Les légitimations de l esclavage et de la colonisation des Nègres
455 pages
Français

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Les légitimations de l'esclavage et de la colonisation des Nègres , livre ebook

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Description

Pourquoi et comment les crimes des déportations esclavagistes massives et des colonisations commis à l'encontre des Nègres, qui durent depuis le VII siècle et se poursuivent encore, ont-ils pu être si facilement occultés et oubliés en Afrique, en Orient et en Amérique, tant par les victimes que par les agresseurs ? Cet ouvrage propose quelques repères essentiels à la compréhension des processus de légitimation de cette mise en esclavage et de cette colonisation des Africains au sud du Sahara et ailleurs.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 135
EAN13 9782336272016
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga-Akoa
Déjà parus
Emmanuel KENGNE POKAM, La France et les États-Unis au Cameroun , 2009.
Raphaël BINDARIYE, Le bonheur d’un couple. De vingt à quatre-vingts ans, 2009.
Cyriaque Magloire MONGO DZON, Relever les défis électoraux en Afrique, 2009.
Cyriaque Magloire MONGO DZON, Nés après les indépendances, 2009.
Viviane GNAKALE AGNERO, Crise ivoirienne. Se projeter au-delà des présidentielles, 2009.
Théodore OTTRO ABIE, De l’union africaine à un État fédéral africain, 2009.
Etienne-Marcelin NGBANDA-BANDOA, Ces jeunes-là, 2009.
Anselme MACKOUMBOU-NKOUKA, Un général dans la tourmente : la guerre du 5 juin 1997 au Congo, 2009.
SHANDA TONME, La France a-t-elle commis un génocide au Cameroun ? Les Bamiléké accusent, 2009.
SHANDA TONME, Jeux et enjeux des Etats dans l’ordonnancement géostratégique planétaire, 2009.
Alfred MBUYI MIZEKA, Du village aux amphithéâtres. Itinéraire d’un universitaire africain, 2009.
Michel NKAYA, Pour une approche endogène du développement au Congo-Brazzaville, 2009.
Jean-Baptiste SOUROU, Jean-Paul II : Pape blanc et Africain, 2009.
Janis OTSIEMI, Guerre de succession au Gabon, 2009.
Mohamed Lamine GAKOU, Afrique subsaharienne et développement de l’Asie de l’Est, 2009.
Les légitimations de l'esclavage et de la colonisation des Nègres

Yaya Sy
© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296111431
EAN : 9782296111431
Sommaire
Points de vue - Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga-Akoa Page de titre Page de Copyright Dedicace BELIA POU CEZE INTRODUCTION GÉNÉRALE CHAPITRE 1 - Terminologie, points de vue, définitions et repères chronologiques CHAPITRE II - Les grandes phases de « contact » entre l’Afrique et le monde extérieur depuis le VII e siècle CHAPITRE III - Nature, rôles sociaux et historiques des idéologies CHAPITRE IV - L’esclavage en Afrique subsaharienne CHAPITRE V - Les déportations arabo-musulmanes CHAPITRE VI - L’impérialisme européen : les déportations esclavagistes et la colonisation CHAPITRE VII - Vivre ensemble au centre de l’empire au XX e et XXI e siècles : L’empire français CHAPITRE VIII - Un trou dans le plafond de verre ou les éclaboussures de la présidentielle américaine CONCLUSION GÉNÉRALE Annexes
A Fofo A Manou
A vous tous A nous tous
Qui avons cru et croyons encore un peu... que
« tous les hommes naissent libres et égaux ... »
BELIA POU CEZE 1
« Eia pour le kaïlcédrat royal ! Eia pour ceux qui n’ont jamais rien inventé pour ceux qui n’ont jamais rien exploré pour ceux qui n’ont jamais rien dompté 2
Aimé Césaire
INTRODUCTION GÉNÉRALE

