Mon agoraphobie
58 pages
Français

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Mon agoraphobie , livre ebook

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Description

L’agoraphobie, aussi appelée phobie sociale, est extrêmement handicapante pour les personnes qui en souffrent. Une maladie plus répandue qu’on ne le pense et qui heureusement, se soigne.


C’est l’histoire d’une jeune femme, agoraphobe depuis l’enfance, qui grandit. Elle partage ses longues années de doutes, ses batailles, ses défaites et ses espoirs, car jamais elle n’a baissé les bras.


Vous vous reconnaîtrez peut-être, vous sourirez par moment, vous aurez les larmes aux yeux par d’autres.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 14
EAN13 9791034809806
Langue Français

Extrait

Mon agoraphobie
Spoonky CL Mon agoraphobie Couverture :Maïka Publié dans laCollection Electrons-Libres
©Evidence Editions2018
Evidence Editions a été créée dans le but de rendre accessible la lecture pour tous, à tout âge et partout. Nous accordons une grande importance à ce que chacun puisse accéder à la littérature actuelle sans barrière de handicap. C’est pourquoi nos ouvrages sont disponibles en format papier, numérique, dyslexique, malvoyant, braille et audio. Tout notre professionnalisme est mis en œuvre pour que votre lecture soit des plus confortables. En tant que lecteur, vous découvrirez dans nos di%érentes collections de la littérature jeunesse, de la littérature générale, des témoignages, des livres historiques, des livres sur la santé et le bien-être, du policier, du thriller, de la littérature de l’imaginaire, de la romance sous toutes ses formes et de la littérature érotique. Nous proposons également des ouvrages de la vie pratique tel que : agendas, cahiers de dédicaces, Bullet journal, DIY (Do It Yourself). Pour prolonger le plaisir de votre lecture, dans notre boutique vous trouverez des goodies à collectionner ainsi que des boxes livresques disponibles toute l’année. Ouvrir un livre Evidence, c’est aller à la rencontre d’émotions exceptionnelles. Vous désirez être informés de nos publications. Pour cela, il vous su3t de nous adresser un courrier électronique à l’adresse suivante : Email :contact@evidence-editions.com Site internet :www.evidence-boutique.com
Préface L’agoraphobie ou phobie sociale est classée dans les maladies psychiatriques, selon le DSM-IV et la CIM-10. Elle a été décrite en 1871 par C. Westphal, qui distingue deux catégories : avec attaques de panique ou non. Dans les deux cas, cela se manifeste par une peur incontrôlée d’être pris dans une foule ou un lieu exigu dont on ne pourrait s’échapper. Il en découle la peur de ne pas être secouru à temps et de se donner en spectacle en cas de crise de panique. Tous les lieux publics e/rayent, les espaces étroits, connés, avec peu et pas de lumière. Pour les cas les plus graves, on se trouve l’impossibilité de pouvoir sortir de son domicile et, dans l’extrême, on ne peut plus rester seul. Il est précisé que cela débute rarement avant l’âge de 20 ans, mais comme tout un chacun est singulier, cette maladie l’est tout autant. C’est un cercle vicieux dont le moteur est la peur et comme toute peur, elle est incontrôlée, et souvent démesurée. Heureusement, l’agoraphobie se soigne bien. Le plus dur est d’accepter d’avoir besoin d’aide et de sortir de chez soi pour consulter. Comme les maladies psychiatriques sont complexes, elles sont multidimensionnelles et doivent donc être traitées sur plusieurs aspects : les pensées et les comportements erronés sont essentiels. Vous pourrez être suivi par un psychologue, un psychiatre ou un thérapeute cognitivo-comportemental qui est formé à agir sur ces deux points en vous mettant en situation afin de confronter vos peurs au caractère souvent irréel. Exemple: dans tout lieu, il y a des issues de secours et, même si nous ne les voyons pas, elles existent. Dans un avion, l’équipe sait s’il y a un médecin, un chirurgien ou une inrmière à bord. Donc en cas de danger, une aide médicale saura prendre en charge la situation. Et puis, n’oublions pas que notre cortex cérébral a gardé ses facultés archaïques, c’est-à-dire qu’en cas de danger, le cerveau sécrète des neurotransmetteurs (adrénaline) qui vont envoyer aux muscles l’ordre de fuite immédiate.
