Pères en textes
88 pages
Français

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Description

La question du père est une question cruciale. L’originalité de l’ouvrage vient des exemples choisis. Pères en textes – Médias et littératures, réunit des contributions variées avec des exemples partagés par le plus grand nombre. De Coline Serreau à Laurence Pernoud, des magazines parentaux aux albums de la littérature enfantine, les « papas » sont visités sous toutes leurs coutures : comment se négocient identité masculine et paternité ?Les littératures ne sont pas en reste où l’absence du père, déclinée diversement, est source et motif de l’écriture. Parmi les écrivains les plus représentatifs: Marguerite Duras et Pierre Michon , Maïssa Bey, Zahia Rahmani et Tahar Djaout , Calixthe Beyala et Patrice Nganang , Daniel Maximin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mai 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782304053197
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Christiane Chaulet Achour
Pères en textes
Médias et littérature
Collection Genre(s) et création
é ditions Le Manuscrit Paris


Dans la même collection
Frontières des genres , Christiane Chaulet Achour, 2006
Conte et narration au féminin , Christiane Chaulet Achour, 2005
Comité scientifique (pour ce volume) :
Sylvie Brodziak, Christiane Chaulet Achour, Dominique Fattier, Violaine Houdart-Mérot et Anne-Marie Lilti, professeures et maîtresses de conférence à l’Université de Cergy-Pontoise.
ISBN epub : 9782304053197 ISBN papier 9782748172287 © mai 2006


La collection Genre(s) et création
À l’heure du combat pour la reconnaissance du droit à l’autodétermination de l’identité de genre, la création, sous toutes ses formes, demeure le lieu privilégié pour la révéler et l’affirmer. Qu’elle soit littéraire, artistique ou scientifique, il s’agit de questionner, de déconstruire, de subvertir les classifications sociales et culturelles du féminin et du masculin fabriquées par le système sexe/ genre binaire et normatif. Cette collection se propose d’une part de publier en langue française des ouvrages théoriques fondamentaux pour la réflexion, d’autre part de faire connaître des travaux de recherche susceptibles d’enrichir les savoirs et de dynamiser les pratiques.


Présentation
La question du père est une question centrale : nombre de magazines et d’études plus approfondies l’ont traitée. Ce n’est donc pas ce choix qui fait l’originalité de cet ouvrage, mais le traitement de corpus contemporains et familiers pour la plupart.
De Coline Serreau à Laurence Pernoud, des magazines parentaux aux albums de la littérature enfantine de ces dix dernières années, les « papas » sont visités sous toutes leurs coutures : sont-ils les mêmes ? Ont-ils changé ? Comment se négocient identité masculine et paternité ?
Les littératures ne sont pas en reste où l’absence du père, déclinée diversement, est source et motif de l’écriture. Parmi les écrivains les plus représentatifs en France : Marguerite Duras et Pierre Michon. Dans les littératures francophones, Maïssa Bey, Zahia Rahmani et Tahar Djaout pour l’Algérie ; Calixthe Beyala et Patrice Nganang pour le Cameroun ; Daniel Maximin, enfin, pour la Guadeloupe.
Autour de la figure du père et de ses représentations se joue le ballet des dénonciations et des substitutions et la quête qui conditionne l’infini de l’écriture.

Interrogée début janvier 2006 dans Télérama , Coline Serreau redimensionne le succès de son film de 1985, Trois Hommes et un couffin – plus de dix millions d’entrées. Elle explique qu’arrivé au bon moment, « il surfait sur une vague immédiate. En plus, dans ce film, je passais par des mythes puissants, capables de toucher le public : celui de l’abandon de l’enfant (Moïse, Œdipe), celui de l’adoration des Rois mages […] Il remettait en question le patriarcat d’une manière détournée : la fonction maternelle devenait la plus belle qualité des hommes. La société les a privés de ce rôle, alors que le désir de materner un bébé est évidemment très fort chez eux aussi. La société a fait de cela un tabou. Elle a donné des rôles séparés à chacun des sexes, elle a mis le pouvoir dans les mains des hommes alors que ce sont les femmes qui l’ont ».
Les premières contributions de cet ouvrage reviennent toutes à ces représentations sociales et symboliques de la paternité à travers la répartition des tâches et des rôles. Dans la première, bien évidemment, puisque Raphaëlle Moine compare le film français de Coline Serreau à son remake hollywoodien qui a connu également un immense succès populaire. Alors que le film français montre « la crise de la masculinité », le film américain fait de cette crise, un conflit dont vient à bout la masculinité traditionnelle qui sort glorieuse de cette épreuve fermant l’avenir, alors que Coline Serreau proposait une fin ambivalente.
Toujours dans cette interrogation du rapport que nos sociétés entretiennent avec la paternité et la masculinité, Sylvie Brodziak s’intéresse aux magazines ciblant les familles et les parents. Elle cerne l’émergence des « nouveaux pères » à coup d’enquêtes et de photos. En observant la répartition des tâches et le partage des « spécificités » féminines et masculines, elle touche du doigt le degré réel d’innovation par rapport au schéma traditionnel familial.
Anne-Marie Lilti , pour sa part, interroge cette « évolution » en menant l’étude comparée de deux éditions du J’élève mon enfant de Laurence Pernoud [1973, 2000], bible de l’éducation de tant de foyers. Elle montre comment de « l’autorité » traditionnellement dévolue au père à la « coparentalité », les transformations sont plus affirmées que véritablement intégrées dans les schémas proposés à vingt années de distance.
Marie-Claire et Serge Martin se livrent à un sondage révélateur sur une trentaine de livres de littérature enfantine dont le « papa » est le héros, d’auteurs incontournables de Casterman, l’École des loisirs et Gallimard. L’oscillation entre paternités nouvelles et « académismes contemporains de la paternité » est reflétée dans ces albums pour l’enfance.

