Diriger une banque coréenne ou le difficile bonheur d être banquier
228 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Diriger une banque coréenne ou le difficile bonheur d'être banquier , livre ebook

-

228 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Après la crise économique de 1997, Korea First Bank, une des toutes premières banques de Corée, connut la faillite. Elle fut ensuite la première banque coréenne à être dirigée par un étranger. Comment un français, découvrant la banque mais surtout la forte culture coréenne a-t-il pu la redresser et en faire de nouveau une banque viable et profitable ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 276
EAN13 9782336276892
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Diriger une banque coréenne ou le difficile bonheur d'être banquier

Robert Cohen
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296115682
EAN : 9782296115682
Remerciements
Je dois remercier beaucoup de monde pour ce qui a été accompli en Corée.
Tout d’abord, Annie, ma femme depuis 37 ans, que j’ai fait tellement voyager sur trois continents et qui se croyait enfin établie à New York quand cette aventure coréenne s’est présentée. Elle a tout de suite accepté, laissant seuls pour la première fois nos deux enfants. Je sais que ces trois années et demie n’ont pas été faciles pour elle. Elle était très loin de notre famille et de nos amis, à la fois en termes de distance et de décalage horaire. Il n’est pas facile de rester en contact téléphonique quand on a onze heures d’écart. C’est alors qu’elle est devenue une adepte du courrier électronique. Je sais le bonheur intense qu’elle a éprouvé en découvrant la culture de la Corée et sa vie artistique, mais je connais aussi sa frustration devant le manque de communication, les étrangetés de la langue et les différences socioculturelles. Sans son accord, rien n’aurait été possible.
Je veux remercier David Bonderman et son équipe de TPG-Newbridge, en particulier Dan Carroll et Weijian Shan pour la confiance qu’ils m’ont témoignée. Ils m’ont offert cette mission et m’ont toujours soutenu… après de vives discussions.
Je remercie aussi les cadres expatriés qui avaient rejoint Korea First Bank (KFB) à l’appel de mon prédécesseur et de TPG-Newbridge avant mon arrivée et qui sont restés et ont travaillé avec moi, notamment : Duncan Barker, COO ; Ranvir Dewan, CFO ; S. H. Lee, CCO ; Jay Hyun, CIO et Keith Shachat, CCRO. Une équipe soudée est indispensable au redressement d’une banque.
Je veux aussi associer dans mes remerciements les cadres et les employés de KFB. Une banque est une société de services et ne peut fonctionner que si son équipe est parfaitement cohérente. Comme sur un bateau à rames, tout le monde doit ramer en même temps et dans le même sens pour que le bateau avance et cela n’a été possible que parce qu’ils ont eu confiance en moi et ont accepté et suivi les étranges instructions d’un CEO français qui venait tout juste d’arriver et ne leur parlait qu’anglais… avec un fort accent français.
De nombreux cadres coréens ont joué un rôle prédominant dans le redressement de la banque. Il m’est impossible de tous les nommer mais je veux néanmoins en citer quelques-uns : J. H. Kim, directeur des ressources humaines ; H. T. Park, qui dirigeait tout le secteur des prêts hypothécaires ; D. H. Cho, responsable du « management reporting » ; H. P. Kim, chairman du syndicat, nous avons établi des relations de respect et d’amitié construites sur de nombreuses discussions, oppositions et négociations.
Je veux aussi mentionner spécialement S. Y. Yang, responsable de la banque des particuliers et Duncan Barker, COO. Ils ont joué un rôle déterminant dans la transformation de KFB et sont devenus des amis.
Je veux aussi remercier J. Y. Chang, un avocat extraordinaire de la firme Kim and Chang, qui m’a consacré des centaines d’heures pour m’aider à comprendre la législation et la réglementation bancaire coréenne et… à vivre avec.
Enfin, je remercie mes collaborateurs les plus proches, ma secrétaire N. S. Cha et mon toujours souriant chauffeur, M. Kim. Et surtout, mes principaux interprètes : Christine, qui a été ma traductrice au cours de la première année, et Cécile, qui a repris le flambeau et fut en fait ma principale collaboratrice, si proche que ma femme l’a surnommée « ma première femme », insinuant qu’elle passait plus de temps avec moi qu’elle-même. Cécile était à la fois mon oreille et ma voix ! La précision de sa traduction orale instantanée ou simultanée me permettait de comprendre et de réagir aux nuances les plus subtiles. Toute faute de traduction aurait eu des conséquences importantes en particulier lors des négociations interminables et tendues avec les syndicats et des longues mais indispensables présentations que je fis aux cadres de la banque. Cécile était toujours derrière moi, assistante parfaite et indispensable, du petit déjeuner jusqu’au dîner… souvent inclus.
J’avais écrit ce livre en anglais parce que j’étais convaincu qu’il n’intéresserait que des Asiatiques et des Américains… ce fut pour moi bien plus difficile bien sûr que de l’écrire en français… j’eus tort et je me trouve dans l’étonnante situation de traduire de l’américain !
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Remerciements Introduction Réflexions d’une épouse qui suit son époux Introduction à la Corée CHAPITRE 1 CHAPITRE II CHAPITRE III CHAPITRE IV CHAPITRE V CHAPITRE VI CHAPITRE VII
Note concernant les titres : les désignations des niveaux hiérarchiques dans les entreprises ont été laissées sous leurs appellations dans les langues d’origine. Il est en effet tentant de traduire « chairman » par « président » mais c’est une erreur car les responsabilités de l’un et de l’autre dans les juridictions et pays respectifs ne sont pas identiques ni superposables. Selon la formule consacrée, nous avons jugé que les lecteurs interpréteront eux-mêmes.
Introduction
Par Weijian Shan

