Culottes courtes et bottes de cheval.
368 pages
Français

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Culottes courtes et bottes de cheval. , livre ebook

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Description

"C'était comment la guerre ?". Au mitan du siècle dernier, deux guerres ont profondément marqué le destin de la France. La Seconde Guerre mondiale : Vénissieux, la Chartreuse, les tribulations d'une famille, cinq garçons en culottes courtes ; la vie sous l'Occupation, les restrictions, les bombardements ; la résistance, la libération, les héros de l'enfance. La guerre d'Algérie : Lyon, l'Ouarsenis, une aventure de vétérinaire chez les saphis à cheval ; toubib des chevaux et des hommes ; une histoire des hommes de cheval dans la guerre. Un récit, une tranche de vie écrite avec la liberté de se souvenir et le devoir d'une mémoire affranchie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296809154
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Culottes courtes et bottes de cheval
Graveurs de mémoire


Béatrice COURRAUD, Non je n’est rien oublié… Mes années 60 , 2011.
Christine BELSOEUR, Une vie ouvrière. Un demi-siècle de parcours militant , 2011.
Jean-René LALANNE, Le canard à bascule , 2011.
Louis NISSE, L’homme qui arrêtait les trains , 2011.
Danièle CHINES, Leur guerre préférée , 2011
Jacques FRANCK, Achille, de Mantes à Sobibor , 2011.
Pierre DELESTRADE, La belle névrose , 2011.
Adbdenour Si Hadj MOHAND, Mémoires d’un enfant de la guerre. Kabylie (Algérie) : 1956-1962 , 2011.
Emile MIHIÈRE, Tous les chemins ne mènent pas à Rome , 2011.
Jean-Claude SUSSFELD, De clap en clap, une vie de cinéma (Récit) , 2010.
Claude CROCQ, Une jeunesse en Haute-Bretagne , 1932-1947 , 2011.
Pierre MAILLOT, Des nouvelles du cimetière de Saint-Eugène , 2010.
Georges LE BRETON, Paroles de dialysé , 2010.
Sébastien FIGLIOLINI, La montagne en partage. De la Pierra Menta à l’Everest , 2010.
Jean PINCHON, Mémoires d’un paysan (1925-2009) , 2010,
Freddy SARFATI, L’Entreprise autrement , 2010.
Claude ATON, Rue des colons , 2010
Jean-Pierre MILAN, Pilote dans l’aviation civile. Vol à voile et carrière , 2010.
Emile JALLEY, Un franc-comtois à Paris, Un berger du Jura devenu universitaire , 2010.
André HENNAERT, D’un combat à l’autre , 2010.
Pierre VINCHE, À la gauche du père , 2010,
Alain PIERRET, De la case africaine à la villa romaine. Un demi-siècle au service de l’État , 2010.
Vincent LESTREHAN, Un Breton dans la coloniale, les pleurs des filaos , 2010.
Hélène LEBOSSE-BOURREAU, Une femme et son défi , 2010.
Michel Lapras


Culottes courtes
et
bottes de cheval


« C’était comment la guerre ? »


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54988-3
EAN : 9782296549883

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
à la mémoire de mes parents,
à ce que fut notre belle fratrie de cinq garçons,
à Liliane, nos trois filles, nos neuf petits-enfants,

à tous les enfants,
et autres grandes personnes
dans les guerres.
Prologue
Il n’y a plus de poilu centenaire à honorer le 11 novembre, et le « boche » est devenu notre ami, notre partenaire européen, mais la journée anniversaire de 1918 est toujours fériée. La France est couverte de monuments aux morts ; elle adore les commémorations, les discours patriotiques et les parades militaires.
Tradition oblige, les enfants assis bien sagement sur les canapés du salon regardent retransmis en direct à la télévision le défilé du 14 juillet. Fascination ; un long cortège de soldats dans leurs rutilants uniformes chamarrés, bien alignés, les armes à la main, marchant d’un même pas cadencé sur fond d’Arc de triomphe : en tête, les Écoles militaires, Saint-cyriens, casoars et gants blancs, Polytechniciens, l’épée au côté, Navale, Santé des armées ; derrière eux, l’infanterie, l’Aviation, la Marine, les Transmission, les Parachutistes, les Fusiliers marins, les Légionnaires de légende, la Gendarmerie et même les Pompiers de Paris… Puis viennent les blindés dans le grondement sourd des chenillettes sur le macadam, monstres caparaçonnés, leur dard pointé en avant, et dans le ciel le vrombrissement des Alpha jets de la Patrouille de France, bord à bord d’ailes tirant derrière eux un immense ruban tricolore qui s’estompe au-dessus des tours de la Défense. Enfin, la Garde républicaine à cheval précédée de sa fanfare de cavalerie. Tout est bien ordonné, au poil près, pas une tête qui dépasse, un seul regard fixé sur l’horizon…
L’armée quoi ! « C’est trop beau ! » s’exclame un des gamins.
« Dis, Grand-père, c’était comment la guerre ? » me demande un autre. La question est « Comment ? », non pas « Pourquoi ? ». Si on a une armée, la guerre va de soi. Il l’a appris à l’école, il y a toujours de bonnes raisons de faire la guerre ; quelquefois de moins bonnes… mais enfin, l’Histoire, il l’a bien enregistré dans sa mémoire toute fraîche, ce n’est qu’une succession de guerres, de batailles épiques, de victoires à la gloire des nations et de quelques défaites justifiant une revanche. Plus un peuple est guerrier plus il a de héros à honorer, plus il y a de commémorations à célébrer. On est bien placé de ce côté-là. Et pour ce qui est de l’exaltation guerrière, on a le lyrisme des poètes :

