Journal d un fantassin
417 pages
Français

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Description

J.L. Beaufils est appelé dès le mois d'août 1914 à servir le pays. Il va successivement défendre la France sur tous les fronts, et s'engage en mai 1917 pour poursuivre la guerre en Orient, à Salonique et dans la dure montagne albanaise. Il terminera ces années de cauchemar en Ukraine, à Odessa. Ses "carnets de guerre" conservés par sa famille nous conduisent au jour le jour aux combats de la guerre et au plus profond du coeur du soldat, et donne un tableau poignant de la réalité de cette vie aux tranchées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2007
Nombre de lectures 162
EAN13 9782336256559
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire de la défense
Collection dirigée par Sophie de Lastours
Cette collection se propose d’étudier les différents aspects qui composent l’histoire de la défense. La guerre, la technologie, la sécurité n’ont cessé de se transformer, de se construire et même de se détruire les unes par rapport aux autres. Elles sont en perpétuelle mutation. L’apparition de nouvelles menaces a toujours conduit les sociétés à tenter de s’adapter avec plus ou moins de succès et parfois à contre-courant des idées reçues.
Des questions seront soulevées et des réponses données, même si beaucoup d’interrogations demeurent. L’histoire, la géographie, le droit, la politique, la doctrine, la diplomatie, l’armement sont tous au cœur de la défense et interfèrent par de multiples combinaisons.
Ces sujets contribuent à poser les défis et les limites du domaine de la défense à travers le temps en replaçant les événements dans leur contexte. On dit par exemple que dans ce XXIe siècle naissant, les guerres entre Etats sont en train de devenir anachroniques au bénéfice de conflits tribaux ou religieux, mais seules des comparaisons, des études détaillées qui s’étendent sur le long parcours de l’histoire permettront de le vérifier.
Déjà parus
Jean-Paul MAHUAULT, Légionnaires et bâtisseurs, le grand « 5 » (1883-2000), 2006.
Marc DÉFOURNEAUX, De l’esprit de Munich au syndrome de Bagdad , 2006.
Hartmut PETRI, Journal de marche d’un fantassin allemand, 1941-1945, 2006.
Raymond H.A. CARTER, Le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie , 2005.
Vincent PORTERET, État-nation et professionnalisation des armées, 2005.
Daniel RICHEZ, Mes camarades de barbelés, 2005.
Fabrice SALIBA, Les Politiques de recrutement militaire britannique et française (1920-1939). Chronique d’un désastre annoncé , 2005. Jean-Philippe ROUX, L’Europe de la Défense. Il était une fois..., 2005.
Marc DEFOURNEAUX, Force des armes, force des hommes, 2005. Olivier POTTIER, État-Nation : divorce et réconciliation ? De la loi Debré à la réforme du service national, 1970-2004, 2005.
Journal d'un fantassin
Campagnes de France et d'Orient (1914-1919 )

Jean-Louis Beaufils
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296026636
9782296026636
Sommaire
Histoire de la défense Page de titre Page de Copyright Dedicace PRÉFACE DE MONSEIGNEUR HIPPOLYTE SIMON INTRODUCTION AVANT - PROPOS PRÉSENTATION DU DOCUMENT BAPTÊME DU FEU ET PREMIÈRES SOUFFRANCES RETOUR AU FRONT - DÉBUTS D’UNE ANNÉE DE COMBATS EN ARTOIS FRONT DE LA SOMME TERRASSEMENT DES TRANCHÉES SOUS LES OBUS RETOUR EN ARTOIS - RUDES COMBATS DE L’OFFENSIVE D’OCTOBRE-NOVEMBRE A LA COMPAGNIE DE MITRAILLEUSES SEPT SEMAINES POUR VERDUN MANŒUVRES ET COMBATS EN CHAMPAGNE DANS LA BOUE DE LA SOMME - L’INUTILE ET SANGLANTE BATAILLE EXERCICES MARCHES ET CONTRE-MARCHES - POUR UNE OFFENSIVE SANS CESSE RETARDÉE MARASME DE L’ANNÉE 1917 - DÉPART POUR L’ARMÉE D’ORIENT VERS SALONIQUE ET LA MACÉDOINE A PIED DANS L’ÂPRE ALBANIE : FAIM, FROID ET PALUDISME A L’AMBULANCE DE ZEMLACK HIVER GLACIAL SUR LES PITONS DU MALISAT INFIRMIER AU LAC PRESPA AVEC LES PALUDÉENS RÉSISTANCE DANS LA TOMORITZA - CONTRE LE BOULGRE, LE PALUDISME ET LA GRIPPE FIN DE LA GUERRE EN UKRAINE - ET TOUJOURS LA GRIPPE ESPAGNOLE A ODESSA DANS LA GUERRE CIVILE LE TROP LENT RETOUR VERS LE PAYS APRÈS CINQ ANS D’ABSENCE, UNE VOIE INCERTAINE POSTFACE - NOS MORTS DE LA GRANDE GUERRE ANNEXES
Á VALERIE
dont les premiers travaux ont initié la transcription des « Carnets de guerre » de son grand-père, ODILE, CLAIRE, ANNE, ALINE, MARIE, ses six petites filles qu’il aurait tant aimées, à ses vingt-cinq arrière-petits enfants.

