75
pages
Français
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2013
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Survol de mes pensées
Edouard Ch. MION
Survol de mes pensées
Athéisme et philosophie poétiques
LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01831-7
A mon épouse Michèle (ma Mouche)
A mes ascendants.
A ma descendance.
Aux amis lecteurs.
A tous ceux que j'aime.
Remerciements
à tous ceux qui ont inspiré mes mots sans même qu'ils le sachent, par l’éducation qu’ils ont reçue, par l’éducation qu’ils m’ont donnée, par l’exemple, par leurs conversations, leurs échanges de point de vue, leur amitié, leurs réprimandes, leur dévouement, leur gentillesse, leur soutien, leurs querelles, leur maladie et malheureusement leur mort, autrement dit à tous ceux à qui je dois d’être comme je suis, ainsi qu'au Docteur en Sociologie et Professeur de Philosophie Eric DUMAITRE qui m'a fait l'honneur de bien vouloir préfacer cet ouvrage.
Préface
Mon cher Édouard
Sais-tu qu’avec le charmant opuscule que tu m’as fait l’honneur de me confier, c’est une bien belle et très antique tradition que tu perpétues dans la seconde partie de tes écrits ?
Les nobles de l’ancien temps en effet, lorsqu’ils sentaient qu’ils avaient déjà vécu l’essentiel de leur vie, entreprenaient fréquemment la rédaction de leurs mémoires, non dans le but de les publier (pratique apparue ensuite, après les guerres de religion) mais à destination de leurs descendants, et d’abord de leurs petits-enfants.
Manière de maintenir vivant le souvenir de celui qu’ils avaient été. Mais aussi de faire part de ce qu’ils jugeaient, tout bien examiné et sur la base de l’expérience d’une vie entière, digne d’être retenu de la vie : ce qui est aimable, ce qu’il convient de respecter, ce qu’il faut craindre et prévenir, ce qu’on est en droit d’espérer, ce qui peut être cru ou ce dont il vaut mieux se défier.
Dans cette perspective, mission accomplie. A te lire, on te reconnaît parfaitement : ton esprit, ton humour, jusqu’au ton et aux accents de ta voix. C’est bien toi (pour autant que je puisse en juger, car nous nous connaissons peu), sans doute parce que tu écris avec naturel et aisance, même en vers - à croire que l’alexandrin est ta seconde langue maternelle et la rime l’argot des cours de récréation de ton enfance !
On perçoit très distinctement l’enchaînement de tes idées et de tes sentiments, les tours et retours de la réflexion et, parfois, de l’émotion.
Pari gagné, donc : pour tes arrière petits-enfants, tu ne seras pas qu’un nom ou un drôle de bonhomme en habits démodés sur des photos jaunies : tu leur seras présent presque en chair et en os. J’imagine bien l’un d’eux regrettant que tu ne sois plus là pour répondre à ses questions ou lui donner la réplique.
A travers les souvenirs que tu évoques, c’est bien aussi toute une conception de la vie que tu leur présentes et que tu sais rendre aimable : le prix inestimable des amis, la place centrale de l’amour et de la famille, la valeur de l’individu, la nécessité de n’être pas crédule.
Quant à la première partie, il n’y a pas grand-chose à objecter à tes arguments contre la religion. Ce que tu en dis me semble indiscutable. Sauf peut-être un point : je ne suis pas sûr que la foi soit seulement l’effet de la prime éducation, de l’habitude et de l’irréflexion; le tout orchestré par les institutions religieuses.
Il y a bien des chemins qui conduisent à Dieu. Toi et moi ne pouvons les connaître que par ouï-dire (car je suis incrédule également) ; mais nous pouvons les imaginer.
Il y a toutes ces existences absurdement fracassées par la violence des évènements (famines, pestes, ou guerres) avant même d’avoir été vécues, qui font espérer que la vie ne se réduise pas à si peu.
Il y a la précarité ordinaire de la vie humaine avant le dix ‐ neuvième siècle (mortalité infantile, mortalité lors des accouchements, maladies sans remède, intempéries saccageant régulièrement récoltes et travaux, errances sans asile au long des routes et des chemins, défaut d’assistance publique et mendicité quotidienne) : quand on passait à travers les gouttes et se retrouvait à cinquante ans, sa première épouse auprès de soi, trois enfants parvenus à l’âge adulte, un grenier plein et un patrimoine accru, on éprouvait une telle gratitude de bénéficier d’un bonheur si improbable qu’on ressentait le besoin qu’il y ait là ‐ haut quelqu’un à remercier.
