Le Théâtre de One Man Show
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Le Théâtre de One Man Show , livre ebook

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Description

"L’extrême évidence du rapport que nous entretenons avec notre propre langue est aussi ce qui nous la rend irreprésentable."
Laurent Jenny, professeur de Littérature, nous livre l’essentiel de notre problématique : Comment la langue et par-delà, ses utilisateurs, nous montre-t’elle la difficulté du positionnement dans le discours ?
Comment les acteurs théâtraux de « One Man Show » réussissent-t’ils à rendre crédibles ces altérités imaginaires dans une manipulation spectacularisée ?
Quels sont les ressorts d’écritures qui poussent l’auteur à accéder au mimétisme des scènes de vies triviales ?
Mon but dans cet ouvrage est de porter l’Autre sous les feux des projecteurs.
Le discours du personnage principal apparaît central pour tenter de dévoiler les fonctionnements de l’Autre supposé présent...

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312048765
Langue Français

Extrait

Le Théâtre de One Man Show
Philippe Laguerre
Le Théâtre de One Man Show
Le Même et l’Autre en questions
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2016
ISBN : 978-2-312-04876-5
Avant - propos
Cette étude voudrait avant tout témoigner d’une rencontre, celle d’une variante du théâtre traditionnel, le one man show, et de l’analyse conversationnelle ou plus généralement, de l’analyse de discours. Il n’y a pas de travail sur ce terrain qui ne vise la rencontre avec un autre, qui ne cherche un interlocuteur. Il n’y a pas non plus d’écriture de recherche en analyse de discours, qui ne pose le problème de la place de l’autre dans le texte.
Le one man show , variante théâtralisée est basée sur la production d’un discours sketch, énoncé sur scène par un seul et même acteur physiquement présent. Mais pourquoi parler ici d’étude conversationnelle ?
Se définissant comme un sous-genre de l’immédiat, de proximité avec le public qu’il vise, on pourrait penser que le one man show n’est autre qu’une activité monologique et monologale ; une activité qui ne posséderait en soi aucunes ressources co-énonciatives. Or , nous posons comme hypothèse la présence d’un « autre », une image / instance supposée énonçante, programmée, sortant de l’imagination créative de l’auteur, et sensée lui donner la réplique.
Le one man show est un outil médiatique manipulatoire. En conséquence, il sera question, dans cette analyse d’un corpus de sketches d’Alex Métayer et de Coluche, de montrer comment, un seul personnage peut simuler un échange avec des interlocuteurs dits « absents ». Sachant que l’absent que le personnage principal convoque en lieu et place dans un sketch, partage avec lui le même corps physique. La parole énoncée en public et les textes transcrits selon l’analyse des conversations nous montreront un fait linguistique pertinent : voir qu’une même parole peut générer deux personnages ; engendrer deux visions sur le monde et la réalité des échanges en société.
Le sketch désigne une petite scène, généralement gaie, jouée le plus souvent au théâtre. Il se caractérise par sa brièveté d’exécution, en situation de représentation par un auteur. De multiples genres artistiques tels que le cinéma ou le music-hall ont adapté concept du sketch dans leurs univers d’expression : Les films à sketches , par exemple, composés de courtes œuvres cinématographiques différentes, d’un ou de plusieurs auteurs. Dans ce cas de figure, le sous-genre filmique du court métrage a souvent été un lieu d’expression privilégié dans le domaine du cinéma. Le one man show adapte la notion de sketch dans sa version théâtrale : courte mise en spectacle de propos écrits, sous une forme textuelle, destinés à être joués sur scène par un seul acteur physiquement présent .
La dichotomie acteur social / acteur théâtral est une vision élargie des perspectives qu’offre le travestissement, la possibilité qu’a un être d’endosser des statuts différents. Qu’est-ce qu’un auteur de one man show ? Pour répondre à cette question, il faut envisager l’auteur comique Coluche ou Alex Métayer, comme véhiculant une double fonction : une image médiatique que lui confère son statut institutionnel. Puis, une fonction d’acteur-interprète qui use de subterfuge pour faire croire à des dialogues avec un ou plusieurs personnages dont il mime la présence.
