Perdus sans la nature , livre ebook

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Tout le monde le constate : les enfants jouent de moins en moins dehors. Mais est-ce un problème ? Certainement, répond François Cardinal. Collés à la télévision, à l’ordinateur, à la console de jeu, les jeunes sont plus sédentaires que jamais. Ils ont
de moins en moins accès aux ruelles, aux rigoles et aux sous-bois de notre enfance. Ils vivent avec une pression pour la performance sans précédent et de lourds agendas.
Résultat ? Nous privons les jeunes des bienfaits du temps libre, des activités physiques et des loisirs en plein air, de la découverte de soi et des autres.
Dans ce premier essai québécois sur ce mal de société, François Cardinal brosse un portrait saisissant de la disparition progressive de la nature de la vie de nos enfants et des problèmes de santé qui en découlent : obésité, hypertension, diabète, hyper­activité, difficultés d’attention, désordres liés au stress et troubles du compor­tement.
Heureusement, il n’est pas trop tard pour renverser la tendance et rapprocher les enfants de la nature. S’appuyant sur les plus récentes enquêtes et recherches scientifiques, ainsi que sur un nombre impressionnant d’entrevues menées avec les plus grands experts québécois de la question, François Cardinal met la table pour une petite révolution dans les chaumières avec un manifeste en dix points qui ne laissera aucun lecteur indifférent.
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Publié par

Date de parution

06 novembre 2012

Nombre de lectures

4

EAN13

9782764410622

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Collection dirigée par Jean-François Chicoine
Du même auteur

Le Mythe du Québec vert, Les éditions Voix parallèles, 2007.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Cardinal, François
Perdus sans la nature : pourquoi les jeunes ne jouent plus dehors et comment y remédier
(La santé du monde)
ISBN 978-2-7644-0775-2 (imprimé)
ISBN 978-2-7644-1014-1 (PDF)
ISBN 978-2-7644-1062-2 (EPUB)
1. Loisirs de plein air pour enfants. 2. Enfants - Loisirs. 3. Enfants - Santé et hygiène. 4. Condition physique des enfants. 5. Jeu chez l’enfant. I. Titre.
GV191.63.C37 2010 796.083 C2010-941054-8



Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Québec Amérique
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Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 3 e trimestre 2010
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Projet dirigé par : Anne-Marie Villeneuve
Révision linguistique : Diane-Monique Daviau et Chantale Landry
Mise en pages : Karine Raymond
Photo page couverture : Rémi Baril
Photos additionnelles : Archives Le monde est ailleurs
Conception graphique : Célia Provencher-Galarneau
Conversion au format ePub : Studio C1C4

