Le syndicalisme autrement
284 pages
Français

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Description

Quinze parcours de femmes et d'hommes qui, à travers leur engagement syndical, font voir l'entreprise sous un autre jour. Ils cherchent à résoudre les difficultés, négocient des accords, tentent de construire de nouvelles relations dans le travail au quotidien. Au temps de l'individualisme triomphant, qu'est-ce qui provoque ces étranges vocations ? Après des années d'engagement, quel bilan dressent-ils ? Ces militants authentiques dégagent les voies pour un syndicalisme moderne, dynamique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2008
Nombre de lectures 191
EAN13 9782336268712
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation... Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Michel BOULANGER (dir.), Le cannabis dans tous ses états, 2008
Radouane BNOU NOUÇAIR, Atouts et faiblesses de l’immigration au Québec, 2008.
Elian ROBERT, Les médecins et la vie politique locale, 2008.
Michel PERRIER, Du souci des autres à l’autre comme souci. La grande casse du médico-social, 2008.
Philippe POITOU, L’Athéisme, la spiritualité de la raison, 2008.
Gilbert BEREZIAT, Quand l’université se réveille, 2008.
Marlène PARIZE, La part de l’autre, 2008.
Christophe de BROUWER, Le problème de la santé au travail. Projection des travailleurs ou nouvel eugéniste? 2008.
FAURE Alain et GRIFFITHS Robert (sous la dir. de), La Société canadienne en débats. What holds Canada together, 2008.
LAGAUZÈRE Damien, Robot : de l’homme artificiel à l’homme synchronique  ?, 2008.
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296068018
EAN : 9782296068018
Le syndicalisme autrement
Ces militants qui changent les relations de travail

Michèle Millot
Jean Pol Roulleau
DES MEMES AUTEURS
L’entreprise et les lois Auroux
Editions d’Organisation
Transformer l’organisation du travail
Editions d’Organisation
L’expression des salariés
Editions d’Organisation
Cadres : Bien gérer vos délégués
(Le syndicalisme. en entreprise)
L’Harmattan
L’entreprise et les stratégies syndicales
Editions d’Organisation
Les relations sociales en Europe
Editions Liaisons
JEAN POL ROULLEAU
Les champions de l’expansion
Les entreprises de choc
Sommaire
Questions Contemporaines Page de Copyright Page de titre DES MEMES AUTEURS POURQUOI ? PARCOURS - En France
ALAIN - Un bon syndicaliste doit d’abord être un bon professionnel CHRISTIAN - D’abord respecter l’autre DANIEL - Dépasser la lutte des classes DANIELLE - La foi dans le débat DOMINIO - Obtenir de travailler autrement JULIEN - Notre syndicalisme a permis le décollage de l’entreprise LOUIS - Manager et syndicaliste c’est possible MARIA - Un syndicalisme qui fait bouger MARIE ISABELLE - Représenter les intérêts des cadres PATRICIA - Ouand on commence à ouvrir les yeux PHILIPPE - Défendre les salariés c’est aussi défendre l’entreprise REGIS - La victoire par le contrat VANESSA - Syndicaliste mais autonome VIOLINE - Quand la recherche conduit au syndicalisme
Et chez nos voisins
DARIO, le Belge - Le syndicat législateur alternatif FLORIAN l’Espagnol - Le syndicalisme m’a ouvert au monde GEORGES, le Grec - Un sans papier devenu un responsable européen
SE REALISER DANS L’ENGAGEMENT
Une chance formidable
REPENSER LE MILANTISME DANS L’ENTREPRISE
POURQUOI ?
Chaque jour dans les entreprises, des milliers de femmes et d’hommes consacrent une partie de leur temps, de leur énergie, de leur intelligence à s’occuper des autres, de leurs problèmes, de leurs difficultés. Parfois, souvent même, ils le font au détriment de leur carrière professionnelle.
Au temps de l’individualisme triomphant, qu’est-ce qui provoque ces étranges vocations à se battre pour les autres ? La générosité, le goût du pouvoir (bien relatif), l’esprit de contestation ou la volonté de contribuer à construire une économie et une société un peu plus justes, plus fraternelles, plus solidaires ? La réponse dépend, bien sûr, de chacun de ces dizaines de milliers de militants, du sens qu’ils entendent donner à leur vie professionnelle.
Pour accroître leur efficacité, trouver le réconfort de l’amitié, échanger, débattre avec d’autres, ces militants rejoignent une organisation syndicale représentative ou pas (encore). Quels critères les conduisent vers une organisation plutôt qu’une autre ? En acceptent-ils totalement ou seulement très partiellement les idées directrices, la philosophie ? Quelle marge d’autonomie, de distance conservent-ils ?
Après des années d’engagement, après avoir vécu intensément des moments parfois difficiles, parfois exaltants, après avoir quelquefois appelé au conflit, plus souvent à la négociation, quel bilan dressent-ils ? Dans leurs relations avec la direction sont-ils des adversaires ou des partenaires ? Rencontrent-ils des interlocuteurs qui les reconnaissent dans leur mission, soucieux de construire ensemble ou sont-ils l’objet d’hostilité affichée ou souterraine ? Ceux pour qui ils se sont engagés sont-ils reconnaissants ou exigeants, critiques de leur action ?
Pour répondre à tous ces « pourquoi», nous avons retenu ces itinéraires, ces histoires de vie, une quinzaine parmi les centaines rencontrées. Délibérément nous avons choisi, parmi ces aventures d’aujourd’hui, celles qui se vivent dans le cadre de l’entreprise. La responsabilité d’un leader national, d’une fédération ou d’une confédération relève d’un autre ordre, se situe dans un univers différent tandis que chaque salarié pourra se reconnaître dans ces parcours ou souhaiter s’y engager. En sollicitant Christian ou Patricia. Julien ou Marie-Isabelle, les auteurs n’ont eu qu’un souci, présenter des militants authentiques, illustrer la diversité des situations, des motivations afin de faire percevoir à travers ces histoires de vie ce qu’est l’engagement aujourd’hui dans l’entreprise.
PARCOURS
En France
ALAIN
Un bon syndicaliste doit d’abord être un bon professionnel
Peut-on concilier une responsabilité de chef d’équipe et une activité syndicale ?
Pourquoi se syndiquer lorsque l’on travaille dans un groupe où l’engagement militant valait une quasi mise à l’écart ? Comment se positionner entre deux blocs syndicaux irréductiblement opposés, lorsque la hiérarchie traque et pénalise les adhérents d’organisations jugées contestatrices et valorise les syndicats « fréquentables » ou « manipulables » ?
Enfin peut-on déclencher sans états d’âme un conflit qui risque de vous échapper et en sortir par la négociation ?
L’itinéraire d’Alain Seften illustre ces enjeux que connaissent bien de nombreux militants.

