Mémoires d outre mers
314 pages
Français

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Description

Non seulement ce livre est le récit d'une vie particulièrement mouvementée, où l'auteur nous relate son expérience de l'exode et de la libération, de ses voyages, de ses études d'architecture à l'école des Beaux Arts ou encore de la guerre d'Algérie, où il fut officier parachutiste, mais c'est aussi un témoignage de toute une époque, que les plus anciens revivront avec nostalgie et que les plus jeunes découvriront avec plaisir. Ecrite comme si elle était racontée oralement, cette autobiographie se lit comme un roman. Ce pourrait d'ailleurs en être un.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2005
Nombre de lectures 254
EAN13 9782336274157
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rue des Ecoles
Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large, celle-ci se faisant principalement par le biais des réseaux de l’auteur.

La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc.
Déjà parus
Hugues LETHIERRY (dir.), La mort n’est pas au programme, 2005.
Micheline CANONNE BEDRINE, Mimi dans la tourmente, 2005.
SOLVEIG, Mots pour maux, 2005.
Lucie CHARTREUX, Derrière le soleil, 2005.
Janine FOURRIER DROUILHET, Brocante, 2005
Delia MONDART, Les miettes de la diplomatie, 2005.
Michel LECLERC , L’astre et la mer, 2005.
Béatrice SAGOT, Mission en Guinée. Humanitaire, vertige et poussières, 2005.
Joseph YAKETE, Socialisme sans discriminations, 2005.
Raymond William RABEMANANJARA, Madagascar, terre de rencontre et d’amitié, 2004.
Francine CHRISTOPHE, Guy s’e va. Deux chroniques parallèles, 2004.
Raymond CHAIGNE, Burkina Faso. L’Imaginaire du Possible, 2004.
Jean-Pierre BIOT, Une vie plus loin..., 2004.
J. TAURAND, Le château de nulle part , 2004.
Jean MPISI, Jean-Paul II en Afrique (1980-2000), 2004.
Emmanuel ROSEAU, Voyage en Ethiopie, 2004.
Tolomsè CAMARA, Guinée rumeurs et clameurs, 2004
Raymond TSCHUMI, Aux jeunes désorientés, 2004.
SOLVEIG, Linad, 1 ère partie, 2004.
Mémoires d'outre mers

Philippe Molle
Sommaire
Rue des Ecoles Déjà parus Page de titre Page de Copyright Dedicace MISE EN GARDE CHAPITRE 1 CHAPITRE 2 CHAPITRE 3 CHAPITRE 4 CHAPITRE 5 CHAPITRE 6 CHAPITRE 7 CHAPITRE 8 CHAPITRE 9 CHAPITRE 10 CHAPITRE 11 CHAPITRE 12 CHAPITRE 13 CHAPITRE 14 CHAPITRE 15 CHAPITRE 16 CHAPITRE 17 CHAPITRE 18 CHAPITRE 19 CHAPITRE 20 CHAPITRE 21 CHAPITRE 22 EPILOGUE Rue des Ecoles à l’Harmattan
Du même auteur :
Amphora éditeur : - Nouvelle plongée subaquatique, Pierre Rey co-auteur. - Enseigner et organiser la plongée. - Plongée de loisir et professionnelle en sécurité.
A. Guichard éditeur : - Plongée, accidents vécus, Alain Guichard co-auteur. - 800 exercices pour préparer tous les brevets de plongée, tome 1. - 800 exercices pour préparer tous les brevets de plongée, tome 2.
© L’Harmattan, 2005
9782747585859
EAN : 9782747585859
A ma petite Marie, qui de son vivant m’a si souvent incité à écrire mes mémoires.
MISE EN GARDE
Tous les faits relatés dans ce récit sont exacts. Mais je n’ai pas tout raconté...
Les personnages cités ont véritablement existé, seuls les noms de ceux qui ne sont pas célèbres ont été modifiés, mais suffisamment peu pour que les intéressés se reconnaissent.
C’est un sourire amical que je fais aux uns et un pied de nez aux autres.
CHAPITRE 1
Juin 1940 . Mes premiers souvenirs remontent à l’exode. Je n’ai alors pas tout à fait 5 ans, puisque je suis né le 9 octobre 1935. Cet événement important, en tout cas pour moi, a eu lieu Villa des Iris, Cité des Fleurs, Paris 17°, ce qui est sans doute à l’origine de mon amour pour la nature. Je suis donc un « Parisien de Paris », puisque né aux Batignolles, de père et de grand-père nés aux Epinettes, deux quartiers du 17 ème arrondissement. Nous ne sommes paraît-il pas plus de 200 000 à mériter ce titre. Une fois devenu moniteur de plongée, certains copains, connaissant mon quartier d’origine, me surnommeront « le Cousteau des Batignolles », car à cette époque on parlait du « costaud des Batignolles ».
En ce début d’été 1940, je suis avec ma mère et mes grands-parents paternels dans leur voiture, dont le seul souvenir qu’il m’en reste est qu’elle était noire et que son odeur me soulevait le cœur dès que j’y étais installé. Nous fuyons Paris qui doit d’un jour à l’autre être envahie par une horde sauvage baptisée, tout au long de mon enfance, de noms tels que les Boches, les Fridolins, les Frisés dont pourtant bien peu l’étaient, ou les Chleuhs alors qu’aucun d’entre eux n’était d’origine berbère. A partir de Vendôme, nous faisons route avec mon oncle qui emmène dans sa voiture la sœur de ma mère et leurs trois premières filles. Ils en auront sept au total et mon oncle, qui était dentiste, aura bien du courage de passer sa vie avec à la maison sa femme, ses sept filles, une bonne, une femme de ménage, sa préparatrice dentaire et, comme il était chasseur, une chienne !
Le lendemain de notre départ de Vendôme, mon oncle s’aperçoit qu’il a oublié d’importants documents et nous faisons demi-tour. Mauvaise surprise, entre temps la ville a été bombardée et sa maison est totalement détruite. Je fonds en larmes car j’y ai laissé mon baigneur, un gros poupon en celluloïd auquel je suis très attaché. Cette disparition m’a sans doute évité de trop jouer à la poupée ce qui aurait pu par la suite nuire à ma virilité.

