Le rêve américain d un enfant d Afrique
214 pages
Français

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Le rêve américain d'un enfant d'Afrique , livre ebook

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Description

Découvrir les Etats-Unis dans la situation d'un intellectuel africain qui n'a pas encore terminé l'analyse de ses rapports avec l'Europe et qui ne sait pas encore ce qu'il fera de ses sentiments ambivalents sur les rapports de la race noire et des autres races, peut précipiter la plus forte et la plus complète des intelligences dans un trouble profond. La société américaine feint d'accepter le métissage, mais la réalité est ailleurs, dans une forme d'apartheid que chaque communauté raciale et chaque groupe culturel vit.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 255
EAN13 9782296688308
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le rêve américain d’un enfant d’Afrique


Livre II d’une auto biographie en 6 volumes
SHANDA TONME


Le rêve américain d’un enfant d’Afrique


Livre II d’une auto biographie en 6 volumes


L’Harmattan
DEJA PARUS DU MÊME AUTEUR

DROITS DE L’HOMME ET DROITS DES PEUPLES DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES. juillet 2008.
AVANCEZ, NE NOUS ATTENDEZ PAS ! Le constat amer d’un intellectuel africain. juillet 2008.
LE CRÉPUSCULE SOMBRE DE LA FIN D’UN SIÈCLE TOURMENTÉ. 1999-2000, juillet 2008.
L’ORÉE D’UN NOUVEAU SIÈCLE. 2001, juillet 2008.
PENSÉE UNIQUE ET DIPLOMATIE DE GUERRE. 2002, juillet 2008.
CES DINOSAURES POLITIQUES QUI BOUCHENT L’HORIZON DE L’AFRIQUE. 2003, juillet 2008
REPENSER LA DIPLOMATIE. 2004, juillet 2008.
RÉFLEXIONS SUR L’UNIVERSALISME. 2005, juillet 2008.
AFRIQUE L’INÉLUCTABLE EFFONDREMENT DES DICTATURES. 2006, octobre 2008.
L’INTELLIGENTSIA CAMEROUNAISE : AUTOPSIE D’UNE DÉCRÉPITUDE. novembre 2008.
UN AFRICAIN AU MUSÉE DES ARTS PREMIERS. décembre 2008
RÉFLEXIONS SUR LES CRISES DE LA SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE. janvier 2009
LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA FRANCE EN QUESTION. janvier 2009
LA CRISE DE L’INTELLIGENTSIA AFRICAINE. janvier 2009.
COEXISTENCE CONTENTIEUSE ENTRE LES NATIONS. 1985-1998, janvier 2009
L’AFRIQUE ET LA MONDIALISATION. février 2009
POUVOIR POLITIQUE ET AUTORITARISME EN AFRIQUE. mars 2009
MÉMOIRES D’UN DIPLOMATE AFRICAIN. avril 2009
RÉFLEXIONS SUR L’ÉTAT DU MONDE. 2007, mai 2009
LA FRANCE A-T-ELLE COMMIS UN GÉNOCIDE AU CAMEROUN ? Les Bamiléké accusent. juillet 2009.
JEUX ET ENJEUX DES ETATS DANS L’ORDONNANCEMENT GÉOSTRATÉGIQUE PLANÉTAIRE. 2008, juillet 2009.
LES TRIBULATIONS D’UN ÉTUDIANT AFRICAIN À PARIS, Livre I d’une autobiographie en 6 volumes. septembre 2009
FONDEMENTS CULTURELS DU RETARD DE L’AFRIQUE NOIRE. septembre 2009
ET SI L’OCCIDENT N’ÉTAIT PAS RESPONSABLE DES PROBLÈMES DE L’AFRIQUE ? De Nicolas Sarkozy à Barack Obama. novembre 2009
ANALYSES CIRCONSTANCIÉES DES RELATIONS INTERNATIONALES. 2009, avril 2010.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanado.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-10471-6
EAN : 9782296104716

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
« A tous les enfants déshérités et tous les enfants pauvres de tous les ghettos du monde qui, condamnés à la misère et à la marginalisation, émergent pour s’élancer vers les horizons de l’intelligence et de la consécration sociale, afin de mener le combat pour la justice et une plus grande solidarité entre tous les êtres humains ».


SHANDA TONME
1. Les Etats-Unis comme un mythe
T oute mon adolescence durant, les Etats-Unis représentaient le bout du monde, une sorte de terre promise hors d’atteinte qui me fascinait par ses nombreux talents, sa créativité, sa puissance, sa domination sur le reste du monde. Nous parlions des Etats-Unis et pensions aux Etats-Unis en des termes qui frisaient une véritable aliénation, pire que l’adoration. Tout ce qui portait l’estampille des Etats-Unis ne pouvait qu’être beau, puissant, modèle, supérieur. Les grandes figures politiques américaines à l’instar de Kennedy, Cassius Clay dit Mohammed Ali, James Brown, Bill Russel, faisaient partie de notre univers immédiat en termes de soumission, d’influence et même de familiarité.