« Et balaie-moi tous les obscurcisseurs, tous les inventeurs de subterfuges, tous les charlatans mystificateurs, tous les manieurs de charabia. Et n’essaie pas de savoir si ces messieurs sont personnellement de bonne ou mauvaise foi, s’ils sont personnellement bien ou mal intentionnés, s’ils sont personnellement, c’est-à-dire dans leur conscience intime de Pierre ou Paul, colonialistes ou non, l’essentiel étant que leur très aléatoire bonne foi subjective est sans rapport aucun avec la portée objective et sociale de la mauvaise besogne qu’ils font de chiens de garde du colonialisme 3 . »
De ce colonialisme ici décrié avec toute la puissance du verbe de Césaire, au néocolonialisme actuel, des esclavages anciens aux nouvelles formes de trafics humains et de surexploitation de l’homme par l’homme, quelles sont les discontinuités politiques, économiques, sociales, culturelles et administratives survenues en Afrique subsaharienne entre les néocolonies et leurs anciennes puissances coloniales, entre les Africains et leur propre passé antécolonial ? Que sont devenus les « barbotages » dans les lieux communs de la pensée dominante occidentale à l’égard des Nègres du monde entier ? Où est passé tout ce beau monde qui, il n’y a pas si longtemps encore, attisait les flammes de la domination coloniale et servaient de lubrifiant humain à la machine infernale ? Comment depuis cinquante ans s’est opéré leur recyclage ou leur reconversion professionnelle ? En un mot, malgré les changements politiques et économiques observables en Occident et dans l’ensemble du monde contemporain, qu’est-ce qui a vraiment changé dans les rapports entre l’Afrique et l’Occident d’une part, et l’Afrique et le monde arabo-musulman d’autre part, surtout au niveau des imaginaires et des représentations, c’est-à-dire de la perception du Nègre par lui-même et par les autres ?
Notre objectif fondamental en nous lançant dans cet exercice de mise en lumière de la partie la plus cachée de l’histoire africaine était donc de comprendre comment la mise en esclavage et la colonisation des Africains au sud du Sahara ont abouti dans la longue durée, de la part des impérialismes arabo-musulman et européen, à la négation de l’humanitude 4 du Nègre à travers le monde ?
C’est un lieu commun d’affirmer que jamais, dans l’histoire de l’humanité, aucun peuple n’a été autant stigmatisé par sa couleur de peau, réduit en esclavage et envoyé vers les pays les plus lointains, sur une durée aussi longue et dans des espaces aussi vastes que les peuples d’Afrique subsaharienne. Mais, à la fin de la colonisation, qu’a t-on fait dans cette région du monde pour panser ces plaies béantes laissées par l’histoire dans les consciences collectives et individuelles.
Comment donner un contenu politique et historique à notre déconstruction et maintenant à notre reconstruction de nous-mêmes, par nous-mêmes et pour nous-mêmes en tant que Nègres d’Afrique et d’ailleurs, fiers de relever la tête malgré bientôt 1400 ans d’agressions extérieures et intérieures ? Quels contenus politiques, quels nouveaux repères historiques allons-nous mettre en place pour baliser le chantier de ce long processus de déconstruction- reconstruction de nous-mêmes, de nos sociétés, de nos cultures ?
Telle est l’armée de questions auxquelles tous ceux qui sont stigmatisés comme Nègres doivent s’atteler pour trouver des réponses collectives que nul ne pourra jamais trouver à leur place.
L’aventure humaine qui dure pourtant depuis plus de six millions d’années a toujours été sinueuse, parfois lumineuse, quelquefois peu reluisante. On a, de par le passé, dans les sociétés humaines, partout et toujours, observé des inégalités sociales plus ou moins criantes, des agressions militaires et des crises destructrices à des échelles diverses sur une durée plus ou moins longue. Mais jamais on n’a nulle part observé, dans cette sinueuse histoire humaine, des agressions esclavagistes à une aussi grande échelle, sans discontinuer durant plus de treize siècles et visant des êtres humains vivant sur le même continent, êtres circonscrits et emprisonnés par les envahisseurs venus d’Orient et d’Occident derrière les barreaux oppressifs d’une couleur de peau. On notera dans cet ouvrage que nous n’avons pas fait une étude spécifique du colonialisme esclavagiste et raciste sud-africain car nous estimons que le régime d’apartheid mérite une étude spécifique encore plus approfondie que le racisme au Soudan et aux USA.
Sans être spécialiste ni de l’esclavage ni a fortiori de l’histoire au sens universitaire français, nous avons entrepris ce travail, en dehors des canons du formalisme desséché de l’intertextualité 5 , pour apporter notre pierre à la recherche africaine sur l’esclavage et la colonisation et leurs conséquences idéologiques contemporaines désastreuses qui perdurent à travers une couleur de peau, inventée pour la circonstance et attribuée jusqu’à la géographie d’un continent (Afrique noire). Il s’agit, depuis l’arrivée des premiers Arabes, de montrer le processus de formation et d’utilisation des catégories de Blanc et de Nègre 6 (ou Noir) à travers l’historiographie des esclavages en Afrique.
Les problèmes de la durée de l’esclavage, sa qualification théorique et les questions épistémologiques qu’il pose à l’Afrique subsaharienne sont donc loin d’être résolus et clos, mais on peut dire avec certitude que c’est l’impérialisme arabo-musulman qui donna le premier, l

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