Dans tous les cas de figure, vous n’êtes jamais seul ! Quoi que vous pensiez, il y a toujours quelqu’un pour vous guider et vous accompagner vers le mieux vivre et le mieux-être. Seulement, le chemin peut être long, surtout si on refuse son état, mais choisir de vivre est bien plus fort et doit prendre le dessus. Ne restez plus enfermé sur vous, demandez de l’aide ! L’auteure nous raconte son histoire, son agoraphobie et, comme vous le lirez, elle pourra paraître terrible pour certains et légère pour d’autres. Tout est question de sensibilité. Mais une personne agoraphobe est une personne qui, à un moment de sa vie, n’a pas trouvé le moyen de se défendre face à une situation con?ictuelle
et qui a généré une peur de se retrouver face aux mêmes émotions. Vous vous reconnaîtrez certainement dans certains aspects de son récit, mais le message fort de ce texte est que rien n’est gé, tout avance, change et nos peurs d’hier deviendront nos forces de demain. Stéphanie Laurent – maîtrise de psychologie clinique, spécialisée en TCC (thérapie cognitivo-cognitive).
Prologue Il y a des maladies psychologiques ou psychiatriques dont on ne soupçonne pas l’existence. Il y a parfois des choses dont nous sommes persuadés qu’elles n’arrivent qu’aux autres. Il y a surtout beaucoup de gens qui se trompent. Je m’appelle Jenny. J’ai 37 ans et je suis agoraphobe depuis plus de 15 ans. Pour un agoraphobe au cœur de la maladie, lire que je vis cela depuis de nombreuses années peut faire peur. Mais sachez que personne ne vivra sa maladie de la même manière. Pour certains, ce sera plus long, pour d’autres, plus dur. Et surtout, depuis tout ce temps, la maladie est devenue connue. Nous en savons plus sur l’agoraphobie, ce qui permet de mieux comprendre ce qui nous arrive et de trouver une prise en charge qui va nous aider à dépasser nos peurs. On s’en sort bien mieux lorsqu’on est pris à temps. Et à certains stades, l’accompagnement professionnel permet de comprendre ce qu’est la diérence entre « vivre » et « survivre » alors que nous avons tout pour vivre heureux. Pour répondre à tous ceux qui se demandent : quelle est cette maladie ? Je répondrai tout simplement que c’est la phobie sociale, une phobie de la foule, une phobie qui vous boue votre vie. C’est mon cas. C’est une peur de tout, du monde, des personnes, des endroits plus ou moins clos et la liste peut être longue ! Peut-être est-ce tout simplement une phobie de la vie. Les symptômes pour l’agoraphobie sont propres à chaque personne. Chaque malade développe ses propres symptômes de stress, qui peuvent partir de simples bouées de chaleur à l’évanouissement, en passant par les nausées, les jambes en coton, les mains moites, les vertiges ou même la vue qui peut devenir plus 8oue. Il y a beaucoup d’autres symptômes, mais celui qui nous est commun à tous, c’est la peur. Il est d’ailleurs préférable de ne pas tous les chercher, car si nous ne les avons pas, nous pouvons les autodévelopper. Cette peur qui nous 9ge et qui s’accompagne de crises d’angoisse, celle qui nous prend aux tripes et nous fait reculer sans même pouvoir avancer, celle qui nous bloque complètement, s’incruste en nous sans raison, jusqu’à faire partie de notre quotidien, comme si c’était normal. Elle peut 9nir par guider notre vie. L’agoraphobie nous vole notre existence. La crise d’angoisse est ce sentiment de mal-être, comme si on étouait, l’impression de ne pas tourner rond dans sa tête, comme si nous devenions fous. Nous n’avons plus le contrôle sur nous-mêmes. Nous ne ressentons que la peur, l’envie totale de partir en courant et cette honte qu’on ne veut pas que les gens devinent. Se sentir au plus bas pendant une crise, c’est très simple, c’est comme si on allait en mourir. C’est cette trouille qui nous prend au ventre, et dans tout le corps, qui nous paralyse et qui nous empêche d’avancer, de faire ce que tout le monde fait, de vivre. C’est une peur incontrôlable. Quand on est en pleine crise d’angoisse, on se sent seul au monde parce que personne ne peut nous aider. Personne ne peut comprendre ce que nous ressentons à l’intérieur de nous. Et surtout, comment quelqu’un d’extérieur pourrait-il comprendre ce que nous-mêmes n’arrivons pas à faire ? Nous ne savons pas comment
