Le temps des maraîchers franciliens
397 pages
Français

Le temps des maraîchers franciliens , livre ebook

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397 pages
Français

Description

Cet ouvrage relate une activité économique, le maraîchage, en suivant quatre familles de l'est de Paris. Généalogie et histoire économique se mêlent, dans les quartiers du vieux Paris. Ces écrits, basés sur des recherches d'archives ou des récits de professionnels, rendent hommage à ces hommes et à ces femmes qui ont cultivé leurs terres et donné leurs lettres de noblesse au jardinage et à l'horticulture.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 562
EAN13 9782296231573
Langue Français
Poids de l'ouvrage 43 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lelaboureuretsesenfants
Travaillez,prenezdelapeine,
C’estle fondsquimanquele moins.
Unrichelaboureur,sentantsa mortprochaine,
Fitvenirsesenfants,leurparlasans témoins.
«Gardez-vous,leurdit-il,de vendre l’héritage
Quenousontlaissénosparents.
Un trésor est cachédedans.
Jene saispasl’endroit ; mais unpeude courage
Vouslefera trouver, vousen viendrezàbout.
Remuezvotrechamp,dèsqu’onaurafaitl’août.
Creusez,fouillez,bêchez,nelaisseznulleplace
Oùla mainne passeet repasse.»
Lepère mort,lesfils vousretournentle champ,
Deçà,delà, partout ;sibienqu’au boutdel’an
Il enrapportadavantage.
D’argentpointde caché. Maislepèrefutsage
De leurmontrer, avantsa mort,
Quele travail estun trésor.
Jeande La Fontaine(1621-1695)AVANT-PROPOS
C'est l'histoired'undes derniers couples de maraîchers de la régionparisienne.Mauriceet
Émilienne Chaudron se sont connuslors du banquet annuel desmaraîchers, suivid'unbal.Ce
n’étaitpasle 30 aoûtàlaSaint-Fiacre,patron des jardiniers etdes maraîchers,mais en hiver !
Ilsdansèrent,ilsseplurent etsemarièrentàChâtilloncomme en fait foileur actedemariage
datédu2 février1952 :«À 11hont comparu publiquement en la maison commune,Maurice
Louis Chaudron, maraîcher, né àChampigny-sur-Marnearr.deSceaux (Seine)le1 9
décembre 1925, âgé de 26ans,domiciliéàNeuilly-sur-Marne(Seine-&-Oise), 80 ruePaul
Thonoux,fils de Léon Louis Chaudron et de Berthe MariaDeudon, sonépouse, maraîchers,
domiciliésà Neuilly-sur-Marne, 60 ruePaulThonoux,d’une part
eEt ÉmilienneMadeleineCambuzat,maraîchère, néeà Paris6 arr. le 15 mai1930,âgéed e
21ans,domiciliéeà Châtillon(Seine),100 bd de Vanves,filledeVictor Joseph Cambuzat et
de MarieLouiseBernier, sonép.,maraîchers, domiciliésà Châtillon, 100 bd de Vanves […]
Enprésence de :
-AmédéeHérouart,maraîcher, 28ruedes BlainsàBagneux
-et d’ÉmileCambuzat,maraîcher,croix de guerre, 23 bisrued’EnferàSt-Michel-sur-Orge
(Seine-&-0ise)».
Ilss'installent en 1953àChâtillondans les Hauts-de-Seine, puis en 1969,àMassy dans
l'Essonne (Fig.1, 2). Comme toutes les maraîchères,Émilienne vendleur productionde
primeurs.Ils ont élevéleurs enfants quinecontinuent plus de nos joursàapprovisionner en
légumes l'agglomérationparisienne.Nos Chaudron ont7 petits-enfants,quihélas,ne
reprennentpasnonplusleflambeau dumaraîchage.Ainsil'histoiredecesmaraîchers
s'arrêtet-elleen1990,dateàlaquelleilsprennentleur retraite.
Dès qu’ilaété retraité, MauriceChaudron s’est passionné pour une généalogieascendante
car,dit-il :
«Oubliersesancêtres,
«C'est être unruisseau sans source,
«Unarbre sans racines. »
En régionparisienne, il s'est livréà un travaildebénédictin tant auprès des mairies,des
églises,des cimetières quedes Archives de Paris et des Archivesnationales.Ila fréquentéla
bibliothèquehistoriquedela ville de Paris,labibliothèqueadministrativedel'Hôtel de Ville,
laBibliothèquenationaledeFrance…
Bien queles prêtres aient enregistré, depuis 1539, suiteà l’édit de Villers-Cotterêts,les
baptêmes,puis en 1579, suiteàl’ordonnancedeBlois,les mariages,publications des bans,
fiançailles, requêtes pour les dispenses de consanguinité, actes d’inhumation, aucundece s
actesnefut retrouvé.En revancheconcernantdestitresdepropriété,destransactions(contrats
de vente, de location, rentes), des contrats de mariage,destestaments et des inventaires après
décès,ces actes ont étéexploités.Lorsquedes actes ont été retrouvés,leursréférences
provenantdesArchivessontrépertoriées.
Trois actes nous informentsur la situationd’unindividuà son décès.Ilssont dits:de
