Les publics du rap
354 pages
Français

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Les publics du rap , livre ebook

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Description

Qui écoute du rap en France, comment, pourquoi ? C'est à ces questions jusqu'ici mise à l'écart par les recherches en sociologie sur le rap que cet ouvrage se propose de répondre, en scrutant à l'aide d'une enquête (questionnaire, entretien) non pas le public du rap mais ses publics. Car ce style de musique ne s'adresse plus uniquement aux jeunes et son écho a dépassé les frontières des quartiers défavorisés.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 146
EAN13 9782336254715
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Musiques et Champ Social Page de titre Remerciements Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION Chapitre I. Pratique d’écoute et représentations sociales du rap Chapitre II. Le rap, musique de masse ou musique d’initiés ? Chapitre III. L’appréhension du rap et de sa réception en tant que « création populaire » Chapitre IV. Pour une définition compréhensive de l’amateur de rap Chapitre V. Les amateurs et les consommateurs de rap Chapitre VI. Réception du rap et appartenance de classe Chapitre VII. Le rap, une musique populaire ? Chapitre VIII. Dominations sociale et culturelle : la question du modèle interprétatif Chapitre IX. Rap et société française CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES
Musiques et Champ Social
dirigée par Anne-Marie Green

Les transformations technologiques depuis cinquante ans ont bouleversé la place de la musique dans la vie quotidienne. Celle-ci est actuellement omniprésente tant dans l’espace que dans les temps sociaux, et ses implications sociales ou culturelles sont si fortes qu’elles exigent d’être observées et analysées. Cette série se propose de permettre aux lecteurs de comprendre les faits musicaux en tant que symptômes de la société.
Déjà parus
Alfred WILLENER, Le désir d’improvisation musicale, 2008. Vincent SERMET, Les musiques Soul et Funk, 2008.
Aude LOCATELLI et Frédérique MONTANDON, Réflexions sur la socialité de la musique, 2007.
Gaston M’BEMBA-NDOUMBA, La femme, la ville et l’argent dans la musique congolaise, 2007.
Stéphane FRANÇOIS, La musique europaïenne, 2006.
Jedediah SKLOWER, Free jazz, la « catastrophe féconde ». Une histoire du monde éclaté du jazz en France (1960 – 1982), 2006.
Anne-Marie GREEN, De la musique en sociologie, 2006.
Florent BOUSSON, Les mondes de la guitare, 2006.
Anne ROBINEAU et Marcel FOURNIER (dir.), Musique, enjeux sociaux et défis méthodologiques, 2006.
Elisabeth CESTOR, Les musiques particularistes, 2006.
Sylvie SAINT-CYR, Vers une démocratisation de l’opéra, 2005.
Sylvie SAINT-CYR, Les jeunes et l’opéra, 2005.
Christophe APPRILL, Sociologie des danses de couple, 2005.
Thomas KARSENTY-RICARD, Dylan, l’authenticité et l’imprévu, 2005.
Michaël ANDRIEU, De la musique derrière les barreaux, 2005.
Damien TASSIN, Rock et production de soi, 2004.
Stéphane HAMPARTZOUMIAN, Effervescence techno, 2004.
Michel DEMEULDRE, Sentiments doux-amers dans les musiques du monde, 2004.
Kalliopi PAPADOPOULOS, Profession musicien : « un don », un héritage, un projet ?, 2004.
Emmanuel PEDLER, Entendre l’Opéra, 2003.
Muriel TAPIE-GRIME (textes réunis par), Les recompostions locales des formes de l’action publique, 2003.
Les publics du rap
Enquête sociologique

