Marchés de rues - Approche dynamique de la débrouillardise dans les villes africaines
224 pages
Français

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Marchés de rues - Approche dynamique de la débrouillardise dans les villes africaines , livre ebook

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Description

Depuis l’avènement de la colonisation - avec la création des villes - jusqu’ànos jours, les villages ont perdu la place qu’ils occupaient dansl’épanouissement de ses populations qui se tournent de plus en plus vers laville où l’espoir et l’épanouissement semblent y cohabiter. Ce constat estclair et net dans la ville de N’Djamena. Face à l’échec de l’État tchadiend’assurer une garantie sociale à sa population, face à l’impossibilitéd’employer des nombreux diplômés, face aux différentes crises quiralentissent le développement économique, les populations de la capitale setournent désormais vers la débrouillardise pour joindre les deux bouts.Mais le Gouvernement perçoit ces « marchés de rues » qui se forment çà etlà comme des troubles à l’ordre public et ces débrouillards sont parfoisforcés de déguerpir de leur lieu, leurs marchandises sont souventconfisquées par des agents municipaux. L’auteur de ce livre mène uneanalyse pertinente sur ce phénomène qui est plutôt selon lui, une source dedéveloppement non négligeable pour le pays. Dans cet ouvrage, il livre lescauses, les manifestations des « marchés de rues » et ce que leGouvernement doit faire sur tous les plans pour que ce secteur d’activitéinformel soit bien

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782376701538
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0382€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marchés de rues Approche dynamique de la débrouillardise dans les villes africaines Une expérience à partir de la ville deN’Djaména 1
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François Ndilbé Mbaïnguem
Marchés de rues Approche dynamique de la débrouillardise dans les villes africaines Une expérience à partir de la ville deN’Djaména
Éditions Toumaï L’éditeur de nouveaux talents
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Ce texte publié aux Éditions Toumaï est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code de la Propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.
Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél:+235 63 05 65 02 e-mail: editionstoumai30@yahoo.com
ISBN:978-2-37670-153-8Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Toumaï en octobre 2021
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Remerciements
Dr ALLADOUM SAINIBIM. Luther Néhémie MBAIRAKOULAM. Salomon TAMIRAM. Césaire IGNAFINÉM. MAHAMAD HAMAD HADJARAM. YoussoufRahmaAMANEDJEDANEM BANGADJIKOLMBAYE MBAIBAREMJoël ADEGUELAYE YANGNELDJI Ismaël KONDOL
Sans toute personne qui a été utile pour ce travail dont le nom n’a pas été citéici.
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À
Tous les débrouillards de la ville de NDjaména
Et
Mon oncle Faustin NOUDJIWAMADJI
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INTRODUCTION Au départ, les villes d’Afriquenoire ont été les zones d’accueil des personnes des campagnes à cause de leurs attractions, par des avantages socioéconomiquesqu’elles portent et qui se caractérisent par la division du travail. Ce qui se traduit nettement par des propos suivants : « Les vagues de migrants s’abattent sur les villes, qui deviennent aux yeux des ruraux sans terre comme le lieu de la délivrance et du salut » (EL-MALIKI, 1990 : 107). Cela témoigne bien que les villes africaines portent l’expression de «moins vivre la souffrance » par rapport aux zones rurales etl’espoir d’obtenirde l’emploi moderne pour plusieurs jeunes (Thérèse, 2009 : 23-40). Ce qui convient alors de marquer une analyse crue sur la ville de N’Djaména pour restituer l’intérêt qu’elle porte pour les campagnes. À cet effet, Baba-Moustapha, (2000), Dobingar, (2001) et Hemchi, (2015) montrent que la ruralité a perdu de terrain et les centres urbains s’accroissent aux plans démographique eturbaniste à cause de l’attraction des habitants de la campagne, mais surtout en direction de la capitale. Ce qui veut dire que, la ville de N’Djaména est la plus grande ville du pays (Kimitene, 2013 : 11) qui accueille un grand nombre de personnes au quotidien par l’espoir de venir trouver l’amélioration des conditions de leur vie.qui se traduit Ce d’ailleurs par des affirmations suivantes :
Aujourd’hui on assiste à un exode rural très massif, avec comme inconvénient le dépeuplement des campagnes. De plus en plus de jeunes migrent vers les villes, particulièrement à N’Djaména, pour s’adonner à des activités informelles, 8
notamment les petits métiers et les travaux domestiques. (Dobingar, 2017 : 11) . Parce que sur leplan politique, N’Djaména est l’apanage du pouvoir politique où se prennent toutes les décisions en matière de développement national, et même les institutions se rassemblent. Sur le plan économique, N’Djaména est considéré comme la ville où les fruits de développement se partagent, où l’argent circule plus entre les personnes, et/ou coule aussi le miel du pétrole. Sur le plan social, N’Djaména se caractérise par la concentration des personnes, des biens, des activités, des infrastructures, mais aussi par des relations organiques qui déterminent ses habitants. Cet argument apparaît très utilement dans les propos de C. Coquery Vidrovitch, cité par Jean-Marc Ela. Il montre dans ce sens que « c’est en villese que concentrent désormais les hommes, le travail, les systèmes d’organisation, que s’affirment les tutelles économiques et culturelles, et que se détermine le pouvoir politique, bref que sont appelées à se déployer demain les dynamiques sociales déterminantes » (Ela, 1994 : 15). Ainsi, N’Djaména désigne un espace detout socialsens de Motaze Akam (2009) où le au social, le politique et l’économique se côtoient réciproquement.Cependant, les premières considérations des villes africaines tendent à devenir des illusions au regard des multiples crises économiques mondiales qui ont eu des incidences indéniables sur les conditions de vie des populations africaines. En effet, les politiques d’ajustement (au début des années 80) imposées aux États africains marquent la période de détérioration des conditions de vie des populations africaines qui
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ne les laissent pas le choix de « se débrouiller » (Favreau, 2004 : 8 ; Ela, 1994, 1998). Ce constat n’épargne pas les villes du Tchad (plusprécisément la ville de N’Djaména) dans lesquelles, les crises économiques mondiales et nationales ont impacté de manière très significative les conditions de vie des habitants ayant provoqué leurs capacités de créer les petites activités de survie (Vincent de Paul, 2015 ; François, 2019 et Césaire, 2020). Dans cette perspective, les situations économiques renforcent l’intérêt pour le secteur informel qui devient un moyen de « riposte à la crise ». À partir de ce contexte de précarité soutenu par l’application des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS), la débrouillardise ne devient le quotidien des citadins qui la présentent comme leur moyen de défense. Alors, c’est dans cette vie de débrouillardise que les « pratiques populaires » (Peemans, 1997 ; Appolinaire, 2005)s’imposent très significativement dans les villes africaines en général et celle de N’Djaména en particulier. Au Tchad en général et à N’Djaména en particulier, le commerce joue un rôle non négligeable dans les activités économiques. Les activités commerciales se partagent entre le formel et l’informel, se mêlant étroitement et s’insérant dans l’espace urbain de N’Djaména sous diverses formes : marchés formels, marchés de rues, boutiques des quartiers, marchés ambulants et aujourd’hui, l’on parle du petit commerce à domicile (François, 2019 : 128). Dans le cadre de ce présent document, je mets l’accent sur les marchés de ruesqui s’inscrivent dansmutations les urbaines suscitantles réactions d’adaptation aux situations économiques des acteurs tels que les vendeurs ambulants, les
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