Le malaise gabonais
156 pages
Français

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Le malaise gabonais , livre ebook

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Description

Le constat du malaise gabonais demeure accablant. L'observation de la réalité fait ressortir une inadéquation entre l'idée que l'on se fait des élites et leurs comportements réels. Le questionnement qui en découle appelle au décryptage des rapports de ces élites à leurs société: rapports de coopération ou d'opposition avec le haut; rapports de solidarité ou affaiblissement du lien social avec le bas.

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2005
Nombre de lectures 260
EAN13 9782336269887
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

site : www.librairieharmattan.com e.mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747589703
EAN : 9782747589703
Le malaise gabonais
Elites et société au Gabon

Clotaire Messi Me Nang
Aimé Moundziégou Moussavou
Sommaire
Page de Copyright Page de titre REMERCIEMENTS PREFACE INTRODUCTION - Vers quelle problématique de l’analyse des questions portant sur les élites au Gabon ? Les élites au Gabon : essai de définition et de classification
Résistance, défaillance et dilatation des élites universitaires au Gabon La construction de l’élitisme au Gabon : les enjeux de la prépondérance des “instruits” sur les masses, 1910-1990 La question de l’élite chez les intellectuels aéfiens : lecture à partir du périodique Liaison , organe des cercles culturels de l’AEF (1950 — 1960)
Discours et pratiques des élites gabonaises
La compétence professionnelle et le militantisme politique dans la haute administration au Gabon de 1956 à 1967 : le cas des fonctionnaires numéraires Les enseignants du secteur public face à la crise de l’éducation au Gabon (de 1990 à nos jours) : des représentations à l’action syndicale Université et démocratie au Gabon
Production des élites gabonaises
Système de formation et conditions de production des élites au Gabon : contradictions, limites et incohérences
L’Afrique à l’Harmattan
REMERCIEMENTS
L’Association des Etudiants Gabonais d’Ile-de-France (AEGIF) adresse ses sincères remerciements et exprime ses sentiments de reconnaissance aux auteurs et autres personnes qui ont participé à la réalisation de cette réflexion sur la société gabonaise : Axel Eric Augé, Grégoire Biyogo, Dominique Etoughe, Clotaire Messi Me Nang, Emma Prudence Mouléba, Aimé Moundziégou Moussavou, Georges Moussavou, Fabrice Nfoule Mba, Gilchrist Anicet Nzenguet Iguemba, Pierre Romuald Ombigath et Marc Louis Ropivia.
Puisse ce genre d’initiative stimuler les échanges intellectuels et les débats scientifiques.
PREFACE
Le dernier coup de manivelle ?

