Autour de nos vieux bancs d école
106 pages
Français

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Autour de nos vieux bancs d'école , livre ebook

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Français

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Description

Ce récit est une tranche de vie qui se déroule pendant les années de la deuxième guerre mondiale, dans des régions de montagne au relief et au climat hostiles. Très jeune institutrice suppléante dans des écoles primaires à classe unique, l'héroïne multiplie, dans des conditions de vie difficiles, les expériences extrascolaires avec courage, gaieté et réussite partagées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2008
Nombre de lectures 207
EAN13 9782336266862
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296056008
EAN : 9782296056008
Sommaire
Page de Copyright Rue des Ecoles Page de titre Dedicace 1940 SUPPLEANTE L ANGEAC A UBAZAT PREMIERES VACANCES D’ENSEIGNANTE BURZET et LA COLONIE DE VACANCES B UGEAC SAINT JULIEN MOLHESABATE LES VACANCES COSSANGES VALLON PONT D’ARC LES INTER CLASSES PETIT PARIS — Je fais enfin devenir titulaire. LE FACTEUR DE PANDURLE
Rue des Ecoles
Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large.
La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc.

Déjà parus
Claude LE BORGNE, Dites voir, Seigneur ..., 2008.
Sylvette DUPUY, Souvenirs à ranger, 2008.
Jacques RAYNAUD, Parfums de jeunesse, 2007.
Leão da SILVA, Jésus révolutionnaire ! une condamnation politiquement correcte, 2007.
Ma-Thé, Portraits croisés de femmes, 2007.
Jean SANITAS, Je devais le dire. Poèmes, 2007.
Madeleine TICHETTE, La vie d’une mulâtresse de Cayenne. 1901 — 1997, Les cahiers de Madeleine., 2007.
Bernard REMACK, Petite... Prends ma main, 2007.
Julien CABOCEL, Remix Paul Pi, 2007.
Isabelle LUCAZEAU, La vie du capitaine Rolland (17821841), 2007.
Albert SALON, Colas colo — Colas colère, 2007.
François SAUTERON, Quelques vies oubliées, 2007.
Patrick LETERRIER, Et là vivent des hommes. Témoignage d’un enseignant en Maison d’arrêt, 2006.
Annette GONDELLE, Des rêves raisonnables, 2006
Émile M. TUBIANA, Les trésors cachés, 2006
Jean-Claude LOPEZ, Trente-deux ans derrière les barreaux, 2006
Maryse VUILLERMET, Et toi, ton pays, il est où ? , 2006.
Ahmed KHIREDDINE, Rocher de sel. Vie de l’écrivain Mohamed Bencherif, 2006.
Pierre ESPERBÉ, La presse : à croire ou à laisser, 2006.
Autour de nos vieux bancs d'école
Journal d'une Instiuttrice Débutante en Milieu Rural dans les Années 40

Magui Chazalmartin
A mes filles : Mireille et Christiane
A mes dix petits enfants
Et à leur descendance
1940
Cette décennie a été profondément marquée, et pas seulement en France, par le déroulement et les conséquences directes de la troisième guerre mondiale.
La France était encore un pays essentiellement rural. Les villages et les hameaux dans les régions de montagne abritaient encore de nombreuses familles, dans lesquelles manquaient les bras les plus solides, requis par l’autorité allemande, prisonniers, ou engagés dans la résistance à l’occupant.
En raison de la situation géographique de ces villages, et en particulier dans les zones d’altitude élevée, donc au climat austère, plus ou moins mal desservies par des routes dangereuses et en mauvais état, éloignées des petites cités urbaines du département, souvent sans électricité et sans téléphone, la vie était rude et difficile.
Les habitants adaptés à ces régions y vivaient de leur travail dans les champs ou les forêts, d’élevage, de bovins surtout, avec une certaine sérénité, peut-être un peu de fatalisme aussi.
La démographie de ces régions à cette époque justifiait la présence d’une école dans tous les villages, et souvent dans les hameaux. Elle était réduite à une classe unique.
Quand il y en avait deux, il s’agissait d’une classe de garçons et l’autre de filles, de sorte que chacune d’elles recevait les enfants à partir de 5 ans — quelquefois avant — jusqu’à la fin de leur scolarité primaire, en principe à 12 ans.
L’Enseignement, comme tout le reste de l’administration et de l’économie du pays était assuré par un personnel presque uniquement féminin, les hommes jeunes et valides étant réquisitionnés par l’autorité allemande.
Les enseignants nommés dans les villages de montagne y demeuraient rarement plus d’un an ou deux. C’était en général des débutants, pour lesquels l’adaptation pouvait être très difficile.
Dans les années là, ce sera pratiquement toujours des débutantes.
Suzanne, Charlotte, Madeleine, Elise ou Fernande ont fait partie de ce contingent.
L’une d’elle raconte...