L’assassinat des deux frères Kennedy surtout, avait ainsi constitué un moment fort dans le regard de notre jeunesse sur le monde. Au plan culturel, l’Amérique n’avait pas d’équivalent. Nous n’avions pas appris la littérature américaine à l’école et au collège, mais nous avions eu des cours de géographie dans nos classes du secondaire, avec une magnificence de la puissance américaine. Mon professeur de géographie en première littéraire au lycée Joss de Douala, nous avait présenté les Etats-Unis comme l’autre monde, au-delà du croyable, un berceau de gigantisme inégalé. Ce géant était premier producteur de ceci et de cela, premier consommateur de ceci et de cela, premier inventeur de ceci et de cela, premier en tout.

Le sport n’était pas en reste, avec ce que les Etats-Unis produisaient aux Jeux olympiques. Porter un tee-shirt ou des chaussures de sport frappés de la bannière étoilée conférait une certaine fierté. L’aliénation était totale avec une admiration débordante pour Cassius Clay dit Mohamed Ali, notre idole sur lequel des tas d’histoires de bravoure étaient contées. Celui-là justement nous faisait revivre la lutte des Noirs pour leur émancipation. Des noms comme Martin Luther King, Angela Davis, les Black panthers , apportaient à la fois de l’affection et une certaine confusion assumées dans l’ensemble de façon positive.

Nous avions certes conscience des problèmes raciaux, mais nous ne trouvions pas que cela compromettait la beauté et la fierté américaines. Nous pouvions ainsi écouter les belles paroles contestataires des musiciens noirs, sans pour autant tenir forcément rigueur au système ou le dénoncer. Que n’aurions-nous pas donné pour aller en Amérique, pour aller voir le pays de Kennedy, pour devenir Américain !

Plus tard étudiant, les Etats-Unis exerçaient sur nous une fascination tout à fait différente, mais d’une égale pression et d’un égal empressement dans la pensée et dans la curiosité. D’abord réfractaire et très critique pour la politique internationale du pays, nous n’en étions pas pour autant moins captés, corrompus à la rigueur et vassalisés par l’attrait américain. La vision et l’analyse étaient tout de même différentes, dans la mesure où contrairement aux envies naïves et un peu surexcitées de l’adolescence, c’étaient maintenant des adultes renseignés sur la véritable place des Etats-Unis dans le monde, sur leurs méfaits, sur leurs actions contestables, sur les crimes de la CIA, sur la réalité de la discrimination raciale, sur la réalité des luttes et des marches pour les droits civiques.

L’étudiant en relations internationales, l’intellectuel de gauche et le militant des grandes causes que je suis devenu après des années de formation et d’information, avait une autre fascination, une fascination critique, une fascination de professionnel qui réalisait bien que sans une maîtrise de la pensée américaine des relations internationales, il était impossible de soutenir que nous étions des internationalistes complets.

Comment pouvions-nous combattre valablement et intelligemment les Etats-Unis sur le plan international, sans comprendre les rouages du processus d’élaboration de la politique étrangère de cette grande puissance ? Il fallait donc s’assigner une mission, celle de se rendre effectivement aux Etats-Unis et de travailler sur les sources doctrinales, culturelles, académiques et morales de la conduite stratégique des Etats-Unis. Ce qui renforçait ma conviction dans la programmation d’une telle mission, c’était mon séjour à l’académie de droit international de La Haye, institution située dans l’enceinte même de la Cour internationale de justice de La Haye.

L’académie de droit international accueille chaque année aux mois de juillet et d’Août, des étudiants, des enseignants de haut niveau, des professionnels, des diplomates et des spécialistes des relations internationales et du droit international provenant des quatre coins du monde. Les échanges d’idées, les débats, les cours, les séminaires et les confrontations verbales qui meublent cette occasion, sont d’une richesse qu’aucune formation universitaire, ni aucune expérience solitaire ne peuvent remplacer. Les spécialistes découvrent et se découvrent, se congratulent et se critiquent, renseignent et se renseignent.

J’avais été à deux reprises à l’académie de droit international et j’en étais revenu avec la décision de faire le saut américain. Mes deux séjours dans ce bain doctrinal polyvalent, symbole du plus vaste mixage des courants du droit international moderne, avaient changé ma personnalité et influencé fortement le sens de ma formation. Moi qui aspirais à compter parmi les futurs maîtres planétaires dans la matière des relations internationales, me découvrais tout petit. D’abord que je ne parlais pas un anglais capable de soutenir une conversation dans l’arène internationale, ensuite je mesurais le fossé entre ma culture francophone, parisienne et tiers-mondiste des relations internationales, avec les réalités anglo-saxonnes.

Voilà comment je me décidai à consacrer mes recherches de thèse de doctorat sur la politique étrangère des

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