Stéphanie Molinero
Tous mes remerciements à Arnaud Alméras, Michaël Andrieu, Cécile Prévost-Thomas, Christophe Nicolas, Hyacinthe Ravet, Catherine Rudent et Sylvie Thierry pour leurs conseils et relectures.
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296098497
EAN : 9782296098497
A Max, pour son soutien infaillible dès mes premiers pas dans cette recherche
INTRODUCTION
La sociologie française s’est très vite intéressée au rap 1 , entendu comme « la diction mi-parlée mi-chantée, de textes élaborés, rimés et rythmés, et qui s’étend sur une base musicale produites par des mixages d’extraits de disque et autres sources sonores » 2 . Elle s’est jusqu’ici particulièrement intéressée à l’étude des créateurs (professionnels ou amateurs) de cette musique, et beaucoup plus rarement à son public.
Plus précisément, les sociologues ayant consacré une recherche au rap se sont focalisés sur la fonction d’intégration sociale que pouvait exercer la pratique du rap auprès des individus concernés, qu’il s’agisse d’une intégration à la société française dans son ensemble (Anne-Marie Green 3 ), ou d’une intégration à un groupe social de moindre taille - la communauté hip-hop 4 - (Hugues Bazin 5 ), communauté se dressant ou souhaitant se dresser symboliquement, selon Manuel Boucher 6 et Béatrice Sberna 7 , contre la société française dans son ensemble. Le rap est alors essentiellement vu comme une « réponse des banlieues » 8 , ou du moins comme une réponse à une situation de domination sociale. Ici, le rap sera avant tout envisagé comme une musique (avec des paroles), dont une des spécificités est d’être en rapport étroit avec l’univers des quartiers dits sensibles.
Plus récemment, toujours en sociologie, les perspectives d’étude se sont élargies à travers l’étude des « professionnels » du rap, qu’il s’agisse d’étudier la population des artistes de rap 9 , les politiques publiques dans le domaine du hip-hop 10 ou encore l’économie du rap 11 . Seule la recherche menée par Anthony Pecqueux 12 introduit la question de l’écoute du rap en questionnant les types d’écoute suscités à travers l’examen de productions 13 de rap, et non de son public.
La présente recherche, issue d’un travail de thèse 14 , part d’une question relativement simple : « qui écoute du rap aujourd’hui en France, quel(s) type(s) de rap et pour quelles raisons ? ».
Cet ouvrage s’intéressera donc principalement au public du rap, sans toutefois omettre les processus de production et de diffusion des productions de rap, dont le contenu sera également interrogé.
Dès notre première interrogation, c’est une vision plurielle du rap (et de son public) qui a été retenue, dans la mesure où il n’existe pas un seul type de rap, mais plusieurs, au-delà de la simple dichotomie entre le rap « hardcore » et le rap « cool », comme le suggèrent les travaux du musicologue Jean-Marie Jacono 15 . Ils mettent en lumière l’existence de différents types de rap permettant de voir en quoi les productions de rap ne forment pas un bloc monolithique. Cela suppose que non seulement les créateurs de rap n’envisagent pas nécessairement leur pratique du rap de la même façon, mais aussi que la réception du rap sera différenciée selon le « type » de rap dont il s’agit, soit parce que la réception ne concerne pas les mêmes groupes de récepteurs, soit parce que les récepteurs n’adoptent pas le même comportement face au rap selon le « type » auquel il appartient. De ce fait, le rap sera ici envisagé à la fois comme un agent révélateur ou créateur de lien social, mais aussi comme un agent révélateur ou créateur de différenciation sociale.
Ce sont donc les publics du rap qui seront ici étudiés, nous nous intéresserons à la structuration sociale du goût pour le rap (pour répondre à la question : « qui écoute du rap, et quel rap ? »), et à ses fondements (en réponse à la question : « pourquoi écouter du rap ? »). En d’autres termes, c’est la réception du rap qui fera l’objet de notre analyse, réception non pas uniquement entendue ici comme la façon dont sont socialement reçues les œuvres - leur accueil - mais aussi, dans une acception plus proche de celle des Cultural Studies , comment les œuvres sont interprétées par ceux à qui elles sont confrontées 16 .
C’est aussi pour cette raison que les publics du rap seront ici entendus comme des groupes constitués de « récepteurs » de rap, des groupes constitués de ceux qui choisissent d’écouter du rap (le terme « auditeur » renvoyant trop spécifiquement à l’écoute de la radio), de ceux qui sont les « destinataires » 17 du rap.
La conception de la réception est ici relativement proche de celle qui est mobilisée par le courant des Cultural Studies , pour autant, ce courant ne forme pas notre cadre général de pensée : l’analyse s’est ici effectuée en accord avec la démarche constructiviste en sociologie, qui s’efforce de dépasser les oppositions classiques en sociologie et souvent stériles pour l’analyse 18 . Au-delà du marquage théorique constructiviste des auteurs (Pierre Bourdieu, Norbert Elias notamment) ayant guidé la réflexion, la démarche constructiviste s’illustre aussi ici par la volonté de concilier des points de vue semblant totalement opposés (par exemple, dans l’analyse des produits de la culture de masse, ceux d’Edgar Morin et de Theodor Adorno), ou encore d’adopter

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