De la tour Elf à la prison centrale de New-Bell
254 pages
Français

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De la tour Elf à la prison centrale de New-Bell , livre ebook

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Description

Après une riche carrière administrative, l'auteur a été nommé directeur général de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP) où il a passé 15 années. Il est aujourd'hui en incarcération préventive à la prison centrale de New-Bell, à Douala, en attente de jugement depuis plus de 18 mois, après avoir été "épinglé" pour des "fautes de gestion" ne représentant pas cependant des faits constitutifs d'un enrichissement personnel illicite.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 118
EAN13 9782296469228
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DE LA TOUR ELF À LA PRISON CENTRALE DE NEW-BELL
Collection « Points de vue concrets »
Jean-Baptiste Nguini Effa
DE LA TOUR ELF À LA PRISON CENTRALE DE NEW-BELL
Histoire d’une déchéance sociale injuste et réflexions sur la gouvernance au Cameroun

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56531-9
EAN : 9782296565319
DÉDICACE
À mon père, qui avait tout prévu en dehors
de la situation actuelle,

À mes mamans et à mes frères et sœurs,
pour tous leurs sacrifices,

À ma chère épouse, pour son courage
inébranlable et son soutien sans faille,

À mes enfants, Jean-Yves, Marie-Ange, et Marie-Graziella,
qui nous ont été confiés par le Seigneur, pour en faire un
homme et des femmes dignes de leurs parents, de leur
pays, et de l’humanité,

À tous les Camerounais de bonne volonté.
PRIÈRE
Seigneur,

Aide-moi à accepter ma condition d’homme limité mais appelé à se dépasser
Apprends-moi à vivre avec mes ombres et mes lumières,
Mes douceurs et mes colères, mes rires et mes larmes, mon passé et mon présent.
Donne-moi de m’accueillir comme tu m’accueilles, de m’aimer comme tu m’aimes.
Délivre-moi de la perfection que je veux me donner, Ouvre-moi à la sainteté que tu veux m’accorder.

