L inclusion sociale
166 pages
Français

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Description

Le terme d'inclusion sociale, étroitement associé à celui d'exclusion, est apparu à partir des années 1990. Face à la montée des inégalités, de nombreuses politiques ont été ainsi mises en oeuvre pour tenter de lutter contre les mécanismes d'exclusion sociale, visant des pans entiers de notre société. Cet ouvrage analyse la notion d'inclusion sociale en explorant ses origines, son fonctionnement actuel et ses perspectives d'avenir, à travers plusieurs études menées en France et au Québec dans le monde de l'éducation et de la culture.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2015
Nombre de lectures 104
EAN13 9782336380698
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Les cahiers de la médiation culturelle

Les cahiers de la médiation culturelle
Collection dirigée par François Mairesse et Bruno Péquignot

Le secteur culturel réserve une place singulière au concept de médiation, tant celui-ci s’inscrit au cœur de son action. La collection « Les cahiers de la médiation culturelle » cherche à rendre compte des nouveaux développements et des multiples aspects de ce champ de recherche relativement récent que constitue la médiation culturelle, fondé sur le croisement des disciplines et étroitement lié à ces deux objets d’étude majeurs que constituent d’une part les publics, d’autre part les œuvres et autres objets de culture et de connaissance.


Déjà parus

François MAIRESSE (dir.), Voir la Joconde , 2014.
Titre
Anne Barrère et François Mairesse (dir.)








L’inclusion sociale

Les enjeux de la culture et de l’éducation
Copyright

Dernières publications des mêmes auteurs

A NNE B ARRÈRE
L’Éducation buissonnière , Armand Colin, 2011.
École et adolescence , De Boeck, 2013.

F RANÇOIS M AIRESSE
Le culte des musées , Académie royale de Belgique, 2014.
La médiation culturelle , Armand Colin, 2013, avec Serge Chaumier.
Le Dictionnaire encyclopédique de muséologie , Armand Colin, 2011, dirigé avec André Desvallées.
Le musée hybride , La Documentation française, 2010.











© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73080-6
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Les cahiers de la médiation culturelle
Titre
Copyright
Sommaire
Introduction Anne Barrère & François Mairesse
Dispositifs culturels et exclusion/inclusion au Québec : Éducation, immigration et médiation Jean-Marie Lafortune
L’inclusion par l’art ? Promesses et réalités de dispositifs d’éducation artistique et culturelle dans les collèges de Seine-Saint-Denis Anne Barrère, Géraldine Bozec, Nathalie Montoya
Enjeux et tensions autour d’un dispositif périscolaire en Seine-Saint-Denis Séverine Dessajan
Ambitions et limites de la mixité dans les musées Serge Saada
L’économique et/ou le social ? Quel rôle futur pour le musée ? François Mairesse
Les logiques de l’homogénéité : processus de constitution des populations de jardiniers urbains Léa Mestdagh
Sociologie et questions de société aux éditions L'Harmattan
Adresse
Introduction