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

©2010 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com

PRÉSENTATION DE LA COLLECTION « LA SANTÉ DU MONDE »
La collection « La santé du monde » propose des ouvrages scientifiques, médicaux, humanistes et sociaux débordant de personnalité. Les auteurs invités sont choisis pour leur excellence, leur avant-gardisme, leur capacité à traiter de sujets brûlants mais fondamentaux, ainsi que pour leur audace à transcender les tendances annoncées. Afin de mieux témoigner des nombreuses facettes du vivant, les questions de prévention abordées dans les ouvrages, ainsi que celles qui concernent les soins, la recherche médicale et l’éducation à la santé, sont mises en relation avec des champs interreliés, notamment celui des sciences sociales. Nous avons voulu que les points de vue s’adressent à un public élargi, et que les connaissances croisées puissent coller à des passages concrets de la vie pour mieux favoriser les solutions et les actions convergentes. « La santé du monde » est dirigée par le D r Jean-François Chicoine, pédiatre, professeur adjoint au CHU Sainte-Justine, et directeur scientifique de Le monde est ailleurs. Perdus sans la nature est le premier titre à paraître dans la collection. Notre plus grand souhait, pour ce livre comme pour ceux qui le suivront, est de contribuer, avec les lecteurs, à raviver notre sentiment de contrôle sur nos destinées.
À Hugo, Élizabeth et Catherine
La nature est toujours là, pourtant.
Albert Camus L’Homme révolté
PRÉFACE
Privilège de l’enfance : pouvoir aller et venir en toute liberté entre la magie et la bouillie d’avoine, entre la terreur totale et une joie qui menace de vous faire éclater.
Ingmar Bergman Laterna magica
D es recherches célèbres ont montré qu’un bébé singe privé de mouvement devient un adulte timide, effrayé et insécure. En revanche, celui qui, très jeune, est encouragé à bouger beaucoup grandit en singe curieux, et avide de contacts visuels et tactiles. Bon singe, il se fait fier et autonome, et trouve vite du plaisir à interagir socialement avec sa tribu. Dans la même lignée, d’autres travaux en psychobiologie ont souligné l’importance du toucher, et du regard, bref la portée fondamentale de tous les sens en interaction pour prévenir l’agressivité et les comportements antisociaux chez la progéniture du peuple singe.
À ce chapitre de la torpeur ou de l’ardeur, le cerveau du bébé humain n’est pas différent de celui de son cousin et a un égal besoin de prendre l’air. Effectivement, beaucoup d’air, de vibrations et de stimulations aident les neurones à mieux se développer et à mieux se dépasser. Autrement, quel intérêt pour le fœtus d’abandonner la quiétude utérine ?
C’est avec l’expérience et à force de pouvoir s’exciter et se calmer en alternance que l’enfant construit sa perception de son corps et des objets, puis la permanence des autres, et qu’il en tire ultimement un bien-être et une meilleure compréhension du monde qui l’entoure. Privé d’occasions sensoriellement et émotionnellement significatives, l’enfant devient incapable de se comprendre lui-même, de saisir l’univers dans lequel il évolue, et de concevoir ce qu’il peut attendre des autres et les autres de lui. Alors, il attaque, fuit ou s’écroule. S’habiller, se nourrir, se concentrer, décoder, travailler, participer, donner, sourire, tout devient un tour de force quand l’essentiel du cerveau n’est consacré qu’à faire survivre la machine. Et on s’entendra pour dire que le bonheur de grandir se situe bien au-delà.
On sait également que le fait d’avoir une bonne perception de soi et du monde donne envie d’aller vers les autres et que cette intention participe activement aux fondements du développement moteur, de la marche, de l’écriture autant que de la poignée de main. Jeune étudiant en médecine, je me rappelle d’avoir été étonné par les enseignements de Piaget, qui considérait les progrès de la motricité comme une intelligence à part entière. La nécessité pour l’enfant d’apprendre à bien se mouvoir, quitte à s’y perdre, comme pour mieux se rappeler qu’il n’y a de vie possible que par le risque et sa maîtrise, se révélait à moi comme une compétence fondatrice, aux origines de toutes les autres, même les plus raffinées, même les plus évoluées. Alors forcé de rester sédentaire, assis et immobile, à travailler, à mémoriser, à bûcher de longues soirées et des nuits entières pour obtenir mon diplôme, cette constatation eût été pour moi une véritable douche froide si la vie n’avait pas posé en moi, derrière ma cravate, l’engramme du plus beau des cadeaux : une enfance en liberté.
Merci maman, merci papa, merci les amis, merci les éducateurs, merci la nature. Et des remerciements tout spéciaux à la physique quantique et aux neuromédiateurs cérébraux qui font bouger tout ce qui précède.
Une enfance grouillante à me perdre dehors, à courir, à grimper, à creuser, à me baigner, à me rouler dans l’herbe, à me salir, à cueillir des fleurs, à capturer des bibittes et à jouer au docteur — au vu et au su de tout le monde ! Depuis, les années ont filé et « je joue » toujours au docteur, mais aujourd’hui en professionnel, entre quatre murs et sous des néons, avec encore suffisamment de passion pour que ça ait du sens, et cela très certainement parce que dans le temps, j’ai eu du temps, mon temps. À la mi-journée, je ne vous dis pas la joie que j’éprouve à passer devant une fenêtre ouverte. Temps bref, mais espace sacrément infini.
En consultation, entre l’examen de sa gorge et la révision de ses résultats scolaires, il m’arrive évidemment de questionner l’enfant sur ses heures de jeux libres, sur ses capacités créatives et sur son intérêt tout court pour le jeu : « Et qu’est-ce que tu fais pour t’amuser, pour BIEN t’amuser, pour BEAUCOUP t’amuser, pour VRAIMENT t’amuser ? » Sa réponse est souvent consternante. Il ne fait rien, ou rien qui m’émeuve, ou bien peu de choses, la liste d’activités cathodiques habituelles : « Télé, iPod, game boy, ordi, clavardage, twélé. » Là-dessus, comment réagir ? L’inviter à écouter son cœur avec mon stéthoscope ? Lui proposer une collection de sauterelles ? Me retrousser les manches et me « tirailler » à froid avec lui ? Comment aider, quand il n’y a plus d’autre côté au miroir, quand l’abstraction, la créativité, la t

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