l’oppression et de l’assimilation. Dans les faits, l’époque actuelle se distingue entre autres par la quête de l’autonomie gouvernementale qu’ont amorcée les Autochtones du Canada. Or, l’une des manières par lesquelles les peuples autochtones cherchent à affirmer leur autonomie et leur pouvoir est la valorisation et la reconnaissance de leur savoir 1 .
Dans le champ

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents