Someone in the dark

Christian Kotto

Description

Que nous soyons simple quidam ou Michael Jackson, nous, Noirs, sommes dans un Enclos soumis à la « confrontation des couleurs » (Frances Cress Welsing). La plantation est toujours présente, physiquement et mentalement. Nous n’avons plus d’identité. Certains la nient, d’autres la gomment. Je la revendique. Nous sommes dans une cage. C’est pourquoi nous chantons si bien et que nous sommes si faciles à faire chanter.

Sujets

• Couleur
• Noir
• Afrique

Informations

• Publié par: Anibwé Editions
• Date de parution: 27 juin 2014
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782916121703
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 9 Mo

Extrait

Anibwe, Paris 2014 ISBN : 978-2-916121-70-3

ANIBWE 1, rue Boyer-Barret 75014 Paris Tél. [phone]

www.anibwe.com

Someone in the dark

Chrîsïan KOTTO

Someone in the dark

Réébé é Tîé: l’or est la chair des Dieux et Noire, leur éternité

Do you remember How it all began It just seemed like Heaven,

So why Did I end ?

l paraît que Michael Jackson est « mort ». I Ce serait la première fois dans l’histoire du Peuple Noir, que quelqu’un qui incarne à ce point l’esprit de la race, jusqu’à l’absurde de nos plus basses compromissions, jusqu’à nos reniements les plus abjects, jusque dans la lumière de notre dimension universelle, puisse mourir. Ce que je ne pense pas. Le Noir choisi par la Conscience Collective Nègre - que vous croyez qu’elle existe ou non, ce qui n’empêche pas sa réalité - est incapable de mourir. Il ne peut que renaître. Michael Jackson ne se trouve pas dans un cénotaphe doré, sur une estrade ou dans un cimetière quelque part, car, comme pour les

Pharaons, les Sarcophages et les Pyramides ne représentent rien d’autre que la manière de matérialiser un passage, ou plutôt le lien, qui existe entre le Noir du corps et le Noir de l’Univers, où les astres jamais ne cessent de naître.

Son âme immortelle vient de réintégrer son monde naturel : l’Amdouat, le Lieu Secret de l’Eternité. *** Michael Jackson est « Someone In the Dark », l’apparence terrestre de sa réalité lumineuse.

8

When someone in the Dark reaches out to you

and touches off a spark that comes shining through

It tells you never be afraid

Then somewhere in your heart you can feel the glow

A light to keep you warm when the night winds blow

Like it was written in the stars I knew

Je ne sais pas qui est « Bambi », normale- ment, une biche idiote dans un dessin animé.

Je ne sais pas non plus qui est « Wacko Jacko », car ne pas voir le monde comme ses congénères, n’est pas obligatoirement signe de folie.

Et je sais encore moins qui est Peter Pan, un enfant éternel n’ayant ni la conscience d’être un enfant, ni celle d’un statut d’adulte à acquérir. Pan représentant un faune lubrique dans la mythologie occidentale, associer cette image libidineuse avec l’image de l’Enfance me pose personnellement quelques problèmes. La seule figure d’Enfant élevée, solaire, sublime, puissante que les Noirs ont n’est pas celle de Peter Pan, mais celle d’Horus l’Enfant. Horus l’Enfant qui est le Soleil Levant, assis sur un Lotus, la eur qui porte l’Astre Divin hors de l’Océan Primordial, au commencement du monde.

La question de ses jeunes années, Michael Jackson l’a réglée dans la magnique chanson « Have You Seen My Childhood » :

Have you seen my Childhood ?

I’m searching for the world that I come from

No one understands me

They view it as such strange

9

eccentricities […]

Have you seen my childhood ?

I’m searching for that wonder in my youth

[… ] Conquest and kings on the throne

Mais comme le Noir est interdit de parler de lui même avec ses propres mots, en fonction de sa vision du monde et des valeurs qui la soutiennent, empêché de témoigner de ses expériences dramatiques ou glorieuses, étant expliqué jour et nuit par ses tortionnaires, ce que Michael Jackson dit de son enfance s’efface derrière les fariboles de ceux qui se sont faits experts de cette vaste escroquerie intellectuelle qu’est « la question noire », les serpents à sornettes.

Si je ne sais qui sont les constructions fantasmatiques blanches d’un Nègre qui n’aurait pas été un homme, mais une bête, un fou ou, à perpétuité, un cerveau infantile, je sais par contre qu’un homme, un Noir, nommé Michael Jackson, vient de s’illuminer quelque part dans une galaxie ; une étoile qui ne cesse de briller. Elle me paraît même beaucoup plus intense depuis la n du mois de Juin. Quelque part, loin, dans les champs d’IALOU, l’endroit où les âmes justes viennent se reposer lorsqu’elles ont passé toutes les épreuves de la mort (la vie dans l’Enclos). ***

1

0