Michel HUBAUT
AVANT-PROPOS
Quelle meilleure illustration d’une chute sociale surprenante et injuste d’un individu que celle qui consiste à dégringoler de la salle du conseil d’administration du siège parisien au quartier de la Défense, d’un des plus grands groupes pétroliers mondiaux, Elf Aquitaine, devenu depuis lors Total, à une cellule infecte de la prison centrale de Douala qui abrite les plus grands criminels que compte la capitale économique du Cameroun, Douala ?
En effet, du temps de ma splendeur au plan social, j’ai occupé le poste de Secrétaire Général du ministère des Mines de l’Eau et de l’Énergie de 1992 à 1994, avant ma nomination comme Directeur Général, le 21 mars 1994, à la Société Camerounaise des dépôts pétroliers à l’âge de 39 ans.
À ce titre, j’ai eu l’insigne honneur d’être l’un des représentants du Cameroun, au conseil d’administration de ELF-SEREPCA, la filiale camerounaise du groupe pétrolier français Elf Aquitaine chargée de l’exploration et de la production du pétrole brut camerounais dans le bassin du Rio Del Rey.
En tant que Secrétaire Général du ministère des Mines, de l’Eau et de l’Énergie, j’occupais également un poste d’administrateur au conseil d’administration de la SONARA, la société nationale de raffinage basée à Limbé où Total assurait l’assistance technique générale.
Bien souvent, les conseils d’administration d’ELF SEREPCA se tenaient en France, au siège du groupe pétrolier français et j’étais alors très ému, que moi, Nguini Effa, fils d’instituteur je me retrouve pratiquement au sommet au sens propre comme au sens figuré du siège d’une des entreprises qui orientaient la politique de la France dans son pré-carré africain, et dont les relations et les interventions sont connues sous le vocable de FRANÇAFRIQUE ; avant de rejoindre mon Cameroun natal en fin de mission et plus précisément mon village paternel à Nkong-Abog dans la forêt de Ngoumou, dans la Mefou et Akono, province du centre où il n’y avait en 1992, pratiquement pas de route, ni d’électricité et de puits d’eau potable.
Comment après dix-sept années consécutives durant lesquelles j’ai occupé ces prestigieux postes dans la haute administration et dans une société pétrolière, je me retrouve aujourd’hui en détention préventive depuis près de dix-huit mois, en ce début d’année 2011, à la prison centrale de Douala, en attente de jugement pour « détournements de fonds publics » dans une « société anonyme » ayant 49% du capital détenu par des sociétés privées multinationales dont Total Cameroun et Total-Afrique, cette dernière ayant également son siège basé à la Défense à Paris ?
Comment se fait-il que mon quotidien après avoir côtoyé les grands de ce monde économique et pétrolier, se réduise à fréquenter aujourd’hui des assassins, des voleurs de portables, des jeunes sans domicile fixe (que je respecte cependant en tant qu’individus car n’ayant pas eu les mêmes chances que moi ou un père comme le mien) qui ne se privent pas de m’insulter quotidiennement, de me cracher parfois dessus lorsque je passe parmi eux, de m’accompagner bruyamment du parloir à ma cellule en espérant une pièce de 100 FCFA ou de me traiter de « déchet », la pire insulte pour eux quand ils ne s’en prennent pas verbalement, ultime offense à ma propre mère, dans un univers caractérisé par des violences de toutes sortes et la violation permanente des droits humains les plus élémentaires ?
Comment ne pas poser dans cet ouvrage la problématique de l’« opération épervier » lancée par le président de la République S.E. Paul Biya, dans sa volonté toujours manifestée de lutter contre la corruption et les détournements de fonds publics dans les sociétés d’État en particulier et les administrations publiques en général ?
Comment ne pas esquisser une première évaluation qualitative de la gouvernance publique ou de la gouvernance tout court dans les sociétés d’État et les entreprises publiques pour limiter ce vaste champ de réflexions et d’investigations ?
Comment ne pas poser dans ce cadre limité le problème général de l’indépendance de notre justice et de nos magistrats au regard des nombreuses violations de la Constitution, du Traité International OHADA, de ces actes uniformes pourtant ratifiés par le Cameroun, et du non-respect des lois pénales camerounaises applicables dans les cas d’infractions commises par les dirigeants des sociétés publiques et parapubliques et partant de là, souligner l’injustice criante qui consiste à poursuivre certains et à laisser libres d’autres dirigeants dans les cas de la commission des mêmes fautes dans la même période de référence et surtout, observer la non-systématisation des contrôles et des audits dans toutes les structures avant de dresser un bilan global de la gouvernance publique, parapublique et privée au Cameroun pour cerner précisément l’ampleur du mal et partant de là, prescrire une thérapeutique efficace et globale pour espérer pouvoir éradiquer la gangrène avec une réelle volonté politique de voir le Cameroun véritablement émerger à l’horizon 2035 ?
Les jugements déjà prononcés dans le cadre de l’« opération épervier » dans les sociétés anonymes publiques et parapubliques (PAD, CNIC, SIC...) laissent un goût amer, de précipitation, d’iniquité, d’injustice, de non-application des traités internationaux et des lois nationales applicables, associé à des procédures d’audits par le Contrôle Supérieur de l’État, d’enquêtes par la police judiciaire, et des expertises au moment de l’instruction judiciaire trop souvent bâclées, peu professionnelles, partiales et partisanes qui ne peuvent que conduire à une « hyper criminalisation » des sanctions et à des « peines exagérément lourdes » et qui certainement n’honorent pas notre justice et notre pays auprès des instances judiciaires internationales de recours et ne favorisent pas l’intérêt des investisseurs potentiels étrangers pour réaliser nos ambitieux projets de développement économique et social.
Enfin, au vu de tous ces procès et de ces condamnations spectaculaires, la gouvernance au Cameroun s’est-elle quelque peu améliorée ? La notation du Cameroun et sa perception par les agences internationales et les investisseurs financiers a-t-elle changé ? Y’a-t-il vraiment une avancée même un tout petit peu positive de la gouvernance au Cameroun ? Sommes-nous dans la bonne direction ?
Il convient d’en douter fortement. La petite et la grande corruption sont toujours là, présentes, quotidiennes. Les pots de vin, les bakchichs, et autres gombos aux policiers, aux magistrats, aux proviseurs de lycées, dans les universités, dans les concours d’entrée dans les grandes écoles, dans l’administration publique, dans les hôpitaux, à la douane, aux impôts, dans la passation des marchés publics, se chiffrent toujours par centaines de milliards de francs CFA par an, et ce fléau concerne aussi bien le secteur public que le secteur privé, le petit agent public ou l’ouvrier, que certains ministres, directeurs généraux et certains officiers supérieu

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