Mes grands-parents s’arrêtent à La Jalée, en Vendée alors que mes oncle, tante et cousines continuent leur route jusqu’à Biarritz, où ils resteront plusieurs mois avant de revenir à Vendôme. Mon grand-père loue une petite maison où nous demeurons tout l’été alors que ma mère retourne à Paris dès que l’on apprend que la horde d’envahisseurs est moins sauvage que ce que l’on avait prétendu. On n’en dira pas autant après le drame d’Oradour sur Glane, évoqué dans le superbe film « Le vieux fusil ». Ce temps passé en Vendée est essentiellement consacré à jouer avec les garçons de mon âge et à me faire rabrouer quotidiennement par ma grand-mère qui est du genre « fais pas ci, fais pas ça ». Je finis vite par m’habituer à ses remontrances quasi permanentes, qui de ce fait n’ont que peu d’effet sur moi. En revanche celles de mon grand-père sont exceptionnelles, mais quand il élève la voix, il vaut mieux filer doux.
De retour à Paris, je retrouve ma mère avec le plaisir que l’on imagine et j’apprends que mon père, qui était parti pour la guerre, a été fait prisonnier. Des années plus tard, quand il en reviendra, il nous dira qu’il avait bien un fusil, mais aucune munition pour l’approvisionner. Pas étonnant qu’il ait été fait prisonnier, merci les stratèges de l’époque ! Il faut attendre plusieurs mois pour avoir de ses nouvelles et savoir qu’il est au stalag 3C, à Küstrin, sur les rives de l’Oder, où il travaille dans une usine. Je serai ainsi pendant cinq ans le chef de famille, puisque nous vivons seuls ma mère et moi. Une dame âgée vient en semaine pour faire de menus travaux et me surveiller pendant que ma mère travaille. Je lui en fais voir de toutes les couleurs, mais elle est si gentille qu’elle ne dévoile que très rarement mes frasques.
Cette première année d’occupation se déroule sans événement majeur pour moi, si ce n’est que ma mère m’apprend à lire, à écrire et à compter et commence même à m’enseigner quelques rudiments d’anglais, ce qu’elle poursuivra ensuite jusqu’à mon entrée en sixième. Mais les journées passées sans fratrie ni copains dans l’appartement me paraissent bien longues.
L’année suivante, elle m’inscrit au petit lycée Condorcet, rue d’Amsterdam car nous habitons le haut de la rue Nollet, au numéro huit, près de la place Clichy et je peux donc y aller à pied en une quinzaine de minutes. Comme je sais déjà lire, écrire et compter, je saute la onzième, appelée aujourd’hui Cours Préparatoire et j’entre en dixième, c’est-à-dire en Cours Elémentaire 1, avec donc environ un an d’avance. Aidé par ma mère qui chaque soir me fait réciter mes leçons et surveille mes devoirs, je fais une année scolaire brillante, partageant les places de premier avec un autre garçon qui est redoublant et a deux ans de plus que moi. Mais le jour de la distribution des prix, je suis profondément meurtri d’apprendre que c’est lui qui a le prix d’excellence. Puisque c’est ainsi, je prends le jour même la résolution d’en faire désormais le moins possible. Et je tiendrai ma promesse jusqu’à la classe de première, mais n’anticipons pas.

Pendant ces années d’occupation, mon temps est partagé entre le lycée et les sorties de louveteaux, à la « meute » de la vingt-deuxième Paris, attachée à la chapelle de Saint André d’Antin, pro

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