La modernité interculturelle
239 pages
Français

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La modernité interculturelle , livre ebook

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Description

Quelle conciliation possible entre le mouvement de mondialisation et le respect des cultures ? Ce qui permet de les concilier est une valeur morale et politique proposée par l'Occident: l'autonomie. Sa diffusion passe par un contact particulier entre les cultures: l'interculturel. Elle est créatrice d'un mode de vie: la modernité. Elle instaure le régime des libertés individuelles. Elle porte en elle une potentialité: l'universalisme.

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Date de parution 01 mai 2006
Nombre de lectures 73
EAN13 9782336268873
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296007000
EAN : 9782296007000
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Du même auteur: REMERCIEMENTS INTRODUCTION CHAPITRE 1 - CULTURE ET CIVILISATION CHAPITRE 2 - LA LONGUE MARCHE DE L’OCCIDENT CHAPITRE 3 - UN AVENIR COMPROMIS CHAPITRE 4 - BALISES CHAPITRE 5 - L’AUTONOMIE APPLIQUÉE CONCLUSION
La modernité interculturelle
LA VOIE DE L'AUTONOMIE

Gilles Verbunt
Du même auteur:
1981 Avec F. Briot, Immigrés dans la crise, Editions Ouvrières, Paris.
1985 (Sous la direction de Gilles Verbunt), Diversité culturelle, société industrielle, Etat National. Editions L’Harmattan, Paris.
1994 Les obstacles culturels aux apprentissages, CNDP, Paris.
1996 Les obstacles culturels aux interventions sociales, CNDP, Paris.
1998 Les jeunes et l’autorité, Aspects culturels. CNDP, Paris.
2001 La société interculturelle. Vivre la diversité humaine, Editions du Seuil, Paris.
2004 La question interculturelle dans le travail social. Repères et perspectives. La Découverte, Paris.
2006 Apprendre et enseigner le français : une aventure commune. L’Harmattan, Paris.
REMERCIEMENTS
Chaque fois que je prépare une publication, livre ou article, mes origines néerlandaises prennent parfois le dessus, et j’ai alors besoin des autres pour corriger le style, mais aussi pour rectifier le tir sur le plan des idées. Pour ce livre, Françoise Briot a encore une fois apporté cette aide interculturelle. Je suis seul responsable du résultat final, mais je vois quand même dans cette collaboration une illustration de l’interdépendance culturelle.
INTRODUCTION
Mondialisation et diversité culturelle peuvent aller de pair. Ce qui permet de les concilier est une valeur morale et politique proposée par l’Occident : l‘ autonomie . Sa diffusion passe par un contact particulier entre les cultures : l’ interculturel . Elle est créatrice d’un mode de vie : la modernité. Elle instaure le régime des libertés individuelles. Elle porte en elle une potentialité : l’universalisme.
Plus la mondialisation avance, plus des voix se font entendre pour sauver la diversité culturelle 1 . La mondialisation représente le meilleur et le pire, la diversité culturelle est elle aussi ambivalente. Pour respecter les différences, faut-il supporter la minorisation des femmes et le travail des enfants ? Quand on évoque le respect des traditions, faut-il accepter la vendetta et les mutilations corporelles ? Au nom des valeurs sur lesquelles se basent les comportements et identités des peuples, faut-il laisser intactes des gérontocraties ou des théocraties ? Faut-il cultiver l’individualisme des Occidentaux, certaines dérives de l’hédonisme, leur rage à consommer, la dépréciation de la valeur travail, la perte du sens du devoir ? La discussion sur la diversité culturelle et sur l’interculturel reste abstraite si nous n’intégrons pas une réflexion sur les contenus concrets des cultures, et de la culture occidentale en particulier.
Ne sommes-nous pas condamnés à l’ethnocentrisme ? Est-il encore possible de revenir sur des acquis comme les libertés individuelles et la démocratie ? Pouvons-nous et devons-nous nous empêcher de les souhaiter pour tous les peuples et de nous en faire les hérauts ?
Cet ouvrage veut apporter quelques réflexions qui ne sont pas des réponses exhaustives à ces questions, mais qui sont susceptibles, sans souci du politiquement correct, de nourrir le débat sur la mondialisation et les différences culturelles.
Dans les différences et les traditions, il y a à prendre et à laisser. Il y a des valeurs et des attitudes qui sont meilleures que les autres. Mais comment, dans ce tri à faire, éviter le piège d’un universalisme nivelant et hégémonique ? Tout ce qui est bon pour l’Europe ne l’est peut-être pas pour l’Asie. Les difficultés que rencontrent les défenseurs des droits de l’homme en Chine peuvent conduire soit à un réexamen de ces droits, soit à ignorer les résistances en se disant que les Chinois un jour ou l’autre y adhéreront. Les nations colonisatrices ont toujours exporté leur culture avec le label « universelle ». Il ne s’agit pas de tomber à nouveau dans le piège d’un universel ethnocentrique.
