Multiculturalisme et interculturalité dans les Amériques
99 pages
Français

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Multiculturalisme et interculturalité dans les Amériques , livre ebook

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Description

Avec la collaboration de Danica Djeric et Bob W. White.
Sous la direction de Jorge Enrique Gonzalez.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782760641037
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mise en page : Julián David Gaitán et Véronique Giguère.
Réviseur linguistique : Edouard De Matteis.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre: Multiculturalisme et interculturalité dans les Amériques : Canada, Mexique, Guatemala, Colombie, Bolivie, Brésil, Uruguay / sous la direction de Jorge Enrique Gonzalez ; traduction de Danica Djeric.
Autres titres: Multiculturalismo e interculturalidad en las Américas. Français
Noms: González, Jorge Enrique, 1955- éditeur intellectuel.
Collections: Pluralismes (Presses de l’Université de Montréal)
Description: Mention de collection: Pluralisme | Traduction de : Multiculturalismo e interculturalidad en las Américas. | Comprend des références bibliographiques.
Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 2019002576X | Canadiana (livre numérique) 20190025778 | ISBN 9782760641013 | ISBN 9782760641020 (PDF) | ISBN 9782760641037 (EPUB)
Vedettes-matière: RVM: Diversité culturelle—Amérique. | RVM: Multiculturalisme—Amérique. | RVM: Interculturalisme—Amérique.
Classification: LCC HM1271 M8514 2019 | CDD 305.80097—dc23
Dépôt légal : 4e trimestre 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
© Les Presses de l’Université de Montréal, 2019