succession,d’inventaireetdepartage.Parfoisilsne sedéroulentpasdanslaprécipitation!Le
délai varie considérablement d’uncasàl’autre, ce quinepermet pastoujours de connaîtrela
datedu décès, siellen’est pas mentionnée. Dans ces actes, seuls les enfants vivants sont
mentionnés,cequiest uninconvénient majeur pour répertorier la descendanced’uncouple.
9Pour les hommes,l’absence de noms d’épouses ne signifienullement qu’ils ne sont pas
mariés.Pourlesfemmes,en revanche, lesconjoints, seuls, sontprésents.À lafindecesactes,
les participants sont aussilessignataires, s’ilssavent écrire. Cessignatures facilitentsouvent
la lecturedes noms écrits dans ces actes et permettent aussidedistinguer les individus qui
n’ont qu’un seulet même prénom.Les participants ne savaient parfois ni écrire, ni signer,
maisilssavaient compter !
Quant àlalecturedes documents très anciens,ellea été renduepossible grâce àdes
transcriptions duvieux français par des connaissances de MauriceChaudron. Plus tard, la
lectureest devenueplus aisée, saufquecertaines écritures,cursives ou parfois fantaisistes,
sont difficilement lisibles.Deplus des accents manquent,laponctuationest trèsréduite, des
majusculessontmisesunpeu n’importeoù,desdifférencesorthographiques etdesfautessont
évidentes,desratures et des abréviationss’y ajoutent.Lorsquelalectureest impossible,des
points de suspensionont donc étémis; de même dans certainestranscriptions,ils ont étémis
en lieu et placedeparties non essentielles pour la généalogie, en espérant quecelan’apas
modifiél’histoire!Pourplusdeclarté,j’ai jugé utiledemettreenitaliqueet entreguillements
ce quiprovenait des documents.Lebut étant de remonter dans l’ascendanceet de vérifier les
renseignements,engénéral seulledébut des actes est important:ilpermet de connaîtrele s
membres de la famille, d’y associer les amis proches qui sont lestémoins,d’y trouver leur
professionet de connaîtreleur lieu de résidence.Les parties essentielles pour établir le statut
socialdes ancêtres et leur mobilitégéographiqueont donc été retranscrites.Lapartie relative
aux sommes d’argent en causeouàdesrentes ne l’apas été systématiquement,du fait aussi
des changements de la monnaie et de sadévalorisation. De très nombreusesrentes ont été
retrouvées pour chacundes Chaudron ou des membres des familles d’alliance,mais comm e
ces actesnedonnentpas d’indicationssur le cadrede vie,ellesn’ontpas été rapportées.Elles
représentent àellesseules environ1 000 fois plus de documents queceux quiont été
transcritspour établirlesgénéalogies.
Àpartir dusiècledernier,les documents retrouvés ne sont plus de même nature. Ils ne sont
plus notariés ni obtenus dans les bibliothèques.Désormais,ce sont des actes d’état civil ou
religieux (baptême, mariage,décès)quiont été retrouvés,cequifacilitele travaildu
généalogistepour connaîtredates et filiations; les datessont aussi soulignées.Ces actes
concernantuniquementunindividu ouuncouplepermettent d’avoir plus d’information sur
des moments précis,mais en donnent plus sur la compositiondes familles.Quelques-uns
mentionnent des événements ou des activités collectifs car des ancêtres ou des prochessont
cités; ilsse rattachent doncàl’histoiredes familles.Comme les actesretrouvés des branches
collatéralessont porteurs de renseignements supplémentairessur la vie des aïeux en ligne
directe,ilsontété transcrits.
Peu de généalogistes ont eu la chance de MauriceChaudron quia rassemblédenombreux
documents concernant les familles de ses2 parents,Chaudron pour son père(Tableau 1) et
Dulacpour samère(Tableau2). Ilaaussi retrouvéles ancêtresde son épouse,néeCambuzat,
(Tableau3)descendanteparsamèredes Chandon (Tableau 4).Les patronymes Dulac,
Cambuzat et Chandon étant originairesrespectivement de la Creuse, de l’Yonne et de l’Orne,
la recherchegénéalogiqueaétéplus difficilepour Mauricequihabitedans la région
parisienne, sibienqu’ilya unou plusieurssiècles de différence entreleurs premiers ancêtre s
respectifsretrouvés.
Les arbres généalogiquesretrouvés n’ont pas consistéqu’àaligner des lieux de la région
parisienne,des dates,des noms du monde des morts et desvivants, tous impliqués dans le
travaildela terre. L’arbren’est pas

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