Philippe BEAUFILS et ses sœurs remercient leur amie Françoise ROBIN pour le travail méticuleux réalisé sur les carnets de guerre de leur père.
Sur la couverture : Jean-Louis Beaufils, à gauche avec deux camarades, probablement Jouteau et Bailly (1915).
PRÉFACE DE MONSEIGNEUR HIPPOLYTE SIMON
Comme une petite lumière dans la nuit..... ou Pour ne pas désespérer des hommes...
En devenant évêque de Clermont, en 1996, je n’ai pas seulement fait alliance avec un peuple et découvert une région superbe. J’ai aussi rencontré une histoire dont j’avais tout à apprendre. C’est la raison pour laquelle, très vite, j’ai pris l’habitude, chaque fois que j’arrive dans un village, d’aller me recueillir devant le monument aux Morts. Je lis les noms gravés dans la pierre. Je reconnais les patronymes d’Auvergne et j’essaie de me représenter ce village, sa place, son église, son école, à l’époque de la guerre de 1914-18. Puis je compte ces pauvres noms et je multiplie par 20, pour avoir approximativement le nombre des habitants de l’époque.
Et c’est toujours un double déchirement intérieur. Toutes ces vies (pratiquement un homme sur dix !) fauchées au meilleur de leurs promesses, et tout autour, ce désert qui gagne aujourd’hui tant de paysages magnifiques... A l’heure où vont disparaître les ultimes survivants des carnages de la grande guerre, il est poignant d’observer tant de villages abandonnés, que n’anime plus aucun cri d’enfant. Je ne sais pas si il y a un lien de causalité entre le grand massacre d’hier et le silence d’aujourd’hui mais peu importe : ce n’est pas le moment de faire de la sociologie ou de la Philosophie politique. Je sais seulement que je ne peux pas, dans ma méditation, dissocier l’un de l’autre. Et quand je marche sur ces chemins où je ne croise pratiquement jamais personne, quand je longe ces murets de pierres sèches et ces terrasses en friche désertées par la vigne, j’essaie d’imaginer ces villages de paysans, - si semblables à ceux de mon enfance normande -, du temps où ils vivaient encore. J’imagine aussi la douleur ou, plutôt, la sidération, qui a dû s’abattre sur ces villages, chaque fois que le Maire, arrivant du Bourg, annonçait aux familles qu’un fils, un époux, un père, un frère ou un fiancé ne reviendrait pas de la grande tuerie....
J’ai bien connu dans mon enfance quelques uns de ces « poilus » qui avaient traversé la grande épreuve et qui se racontaient, pour la millième fois, la vie des tranchées. Je les revois encore, attablés à la grande table familiale, tantôt agités, tantôt sentencieux essayant de se persuader et de nous convaincre que leurs récits avaient valeur d’exorcisme et qu’ils nous éviteraient d’avoir à revivre les mêmes cauchemars.

À la veille du 90 e anniversaire de l’Armistice, on aurait pu penser que tous ces souvenirs auraient fini par s’éloigner. Mais il n’en est rien. L’intérêt pour cette histoire et la pitié envers ceux qui l’on faite ne se démentent pas. ( Et je me demande parfois si l’affluence aux rave parties, dans la boue, le froid, le bruit, l’alcool et le reste, n’est pas, pour la génération qui n’a plus rencontré de survivants, une manière, sans doute inconsciente, d’en garder l’expérience. Mais ce serait une autre analyse...) Plus explicitement et plus directement, le succès rencontré par des films et des livres consacrés à cette période est bien la preuve que nous ne pouvons pas nous en détacher. C’est comme si toute cette douleur n’avait pas encore été exorcisée.
Alors au milieu de ces publications, il est passionnant de rencontrer un journal comme celui du soldat Jean-Louis Beaufils. A travers lui, j’ai vraiment retrouvé les « poilus » de mon village natal. C’est le même ton, la même justesse d’analyse, la même humanité, la même détresse et, malgré tout, la même espérance.
Jean-Louis Beaufils n’est pas un intellectuel, il ne fait pas de théories sur ce qu’il traverse. Mais il sait observer et décrire. D’autres sauront dire ce que ses observations apportent à notre connaissance de la vie dans les tranchées. Pour ma part, je veux seulement noter ici la manière dont il nous donne à entrevoir sa vie intérieure. Comme la plupart de ses camarades de combat, il n’a sans doute pas fait beaucoup d’études, mais il a beaucoup lu. Il peut citer de mémoire Pascal, Psichari et Péguy. « Heureux les épis murs et les blés moissonnés...»
C’est un chrétien, solide dans ses convictions, assidu à l’Eucharistie et fidèle à la prière personnelle. Il sait rendre compte de sa foi, mais sans ostentation. Militant discret et respectueux des convictions des autres, il a le souci de soutenir ses frères en animant un cercle de soldats chrétiens. A l’occasion, il se fait catéchiste pour instruire un de ses jeunes camarades, élevé hors de toute perspective religieuse.
Même au milieu d’une sorte « de drôle de guerre », en Orient, il sait s’abstraire de la médiocrité des manoeuvres humaines pour s’ouvrir à la beauté de la création. Il se révèle sensible 

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