Introduction
Jorge Enrique González
L’une des manifestations les plus évidentes du conflit social de notre époque contemporaine est la diversité culturelle. Comprendre la culture dans son sens le plus large comme mode de vie des communautés de sens, comme processus social de production et reproduction constantes des traits qui définissent ces communautés, inclut des aspects tels que l’identité fondée sur des motifs ethniques, ou religieux, ou de préférence sexuelle, ou linguistiques, parmi les principaux.
Ces manifestations culturelles du conflit social s’expriment dans le «monde de la vie» ( Lebenswelt ), par différentes formes de discrimination, par l’intermédiaire de la violence symbolique, et par des attitudes d’exclusion partant d’une position hégémonique qui se considère comme l’expression authentique ou pure de la culture sociétale.
Nous constatons également, de plus en plus souvent, des expressions de violence physique dues à ces causes, y compris dans certaines parties du monde que l’on n’aurait jamais crues susceptibles d’être le scénario de grandes tragédies provoquées par l’extrémisme des opinions rejetant la diversité culturelle. Le massacre de Christchurch de 2019, en Nouvelle-Zélande, le massacre de l’île d’Utoya, en Norvège, ou encore la tuerie des femmes de l’École polytechnique de Montréal en 1989 qui a fait 14 victimes, sont certains exemples de cas dus à ces causes.
Bien évidemment, les conflits interethniques sont plus fréquents et nous connaissons des cas terrifiants, à l’exemple du génocide rwandais de 1994, ou de la récente persécution de la communauté des Rohingyas qui a engendré l’exode de plus de 700 000 personnes du Myanmar au Bangladesh.
Tous ces épisodes de violence physique et de violence symbolique témoignent du fait que les problèmes associés au conflit social et causés par la diversité culturelle sont toujours très actuels. La réponse en ce qui a trait à la gestion de la diversité grâce aux différentes conceptions du multiculturalisme apparaît comme une solution qui s’est répandue dans le monde inspirée des expériences pionnières du Canada et de l’Australie depuis la fin des années 1970, pour prendre forme en tant que théorie politique qui acquiert une présence dans les constitutions politiques de plusieurs pays du monde entier.
Nous nous appuyons sur les différentes formes du multiculturalisme, conceptualisées par Stuart Hall 1 qui en a identifié au moins six, en 2000: libéral, conservateur, pluraliste, corporatif, commercial et critique. Il est possible de voir toutes ces manières de comprendre la gestion de la diversité culturelle coexister dans un même pays, ce qui rend cette réalité extrêmement complexe.
Compte tenu de toutes les considérations telles que celles que nous avons mentionnées, la Chaire UNESCO–Dialogue interculturel de l’Université nationale de Colombie ( Universidad Nacional de Colombia ) estime qu’il est primordial de rester attentif à l’évolution de l’état de cette question ( State of the art ), raison pour laquelle elle a développé un axe de travail permanent, qui élabore des résumés analytiques de publications qui présentent des études et des expériences de multiculturalisme et d’interculturalité sur le plan international, disponibles pour le public qui s’y intéresserait, grâce à une base de données 2 .
À titre complémentaire, la convocation d’un groupe de spécialistes de plusieurs pays du continent américain, dans le but d’élaborer une publication avec des contributions qui ont fait l’objet d’un travail préalable de collaboration à l’échelle internationale, depuis ce continent, nous semblait également importante. Telle est l’origine de cette publication.
Les chapitres de cet ouvrage sont le résultat d’un processus de coopé ration universitaire de plusieurs mois, dans le cadre de l’invitation de plusieurs collègues de différents pays des Amériques, qui se sont engagés dans ce travail, ce qui est rare dans le monde universitaire, où les rythmes intenses de travail quotidien, en plus des pratiques traditionnelles des événements scientifiques, empêchent généralement la communication et réduisent la collaboration à la participation à des conférences magistrales, ou à des présentations qui s’avèrent souvent fugaces.
Dans le cas présent, cela a commencé par notre engagement, à l’occa sion du Colloque des Amériques, à rédiger la première version d’un chapitre de livre qui rendrait compte de l’état de la question qui nous a réunis (multiculturalisme et interculturalité), dans chacun de nos pays d’origine respectifs, ou pays où l’on est fréquemment amené à travailler. Cette première version a été envoyée à d’autres collègues invités qui ont fait office de pairs universitaires en formulant des observations et recommandations concernant le texte lu. Celles-ci ont ensuite été envoyées aux auteurs respectifs, afin d’être prises en compte comme des apports à la discussion menée pendant notre rencontre de mai 2018, au siège de l’Hémérothèque nationale universitaire de l’Université nationale de Colombie ( Universidad Nacional de Colombia ), à Bogota.
Ensuite, pendant les deux mois qui ont suivi, les versions finales de ces chapitres ont été élaborées en prenant en compte les observations et commentaires que nous avons mentionnés auparavant, ainsi que le contenu des délibérations auxquelles nous avons assisté. Cette expérience a été décrite comme exceptionnelle par la totalité des participants et les délibérations ont été sauvegardées grâce à des enregistrements audio qui ont été utiles pour la préparation des observations finales, élaborées par Diego Andrés Varela, secrétaire technique du «Colloque des Amériques», et Claire Lapique, qui a eu le rôle d’assistante du secrétariat technique. Le résultat de ce travail de compilation- synthèse se présente dans le chapitre final de cet ouvrage.
L’expérience pionnière du Canada a été analysée par Bob W. White sous l’angle des tensions entre le modèle multiculturel de gestion de la diversité et la réponse interculturelle qui se présente dans la province de Québec. Dans ce sens, il élabore une série de considérations remarquablement didactiques afin de souligner les différences entre ces deux approches, ce qui lui permet d’avancer vers une précision conceptuelle tant nécessaire dans ces débats. En guise de conclusion, White fait le bilan de l’expérience des Villes interculturelles et présente certains des points principaux du cas de la ville de Montréal, auquel il a lui-même participé de manière directe, aux côtés de l’équipe de participants du Laboratoire de recherche des relations interculturelles LABRRI de l’Université de Montréal. Parmi les contributions de ce chapitre, il convient de souligner la fonction qu’il assigne au dialogue entre les cultures en tant qu’élément médiateur indispensable après le respect de la diversité et de l’égalité.
Concernant les pays hispanophones, nous commençons par la contribution de Luis Enrique López-Hurtado Quiroz, linguiste péruvien qui s’est dédié à l’étude des langues et de la culture de différentes communautés autochtones pendant plusieurs années, tant dans son pays d’origine que dans d’autres pays de la région, en agissant en qualité de conseiller international et de chercheur. À cette occasion, il s’est penché sur les deux cas qu’il maîtrise le mieux, à savoir la Bolivie et le Guatemala.
Cette approche comparative lui permet d’identifier des éléments semblables, ainsi que des caractéristiques propres à chaque cas national, et même des différences régionales dans chaque pays. Il s’agit là d’un aspect essentiel dans l’analyse des processus associés au multiculturalisme et à l’interculturalité dans la région, car il nous permet de nous rendre compte que les généralisations à l’échelle nationale nous font perdre de vue les trajectoires historiques des formes de résistance des cultures contre-hégémoniques.
La contribution de López-Hurtado met en lumière l’importance stratégique du conflit historique entre les communautés indigènes et les colonisateurs hispaniques jusqu’à la période de construction des États-nations en Amérique hispanique, dont les contextes mettent en évidence la relative hétérogénéité des situations de conflit qui résistent difficilement à une formulation générale, en raison du fait que le passé historique illustre la création de relations conflictuelles associées à la propriété terrienne et à la production agraire dans des formations latifundiaires dont le cours des événements est marqué par les contextes locaux.
Depuis le Mexique, nous avons la contribution de Carolina Sánchez et José del Val, qu

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