Anne Barrère & François Mairesse
Le terme d’inclusion sociale, étroitement associé à celui d’exclusion, est essentiellement apparu, pour le grand public, à partir des années 1990, parallèlement au développement du vocable anglais social inclusion , utilisé dans le monde anglo-saxon. Avant la fin du millénaire, les institutions culturelles, naguère peu enclines à interagir avec le volet social, semblent s’intéresser de plus en plus directement à ce sujet, parallèlement à l’utilisation de plus en plus fréquente du mot par les instances européennes. On peut s’interroger sur les liens entre culture et inclusion sociale, qui n’ont a priori pas toujours été utilisés de concert. Comment appréhender un tel terme, défini par les sociologues plutôt comme un paradigme que comme un concept 1 , tout en le rapprochant de la culture ? Forcément, on suppose que celui-ci recouvre des questions déjà traitées auparavant sous d’autres appellations.
Il importe de s’interroger sur l’émergence du terme durant la dernière décennie du XX e siècle, et notamment en Grande-Bretagne. Pourquoi l’inclusion sociale, à ce moment et non pas avant – alors que l’expression existe depuis les années 1970 –, prend-elle une place si importante ? Comment le concept d’inclusion se décline-t-il au sein des institutions culturelles ? Comment prend-il du sens dans les institutions éducatives, et en particulier à l’école ? Une telle place est-elle amenée à se renforcer ou ne s’agit-il que d’un effet de mode ? Les articles rassemblés dans cet ouvrage, issus d’une journée d’étude animée par le Centre de Recherche sur les Liens Sociaux (CERLIS), cherchent essentiellement à évoquer, à travers un certain nombre d’exemples, les actions d’inclusion telles qu’elles peuvent se décliner au sein du monde de la culture et de l’éducation. Nous souhaiterions pour notre part, avant de présenter brièvement les contributions des différents auteurs, évoquer l’apparition et le développement du terme d’inclusion sociale.
L’apparition et la diffusion des termes d’exclusion et d’inclusion sociales
C’est à partir d’un contexte très différent de celui que nous connaissons actuellement dans nos régions que se développe la notion d’exclusion sociale. Dans les années 1960, l’Europe connaît une phase de croissance économique forte, soutenue par des politiques de plein-emploi se fondant sur l’intervention des pouvoirs publics. S’il existe un taux de chômage de l’ordre de 3%, on observe également une pauvreté « résiduelle », constituée par différents groupes de la société ne bénéficiant pas pleinement des fruits de la croissance économique. Depuis des décennies, c’est le terme de pauvreté – sous-entendu « économique » – qui prévaut pour évoquer le pourcentage le moins fortuné de la population ; de très nombreuses études lui ont été consacrées dès le XIX e siècle, de Tocqueville à Engels, qui ont notamment nourri la pensée socialiste. La première révolution industrielle est présentée comme ayant largement contribué au développement des inégalités et à l’émergence d’une classe prolétaire, conduisant dès lors l’Etat à adopter certaines mesures afin d’éradiquer la pauvreté ou de la contenir 2 . Le contexte de l’après-guerre apparaît comme résolument différent, et c’est moins à partir de l’angle économique ou de celui des inégalités – qui diminuent largement 3 – que semble se poser l’équation de la pauvreté, que du point de vue des relations sociales, qui se modifient alors de manière considérable au gré des changements de la société ; en effet, la transformation des liens de la famille (l’augmentation des divorces), les politiques en matière d’urbanisme (la dissolution de la vie de quartier au profit de grands ensembles urbains), de même que la remise en cause des structures sociales et religieuses (le déclin du christianisme, et plus tard celui des courants syndicalistes et politiques) conduisent à un appauvrissement des liens sociaux et à une exclusion au sein de la société. C’est notamment un tel constat qui est porté par René Lenoir, dans un ouvrage qui fait date sur la société française 4 et qui contribue à populariser le terme d’exclusion 5 . Ce dernier est cependant plus ancien. On le remarque par exemple dans un livre de Jean Klanfer, au milieu des années 1960 6 . C’est très peu de temps après que l’on retrouve, conjointement au terme d’exclusion, celui d’inclusion sociale : les deux notions sont utilisées de pair, afin d’évoquer les mouvements de séparation et d’intégration au sein de la société. Si les premières sources semblent essentiellement francophones, on voit rapidement le terme circuler dans le monde anglo-saxon à partir des années 1970 7 . Le terme d’exclusion sociale, en France, va ainsi progressivement s’imposer. En revanche, celui d’inclusion sociale, s’il est parfois employé 8 , est délaissé au profit de celui d’insertion, qui sera repris, au début des années 1980 (et de la mise en place du gouvernement socialiste de Pierre Mauroy), dans les politiques des villes et celles d’insertion des jeunes dans le monde du travail 9 . Si le mot d’exclusion fait florès, il demeure cependant longtemps confiné aux milieux académiques ou directement liés au travail social. Il n’apparaît alors pas réellement dans le discours politique et l’action gouvernementale ; il est vrai qu’à l’époque les questions sociales sont perçues comme potentiellement réglables par une politique de plein-emploi initiée par les p

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