Corneille « Le Cid » :
« Ils couraient au pillage et rencontrent la guerre ;
Nous les pressons sur l’eau, nous les pressons sur terre,
Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang,
Avant qu’aucun résiste ou reprenne son rang.

Contre nous de pied ferme, ils tirent leurs alfanges.
De notre sang au leur font d’horribles mélanges ;
Et la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,
Sont des champs de carnage où triomphe la mort.

Et le combat cessa faute de combattants. »

Victor Hugo, dans Les Misérables , Waterloo, la Charge des cuirassiers :
« Il y a des moments dans les batailles où l’âme durcit l’homme jusqu’à changer le soldat en statue et où toute cette chair se fait granit… »

et cette harangue, dans Hernani :
« Monts d’Aragon ! Galice ! Estramadoure !
Oh ! Je porte malheur à tout ce qui m’entoure !
J’ai pris vos meilleurs fils ; pour mes droits, sans remords
Je les ai fait combattre, et voilà qu’ils sont morts !
C’étaient les plus vaillants de la vaillante Espagne.
Ils sont morts ! Ils sont tombés dans la montagne,
Tous sur le dos couchés, en braves, devant Dieu,
Et si leurs yeux s’ouvraient, ils verraient le ciel bleu ! »

ou ce soir de bataille de José Maria de Hérédia :
« Le choc avait été très rude, les Tribuns
Et les Centurions, ralliant les cohortes,
Humaient encore, dans l’air où vibraient leurs voix fortes,
La chaleur du carnage et ses âcres parfums.

C’est alors qu’apparut, tout hérissé de flèches,
Rouge du sang vermeil de ses blessures fraîches
Sous la pourpre flottante et l’airain rutilant
Au fracas des buccins qui sonnaient leur fanfare
Superbe, maîtrisant son cheval qui s’effare
Sur le ciel enflammé, l’Imperator sanglant ! »

Péguy, enfin :
« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle
… Heureux ceux qui sont morts d’une mort solennelle
… Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre
… Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés… »

Tous les peuples ont leurs héros et leurs chantres des batailles. Et notre hymne national est là pour conduire au combat : « Allons enfants de la Patrie …e… Qu’un sang impur abreuve nos sillons… »
L’homme doit avoir, à coup sûr, la guerre inscrite dans ses gènes ; sur le chromosome Y vraisemblablement, celui des mâles. Les filles jouent à la poupée, les garçons jouent à la guerre ; n’en déplaise aux féministes, mettre un fusil dans les mains des filles, c’est pas très éthique, encore moins esthétique. Si belle soit-elle, une parade militaire n’est pas un défilé de mode ; « Le corps de la femme est peinture » disait Picasso, une armure ne lui sied guère. De plus, il y a des moments, quand on est soldat, où excusez Mesdames, « il faut avoir des couilles »… Questions d’hormones ! Certes, il y a des exceptions. Chez les femmes comme chez les hommes. Par exemple, les Amazones, tout un peuple de femmes guerrières du côté de la mer Noire. On raconte qu’elles tuaient les enfants mâles ; enfin pas tous, puisqu’elles se reproduisaient quand même et ignoraient la parthénogenèse ; la légende rapporte aussi qu’elles brûlaient le sein droit des filles pour mieux tirer à l’arc ; au total, pas vraiment de quoi pavoiser. Et Jeanne d’Arc ? Bien sûr, il y a Jeanne d’Arc, notre héroïne nationale qui bouta les Anglais hors de France ; c

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