La volonté des jeunes chercheurs gabonais de prendre la parole et surtout la plume est de plus en plus patente. Elle prend d’abord la forme du mémoire qu’il s’agisse de celui de la maîtrise ou du DEA en sciences sociales, en histoire ou encore en sciences politiques. Mais depuis quelques années, c’est le doctorat lui-même qui arrive à maturation et les soutenances se multiplient avec parfois des travaux tout à fait originaux. Certes, rétorquera-t-on, il n’est guère difficile de dire des choses justes, nouvelles ou tout simplement inédites à propos du Gabon puisqu’il n’y a guère de littérature scientifique ou encore essayiste sur les formes et dynamiques de l’évolution contemporaine de sa société et de son système politique ! Ce jugement s’adresse autant au déficit de la production nationale qu’au silence assourdissant des chercheurs étrangers dont l’excellence des recherches ne doit pas masquer le très faible nombre. Un honorable collègue africaniste ne m’a-t-il pas interpellé, à propos de l’évocation de ma coopération universitaire librevilloise (très limitée pourtant car je ne suis en rien spécialiste de ce pays) : “mais que vas-tu faire dans ce pays ?” (sous-entendu : dépense ton énergie et ta bonne volonté ailleurs).
Mais l’activisme analytique des étudiants gabonais prend également des formes d’engagement plus collectives telles ces journées d’études organisées sur les recherches doctorales en sociologie (Amiens et Aix en Provence) ou encore sur le thème de la refondation de l’Etat. Il existe, j’en suis sûr, d’autres expériences qui ont pu m’échapper.
L’ouvrage que préfacent ces quelques lignes confirme cette mobilisation interventionniste et volontariste. Voici en effet le fruit d’un objectif plus savant et ambitieux qui se situe au-delà des prises de position politiques bien naturelles induites par la si célèbre géopolitique gabonaise. Le terme d’élite donne d’ailleurs une touche des plus classiques à cet exercice puisqu’il renvoie à une histoire parfois très ancienne de la sociologie.
L’application des concepts occidentaux, dont on ne sait s’ils sont universels ou tout simplement généralisables sous conditions (c’est-à-dire adaptables), a fait couler beaucoup d’encre et je n’ai pas la place ici pour réouvrir la discussion concernant la notion (le concept ?) d’élite. Ce qui est certain, c’est l’évidence de son usage récurrent à propos des catégories dominantes en Afrique noire qu’elles soient ou non au pouvoir. L’absence d’accord minimal, encore un demi-siècle après les indépendances, sur la nature et la configuration africaine globale de la société étatique et nationale interdit de fonder a priori des notions catégorielles ou particularistes. A l’image de la construction épistémologique marxiste du concept de classe qui renvoie à la lutte des classes, aux rapports de production donc aux modes de productions eux-mêmes, la réflexion sur la notion d’élite doit s’articuler tout naturellement à des notions sociétales plus larges et plus englobantes. Certes la recherche empirique, documentaire ou de terrain, peut déblayer les données et proposer des comparaisons et des classifications. Le caractère incertain de la notion d’élite n’interdit pas d’examiner sa portée heuristique surtout dans le cas gabonais où l’existence d’une élite politique s’impose par sa monopolisation des pouvoirs depuis très longtemps.
Mais ce qui rapproche les textes de ce recueil, c’est moins la problématique théorique que la préoccupation historiciste. Le leitmotiv des sciences sociales gabonaises en gestation est simple : comment en est-on arrivé là ? Autrement dit d’où viennent notre état, notre bureaucratie, nos élites politiques ? Pourquoi cette absence des sciences sociales ? D’où l’importance dans ce recueil des contributions à caractère historique sur les instruits, les cercles culturels coloniaux, les fonctionnaires numéraires de la décolonisation. L’Histoire n’explique pas directement le présent mais il est bon et même nécessaire de la connaître, d’en révéler les originalités et peut-être les pesanteurs actuelles. L’histoire ici est structure, pattern, au sens presque psychanalytique du terme.
Cependant l’histoire est tout aussi conjoncture, action du présent, programme de l’avenir, éventuellement. La conjoncture est la preuve de l’existence d’une dynamique socio-politique et il faut ausculter les grands et les petits évènements pour essayer de l’identifier. Il est certain que la fameuse phase de “décompression autoritaire”, dont a parlé J.-F. Bayart à propos de ce que d’autres chercheurs ont qualifié de transition démocratique, n’a duré qu’un instant et que certains s’interrogent toujours pour savoir s’il s’était agi d’une illusion, d’un fantasme ou bien d’une explosion ponctuelle sans suite.
Cette sourde inquiétude méthodologique (mais intrinsèquement politique) a conduit tout naturellement un certain nombre d’étudiants gabonais en sociologie à se pencher sur le monde éducatif et tout particulièrement universitaire. Malgré le faible respect pour la chose universitaire, y compris de la part d’un grand nombre de ses usagers étudiants actuels, le pouvoir gabonais y puise à l’évidence sa force ... de travail. En fait, ce qui préoccupe surtout ceux qui se penchent sur cette institution c’est la nature, en creux pourrait-on dire, de son pouvoir alors qu’elle n’arrive même pas à fonctionner normalement. L’action syndicale donne corps à une catégorie de fonctionnaires qui reste atomisée par le clientélisme politico-ethnique. Mais si ce mouvement social composite, aléatoire, temporaire et pourtant à répétition produit du sens, il reste encore à saisir ce qu’en pensent élèves, étudiants, parents d’élèves, en un mot les Gabonais de base si l’on peut se permettre d’opposer une notion aussi élémentaire à celle d’élite.
Evidemment la décision finale revient à la bureaucratie politique qui semble réservée, voire même hostile à l’interpellation sociologique. L’élite gabonaise est à la fois immuable et volatile et l’on sent bien des divergences d’opinion entre les auteurs réunis dans cet ouvrage. Comment faire pour légitime

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