Et pourtant, il doit exister des valeurs qui sont admises par tout être humain et toute société, de même qu’il existe des structures sociales oppressives qui sont condamnables à l’unanimité. Un consensus pourrait se faire autour de la valeur d’autonomie.
Il ne s’agit pas là d’un débat théorique coupé de l’histoire. Les rencontres entre populations diverses ont toujours provoqué des changements dans les cultures et les civilisations. Le rapport entre la mondialisation et la diversité culturelle introduit seulement deux facteurs nouveaux : d’une part, avec la mondialisation nous atteignons un modèle d’univers où il n’y aura pas de dehors et où toutes les cultures sont en contact les unes avec les autres (sauf quelques enclaves isolées) ; d’autre part, la rencontre ne se fait plus entre deux ou trois populations qui s’affrontent culturellement, mais entre un acteur géant et des unités dispersées, désunies.
Ce Goliath nous avons choisi de l’appeler la civilisation  ; les unités dispersées, les David, nous les appelons les cultures. Ce combat entre civilisation et cultures, ainsi que leur complicité, sont parmi les clefs qui doivent permettre de comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans le monde. Leur interaction, analysée dans le premier chapitre, dessine la forme d’un nouveau type de relations entre les cultures, sur le plan individuel et collectif, que nous appelons interculturel.
Le deuxième chapitre tente de décrire la spécificité de la culture occidentale qui a donné naissance à une civilisation mondiale, avec à sa suite l’individualisme et la modernité. Cette culture contribuera probablement encore beaucoup à l’évolution de cette civilisation.
Le troisième chapitre fait la critique de cette culture occidentale qui dans les autres parties du monde fait souvent l’objet d’un rejet violent. À la vue des résultats qu’elle produit, pouvons-nous encore légitimement ériger la culture occidentale en modèle ?
Le quatrième chapitre propose une meilleure compréhension de ce qu’est l’autonomie, comment sa diffusion s’opère à travers un type de relation des cultures entre elles et des cultures avec la civilisation mondiale, et permet de donner une réponse à la fois réaliste et généreuse à la question initiale : comment concilier la mondialisation avec la diversité culturelle ?
Un chapitre conclusif montre que l’autonomie et l’interculturalité sont présentes à tous les niveaux de la vie économique, sociale, politique, religieuse et... culturelle. Est-il présomptueux de prétendre que leur prise en compte permettrait de concilier les différentes cultures avec la mondialisation et de concevoir une mondialisation qui respecte la diversité culturelle ?
CHAPITRE 1
CULTURE ET CIVILISATION
Au milieu du 19e siècle, l’anthropologue anglais Tylor pouvait encore définir de façon identique la culture et la civilisation. Sa définition commençait par : « Culture ou civilisation est... » 2 . Depuis, la confusion entre culture et civilisation est restée fréquente, mais bien distinguer ces deux termes peut grandement aider à analyser l’évolution des rapports entre la diversité culturelle et la mondialisation, qui, elle, est de l’ordre de la civilisation. Avec le progrès de la mondialisation cette distinction est devenue essentielle ; pour le dire d’une façon très simple : la civilisation sera de plus en plus unique et universelle et s’appliquera surtout aux acquis techniques, scientifiques et fonctionnels de l’humanité, les cultures seront de plus en plus nombreuses et spécifiques et alimenteront le besoin de sens. Civilisation confondue avec modernité, s’écrira de plus en plus souvent au singulier, culture de plus en plus au pluriel.

Multiplicité et unité
Les définitions proposées ici des notions de culture et de civilisation diffèrent de celles de Huntington, l’auteur de Le choc des civilisations 3 qui parle peu de cultures. Celles utilisées ici permettent, à mon avis, de mieux distinguer et analyser les situations et évolutions qui se produisent aujourd’hui dans les sociétés et dans le monde.
Pour comprendre la différence entre les deux termes, comparons deux approches. La tradition allemande enracine sa conception de la culture dans l’

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