COMMENT ON DEVENAIT INSTITUTRICE A CETTE EPOQUE
SUPPLEANTE
J’appartiens à cette catégorie de débutant dans la fonction d’instituteurs en puissance.
En 1941, j’ai obtenu, le brevet supérieur, pour lequel j’ai dû changer trois fois d’établissement.
Ce diplôme ne pouvait se préparer que dans certaines Ecoles Supérieurs habilitées. Il n’en existait qu’une ou deux par département.
Ma première année s’est donc déroulée à Privas, préfecture de l’Ardèche. C’était le département de résidence de ma famille.
Mais, pour des raisons que j’ignore, les classes de préparation au brevet supérieur ont été supprimées à Privas.
La promotion a dû donc se diriger ailleurs. La plupart de mes camarades sont allées à Tournon, toujours en Ardèche.
Ma famille résidait à Mayres, un village situé sur une route conduisant directement au Puy en Velay, préfecture de la Haute Loire. Il était plus facile de se rendre au Puy en Velay qu’à Tournon où j’aurais bien aimé suivre mes camarades de classe.
Me voici donc à l’Ecole Supérieure du Puy en Velay, une école relativement vétuste située sur la plus haute partie de la ville, donc difficile d’accès, je vais y connaître d’autres amies.
Pour la troisième année et dernière année, l’Ecole de Privas ayant retrouvé la possibilité d’avoir les classes de préparation au brevet supérieur, j’y retourne.
C’est donc en Ardèche que j’obtiendrais ce fameux diplôme aujourd’hui disparu.
Au moment de solliciter un poste de suppléante, il m’est apparu que la durée des suppléances était plus longue en Haute Loire qu’en Ardèche.
J’ai donc adressé ma demande de suppléance à l’académie de la Haute Loire, où je pressentais pouvoir retrouver des camarades de deuxième année, ce qui d’ailleurs a été le cas.
L ANGEAC
Plusieurs semaines après je reçois une désignation pour Langeac. Je me jette aussitôt dans une recherche sur la carte Michelin pour découvrir qu’il s’agit d’une petite ville située sur les rives de l’Allier et — c’était important — desservie par une gare de chemin de fer. C’était relativement accessible :
La ligne du car Aubenas-Langogne passait par Mayres, où habitait ma famille depuis quelques temps.
Langogne était desservi par le train Nîmes-Paris, une ligne particulièrement accidentée à travers les monts du Velay. C’était encore le temps des wagons tirés par les locomotives à vapeur. Il valait mieux fermer toutes les ouvertures en raison du passage dans les nombreux tunnels — une trentaine — où la fumée et les escarbilles menaçaient les voyageurs imprudents.
Ce train s’arrêtait dans toutes les gares, même si les voyageurs n’y étaient pas très nombreux. J’étais seule dans un compartiment, tout juste rassurée, et surtout attentive à ne pas manquer la gare de Langeac.
Mes parents n’avaient pas de voiture et de toutes façons l’essence était rationnée pour ceux qui auraient pu m’accompagner.
Je n’avais qu’une valise pour bagage et je devais chercher une auberge ou un hôtel susceptible de m’accueillir le temps de mon séjour.
Je suis allée directement à l’école où j’étais attendue pour ce remplacement et où je me suis sans doute renseignée à ce sujet.
J’ai en effet trouvé une chambre - sans chauffage - et sans toilettes personnelles, dotée d’un restaurant pour prendre mes repas.
Après la visite obligatoire à la mairie pour valider ma présence à Langeac, je vais donc rencontrer et pour la première fois des élèves.
A l’école primaire était joint le Cours Complémentaire qui comprenait trois classes, la troisième étant celle de la préparation au brevet élémentaire et au concours d’entrée à l’école normale.
Et c’est là que je devais intervenir.
En fait, cela me convenait parfaitement. J’avais encore toutes fraîches, des connaissances suffisantes pour faire face à ce qui m’attendait. Je devais remplacer pour deux mois l’enseignant en mathématiques et sciences.
La classe de troisième m’est apparue particulièrement intéressante.
Les élèves — des garçons uniquement — étaient peu nombreux, une quinzaine tout au plus, âgés de 15 à 19 ans, ce qui était l’âge limite pour affronter le concours d’entr

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