Les bamiléké au Cameroun
238 pages
Français

Les bamiléké au Cameroun , livre ebook

-

238 pages
Français

Description

La question ethnique est la problématique épicentrale de la gouvernance du Cameroun. L'auteur relance un vieux débat sur un fléau panafricain toujours d'actualité : l'ostracisme, qui culmine au Cameroun dans la question bamiléké. Le rejet dont souffre cette ethnie dans la société camerounaise a éclaté à maintes occasions pour marquer de ses crises aux effets parfois douloureux et tragiques l'histoire du pays.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 66
EAN13 9782296513761
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Bami Léké au Cameroun Thomas Tchatchoua
Ostracisme et sous-développement
La question ethnique est la problématique épicentrale de la gouvernance
du Cameroun, une sérieuse entrave à la gestion équitable des personnes
et des biens et une grosse aberration au regard des grands défs qui
l’interpellent. Ses retombées sur son développement sont incalculables Les Bami Léké au Ca merounautant que ses acteurs sont cachés.
L’auteur de ce livre sort de la réserve politicienne et pudique, très
ancrée dans les mentalités au Cameroun, pour relancer, à sa manière, un
vieux débat sur un féau panafricain toujours d’actualité : l’ostracisme, Ostracisme
qui culmine au Cameroun dans la question bamiléké. Sournois,
généralement, le rejet dont souffre cette ethnie dans la société camerounaise a et sous-développement
éclaté à maintes occasions pour marquer de ses crises aux effets parfois
douloureux et tragiques l’histoire du pays.
Dans ce livre accablant, qui reste, malgré tout, mesuré dans le ton,
tous les protagonistes de ce drame précambrien sont mis à nu : les Béti,
les Foulbé, les Sawa, le Cameroun tout entier, la France et les autres
puissances, les Bamiléké eux-mêmes… Tous, sans restriction, sont cou- 
rageusement épinglés.
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Thomas Tchatchoua est formé à l’école des grands maîtres des 
années 70 de la défunte université du Cameroun. Il est fortement
marqué par l’étude des grands auteurs français et négro-africains,
et s’abreuve constamment à la source de sa culture ancestrale qu’il 
enrichit de ses vastes connaissances de l’histoire ancienne et du
 monde actuel. Il s’est aussi beaucoup enrichi de sa longue carrière
d’enseignant et de son expérience d’homme politique. 
E-mail : thomastchatchouafosso yahoo.fr@
20,50 €
I SB N : 978-2-336-00889-9
H-CAMEROUN_GF_TCHATCHOUA_OSTRACISME-SOUS-DEVELOPPEMENT.indd 1 05/12/12 16:57
Thomas Tchatchoua
Les Bami Léké au Cameroun Ostracisme et sous-développement






LES BAMILÉKÉ AU CAMEROUN






















Thomas Tchatchoua








LES BAMILÉKÉ AU CAMEROUN

Ostracisme et sous-développement































Du même auteur

Les Bangangté de l’Ouest-Cameroun. Histoire et ethnologie d’un royaume africain,
Paris, éditions L’Harmattan, 2009
Voyage au pays de l’horreur, Paris, éditions L’Harmattan, 2010































© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-336-00889-9
EAN : 9782336008899



« Ils seront un jour sans doute les maîtres du Cameroun ».
Emmanuel Mounier, philosophe français, 1947.









A

Pascal Baho
AVANT-PROPOS
Un universitaire camerounais de mes amis s’était exclamé en feuilletant le
manuscrit de ce livre : « ainsi donc, il y a une question bamiléké au
Cameroun ! » C’était sans doute un fourbe. Mais, je le tiens pour sincère ; il
n’était pas Bamiléké. Seul un Bamiléké peut ressentir à peu près exactement ce
que ressentent les Bamiléké au Cameroun, objet de tous les préjugés, de toutes
les convoitises et de toutes les haines. C’est cela la question bamiléké.
L’Afrique est constituées d’ethnies, qui sont autant de solitudes dressées les
unes contre les autres. Difficile, dans ces conditions, de développer une
synergie susceptible de délivrer le continent de l’oppression et du
sousdéveloppement. Certains groupes sont plus mal lotis que d’autres, étiquetés,
stigmatisés, livrés au reste du pays comme un ennemi commun. C’est le cas des
Bamiléké au Cameroun, les mal-aimés de toute la république. Leur drame serait
d’un intérêt mineur s’il n’impactait négativement sur le développement du pays
tout entier.
La question bamiléké est un sujet particulièrement révoltant pour ceux qui le
subissent. Je n’ai au cœur, en l’abordant, ni haine, ni rancœur pour quelque
individu ou groupe ethnique que ce soit, quel que soit le rôle qu’ils ont pu jouer
dans la situation que je décrie. Même pas à l’égard de la France dont, pourtant,
je fustige la politique africaine dans maints passages, je n’ai de ressentiment. La
France est le pays de la liberté, des arts et de la culture. Le monde lui doit sa
plus grande révolution. Directement ou indirectement, je lui dois beaucoup, moi
aussi, en commençant par ma formation, et cette langue que je promène tout au
long de ces pages. La France a fait en Afrique ce que bien des pays feraient,
placés dans les mêmes conditions de supériorité et d’intérêt. Mais, je pense que
pour l’Afrique, c’est le moment de connaître et, dans son propre intérêt, pour la
France, celui de desserrer l’étau et lâcher un peu du lest. Ceux qui verraient
dans ce livre des traces d’une animosité d’inspiration raciste ou ethnique
feraient mieux de le retourner : ils le lisent à l’envers.
Le problème ethnique au Cameroun, bamiléké en particulier, est un sujet
qu’on évite de porter sur la table de débat. Tout le monde l’esquive malgré ses
ravages sur notre économie et sur notre société. Il prospère d’autant plus. La
plupart des mesures que l’on prend dans ce pays, c’est connu, sont destinées à
restreindre les Bamiléké, dussent-elles être préjudiciables à l’État. Des bourses
d’études destinées aux enfants de ce pays seraient retournées aux pays ou
organismes donateurs, faute d’emploi, parce qu’il n’y aurait eu que des
Bamiléké pour en avoir le profil. De combien de hauts cadres qui lui font
cruellement défaut sur le chantier de son développement avons-nous ainsi privé notre pays ? Plutôt un Cameroun sous-développé et pauvre, pensent certains,
qu’un Cameroun moderne et riche dont la prospérité passerait par ces gens-là.
Et nous avons l’ambition paradoxale de le propulser à brève échéance dans
l’émergence. « Si un homme s’attache la jambe à la cuisse, s’interroge un
proverbe africain, dites comment il compte s’y prendre pour se mettre
1debout ! » Cinquante ans que ça dure ! Cinquante ans de dérives sociales et de
ruines intérieures, cinquante ans de gâchis et de pertes économiques difficiles à
chiffrer ; cinquante ans de silence complice.
J’écris ce livre comme une manière de briser la glace, de rompre le silence et
poser un problème. C’est la condition minimale, il me semble, pour que ceux
qui sont aux affaires ou y seront demain en connaissent l’ampleur et, peut-être,
s’intéressent. Le silence est quelquefois coupable. On ne peut résoudre que des
problèmes posés, autant que des malades, on ne s’occupe que de ceux qui vont
chez le docteur. L’union de tous les enfants d’un pays, j’en ai la certitude, est le
préalable fatal à son émergence, la condition minimale à toute entreprise de
développement. Comme la citadelle d’Antoine de Saint Exupéry,

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