« David, je viens de signer tous les accords définitifs ! » Je ne pouvais pas cacher ma joie et mon soulagement quand je joignis David Bonderman, co-président de Newbridge Capital et associé-fondateur de TPG, au téléphone.
« Félicitations », répondit David. « C’ est maintenant que le plus dur commence ! »
Cette conversation remonte au 23 décembre 1999. La partie facile, selon la définition de Bonderman, avait impliqué quinze mois de négociations éreintantes qui semblaient souvent ne mener nulle part, voire être complètement mortes. Finalement, c’est Newbridge Capital, l’institution que je représentais, qui avait été retenue pour acquérir auprès du gouvernement coréen le contrôle de Korea First Bank, une banque en faillite qui avait été ensuite nationalisée.
La date de la signature n’a pas été le fruit du hasard. J’avais signalé aux représentants du gouvernement coréen que je ne passerais pas un autre Noël à Séoul. Les deux groupes de négociateurs étaient alors complètement épuisés et savaient que nous ne voudrions pas poursuivre les discussions si nous ne pouvions pas en terminer avant le second Noël depuis le début des négociations. Nous étions certes très proches du but et un climat de confiance s’était établi entre nous après que nous nous étions empoisonnés mutuellement la vie pendant de nombreux mois. Le fait d’avoir fixé un délai a encouragé les deux équipes à travailler encore plus pour aboutir. C’est alors que l’équipe de juristes représentant le gouvernement déclara qu’il était hors de question de pouvoir respecter le délai imparti parce qu’ils avaient travaillé pendant 48 heures d’affilée sans dormir et qu’il était humainement impossible de continuer à ce rythme.
Le désespoir me saisit. Nous étions si près du but ! Après avoir arpenté pendant une heure les couloirs de l’hôtel Shilla dans le « Business Center » dans lequel les deux équipes de négociateurs campaient jour et nuit depuis une éternité, j’eus une idée totalement folle : je proposai au chef de l’équipe coréenne de mettre à sa disposition un de nos juristes pour les aider à rassembler et compléter les documents nécessaires pour les accords finals. A ma grande surprise, bien que je n’aie entretenu qu’un mince espoir dans ce sens, il a accepté.
C’est ainsi que Newbridge Capital a pris le contrôle de Korea First Bank. Nous allions investir environ 500 millions de dollars pour 51% de KFB. Le gouvernement coréen, par l’intermédiaire de son ministère de l’Economie et des Finances via la Commission de contrôle des finances, et KDIC retiendraient les 49% restants mais nous aurions 100% des droits de vote au conseil d’administration.
Korea First Bank était l’une des grandes banques nationales de la Corée du Sud qui avaient fait faillite durant la crise financière de l’Asie en 1997-1998. Jusq

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents