Les couleurs de la vieillesse , livre ebook

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La vieillesse a radicalement changé de visage, au cours du XXe siècle. Parmi les vieillards encore verts, des seniors argentés profitent d'une retraite dorée. A contrario, le vieillissement démographique pèse sur l’avenir supposément noir des assurances sociales. Ces représentations colorées oscillent entre des valeurs positives et négatives.Ce livre retrace l’évolution des regards portés sur la vieillesse entre 1940 et 1990. L’éventail des couleurs de la vieillesse reflète des transformations profondes. Le statut de retraité propose une nouvelle identité à la personne âgée. Sous l’influence croisée du poids démographique des vieillards et de l’allongement progressif de la durée de vie, les représentations de la vieillesse se recomposent. Aux âges légaux fixés par le législateur (âge de la retraite, accès aux tarifs seniors) répondent des âges sociaux construits par les pratiques (activité du troisième âge, désengagement lors du passage à la retraite). Enfin, des âges culturels véhiculent des modèles diffusés médiatiquement. Loin d’être une catastrophe, la vieillesse entendue comme nouvel âge représente un formidable progrès, probablement l’un des plus importants qu’a connus l’espèce humaine.

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Nombre de lectures

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EAN13

9782889302185

Langue

Français

© Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2018 Case postale 5 2002 Neuchâtel 2 Suisse
www.alphil.ch
Alphil Diffusion commande@alphil.ch
ISBN papier 978-2-88930-191-1 ISBN epub 978-2-88930-218-5
Publié avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique et de la Société Académique Vaudoise.

Les Éditions Alphil bénéficient d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2016-2020.
Photographie de couverture : Westend61 GmbH / Alamy Banque d’images, image JEE0GD.
Responsable d’édition : Sandra Lena
Pour Adou qui n’est plus là pour poser sa question… Pour Jeanne qui continue de me poser des questions…
Remerciements

Ce livre est le fruit d’un long parcours jalonné de nombreuses rencontres, à la fois intellectuelles et amicales. Citer toutes celles et tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont influencé le contenu de ce travail est impossible. Je tiens néanmoins à les en remercier toutes et tous. Je voudrais également dire ma reconnaissance aux personnes sans qui ma thèse n’aurait pas pu être menée à bien. Il y a plusieurs années, Hans Ulrich Jost a su trouver les mots qui m’ont encouragé et convaincu de l’intérêt de réaliser un doctorat. C’est avec Matthieu Leimgruber que j’ai abordé il y a vingt ans déjà les questions posées dans cet ouvrage. Mes recherches s’inspirent de quelques historiens dont j’ai eu la chance de croiser le chemin : François Vallotton, Matthias Ruoss, Pierre-Emmanuel Jaques et Vincent Barras. Je me serais sans aucun doute perdu dans le dédale des archives sans les conseils judicieux de Dominique Prongué, Claude Zurcher, Françoise Clément et Delphine Zimmerman à la RTS, Michel Dind à la Cinémathèque suisse et Pierre Parent à la RTBF. La bienveillance et les encouragements de l’équipe du Gymnase Provence, en particulier de son directeur Patrick R. Monbaron, ont joué un rôle essentiel dans la réalisation de ma recherche. Au cours de la réalisation du livre, j’ai eu la chance de bénéficier des compétences et de la disponibilité de l’équipe des Éditions Alphil. Je remercie en particulier Alain Cortat pour sa confiance, Sandra Lena pour son aide à la production, ainsi qu’Anne-Caroline Le Coultre pour le choix de la couverture.
Écrire, c’est surtout réécrire. Les commentaires de Romain Felli, Olivier Longchamp, Stéphanie Pache et Marion Repetti m’ont été précieux pour améliorer le texte, tout comme la lecture patiente de Gérard Michaud et de Jacques Christinat, ainsi que les stimulantes discussions avec Sylvianne Charbon et Marianne Herren-Favez. Bien des scories figureraient encore sur ces pages sans l’aide précieuse d’Agnès Margot-Blanc, de Chloé Galland-Traube, Joanna Bauvert et Marc Vaucher. Selon la formule consacrée, je reste bien évidemment le seul responsable des analyses proposées, comme des imperfections ou des erreurs éventuelles contenues dans cet ouvrage.
Je n’oublie pas Jeanne, Paul et Joanna, qui ont supporté mon enthousiasme comme mes galères. Leur affection a fortement contribué à l’aboutissement de cette aventure.
Liste des abréviations


A2
Chaîne de télévision française (ex Antenne 2)
AVS
Assurance vieillesse et survivants
CERG
Centre d’études et de recherches gérontologiques
CHU
Centre hospitalier universitaire
CHUV
Centre hospitalier universitaire vaudois
CPGG
Centre pluridisciplinaire de gérontologie de Grenoble
EHPAD
Établissement d’hébergement pour personnes âgées
EMS
Établissement médico-social
EURAG
Fédération européenne des personnes âgées
FNG
Fondation nationale de gérontologie
FNS
Fonds national suisse de la recherche scientifique
FR 3
Chaîne de télévision française (France 3)
INA
Institut national de l’audiovisuel
INED
Institut national d’études démographiques
INSEE
Institut national de la statistique et des études économiques
INSERM
Institut national de la santé et de la recherche médicale
LPP
Loi sur la prévoyance professionnelle
OFAS
Office fédéral des assurances sociales
OFS
Office fédéral de la statistique
RTBF
Radio télévision belge francophone
RTL
Radio Télé Luxembourg
RTS
Radio télévision suisse
SMS
Société de médecine sociale (Suisse)
SSG
Société suisse de gérontologie
SZVS
Schweizerische Zeitschrift für Volkswirtschaft und Statistik
TF1
Chaîne de télévision française
TSR
Télévision suisse romande
U3A
Université du troisième âge
URPA
Union romande de personnes âgées
Introduction :
Une histoire culturelle des représentations de la vieillesse

Dans l’histoire de l’Europe occidentale, le statut des personnes âgées a varié considérablement entre prestige et dénigrement. D’un côté, les anciens assuraient la transmission d’une expérience (patrimoine culturel) ou d’un héritage matériel (patrimoine foncier ou financier). De l’autre, le vieillissement physique suscitait une crainte à l’égard de la sénilité et de la décrépitude qui provoquaient rejets ou moqueries. De manière générale, la diversité des situations sociales faisait obstacle à la reconnaissance de la vieillesse comme un sujet social cohérent et homogène.
Au cours de la seconde moitié du XX e  siècle, le dernier âge de la vie a changé de visage : le vieux quinquagénaire d’alors est devenu un jeune senior actif. L’espérance de vie au-delà de 60 ans atteint désormais un niveau sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Cet allongement inédit de la vie s’est doublé d’un accroissement spectaculaire de la part des personnes âgées dans la population occidentale. Alors que, jusque-là, la vieillesse était synonyme de déchéance physique, voire de misère sociale, la visibilité croissante de la population âgée révèle aujourd’hui différentes dynamiques économiques, sociales et culturelles. Du point de vue économique et social, l’introduction et l’expansion du système des retraites après la Seconde Guerre mondiale ont modifié les conditions de vie des personnes âgées, la retraite représentant maintenant une nouvelle étape dans les trajectoires personnelles et professionnelles des individus, un nouvel âge de la vie. Enfin, l’expérience de la vieillesse et du vieillissement a produit une culture originale qui mobilise de nouvelles normes de comportement autour de l’activité des personnes âgées. Le dernier âge de la vie a changé de signification pour devenir un troisième âge (plus de 65 ans), composé à la fois de rentiers oisifs et de seniors actifs.
Cet ouvrage ambitionne d’étudier le jeu d’influences politiques et médiatiques à la source de ces métamorphoses des représentations de la vieillesse en France et en Suisse. Diffusées par des médecins, des démographes ou des statisticiens, puis par des hommes politiques, des sociologues, des gérontologues et, enfin, par des économistes, ces représentations fournissent un ensemble de logiques argumentatives et de qualifications des âges de la vie dont l’évolution constituera le fil rouge de notre recherche. L’histoire des représentations de la vieillesse ne s’arrête pas aux frontières, et la circulation médiatique entre la Suisse et la France s’est vérifiée à plusieurs occasions, nous le verrons, lors de la diffusion dans les médias de certains sujets sur les personnes âgées. Cette porosité des espaces culturels légitime notre tentative de dessiner le portrait de la vieillesse indépendamment des spécificités nationales. Au-delà d’une comparaison systématique des deux espaces francophones, notre approche permettra d’enrichir l’histoire politique de la vieillesse par une analyse des contenus culturels. La spécificité de la Suisse romande ne sera pas complètement gommée et nous conserverons parfois un traitement à part des sujets helvétiques où les influences culturelles et politiques de la Suisse alémanique seront soulignées.

Les couleurs de la vieillesse
Entre fragilit

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