nous allons nous en sortir. Autant vous dire que le mot connu de notre entourage reste « l’impuissance ». Nos proches veulent nous aider, mais en vain. Il ne faut pas oublier que cette maladie peut apparaître comme ça, en un claquement de doigts. Plus vite vous consulterez un psychologue, psychiatre ou TCCiste et plus vite vous vous en remettrez. C’est important de savoir qu’au moment précis où la crise d’angoisse est là, elle ne peut que redescendre. Par contre, pour récupérer l’énergie qu’elle nous a pompée, ça prend du temps, des jours, parfois même une semaine entière. Il est également important de savoir que les crises sont le résultat de notre cerveau qui se trompe. En eet, cet état est normalement fait pour survenir lorsqu’on se sent en danger, une forme d’autoprotection, apparemment. Finalement, ce n’est que le déraillement de notre cerveau qui se protège, comme si nous étions en danger. Le seul souci, c’est qu’il dysfonctionne et ne sait plus quand vous êtes vraiment en danger ou non. J’aimerais vous dire que c’est facile, que tout va aller mieux, ce qui est le cas, mais avant cela, on mor8e sévère. On perd des amis, comme un nettoyage de printemps automatique ! On doit se battre tous les jours pour se « forcer » à sortir petit à petit et que tout redevienne une habitude, et non plus une frayeur. Facile à dire, n’est-ce pas ? Surtout quand on sait que passer le pas de la porte reste un supplice dont on ne voit pas la 9n. Mettre la main sur la poignée est une pensée qui me tordait le ventre. Mais avant tout, rien que d’imaginer cet acte, me pétri9ait sur place. Chaque fois qu’on me disait : « Allez, on va essayer… », j’étais tétanisée sur place. Parfois, j’avais envie de tenter, mais dès que le moment arrivait, je ne pouvais plus. Impossible. J’avais cette impression de ne plus respirer, qu’on m’en demandait trop, que ça allait me tuer. Plus les choses sont programmées, plus c’est dur. Et pourtant, c’est la seule solution, se faire violence. Je sais, encore une fois, bien plus facile à dire qu’à faire. On devient renfermé, solitaire, à bout de nerfs, en colère contre les seules personnes qui tentent de nous aider. Oui, nous sommes ingrats, et nous le savons, mais c’est plus fort que nous. Et aussi impuissants que se sentent nos proches, chaque main tendue reste une aide incontestable… Tant que rien n’est forcé et qu’on sait rassurer une personne agoraphobe. N’oubliez pas qu’un agoraphobe se sent seul au monde, prisonnier de lui-même, de la vie, de tout et incapable de vivre. Même nos proches peuvent s’avérer une source de stress par leur simple présence. On ne vit plus, on craint tout et tout le monde, tout le temps, alors même si parfois nos réactions peuvent être dures, démesurées pour les autres et compliquées à comprendre, ne nous en voulez pas trop. Pourtant, malgré tout, dans ces moments-là, nous avons toujours besoin d’une présence. La plupart du temps, nous avons peur d’être seuls. Bien souvent, c’est la maman ou le conjoint en qui nous avons toute con9ance et qui a été là dès le début de la maladie. Cette personne, au fond, on peut se dire inconsciemment qu’elle peut sourir, bien que nous sachions qu’elle nous aime et sera toujours là pour nous, ceci est inconscient, mais vrai. Cet individu, qui a la lourde tâche de rester impuissant devant notre mal sans pouvoir rien faire d’autre que de chercher à comprendre, va chercher tout de même à nous aider en restant là et en tentant de nous rassurer comme il le peut. Cet individu, je l’ai appelé « ma béquille ». Et pour moi, ce fut d’abord ma mère. Mais avant de vous parler de moi, il faut savoir pourquoi les crises d’angoisse se déclarent. Comme je le disais, la peur en elle-même est un ré8exe sain d’autodéfense en cas de danger. Seulement dans cette maladie, ce ré8exe se déclenche sans raison réelle. Le cerveau ne distingue pas le vrai danger du
faux… Une seule crise nous emmène dans un cercle vicieux où la peur devient notre peur. Une fois qu’on a peur d’avoir peur, on est dedans, fichu ! Chaque personne a son histoire et cette maladie peut avoir ses fondements dans un passé lointain. Voilà pourquoi consulter un psychologue ou un psychiatre reste important, très important. Pour une fois, je vais me livrer en espérant que mon histoire fera du bien aux agoraphobes et à ceux qui ne comprennent pas. On peut être agoraphobe et vivre, c’est ce que je fais tous les jours.
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