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pages
Français
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2011
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Publié par
Date de parution
11 juillet 2011
Nombre de lectures
3
EAN13
9782760528697
Langue
Français
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11 juillet 2011
Nombre de lectures
3
EAN13
9782760528697
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Français
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PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450
Sainte-Foy (Québec) G1V 2M2
Téléphone : (418) 657-4399 • Télécopieur : (418) 657-2096
Courriel : puq@puq.uquebec.ca • Internet : www.puq.uquebec.ca
Données de catalogage avant publication (Canada)
Vedette principale au titre :
Le virage ambulatoire : défis et enjeux
(Collection Problèmes sociaux & interventions sociales ; 6)
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 2-7605-1195-2 ISBN epub 978-2-7605-2869-7
1. Santé, Services de – Réforme – Québec (Province). 2. Traitement ambulatoire –
Québec (Province). 3. Désinstitutionnalisation – Québec (Province). 4. Soins à
domicile – Aspect social – Québec (Province). 5. Personnel médical – Québec (Province) –
Conditions sociales. 6. Aidants naturels – Québec (Province) – Conditions sociales.
7. Travail et famille – Québec (Province). I. Côté, Denyse, 1954- . II. Pérodeau, Guilhème,
1950- . III. Collection.
RA395. C974V57 2002 362.1'2'09714 C2002-941283-0
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada
par l’entremise du Programme d’aide au développement
de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
La publication de cet ouvrage a été rendue possible
grâce au soutien de l’Université du Québec en Outaouais.
Révision linguistique : L E G RAPHE ENR .
Mise en pages : C ARACTÉRA PRODUCTION GRAPHIQUE INC .
Couverture : Conception graphique : R ICHARD H ODGSON
Illustration : T OM T HOMSON (1877-1917).
Dans le Nord, 1889. Huile sur toile, Musée des beaux-arts de Montréal.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2002 9 8 7 6 5 4 3 2 1
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2002 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 4 e trimestre 2002
Bibliothèque nationale du Québec / Bibliothèque nationale du Canada
PRÉFACE
VIRAGE AMBULATOIRE
Virage paradigmatique,virage éthique
F RÉDÉRIC L ESEMANN
INRS – Urbanisation, Culture et Société
Ce qui est en cause [avec le virage
ambulatoire] , c’est bien plus une réorientation
conceptuelle et idéologique du recouvrement de
la santé qu’un simple changement de la gestion
des ressources sanitaires.
Cette évaluation, formulée en 1996 par le Conseil du statut de la femme dans uneétude sur le virage ambulatoire (1996, p. 9), m’apparaît constituer une bonne miseen perspective du phénomène du « virage ambulatoire », promu ensuite dans tousles énoncés de réformes sociosanitaires successifs. Il est avéré que ce « concept » et lesstratégies qui en découlent sont l’une des manifestations fortes de la volonté del’État-providence québécois de procéder à des réformes majeures de ses orientationset, partant, de son rôle.
Pour le dire autrement, si le « virage ambulatoire » se présente dans une première lecture comme une mesure de gestion administrative, il s’inscrit immédiatementdans une dynamique politique de restructuration de l’État pourvoyeur de services etil illustre même un véritable changement paradigmatique des fonctions« providentielles » de l’État. En effet, au cours des deux dernières décennies, l’État aprogressivement évolué d’un État-providence à un État qu’on peut qualifier de« partenaire » (Lesemann, 2000) ou, encore, d’un État « social-bureaucratique » àun État « social-libéral » (Bresser Pereira et Cunill Grau, 1998) ou d’« investissementsocial » (Giddens, 1998 ; Esping-Andersen, 2001 ; Jenson et Saint-Martin, 2001)ou même, pour utiliser un terme anglais qui le résume mieux que tout autre, à un enabling state (Noël, 1996). Le « virage » est l’une des expressions majeures decette évolution.
De quoi s’agit-il ? De la nécessité pour l’État de trouver des modalités de réponsesfiscalement, politiquement et socialement acceptables à l’épuisement de cette formed’action de régulation étatique qu’on a qualifiée de « providentielle » et qui s’estdéveloppée au cours d’une période très particulière de l’histoire des pays industrialisés, celle des années de l’immédiat après-guerre jusqu’au début des années 1980.L’État-providence a en effet été un coproducteur exceptionnel de cette période exceptionnelle d’expansion de la production et de la consommation, en soutenant unemodernisation démocratique des sociétés qui a rendu possible une mobilité sociale demasse grâce à un accès universel aux services d’éducation, de santé, de protectionsociale et à la défense et à la promotion des droits civiques et sociaux.
Je ne crois pas exagérer en soutenant que la grande majorité des réflexionsrécentes des sciences sociales, et peut-être même des sciences administratives, est mobilisée par cet enjeu majeur pour nos sociétés : « Comment penser ce-qui-vient-après-l’État-providence, et comment penser l’action sociale et politique en conséquence ? »On sait, d’une part, que la forme d’intervention providentielle qu’on a connue nepourra être ressuscitée, compte tenu des transformations structurelles et culturellesqui caractérisent nos sociétés aujourd’hui, et que, d’autre part, la solution ultra-libérale du « tout au marché » des années 1990 a vécu, qu’elle s’est révélée contreproductive et, bien sûr, insupportable en termes humains.
C’est pourquoi la réflexion contemporaine est mobilisée par les questions du« vivre ensemble », des liens sociaux, des risques d’exclusion, des nouveaux mécanismes de régulation, des rapports entre la société civile et l’État, des rapports entrele marché, la société, l’individu et l’État. Ne négligeons pas le fait que deux acteurspolitiques majeurs ont progressivement émergé au cours du dernier demi-siècle : lesclasses moyennes salariées , largement construites par les mécanismes de mobilitésociale élaborés et favorisés par l’État-providence ; ces classes occupent aujourd’huile devant de la scène politique dans toutes les démocraties et, à titre de clientèle,elles orientent principalement les choix politiques ; l’individu , de plus en plusdétaché de ses liens communautaires, se méfiant des institutions et de leurs pratiquesbureaucratiques, producteur du propre sens de sa relation au monde et aux autres,de plus en plus centré sur son intimité, scolarisé, informé, réflexif, doté de droits etde responsabilités, qui évolue et « s’épanouit » dans un environnement idéologiquelibéral exacerbé, et qui s’affirme au principe de toute vie en société.
Voilà, pour l’esquisser très sommairement, le contexte d’émergence du « virageambulatoire ». En réalité, et j’insiste d’emblée, ce contexte est double : institutionnel , en ce qu’il touche et réclame une réarticulation des relations entre l’État et lasociété civile, une redé