Il y avait l’angoisse de la bataille : c’était alors une telle boucherie, un corps ‐ à ‐ corps d’une telle violence, que nul ne pouvait être sûr qu’il serait à la hauteur, qu’il tiendrait bon, qu’il parviendrait à ne pas paniquer et tourner bride. Et c’est pourquoi les guerriers de l’ancien temps priaient que « Dieu les garde » ; d’abord d’eux ‐ mêmes et de leur propre faiblesse, celle que tous les hommes partagent face au danger extrême. Car à qui d’autre demander secours contre soi ‐ même ? Je ne suis pas sûr que l’expérience des grands conflits du vingtième siècle ait été bien différente.
Et quand les choix doivent se faire dans l’urgence, que beaucoup de vies sont en jeu et qu’aucune décision n’est clairement meilleure que les autres, est-il sot de souhaiter si vivement d’être bien inspiré qu’on en vienne à souhaiter qu’il y ait quelque part une puissance inspiratrice sage et bonne, un guide bienveillant ?
Enfin le monde était inconnu, la nature peu compréhensible, l’avenir obscur. Les clercs étaient seuls instruits, le bas clergé généralement secourable. L’église du village était parfois plus belle que les demeures des notables, et par ailleurs lieu de réunion, de fête, de délibération et de solidarité des membres de la paroisse. On ne manquait donc pas de bonnes raisons de croire (ou de juger raisonnable de s’efforcer de croire).
Evidemment, pour nous les choses ont bien changé. Il reste cependant les innombrables drames individuels, petits et grands. Et une bonne partie de l’humanité pour laquelle l’amélioration des conditions de vie n’en est qu’à ses débuts.
Voilà : j’ai en quelque sorte survolé ton survol ! Sans doute jugeras-tu ma réponse un peu rapide et superficielle. Mais nous trouverons bien le temps d’en parler et de développer ce qui te semblera le mériter.
Bien à toi,
Eric Dumaître
Avant-propos
Ayant retrouvé un écrit original du Dr. Constant MION, mon Grand-père, médecin homéopathe, datant des années 1925 environ,
Ayant trouvé formidable de découvrir ce qu’il pensait,
Ayant moi-même six petits enfants,
Ayant des idées propres assez précises sur les choses importantes de la vie, car à soixante seize ans j’ai vécu plus que je n’ai lu,
Ayant essayé d’exprimer ces idées par écrit pour les confirmer.
Ayant été incapable de les énoncer à la manière des grands penseurs souvent incompréhensibles, je l'ai fait le plus simplement possible pour en rendre la lecture aisée à tous.
Ayant estimé, qu’un jour peut-être ma descendance souhaitera savoir de qui elle tient;
je me suis décidé à compiler ces quelques écrits, en prose et en vers, pour laisser un témoignage de mes pensées d’homme marié, père et grand-père, sur bien des thèmes : l’Amour, l’Amitié, la Maladie, la Souffrance, la Mort (celle des autres ainsi que la mienne) et celui qui apparaîtra le plus clairement : mon athéisme. Doctrine qui selon certains nous ramène au rang des animaux puisqu’ils ne croient pas en dieu.
Mais bien des animaux ont le don d’aimer leur progéniture, leurs compagnons de jeu, leurs maîtres qui les nourrissent, leur compagne avec qui ils fondent une famille, alors d’être athée et comparé à eux m’enorgueillit sans me blesser aucunement.
Je vous livre donc ici ces quelques pensées grâce auxquelles j’espère survivre un peu dans l’esprit de ceux qui les auront lues car si je crois en une survie après la mort, c’est de souvenirs qu’elle se compose. Souvenirs enregistrés dans la mémoire et dans le cœur de ceux avec qui j’aurai eu plaisir à partager des moments de jeux, d’études, de travail, de joie, de tristesse, d’amour, parfois hélas de deuil, de forte communion d’idées, de plaisirs sensuels et gastronomiques, de discussions à n’en plus finir, enfin de tout ce qui remplit une vie depuis l’âge de raison jusqu’à la sénilité, période j’espère dont tous les plaisirs de la vie ne seront pas totalement exclus.
Je demande aux lecteurs de la compréhension et de l’indulgence en cas de désaccord, indulge