Les rencontres détenus-victimes
166 pages
Français

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Les rencontres détenus-victimes , livre ebook

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Description

Les Rencontres détenus-victimes (RDV) offrent aux participants la possibilité de réparer les souffrances qui n'ont pas été prises en compte durant le procès pénal. Deux groupes de condamnés et de victimes, anonymes, se sont retrouvés chaque semaine, au sein de la Maison centrale de Poissy pour cheminer, ensemble, vers une tentative de meilleure compréhension intersubjective, au-delà des conséquences directes déjà prises en compte, des répercussions des crimes respectivement commis ou subis.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2012
Nombre de lectures 69
EAN13 9782296496736
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Rencontres Détenus-Victimes
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Pari s
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96571-3
EAN : 9782296965713
Sous la direction de
Robert CARIO

Les Rencontres Détenus-Victimes L’humanité retrouvée

L’Harmattan
Collection Sciences criminelles
dirigée par Robert Cario

La collection Sciences criminelles se destine à la publication de travaux consacrés à l’analyse complexe du phénomène criminel. Multidisciplinaire par définition, elle a vocation à promouvoir les réflexions critiques portées par les disciplines impliquées, dont l’angle d’approche spécifique enrichit la connaissance globale du crime, tant en ce qui concerne les protagonistes (infracteur, victime, société) que les stratégies d’intervention sociale (prévention, répression, traitement). En France comme à l’étranger. Les contributions, émanant de chercheurs, de praticiens de la justice ou du travail social, empruntent la forme d’ouvrages de doctrine, de recherches collectives ou d’actes de rencontres scientifiques.
Deux séries complètent la Collection. Le Traité de sciences criminelles , multi-auteurs, présente sous la forme de manuels les principales disciplines qui composent les sciences criminelles : philosophie criminelle, criminologie, politique criminelle, droit criminel, procédure pénale, criminalistique, médecine légale et victimologie.
Les Controverses rassemblent de courts essais sur des questions majeures de la connaissance scientifique dans le champ criminologique. En pointant leurs contradictions, (re)découvertes et zones d’ombre, les réflexions participent à une meilleure compréhension de la complexité des conduites humaines.

Y. Le Pennec, Centre fermé, prison ouverte. Luttes sociales et pratiques éducatives spécialisées
R. Cario, L’aîné victime. La fin d’un tabou ?
R. Cario, La prévention précoce des comportements criminels. Stigmatisation ou bientraitance sociale ?
R. Cario, P. Mbanzoulou (Dir.), La victime est-elle coupable ?
P. Mbanzoulou, N. Tercq, La médiation familiale pénale
P. Mbanzoulou, La violence scolaire. Mais où est passé l’adulte ?
P.V. Tournier, Loi pénitentiaire : contexte et enjeux
I. Dréan-Rivette, De la criminologie en Amérique
R. Cario, B. Sayous (Dir.), Tabous et réalités du crime au féminin
R. Cario, P..Mbanzoulou (Dir.), La justice restaurative. Une utopie qui marche ?
R. Cario (Dir.), L’enfant exposé aux violences familiales. Vers un statut spécifique ?
R. Cario, M. Herzog-Evans, L.M. Villerbu, La criminologie à l’Université. Mythes… et réalités
Ont participé à cet ouvrage

Sabrina Bellucci, Directrice de l’ INAVEM, Paris
Antonio Buonatesta, Coordinateur, Association « Mediante », Namur, Belgique
Robert Cario, Professeur de criminologie, Codirecteur du Master de Criminologie, UJP/CRAJ, Pau
François Goetz, Directeur de la Maison Centrale de Poissy Marie-José Boulay, Association d’Aide aux parents d’enfants victimes (APEV), Issy-les-Moulineaux Geneviève Celant, Présidente de la Fédération pour l’aide et le soutien aux victimes de la violence (FPASVV), Vesoul
Michèle de Kerckhove, Présidente ADAVIP 78, VersaillesAnnie, Association d’Aide aux parents d’enfants victimes(APEV), Issy-les-Moulineaux
Patricia Lebuffe, Coordinatrice, chef de projet de formation, Nanterre
Jessica Massip, Etudiante en Master 2 de Criminologie, membre de THYMA, Pau
Paul Mbanzoulou, Chef du Département de la Recherche, Responsable du Centre Interdisciplinaire de Recherche Appliquée au champ Pénitentiaire (CIRAP), ENAP, Agen
Emmanuel Potier, Lieutenant pénitentiaire, Maison Centrale de Poissy
Stéphanie Prévier, Conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation, SPIP des Yvelines
Catherine Rossi, Professeure, Université Laval, Québec, Canada
Sylvie Roubaud, Juge déléguée aux victimes (JUDEVI), TGI de Pau
Émilie Venu, Etudiante en Master 2 de Criminologie, membre de THYMA, Pau
V., W., X., Maison Centrale de Poissy
1 Les rencontres détenus-victimes : une expérience inédite en France
par Jessica MASSIP et Émilie VENU, pour THYMA