Les sept contributions suivantes sortent de l’observation plus directement sociologique et médiatique pour entrer dans l’univers littéraire, univers de création. En effet, la littérature est, sans conteste, par le biais de son interrogation identitaire fondamentale sur le lieu de l’origine, l’espace d’une interrogation lancinante sur/autour du père.
Bien que venant d’aires géoculturelles différentes et d’auteurs non assimilables les uns aux autres, toutes les œuvres convoquées interrogent l’absence du père. Celle-ci peut se décliner par le décès, la disparition ou l’écrasement. Qu’elle soit réelle ou symbolique, la mort du père et son effacement est un véritable moteur de l’écriture.
Simona Crippa explore l’univers romanesque de Marguerite Duras et montre à la fois la signification et le travail que cette rétention du père apporte à l’écriture. Florian Préclaire fait de même avec l’œuvre de Pierre Michon où l’ombre du père produit l’écriture qui « s’adosse au vide », au manque.
Christiane Chaulet Achour conjoint deux imaginaires féminins, originés dans des représentations paternelles en apparence aux antipodes l’une de l’autre, et pourtant liés par la guerre signifiant une disparition dans la violence et le silence que les « filles », Maïssa Bey et Zahia Rahmani, comblent par l’écriture.
Emmanuel Tchoffogueu , à partir de plusieurs romans de Calixthe Beyala, montre la force de sa dénonciation de la faillite du père. Claudia Martinek, étudiant un roman de Patrice Nganang, y décèle comment la carence du père produite en grande partie par le déséquilibre de la société camerounaise postcoloniale débouche sur toutes sortes de substitution.
Corinne Blanchaud explore le monde complexe de L’Invention du désert de Tahar Djaout qui « pose la question des territoires comme la réalisation d’une appartenance qui s’énonce dans une relation singulière à la région d’origine et à tout ce qui la constitue, notamment les ancêtres et les parents ». Elle étudie donc comment s’opère le passage des ancêtres au père.
Clôturant l’ouvrage – mais non la recherche ! – la contribution de Gabrielle Saïd lit, dans le premier roman de Daniel Maximin (1981), un refus d’une conception admise de la paternité comme transmission d’une maîtrise et d’un pouvoir : « Ils tiennent nos cœurs en laisse au bout d’un cordon invisible, coqs en sentinelle à l’affût de l’éclosion des œufs couvés ; et, de crainte que dans l’espace du ventre au sein nous ne perdions la mémoire de leur fécondation, ils s’érigent au présent en gardiens du souvenir. Les pères ont la maîtrise du passé, c’est pour cela que j’appréhende un peu que tu veuilles assumer le nôtre avec tant d’indifférence pour l’avenir », dit son ami à la narratrice.
Face à ce modèle de filiation obligée et d’une origine contraignant le devenir, l’écrivain assume les droits inaliénables à être lui-même par l’écriture, « hors père », selon la belle expression de Simona Crippa pour Marguerite Duras.
Christiane Chaulet Achour


Des pères maternants : Trois Hommes et un couffin (C. Serreau, 1985) et son remake hollywoodien ( Three Men and a Baby , L. Nimoy, 1987)
Raphaëlle Moine
L’analyse comparée d’un film français et de son remake hollywoodien, en mettant en lumière les différences esthétiques, cinématographiques, idéologiques et culturelles entre les deux versions d’une même histoire, permet de discerner ce que l’anthropologue Raymonde Caroll appelle leurs « présuppositions culturelles » respectives 1 . Les couples « version française/version hollywoodienne » constituent ainsi une pierre de touche pour l’analyse interculturelle, et l’exercice se révèle particulièrement profitable quand le remake est réalisé très peu de temps après la version française et quand les deux films ont rencontré un égal succès populaire, gage de la réussite (toute considération esthétique mise à part) de l’opération de traduction culturelle qu’entend réaliser le remake hollywoodien. C’est précisément le cas de Trois Hommes et un couffin (Coline Serreau, 1985) et de son remake hollywoodien Three Men and a Baby (Leonard Nimoy, 1987), dont l’intrigue commune raconte les changements et les complications qu’entraîne l’arrivée inopinée d’un bébé dans la vie de trois hommes, hétérosexuels, célibataires impénitents, de milieu plus qu’aisé, qui partagent un appartement. Les deux films s’inscrivent en effet dans le flot du cinéma populaire : Trois Hommes et un couffin , produit par un jeune producteur, Jean-François Lepetit, marque malgré son budget modeste le début de la carrière cinématographique de Coline Serreau dans le champ du divertissement grand public ; Three Men and a Baby est produit par la Touchstone , filiale de Disney, une fir

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