Qu’en est-il de l’analyse des interactions verbales et quelle en est sa place au sein de cette étude ? Disons que, sans entrer dans une définition trop longue et mal appropriée dans cette présentation, l’analyse conversationnelle (dont nous nous prévalons) s’attache à décrire les fonctionnements de la communication orale en situation de face à face. À travers les grilles d’analyse de l’interaction verbale, il n’est pas possible de concevoir l’activité jouée one man show, comme un espace discursif dans lequel s’emboîteraient deux niveaux de communication. Une première communication dite emboîtante qui s’exprime à travers nos échanges dans leur réalité d’occurrence, dans la vie de tous les jours. Une communication dite emboîtée , plus spécifique à notre étude des sketches joués, et qui recouvre toutes les interactions verbales mimées entre un personnage principal et sa création interlocutrice : l’absent.
Ce concept d’ emboîtement entre un personnage physiquement présent et son (ou ses) absent(s) dans le phénomène du spectacle seul en scène nous amène à poser comme problématique : comment peut-on postuler à la présence de deux protagonistes alors qu’un seul est perçu visuellement sur scène ? Et surtout, comment peut-on en rendre compte, dans une étude qui pose sa légitimité sur le phénomène conversationnel ?
La solution pourrait être d’attirer l’analyse conversationnelle sur le terrain du mimétisme, de la simulation. Pour ce faire, il faut concevoir l’auteur de one man show comme créateur d’un univers théâtralisé, dans lequel il sera à la fois responsable du dire et interprète. Une vision qui nous permet d’entrevoir Coluche ou Métayer comme inclus dans une dichotomie d’origine existentielle : l’acteur social, l’artiste qui compose et régit son spectacle (communication d’ordre emboîtant) ; l’acteur de théâtre faisant vivre un personnage, et simulant une interactivité d’échanges verbaux. Le sketch de one man show présente la particularité de mettre en scène une énonciation propre à un personnage, qui la distribue à des interlocuteurs absents.
L E CORPUS
Notre corpus a été constitué à partir d’enregistrements en vidéo de spectacles appartenant à deux auteurs de one man show, dont l’œuvre est abondante et largement disponible. Nous avons recueilli une quantité de sketches provenant de trois spectacles majeurs d’Alex Métayer : Alex Métayer en public ( 1980 ), Liberté chérie ( 1987 ), Moral d’acier ( 1989 ). En ce qui concerne l’œuvre référence de Coluche , deux vidéocassettes contenaient les extraits de sketches les plus pertinents : Coluche ( Ni pour), ( Ni contre) (2000).
À partir de ce recueil de sketch nous avons transcrit selon les méthodes de l’analyse conversationnelle :
Afin de mener à bien cette étude, nous utiliserons les conventions de transcription empruntées à la thèse de Jeanne - Marie Barbéris , professeur de linguistique interactionnelle de l’Université Paul Valéry (Montpellier 3), (1995). Voici le système numérologique que nous retrouverons dans cette thèse :
(1) Voix rieuse
(2) Voix forte, insistance
(3) Voix faible
(4) Contrefaçon de voix
(5) Paroles chantées
(6) Intonation réticente, sceptique
Les silences et les pauses pleines sont tout aussi pertinents et nécessaires dans la mesure où ils marquent la valeur illocutoire implicite que le personnage, exprime lors de l’énonciation. En ce sens, les pauses silencieuses sont marquées selon trois symboles transcriptifs : « / » (pause courte) ; « // » (pause moyenne) ; « /// » (pause longue). Les pauses pleines, quant à elles, seront notifiées selon cette convention : (: , : : , : : : ).
Les résumés situés en amont de chaque exemple cité (pour la plupart), dresserons un inventaire exhaustif de la position du personnage, son rôle au début du sketch, et les caractéristiques physiques ou comportementales à l’égard de son absent vis à vis de la thématique abordée.
L ES PERSPECTIVES DE RECHERCHES
Le monde des interactions est un vivier de situations vécues, prétexte à emprunts thématiques de toutes sortes et de tous genres. Aussi, il n’est pas étonnant de retrouver dans notre corpus des sketches aux thèmes variés tel que le racisme ( Mohamed apprend le français) , les mœurs et traditions déviantes , parfois imaginaires (sociocul), les joies de l’évasion et des vacances ( l’Auto -stoppeur, On n’a pas eu d’Bol ) . Autant de thématiques qui cantonne l’acteur dans des rôles de personnages préfabriqués et des typologies et genres de discours comme la consultation médicale (L’hôpital, le Cancer du bras droit), la retransmission télévisuelle ( Le Match , Le Schmimblick ) , ou l’interrogatoire policier (J’suis pas Carlos , La politique) pour n’en citer que quelque uns. D’un strict point de vu

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