Le goût de l’action
« J’ai toujours eu la volonté de m’occuper des autres. Déjà adolescent, j’accompagnais le curé dans l’assistance aux familles en difficulté. Sur le terrain de foot du village Peugeot, j’étais un peu leader.» Alain Seften enchaîne tout naturellement à l’école Peugeot où il suit les cours pour devenir fraiseur. A 17 ans il entre à l’usine de Sochaux, impressionnante avec plus de 20 000 salariés. Il se sent un peu gamin dans un service de « vieux » âgés d’une cinquantaine d’années, cherchant assez facilement le secours de l’alcool pour oublier le travail pénible. Le jeune Alain ne boit pas mais bosse dur. A 21 ans il sera classé P3, coefficient que l’on n’atteint habituellement qu’à la trentaine.
Pas encore engagé syndicalement mais facétieux, il participe aux élections des instances représentatives. Il convainc quelques amis de voter CGT, alors qu’il est viscéralement, héritage paternel, anticommuniste. Mais c’est pour rayer les têtes de liste. « On éliminait ainsi les meilleurs. Les moins bons devaient alors occuper les fonctions. »
L’engagement syndical ne tardera pas. « Quand vous vivez dans un groupe, vous êtes ou leader ou suiveur. J’aime l’action, j’ai toujours eu envie de faire bouger les choses. Un ami m’a expliqué : il faut se positionner. T’as deux solutions, t’es syndiqué ou pas. Moi j’étais pour me syndiquer car je me demande toujours qu’est-ce que je peux faire pour les autres. »
S’engager, mais où ? D’un côté la CGT comme la CFDT mènent une opposition dure qu’Alain Seften trouve trop systématique. Sa culture l’incite à se tourner vers la CFTC. Mais chez Peugeot cette organisation, avec le syndicat maison, coopère trop avec la Direction. Chacun sait que pour faire carrière, il est conseillé de s’inscrire à la CFTC. Alain veut réussir sa vie professionnelle sans compromission. Il choisit donc une troisième voie, celle d’un réformisme exigeant, mais réaliste. C’est FO. « J’avais l’impression d’un syndicat ouvert à tous, respectueux de la liberté de ses adhérents. Là je sent

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