L’association THYMA a organisé le présent colloque à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour afin de partager et d’échanger sur la place que pourrait occuper la victime dans l’exécution des peines, notamment au travers de l’expérience des Rencontres Détenus-Victimes. Elle tient à remercier la Faculté de droit, l’Unité Jean Pinatel de Sciences criminelles comparées (UJP/CRAJ) et l’Association pyrénéenne d’aide aux victimes et de médiation (APAVIM, marraine de la promotion) pour l’aide apportée à la tenue de cette manifestation. L’association THYMA a été créée en 2000, lors de la mise en place du Master 2 de Criminologie et Droit(s) des victimes. Elle a pour but de promouvoir les études de criminologie en France et de « militer » pour une reconnaissance toujours plus grande et plus adaptée des droits des Victimes. En ce sens, plusieurs colloques ont déjà eu lieu sur des thèmes aussi divers que : « Maladie mentale et justice pénale » en 2008 ; « La criminalité au féminin » en 2009 ; « La justice restaurative : réponse aux attentes des justiciables » en 2010 ; « L’enfant exposé aux violences familiales » en 2011. Ces événements ont également fait l’objet d’une publication aux éditions L’Harmattan.
Il nous est apparu évident de traiter ce sujet de La place de la victime dans l’exécution des peines car il s’inscrit dans l’actualité (des réformes et des initiatives) et dans la continuité de notre domaine de formation. Nous avons pu constater que, tout au long de la procédure pénale, l’auteur de l’infraction occupe une place centrale. Ceci est souvent souligné par les victimes qui se sentent délaissées, voire oubliées. Plus particulièrement, durant l’exécution de la peine, les divers acteurs sont principalement focalisés sur l’infracteur.
Il est vrai que pendant longtemps et jusqu’à la fin du 19ème siècle, la victime fut totalement absente de la procédure pénale ou regardée comme simple témoin, voire même de manière suspicieuse, comme actrice fautive de sa victimisation.
Lorsque l’idée de réparation est apparue, ce fut en termes purement indemnitaires. De plus, cette réparation n’était que peu demandée par les victimes en raison des risques encourus si l’auteur n’était pas condamné et du fait de l’application très fréquente des « circonstances atténuantes » pour les auteurs.
L’intérêt pour la victime est apparu réellement à la fin du 19ème siècle avec la question de la condition des enfants au travail, puis de leur protection contre les agresseurs sexuels, ainsi qu’avec la question de la condition des femmes, notamment des prostituées, portée ensuite activement et plus généralement par les féministes, à partir des années 1960.
Malgré un sentiment d’insatisfaction encore parfois très présent, il faut constater que le législateur français, depuis plus d’une dizaine d’années, a pris note des revendications et accordé de ce fait une attention particulière à la victime.
En effet, après la création de la Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions en 1977/1990 et du Fonds de Garantie relatif au Terrorisme et aux Victimes d’Infractions en 1986, dès la fin des années 1990, une succession de lois a étendu les droits et donc la reconnaissance de la victime dans le procès pénal :
– la loi du 17 juin 1998 a modifié le point de départ du délai de prescription pour les victimes d’infractions sexuelles, le fixant à la majorité ;
– la loi du 15 juin 2000 a donné à la victime un véritable « statut » en lui consacrant une place à tous les stades de la procédure pénale (obligation d’information, guichet unique, facilitation de la constitution de partie civile, protection de l’image, élargissement de l’indemnisation...) ;
– la loi du 9 mars 2002 est venue renforcer les droits des victimes en matière d’information et d’aide juridictionnelle ;
– la loi du 9 mars 2004 a créé un Secrétariat d’État aux Droits des Victimes (disparu en 2005) et a prévu la prise en compte des intérêts des victimes dans les procédures d’aménagement de peine ;
– la loi du 5 mars 2007 a notamment amélioré les procédures d’information et celles relatives aux mineurs victimes d’infractions sexuelles ;
– la loi du 13 novembre 2007 a créé le Juge Délégué aux Victimes ;
– la loi du 1 er juillet 2008 a créé le Service d’Aide au Recouvrement des Victimes d’Infractions et a mis en œuvre le Bureau des Victimes

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